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Lu Yang : une esthétique aberranteRémy-Handfield, Gabriel 08 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat intitulée Lu Yang : une esthétique aberrante cherche à étudier dans une perspective à la fois philosophique et conceptuelle la création médiatique de l’artiste chinois Lu Yang (1984-) ( 陆扬) entre les années 2013 et 2020. À travers l’animation digitale, des installations et des performances, l’artiste conceptualise de nouvelles configurations des sexes, des genres, du corps et de la conscience qui échappent aux paramètres de la normativité et qui contribuent à déconstruire et à repenser autrement l’anthropomorphisme. Ces nouvelles configurations des sexes, du corps et de la conscience possèdent la particularité d’être aberrantes. Elles remettent aussi en cause la distinction entre le rationnel et l’irrationnel mais aussi entre ce qui est considéré comme « normal » ou « anormal ». L’hypothèse de la recherche est alors la suivante : l’artiste crée et développe une esthétique aberrante caractérisée par des logiques irrationnelles mais aussi par un imaginaire singulier qui relève de l’étrange, de l’anormal, du monstrueux, et du grotesque. L’esthétique aberrante comme il le sera démontré tout au long de cette thèse, contribue simultanément à faire éclater les normes sociales, à remettre en question et à transgresser les limites et les frontières sexuelles et corporelles et à proposer de nouvelles conceptions et configurations de la subjectivité. Ainsi, les questions fondamentales posées par cette thèse sont les suivantes : comment l’oeuvre médiatique de Lu Yang développe-t- elle une esthétique aberrante ? Quelles sont les fonctions et composantes à la fois visuelles et sonores de cette esthétique ? Que nous révèle cette esthétique du point de vue philosophique et conceptuel mais aussi d’un point de vue politique ? Comment propose-t- elle de nouvelles perspectives critiques sur l’art contemporain chinois ? Mon analyse des films et des performances définit trois modalités distinctes de l’esthétique aberrante qui caractérise ses oeuvres. La première modalité développée dans le premier chapitre, s’associe à la question du sexe et de la reproductivité, à travers ce que je vais nommer le sexe-aberrant. La deuxième modalité repose plutôt sur le corps et explore ses nombreuses déformations à travers ce que je définis comme une esthétique du grotesque. Finalement, la troisième et dernière modalité, repose sur l’esprit et la conscience et cet aspect demeure étroitement lié à l’intérêt de l’artiste pour la neuroscience et le bouddhisme. À partir de ces éléments, je démontrerai alors comment l’artiste crée ce que j’appelle une cosmo- technique aberrante. Le corpus de cette thèse se constitue ainsi des cinq oeuvres suivantes : Uterus Man (2013), Delusional Mandala (2015), Electromagnetic Brainology (2017), Electromagnetic Brainology Brain Control Messenger (2018) et, Delusional World (2020). / This doctoral thesis entitled Lu Yang: An Aberrant Aesthetic analyze through a philosophical and conceptual approach the artwork of Chinese new media artist Lu Yang ( 陆扬) (1984-). The artist creates vibrant and sophisticated live-action films, 3D animation, video games installations, and motion capture performance. In these films and performances, the artist visualizes alternative configurations of sexes, bodies, and minds that challenges normativity while deconstructing anthropocentrism and the boundaries between normality and abnormality. These new configurations of sex, body, and mind are aberrant. The main hypothesis of this research is the following: the artist conceptualizes and create what I call an aberrant aesthetic that is characterized by an irrational logic but also a deviant imagination featuring the grotesque, the bizarre, and the monstrous. Then, the following questions can be asked: how does Lu Yang’s media art develop an aberrant aesthetic? What are the visual and sonic functions and components of this aesthetic? What does this aesthetic reveal to us from a philosophical and conceptual point of view, but also from a political point of view? How does this aesthetic offer new critical perspectives on contemporary Chinese art? My analysis of his films and performances distinguishes three different but interrelated modalities of the aberrant aesthetic. The first modality, developed in the first chapter, is related to sex and reproduction through what I define as the aberrant- sex. The second modality is related to the body and his deformations with what I define as the aesthetic of the grotesque. Finally, the third and last modality, represents the mind. It is associated with the preoccupation of the artist for neurosciences and Buddhism and his obsession with the question of control. Then, the third modality designates what I call an aberrant cosmo-technic. The corpus is constituted of the five following artworks: Uterus Man (2013), Delusional Mandala (2015), Electromagnetic Brainology (2017), Electromagnetic Brainology Brain Control Messenger (2018), and Delusional World (2020).
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Fragments de corps et d’idées : vers une écriture qui s’incarneBordeleau, Méléda 07 1900 (has links)
L’objectif de ce mémoire est de réfléchir aux différentes implications du récit de soi lorsqu’il nous parvient de façon fragmentée. J’ai souhaité penser la création de liens et de relations à travers la mise en distance, la discontinuité et le détour et j’ai proposé pour cette raison que ces aspects sont centraux à l’économie du récit et à l’établissement d’un rapport à soi. J’ai donc privilégié l’étude de deux livres, Roland Barthes par Roland Barthes (1975) et The Argonauts (2015) par Maggie Nelson, qui offrent un portrait éclaté du sujet. Ces ouvrages sont liés l’un l’autre par une image que Maggie Nelson emprunte à Barthes, soit le vaisseau Argo. Métaphore de la métaphore pour George Kliebenstein, l’image de l’Argo permet de naviguer à travers ces récits dont les fragments se superposent plutôt qu’ils ne s’enchaînent. Cette métaphore offre une compréhension des textes dans un hors temps, au contact d’une destination à définir. Des liens s’établissent néanmoins au fil de la lecture entre l’auteur.ice et soi-mêmes. Ce dispositif littéraire constitue le projet d’étude du mémoire que j’associe à l’incarnation. Ainsi, l’écriture de soi peut être entrevue comme un acte qui permet la construction d’un rapport à soi. Le mémoire est divisé en trois sections. Dans un premier temps, les récits sont interrogés afin d’en comprendre la composante biographique tout en explorant la discontinuité de leurs présentations. Par la suite, le corps et ses représentations sont examinés dans les deux récits, ce qui permet une première apparition de l’incarnation dans ce mémoire. Enfin, la troisième section établit le rôle de la langue et de ses marges. / This study aims to examine the many implications of self-writing when it comes in a fragmented form. My intention was to consider the creation of links and relationships through distancing, discontinuity and digressions and I suggested those aspects are crucial to the narrative and giving an account of oneself. I therefore chose to focus on the study of two books, Roland Barthes par Roland Barthes (1975) and Maggie Nelson’s The Argonauts (2015), which offer a fragmented portrayal of the subject. These works are linked to each other by an image that Nelson borrows from Barthes, the Argo ship. A metaphor’s metaphor for George Kliebenstein, the image of the Argo allows a navigation between those narratives in which fragments overlap rather than following each other. This metaphor offers an out of time understanding of the texts heading to an undefined destination. Links are nonetheless established throughout the reading between the authors and themselves. This literary device constitutes the core of this study which I link to embodiment. Thus, self-writing can be seen as an act allowing the building of a relationship with oneself. The study is divided in three sections. Firstly, narratives are looked into in order to understand their biographical foundation while also exploring their discontinuous form. Secondly, the body and its representations are examined, enabling a first understanding of embodiment. Finally, the third section establishes the function of language and its margins.
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IKEA, prémices d'une œuvre d'art totale ? : histoire d’une mise en lien, du théâtre de l’avenir à l’utopie du quotidienGeffroy, Erwan 08 1900 (has links)
Cette thèse vise à répondre à la question L’entreprise d’ameublement IKEA peut-elle être envisagée comme les prémices de réalisation d’une œuvre d’art totale ?
La réflexion est menée en deux grandes parties distinctes. La première se concentre sur le concept wagnérien d’œuvre d’art totale. Grâce à la littérature scientifique sur le sujet, il est montré l’importance du wagnérisme pour la culture occidentale du XXe siècle et l’intérêt du concept au sein du champ des études intermédiales. Puis, l’exposition des origines du concept et de plusieurs applications ou réappropriations, telle que celle du Bauhaus, permet d’en souligner la nature socioesthétique et d’en distinguer deux dimensions : une purement idéaliste, celle de l’utopie sociétale en devenir (l’œuvre d’art totale accomplie) ; et une dimension plus concrète, visant l’atteinte de cet idéal grâce aux arts, ce que je nomme les amorces partielles de l’œuvre d’art totale (outil de mise en place de l’œuvre d’art totale).
Enfin, en vue de l’étude d’IKEA, l’attention se concentre sur la dimension concrète du concept et est ainsi proposée une liste de caractéristiques propres aux amorces partielles permettant d’évaluer l’objet d’étude. Celle-ci concerne : l’impact massif des actions de l’objet étudié, l’expression d’ambitions sociales, voire utopiques, par celui-ci, et sa capacité à représenter un « commun » du peuple.
La seconde partie entièrement dédiée à IKEA vise à vérifier la correspondance entre l’entreprise (les actions de ses acteurs, ses produits et ses effets) et les trois caractéristiques identifiées des amorces partielles de l’œuvre d’art totale. Ceci est réalisé à partir de trois recherches différentes : une étude stylistique comparative entre certaines icônes du design du Bauhaus et du design scandinave avec les produits IKEA ; l’exposition du storytelling mis en place par l’enseigne et l’observation des déclarations de son fondateur, Ingvar Kamprad ; une étude des mises en scène d’aménagements intérieurs au sein des catalogues et des showrooms de la marque.
Les résultats de l’ensemble semblent indiquer qu’IKEA est un élément socioculturellement structurant de notre rapport aux objets du quotidien et de notre domesticité . Et que, sous condition d’une authenticité des valeurs exprimées par l’entreprise et d’une correspondance de celles-ci avec les actions mises en place par ses acteurs, elle pourrait peut-être atteindre ses ambitions de créer « a better everyday life for the many people ». En ce sens, IKEA pourrait être considérée comme une manifestation d’une amorce partielle, tout en étant porteuse d’une évolution conceptuelle bien plus fondamentale qu’il n’y paraît. / This thesis aims to answer the question Can the IKEA furniture company be seen as the beginnings of a total work of art?
The reflection is carried out in two main parts. The first part focuses on the Wagnerian concept of the total work of art. Through the scientific literature on the subject, the importance of Wagnerism for twentieth-century Western culture and the interest of the concept within the field of intermedial studies are shown. Then, the exposition of the origins of the concept and of several applications or reappropriations, such as that of the Bauhaus, allows us to underline its socio-aesthetic character and to distinguish two dimensions: a purely idealistic one, that of the societal utopia to become (the accomplished total work of art); and a more concrete one, aiming at the attainment of this ideal thanks to the arts, what we call the amorces partielles (partial triggers) of the total work of art (a tool for fulfillment of the total work of art).
Finally, in view of the study of IKEA, attention is focused on the concrete dimension of the concept and a list of characteristics of the amorces partielles is proposed to evaluate the object of study. This concerns: the massive impact of the actions of the object studied, its expression of social, even utopian, ambitions, and its capacity to represent a "commun" (common) of the many people.
The second part, entirely dedicated to IKEA, aims to verify the correspondence between the company (the actions of its agents, its products and its effects) and the three characteristics identified as amorces partielles of the total work of art. This is achieved through three different research projects: a comparative stylistic study between certain Bauhaus and Scandinavian iconic design objects and IKEA products; the exposition of the storytelling set up by the brand and the observation of the statements of its founder, Ingvar Kamprad; a study of the staging of interior design in the brand's catalogues and showrooms.
The results of all these studies seem to indicate that IKEA is a socio-cultural element shaping our relationship with everyday objects and our domesticity. And that, provided that the values expressed by the company are authentic and correspond with the practices adopted by its agents, it could perhaps achieve its ambitions to create "a better everyday life for the many people". In this sense, IKEA could be seen as a manifestation of an amorces partielles, yet at the same time as the bearer of a much more fundamental conceptual shift than it appears.
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Neither here nor there : the Figure of the vampire as a locus of neutralityLevesque, Marie 05 1900 (has links)
Cette thèse suggère que la figure du vampire est une représentation de la neutralité, et ce, à travers diverses perspectives telles que la neutralité du genre, la neutralité temporelle et la neutralité corporelle. Le vampire a d’abord été considéré comme une créature malsaine avant de devenir plus humanisée au fil du temps. Cependant, je maintiens que le vampire contemporain n’est ni « négatif » ou « positif », mais plutôt neutre, ce que mettent en lumière les concepts de performativité et de corporalité élaborés par Judith Butler. Le vampire, étant à la fois arrêté dans le temps et existant pour toujours, manifeste non seulement la neutralité sexuelle et celle du genre, mais la créature vampirique illustre également l’importance du neutre tant au niveau corporel (tel qu’élaboré par Judith Butler) qu’au niveau temporel (tel que défini par Frank Kermode). Le neutre sera défini à partir des théories de Claude Stéphane Perrin, Maurice Blanchot et Roland Barthes. Étant à la fois présent/absent et à l’intérieur/à l’extérieur de l’expérience humaine, le vampire n’est pas seulement neutre, mais il permet d’étudier les différents aspects inhérents à la neutralité, soient-ils liés à la performativité du genre et de la sexualité, à la corporalité ou à la temporalité. Les aspects théoriques développés dans cette thèse sont analysés à travers les romans vampiriques contemporains suivants : Let the Right One in de John Ajvide Lindqvist (2004), The Vampire Chronicles de Anne Rice, plus précisément The Vampire Lestat (1987) et Queen of the Damned (1989), et The Passage (2010) de Justin Cronin. Le texte de Lindqvist redéfinit, entres autres, la neutralité du phallus à travers la castration, faisant du personnage d’Eli un vampire neutre et genderqueer. De plus, les crocs des vampires permettront une redéfinition neutre du phallus. La prépuberté vampirique dans les romans de Cronin et de Lindqvist sera également pertinente puisqu’un corps arrêté dans le temps et qui demeurera toujours prépubère solidifie le statut neutre du vampire. Les romans de Rice permettront de redéfinir le tabou de l’inceste et, donc, de consolider la neutralité du vampire. Les espaces vampiriques neutres dans les romans de Rice et de Cronin seront également mis de l’avant, et ce, à travers une conceptualisation de la temporalité comme étant neutre. Concrètement, la figure littéraire du vampire tente de déconstruire les normes sociétales du genre, de la sexualité, de la corporalité et de la temporalité en faveur d’une ontologie fluide et libre qui mène au neutre. / The figure of the vampire is a representation of the concept of neutrality, shown through different perspectives ranging from gender neutrality, corporeal neutrality, and temporal neutrality. The vampire has been shown to go from a “negative” representation to a “positive” one over the centuries. My claim is that the contemporary vampire is neither “negative” nor “positive” but neutral. This neutrality will be analyzed through the lens of Judith Butler’s conceptualizations of gender performativity and of corporeality. The vampire, being both time-stopped and existing forever, not only manifests gender and sexual neutrality, but also neutral corporeality (as elaborated by Judith Butler) and neutral temporality (as defined by Frank Kermode). The concept of the neutral will be approached based on the works of Claude Stéphane Perrin, Maurice Blanchot, and Roland Barthes. By being both present/absent and inside/outside the human experience, the vampire manifests different aspects of neutrality, be it performing gender and sexuality, understanding corporeality, or experiencing temporality. The theoretical aspects of this dissertation are analyzed based on the following contemporary vampire-centric narratives: Let the Right One in (2004) by John Ajvide Lindqvist, The Vampire Chronicles by Anne Rice, more specifically The Vampire Lestat (1987) and Queen of the Damned (1989), and The Passage (2010) by Justin Cronin. Lindqvist’s novel redefines, among other things, the neutrality of the phallus through the act of castration, making the character of Eli a neutral and genderqueer vampire. Furthermore, vampire fangs will be of importance as they can be perceived as a manifestation of a neutral phallus. Vampiric prepubescence is also shown to espouse the neutral as it personifies a time-stopped body that will forever exist on the cusp of change. Rice’s novels will allow a resignification of the taboo of incest, further manifesting vampiric neutrality. The concept of vampiric neutral spaces will be tackled in both Rice’s and Cronin’s novels through a neutral conceptualization of temporality. In essence, the figure of the literary vampire attempts to deconstruct societal norms pertaining to gender, sexuality, corporeality, and temporality in favor of a free and fluid ontology which leads to the neutral.
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Chalk Talkers : écosophie séquentielle du comic strip américain (1846-1929)Li-Goyette, Mathieu 12 1900 (has links)
Cette thèse s’intéresse à l’émergence de l’art séquentiel aux États-Unis à partir du milieu du XIXe siècle. Né de l’illustration de magazine satirique avant d’aboutir dans les cahiers dominicaux des journaux, ce qu’on nomme d’abord comic (ou comic strip) évolue et s’adapte au gré de l’industrie médiatique à travers des contraintes de production qui répondent bientôt d’habitudes de lecture. S’articulant sur ces procédés à travers une perspective en partie deleuzo-guattarienne, cette thèse propose une interprétation écosophique, axée par des critères sociaux, psychiques et matériels, afin d’étudier les passages transmédiatiques de la bande dessinée jusqu’à la première apogée du strip journalier. Cette approche technocritique, informée par le champ des comics studies, se construit autour de l’analyse de la périodicité et des contraintes de diffusion ainsi que leur compression d’une planche, cherchant à présenter à terme une théorie du rythme de la production et de la lecture de la bande dessinée. Cette conceptualisation passe en partie par une réévaluation de l’œuvre de Sidney Smith, créateur de The Gumps, et de son recours à des stratégies de sérialisation épisodique. Ancien chalk talker (une profession d’animateur-dessinateur de foule), Smith sert de fil conducteur à cette réflexion sur le rythme et la répétition de la BD dont le corpus inclus aussi de nombreux cartoonists importants du début du XXe siècle (Lyonel Feininger, Bud Fisher, George Herriman, Frank King et Winsor McCay). / This dissertation focuses on the emergence of sequential art in the United States from the middle of the 19th century. Born from the illustration of satirical magazines before ending up in the Sunday pages of newspapers, what was first called a comic (or comic strip) changes and adapts to the liking of the media industry through production constraints that will soon meet reading habits. Articulating these processes through a Deleuzo-Guattarian perspective, this thesis proposes an ecosophical interpretation, framed by social, psychic, and material factors, in order to study the transmedia growth of American sequential art up to the first apogee of the daily strip. This technocritical approach, informed by the field of comics studies, is built around the analysis of periodicity and distribution constraints and how they compress a page, seeking to present a theory of rhythm for the reading and production of comics. Part of this conceptualization involves a reassessment of the work of Sidney Smith, creator of The Gumps, and his use of episodic serialization strategies. A former chalk talker, Smith serves as a guide for this reflection on the rhythm and repetition of comics, the corpus of which also includes many important cartoonists from the beginning of the 20th century (Lyonel Feininger, Bud Fisher, George Herriman, Frank King, and Winsor McCay).
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À la chute de la plume : l'atelier de Sylvia Plath et d'Alejandra PizarnikLabelle, Sarah 04 1900 (has links)
Alejandra Pizarnik et Sylvia Plath, poètes prolifiques et figures frôlant le mythe, ont forgé au cours de leurs carrières voix uniques et œuvres riches. Elles se partagent une vaste sensibilité artistique, un goût pour la démesure, ainsi qu’une volonté, celle d’être artiste avant tout, de laisser une marque, une trace. Outre leurs œuvres narratives et poétiques, Plath et Pizarnik sont reconnues pour leurs journaux (The Unabridged Journals, 1950-1962 ; Diarios, 1954-1971). Ces textes sont fréquemment lus comme des journaux intimes, mais gagnent à être approchés autrement : comme une part intégrale de la création. Ils sont un appui à l’œuvre à venir, un lieu de travail du geste et de l’idée, un atelier.
Omniprésents depuis la fin du 19e siècle, indissociables de la modernité littéraire, les journaux d’écrivain·es ont aujourd’hui encore un statut instable. Ils restent difficilement classables, empruntent à la fois les réflexes d’une longue tradition spirituelle et philosophique, tout comme des procédés uniques à la pratique écrivaine. Ce mémoire cherche à réfléchir leur rôle dans la création, prenant comme base la tradition des exercices spirituels (définis par Hadot) ou des techniques de soi (théorisées par Foucault), puis développant une réflexion grâce à l’idée d’atelier d’écriture.
Telles des artistes visuelles, pour avancer jusqu’à Ariel ou Infierno musical, Plath et Pizarnik s’appuieront sur un atelier, un lieu d’expérimentation, de liberté – constellation de carnets, d’ébauches tapées à la machine, de recueils de notes. Ce lieu de langage réunit deux versants : l’entraînement (très vaste, à la manière de l’askesis antique) et l’ouverture vers la création (progression vers la poiesis, l’idée neuve). L’atelier permet d’œuvrer sur le langage et le soi. Avec toujours en vue la quête de la poésie, née de l’intime puis se dépliant, depuis la chute de la plume jusqu’à l’œuvre entière, multicolore. Dans les mots de Plath : « to invent on the drop of a feather, a whole multicolored bird » . / Alejandra Pizarnik and Sylvia Plath, prolific writers and almost mythical figures, have built throughout their careers a unique voice and a rich body of work. They share a broad artistic sensitivity, a taste for excess, and the need to become an artist above all else, to make their mark, leave a trace. Besides their narrative and poetic production, Plath and Pizarnik are known for their journals (The Unabridged Journals, 1950-1962 ; Diarios, 1954-1971), which are often interpreted as intimate texts, as diaries – but who should be primarily seen as an integral part of their creation process. They are a support, a place to work on craft and ideas, an atelier (workshop and studio).
Essential since the end of the 19th century, linked to literary modernity, writers’ diaries are still today hard to categorize. They inherit from a long spiritual and philosophical tradition, as well as create their own unique methods. This thesis aims to understand their role in literary creation, with the help of the tradition of the “spiritual exercises” defined by Hadot and of the “techniques of the self” theorized by Foucault, then expanding further with the idea of atelier.
Like visual artists, to progress towards Ariel or Infierno musical, Plath and Pizarnik use their atelier, a space of experiment, of freedom – a collection of notebooks, drafts and typescripts, and notes. This space made of language has two purposes : practice (a vast training, like the askesis of Antiquity) and creation (progression towards poiesis, the new idea). The atelier helps working on language and the self. Always searching for this breach that is poetry, born from an intimate place and then unfolded, from the drop of a feather to a whole, multicolored oeuvre. Or as Plath puts it : “to invent on the drop of a feather, a whole multicolored bird”.
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Biofictions : expériences fictives de vies : Hildegarde et Caravage personnages de romanLemonde-V., Joseph 04 1900 (has links)
Cette recherche s’articule autour de la notion de « biofiction » dont l’importance est expliquée à partir des notions de « biographie », « hagiographie », « autobiographie », mais aussi de « récit mythique », d’« autofiction » et de « vulgarisation ». La biofiction, une fiction biographique, permet d'aborder des phénomènes littéraires contemporains dans lesquels l'exemplarité de certaines figures est centrale. Le corpus littéraire à l’étude se compose de bio\hagio fictions postmodernes sur la visionnaire du XIIe siècle Hildegarde de Bingen et le peintre baroque de la fin du XVIe et début du XVIIe siècle Le Caravage (Nobécourt, 2013; Tancredi, 2012; Fernandez, 2002; Haenel, 2019). Comment (et pourquoi) des auteurs abordent-il aujourd'hui selon une perspective transculturelle et transhistorique de telles figures? À partir de quatre romans qui (ré)adaptent la vie de ces deux figures, je montrerai de quelle façon l’exemplarité et la singularité de leur existence est cristallisée par le roman et peut franchir les carcans du « biographique » en leur permettant de passer de personnage de fiction à lieu de mémoire (Nora, 1993). Pour ce faire, il sera question de sonder les spécificités de l’écriture biographique et hagiographique et le cas du personnage de roman tel que considéré dans les théories de la narratologie (Dosse, 2011) : qu’est-ce qui forme le fictif, de quelle manière se met-t-il en opposition (et en adhésion) avec le biographique? L'analyse du corpus se concentrera aussi sur des éléments narratologiques qui sont souvent mis de l'avant dans la recherche-création en biofiction : des expérimentations narratives où s’enchaînent et s’alternent les narrations extra, intra, hétéro et méta diégétique, ainsi que les focalisations interne, externe et zéro. Il sera question de démontrer de quelle manière les jeux narratifs servent le récit biofictif et quelles stratégies et méthodologies les auteurs utilisent pour conférer à leurs romans crédibilité, singularité et légitimité biographique. Ce mémoire a pour but de disséquer, sous plusieurs angles, (littéraire, sociologique, narratologique, médiatique, culturel, historique) la biofiction comme forme (Viart, 2001) dans toute son hybridité, telle qu'elle a été pratiquée (dans les pays occidentaux) au cours des dernières années (2000 à 2020). / This research revolves around the notion of "biofiction", the importance of which is explained from the notions of "biography", "hagiography", "autobiography", but also "mythical narrative", "autofiction" and "popularization". Biofiction, a biographical fiction, makes it possible to approach contemporary literary phenomena in which the exemplarity of certain figures is central. The literary corpus under study consists of postmodern bio\hagio fictions about the 12th century visionary Hildegard of Bingen and the late 16th - early 17th century Baroque painter Caravaggio (Nobécourt, 2013; Tancredi, 2012; Fernandez, 2002; Haenel, 2019). How (and why) do authors today approach such figures from a transcultural and transhistorical perspective? Based on four novels that (re)adapt the lives of these two figures, I will show how the exemplarity and singularity of their existence is crystallized by the novel and can cross the shackles of the "biographical" by allowing them to pass from fictional character to place of memory (Nora, 1993). To do this, we will probe the specificities of biographical and hagiographical writing and the case of the novel character as considered in the theories of narratology (Dosse, 2011): what forms the fictional, in what way does it stand in opposition (and in adhesion) with the biographical? The analysis of the corpus will also focus on narratological elements that are often put forward in biofiction research-creation: narrative experiments where extra, intra, hetero and meta diegetic narratives, as well as internal, external and zero focus, are linked and alternated. It will demonstrate how narrative games serve the biofiction narrative, and what strategies and methodologies the authors use to give their novels credibility, singularity, and biographical legitimacy. This dissertation aims to dissect, from several angles (literary, sociological, narratological, media, cultural, historical) biofiction as a form (Viart, 2001) in all its hybridity, as it has been practiced (in Western countries) in recent years (2000 to 2020).
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The abjection of In-between-ness : corporeality in contemporary writing by women and queer authorsRoussel, Flora 08 1900 (has links)
Ma thèse propose une analyse de l’entre-deux par rapport à l’abjection et ce, comme moyen d’articuler les processus de résistances féministes et queers dans les littératures française, nigériane, japonaise et allemande depuis les années 2000. Ayant constaté l’ambiguïté croissante de notre société qui essaye de dépasser la binarité en restant dans celle-ci (nature/culture, femme/homme, corps/esprit, Noir·e/blanc·he, pauvre/riche, etc.), je cherche à traduire le pouvoir de cette ambiguïté et sa capacité à aborder des questions contemporaines pertinentes, telles que le sexisme, le racisme et la queerphobie.
Plus précisément, je définis l’entre-deux comme relationnel, affectif et performatif et l’abjection comme synonyme de dégoût, de folie et de monstruosité. Je tisse donc un lien entre la production et l’expérience de l’abjection, interrogeant la localisation des marginalisations à travers les attentes sociales ou en opposition à celles-ci. Dans une perspective féministe, intersectionnelle et queer, je soutiens que l’entre-deux de l’abjection permet une critique des discriminations en tentant de dépasser le binaire et en suggérant un « au-delà ». Dans cet entre-deux, l’abjection peut devenir une pratique de la subversion qui tantôt réussit, tantôt échoue à résister aux normes sociales. Cette ambiguïté se manifeste particulièrement dans les représentations littéraires des sexualités, des identités et des pratiques de l’écriture chez Wendy Delorme, Akwaeke Emezi, Kanehara Hitomi et Charlotte Roche. En examinant le désir, je montre comment les auteur·rices essayent de repenser les sexualités à partir des marges, leurs personnages luttant contre la violence et le contrôle de leurs corps. J’explore ensuite le traitement, par les auteur·rices, de la constitution d’une subjectivité « folle » en relation avec celles des autres, afin de creuser les possibles alliances ou mésalliances. Enfin, je discute de l’acte d’écrire l’abjection comme forme de lutte contre le savoir normatif, car la création littéraire peut conduire à une réécriture au-delà des conventions littéraires.
Mon analyse montre que les résistances féministes et queers, à travers les représentations du dégoût, de la folie et de la monstruosité, ne reposent ni sur un choix ni sur un non-choix : elles naviguent entre les deux, incarnant ainsi l’idée d’entre-deux. Cette corporéité nous permet de repenser et de ressentir notre relation à nous-mêmes et aux autres à partir d’une position située et reconnue, mais au-delà des normes et attentes sociales. / My dissertation proposes an analysis of in-between-ness in relation to abjection as an articulation of feminist and queer resistances in French, Nigerian, Japanese and German literatures since the 2000s. Having noted an increased social ambiguity that attempts to overcome the binary while staying within the binary (nature/culture, woman/man, body/mind, Black/white, poor/rich, etc.), my dissertation seeks to convey the power of that ambiguity’s ability to tackle relevant contemporary issues, such as sexism, racism and queerphobia.
More precisely, I understand in-between-ness as relational, affective and performative, and abjection as synonymous to disgust, madness and monstrosity. Consequently, I correlate the production and the experience of abjection, thereby questioning the locatedness of marginalization through, or in opposition to, social expectations. From a feminist, intersectional and queer perspective, I argue that the in-between-ness of abjection allows for a critique of discrimination through an attempt to go beyond the binary, or rather offer a “beyondness”. It is exactly in this in-between-ness that abjection can become a practice of subversion that at times succeeds and at times fails to resist social norms. This ambiguity is particularly evident in literary representations of sexuality, identity and writing practice by Wendy Delorme, Akwaeke Emezi, Kanehara Hitomi and Charlotte Roche. In examining desire, I demonstrate how the authors try to rethink sexualities from the margins and how their characters battle with violence and control over their own bodies. I then explore the writers’ treatment of “mad” subjectivity constitution in relation to others to seek possibilities of allyship or disconnection. Finally, I discuss the act of writing abjection as a means of challenging normative knowledge, for literary creation reaches beyond the scope of rewriting literary conventions.
My analysis shows that feminist and queer resistance, through representations of disgust, madness and monstrosity, is neither a choice nor a non-choice: it navigates in-between, thereby embodying the idea of in-between-ness. This embodiment enables us to rethink and feel our relation to our selves and to others from a situated and acknowledged locatedness, yet beyond social norms and expectations.
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Fabrique et réversibilité de l’autorité dans l’œuvre de Pierre MichonLeduc-Frenette, Justin 12 1900 (has links)
Le présent mémoire étudie les relations ambivalentes qu’entretient l’œuvre de Pierre Michon avec les positions d’autorité filiale, linguistique, littéraire et historique. Le rapport double – entre destitution et idéalisation de l’autorité – agit comme une matrice symbolique à partir de laquelle l’auteur déploie une série d’oppositions qui régissent ses récits et sa propre fonction auctoriale : le père et le fils, l’illettré et le beau parleur, la gloire et la chute, l’image et l’icône, le corps et la lettre. De ces positions, trois thèmes principaux font saillie : le transfuge culturel, le « grand écrivain » et le tyran révolutionnaire. Ces thématiques fonctionnent sur trois échelles – sociofamiliale, littéraire, politico- historique – qui régissent la structure tripartite du mémoire.
Dans le premier chapitre, j’analyse l’émergence des Vies minuscules (1984), livre de huit hagiographies où le rapport entre l’exiguïté culturelle du milieu d’origine et l’imposture linguistique se pose comme principale tension énonciative. Le deuxième chapitre porte sur la destitution et la glorification de trois figures d’auteurs (Rimbaud, Beckett, Faulkner), par le biais de l’ambivalence structurale du corps faillible, du mythe et de l’iconographie. Le troisième chapitre, sur Les Onze (2009), traite de la fabrique de l’autorité politique dans sa relation avec les structures pulsionnelles et la représentation du pouvoir. Par le passage d’un chapitre à l’autre est ainsi tracé le fil d’Ariane des fictions michoniennes : toute autorité est réversible parce que basée sur une négativité fondamentale qui rend impossible l’appropriation absolue du symbolique. / This thesis examines the ambivalent relationship that Pierre Michon's work maintains with positions of filial, linguistic, literary and historical authority. This twofold relationship - between destitution and idealization of authority - acts as a symbolic matrix from which the author deploys a series of oppositions that govern his narratives and his own auctorial function: father and son, the illiterate and the smooth talker, glory and decline, image and icon, body and letter. From these positions, three main themes protrude: the cultural transfuge, the "great writer" and the revolutionary tyrant. These themes operate on three scales - socio-familial, literary, politico-historical - which govern the tripartite structure of the thesis. In the first chapter, I analyze the emergence of Vies minuscules (1984), a book of eight hagiographies in which the relationship between the cultural exiguity of the native milieu and linguistic imposture is posited as the main enunciative tension. The second chapter focuses on the destitution and glorification of three authorial figures (Rimbaud, Beckett, Faulkner), through the structural ambivalence of the fallible body, myth, and iconography. The third chapter, on Les Onze (2009), deals with the manufacture of political authority in its relation to drive structures and the representation of power. The passage from one chapter to the next thus traces the Ariadne's thread of Michonian fictions: all authority is reversible because it is based on a fundamental negativity that makes absolute appropriation of the symbolic impossible.
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Ma et rite initiatique dans le cinéma d'animation de Hayao MiyazakiBouvelle, Sara 12 1900 (has links)
Les films d’animation de Hayao Miyazaki sont parsemés de ma, des moments de silence,
de mouvement gratuit qui célèbrent des instants en apparence anodins du quotidien. Ce
mémoire discute l’importance de ce concept dans la construction identitaire des
personnages au sein du rite initiatique à travers une analyse du ma dans Le Voyage de
Chihiro et Le Château Ambulant. Le ma soutient la vision d’un bien-grandir typiquement
miyazakien : percevoir le ma devient une capacité essentielle pour sortir de l’aliénation
de la vie moderne, envisageant la restauration d’une mémoire collective disparue des
centres urbains. Ce mémoire est structuré selon chacune des trois phases du rite de
passage telles que définies par Victor Turner et Arnold Van Gennep. Dans la phase de
séparation, le ma est lié à un être-dans-le-monde dont la perception permet une
reconnexion au monde sensible. Dans la phase liminaire, il est un être-ensemble proche
du concept de communitas et permet la création de communautés authentiques dans la
troisième phase, la phase de réintégration dans la collectivité. L'omniprésence du ma tout
au long du rite de passage supporte les convictions du réalisateur, exprimant son espoir
que les jeunes générations puissent s’épanouir dans des sociétés modernes aliénantes. / Hayao Miyazaki's animated films are sprinkled with ma, moments of silence and
gratuitous movement that celebrate seemingly insignificant moments of daily life. This
thesis explores the significance of ma in the construction of characters' identities within
the initiation rite through an analysis of Spirited Away and Howl's Moving Castle. Ma
supports Miyazaki's vision of the rite of passage into adulthood: the ability to perceive
ma becomes an essential skill to break free from the alienation of modern life,
envisioning the restoration of a collective memory lost in urban spaces. The thesis is
structured according to the three phases of the initiation rite defined by Victor Turner and
Arnold Van Gennep, each associated with a specific definition of ma. In the separation
phase, ma is a feeling of being-in-the-world, whose perception allows a reconnection
with the sensory world. In the liminal phase, it is a being-together close to the concept of
communitas, fostering the creation of authentic communities in the third phase, the phase
of reintegration into society. The omnipresence of ma throughout the rite of passage
reinforces Miyazaki's convictions, expressing his hope that younger generations can
thrive in modern alienating societies.
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