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Les écrits du Sous-Commandant Marcos, vers une réhabilitation de la fonction heuristique et critique de l'utopieMauzerolle, Sophie 08 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur le caractère heuristique et critique du discours utopique qu’il conviendra de mettre en lumière à travers les écrits du Sous-Commandant Marcos, écrits qui constituent un cas exemplaire des mécanismes que met en œuvre le discours utopique. Partant de la définition opératoire de l’utopie comme expression d’un imaginaire social qui relèverait d’une pratique utopique dont la fonction serait de critiquer le caractère idéologique des représentations spatio-temporelles induites par l’ordre dominant et, se questionnant par la suite sur la nature de l’ordre dominant contemporain et le caractère spatial de son hégémonie grâce aux travaux d’Henri Lefebvre et de David Harvey, il s’agira de montrer comment, au sein de ses textes, Marcos parvient à produire un espace représentationnel alternatif dans lequel opère un mécanisme de neutralisation des contradictions (Louis Marin), une véritable épochè, une suspension du jugement, seule condition de possibilité du dépassement des contraintes de l’ordre dominant dans le discours et les représentations. / This thesis focuses on the heuristic and critical character of the utopian discourse, as it will be demonstrated through the Subcomandante Marcos’ writings, which present an exemplary case of the mechanisms at play in the utopian discourse. Starting with the operational definition of utopia as an expression of a social imagination resulting from a utopian practice whose function would be to criticize the ideological nature of spatiotemporal representations imposed by the dominant order and, subsequently questioning the contemporary dominant order and the spatial nature of its hegemony with the help of Henri Lefebvre and David Harvey’s works, the objective will be to demonstrate how, in his texts, Marcos produces an alternative representational space in which a mechanism of neutralization of oppositions (Louis Marin), an epoché, a judgment suspension occur, that is the only condition of possibility for overcoming the dominant order constraints in the realm of discourse and representations.
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Code-Switching Between Cultures And Languages : Creative connectivityShafiq, Muna 11 1900 (has links)
Problème: Ma thèse porte sur l’identité individuelle comme interrogation sur les enjeux personnels et sur ce qui constitue l’identification hybride à l’intérieur des notions concurrentielles en ce qui a trait à l’authenticité. Plus précisément, j’aborde le concept des identifications hybrides en tant que zones intermédiaires pour ce qui est de l’alternance de codes linguistiques et comme négociation des espaces continuels dans leur mouvement entre les cultures et les langues. Une telle négociation engendre des tensions et/ou apporte le lien créatif. Les tensions sont inhérentes à n’importe quelle construction d’identité où les lignes qui définissent des personnes ne sont pas spécifiques à une culture ou à une langue, où des notions de l’identité pure sont contestées et des codes communs de l’appartenance sont compromis. Le lien créatif se produit dans les exemples où l’alternance de code linguistique ou la négociation des espaces produit le mouvement ouvert et fluide entre les codes de concurrence des références et les différences à travers les discriminations raciales, la sexualité, la culture et la langue.
Les travaux que j’ai sélectionnés représentent une section transversale de quelques auteurs migrants provenant de la minorité en Amérique du Nord qui alternent les codes linguistiques de cette manière. Les travaux détaillent le temps et l’espace dans leur traitement de l’identité et dans la façon dont ils cernent l’hybridité dans les textes suivants : The Woman Warrior de Maxine Hong Kingston (1975-76), Hunger of Memory de Richard Rodriguez (1982), Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer de Dany Laferrière (1985), Borderlands/La Frontera de Gloria Anzalduá (1987), Lost in Translation de Eva Hoffman (1989), Avril ou l’anti-passion de Antonio D’Alfonso (1990) et Chorus of Mushrooms de Hiromi Goto (1994).
Enjeux/Questions
La notion de l’identification hybride est provocante comme sujet. Elle met en question l’identité pure. C’est un sujet qui a suscité beaucoup de discussions tant en ce qui a trait à la littérature, à la politique, à la société, à la linguistique, aux communications, qu’au sein même des cercles philosophiques. Ce sujet est compliqué parce qu’il secoue la base des espaces fixes et structurés de l’identité dans sa signification culturelle et linguistique. Par exemple, la notion de patrie n’a pas les représentations exclusives du pays d’origine ou du pays d’accueil. De même, les notions de race, d’appartenance ethnique, et d’espaces sexuels sont parfois négativement acceptées si elles proviennent des codes socialement admis et normalisés de l’extérieur. De tels codes de la signification sont souvent définis par l’étiquette d’identification hétérosexuelle et blanche. Dans l’environnement généralisé d’aujourd’hui, plus que jamais, une personne doit négocier qui elle est, au sens de son appartenance à soi, en tant qu’individu et ce, face aux modèles locaux, régionaux, nationaux, voire même globaux de la subjectivité. Nous pouvons interpréter ce mouvement comme une série de couches superposées de la signification. Quand nous rencontrons une personne pour la première fois, nous ne voyons que la couche supérieure. D’ailleurs, son soi intérieur est caché par de nombreuses couches superposées (voir Joseph D. Straubhaar). Toutefois, sous cette couche supérieure, on retrouve beaucoup d’autres couches et tout comme pour un oignon, on doit les enlever une par une pour que l’individualité complète d’une personne soit révélée et comprise. Le noyau d’une personne représente un point de départ crucial pour opposer qui elle était à la façon dont elle se transforme sans cesse. Sa base, ou son noyau, dépend du moment, et comprend, mais ne s’y limite pas, ses origines, son environnement et ses expériences d’enfance, son éducation, sa notion de famille, et ses amitiés. De plus, les notions d’amour-propre et d’amour pour les autres, d’altruisme, sont aussi des points importants. Il y a une relation réciproque entre le soi et l’autre qui établit notre degré d’estime de soi. En raison de la mondialisation, notre façon de comprendre la culture, en fait, comment on consomme et définit la culture, devient rapidement un phénomène de déplacement. À l’intérieur de cette arène de culture généralisée, la façon dont les personnes sont à l’origine chinoises, mexicaines, italiennes, ou autres, et poursuivent leur évolution culturelle, se définit plus aussi facilement qu’avant.
Approche
Ainsi, ma thèse explore la subjectivité hybride comme position des tensions et/ou des relations créatrices entre les cultures et les langues. Quoique je ne souhaite aucunement simplifier ni le processus, ni les questions de l’auto-identification, il m’apparaît que la subjectivité hybride est aujourd’hui une réalité croissante dans l’arène généralisée de la culture. Ce processus d’échange est particulièrement complexe chez les populations migrantes en conflit avec leur désir de s’intégrer dans les nouveaux espaces adoptés, c’est-à-dire leur pays d’accueil. Ce réel désir d’appartenance peut entrer en conflit avec celui de garder les espaces originels de la culture définie par son pays d’origine. Ainsi, les références antérieures de l’identification d’une personne, les fondements de son individualité, son noyau, peuvent toujours ne pas correspondre à, ou bien fonctionner harmonieusement avec, les références extérieures et les couches d’identification changeantes, celles qu’elle s’approprie du pays d’accueil. Puisque nos politiques, nos religions et nos établissements d’enseignement proviennent des représentations nationales de la culture et de la communauté, le processus d’identification et la création de son individualité extérieure sont formées par le contact avec ces établissements. La façon dont une personne va chercher l’identification entre les espaces personnels et les espaces publics détermine ainsi le degré de conflit et/ou de lien créatif éprouvé entre les modes et les codes des espaces culturels et linguistiques.
Par conséquent, l’identification des populations migrantes suggère que la « community and culture will represent both a hybridization of home and host cultures » (Straubhaar 27). Il y a beaucoup d’écrits au sujet de l’hybridité et des questions de l’identité et de la patrie, toutefois cette thèse aborde la valeur créative de l’alternance de codes culturels et linguistiques.
Ce que la littérature indiquera
Par conséquent, la plate-forme à partir de laquelle j’explore mon sujet de l’hybridité flotte entre l’interprétation postcoloniale de Homi Bhabha concernant le troisième espace hybride; le modèle d’hétéroglossie de Mikhail Bakhtine qui englobent plusieurs de mes exemples; la représentation de Roland Barthes sur l’identité comme espace transgressif qui est un modèle de référence et la contribution de Chantal Zabus sur le palimpseste et l’alternance de codes africains. J’utilise aussi le modèle de Sherry Simon portant sur l’espace urbain hybride de Montréal qui établit un lien important avec la valeur des échanges culturels et linguistiques, et les analyses de Janet Paterson. En effet, la façon dont elle traite la figure de l’Autre dans les modèles littéraires au Québec fournisse un aperçu régional et national de l’identification hybride. Enfin, l’exploration du bilinguisme de Doris Sommer comme espace esthétique et même humoristique d’identification situe l’hybridité dans une espace de rencontre créative.
Conséquence
Mon approche dans cette thèse ne prétend pas résoudre les problèmes qui peuvent résulter des plates-formes de la subjectivité hybride. Pour cette raison, j’évite d’aborder toute approche politique ou nationaliste de l’identité qui réfute l’identification hybride. De la même façon, je n’amène pas de discussion approfondie sur les questions postcoloniales. Le but de cette thèse est de démontrer à quel point la subjectivité hybride peut être une zone de relation créatrice lorsque l’alternance de codes permet des échanges de communication plus intimes entre les cultures et les langues. C’est un espace qui devient créateur parce qu’il favorise une attitude plus ouverte vis-à-vis les différents champs qui passent par la culture, aussi bien la langue, que la sexualité, la politique ou la religion. Les zones hybrides de l’identification nous permettent de contester les traditions dépassées, les coutumes, les modes de communication et la non-acceptation, toutes choses dépassées qui emprisonnent le désir et empêchent d’explorer et d’adopter des codes en dehors des normes et des modèles de la culture contenus dans le discours blanc, dominant, de l’appartenance culturelle et linguistique mondialisée.
Ainsi, il appert que ces zones des relations multi-ethniques exigent plus d’attention des cercles scolaires puisque la population des centres urbains à travers l’Amérique du Nord devient de plus en plus nourrie par d’autres types de populations. Donc, il existe un besoin réel d’établir une communication sincère qui permettrait à la population de bien comprendre les populations adoptées. C’est une invitation à stimuler une relation plus intime de l’un avec l’autre. Toutefois, il est évident qu’une communication efficace à travers les frontières des codes linguistiques, culturels, sexuels, religieux et politiques exige une négociation continuelle. Mais une telle négociation peut stimuler la compréhension plus juste des différences (culturelle ou linguistique) si des institutions académiques offrent des programmes d’études intégrant davantage les littératures migrantes. Ma thèse vise à illustrer (par son choix littéraire) l’identification hybride comme une réalité importante dans les cultures généralisées qui croissent toujours aujourd’hui. Les espaces géographiques nous gardent éloignés les uns des autres, mais notre consommation de produits exotiques, qu’ils soient culturels ou non, et même notre consommation de l’autre, s’est rétrécie sensiblement depuis les deux dernières décennies et les indicateurs suggèrent que ce processus n’est pas une tendance, mais plutôt une nouvelle manière d’éprouver la vie et de connaître les autres. Ainsi les marqueurs qui forment nos frontières externes, aussi bien que ces marqueurs qui nous définissent de l’intérieur, exigent un examen minutieux de ces enjeux inter(trans)culturels, surtout si nous souhaitons nous en tenir avec succès à des langues et des codes culturels présents, tout en favorisant la diversité culturelle et linguistique.
MOTS-CLÉS : identification hybride, mouvement ouvert, alternance de code linguistique, négociation des espaces, tensions, connectivité créative / Problem: My thesis addresses individual identity as an interrogation of personal stakes and what constitutes hybrid identification inside competitive notions of authenticity. More specifically, I approach the concept of hybridized identification(s) as in-between zones of code-switching and as a negotiation of spaces continual in their movement between cultures and languages. Such a negotiation results in tensions and/or creative connectivity. Tensions are inherent in any identity construction where the lines that define individuals are not specific to one culture or one language, where notions of pure identity are challenged and communal codes of belonging are jeopardized. Creative connectivity occurs in those instances where code-switching or negotiation of spaces produces open and fluid movement between competing codes of references and differences across color lines, sexuality, culture and language. The following works I have selected represent a cross-section of some minority migrant writers in North America who code-switch in this manner. The works are time and space specific in their treatment of identity and in how the writers I focus on frame hybridity in their writing: Maxine Hong Kingston’s The Woman Warrior (1975-76), Richard Rodriguez’s Hunger of Memory (1982), Dany Laferrière’s Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (1985), Gloria Anzaldúa’s Borderlands/La Frontera (1987), Eva Hoffman’s Lost in Translation (1989), Antonio D’Alfonso’s Avril ou l’anti-passion (1990) and Hiromi Goto’s Chorus of Mushrooms (1994).
Issue(s)
The notion of hybrid identification is a challenging topic, especially for those who defend the notion of pure cultural identities. It has been a subject of much debate inside literary, political, social, linguistic, communications and even philosophical circles. It is complicated because it shakes the foundation of identity structured inside fixed and inclusive space(s) of cultural and linguistic meaning. For instance, notions of home are not exclusive representations of country of origin or host country. Similarly, notions of race, ethnicity, and sexual spaces are sometimes negatively othered if they fall outside socially accepted and normalized codes. Such codes of meaning are often defined by white heterosexual labels of identification. In today’s globalized environment, more than ever, individuals must negotiate who they are inside a sense of self as a movement between local, regional, national, even global models of subjectivity. We can understand this movement as a series of super-imposed layers of meaning. When we first meet people we are introduced to their top tier, who they are and how they choose to reveal that top exteriorized layer (I borrow the idea of layered selves from Joseph D. Straubhaar). However beneath that top layer there are many other layers, like an onion, they must be unravelled in order for an individual’s complete self to be revealed and/or understood. The core of an individual, their nucleus, represents a crucial starting point between who they were versus how they are perpetually becoming. One’s foundation or core is contingent upon, but not limited to, one’s origins, childhood environment and experiences, education, notion of family, friendships, and perhaps most important, notions of self-love and love for another and how the relation between the two creates/builds self-esteem. Because of globalization, how culture is understood, in fact, how culture is consumed and defined is quickly becoming a traveling phenomenon. Inside this arena of globalized culture how individuals begin and continue as Chinese, Mexican, Italian, etc. is not as easy to define as it once was.
Approach
Thus my thesis explores hybridized subjectivity as a position of tensions and/or creative connectivity between cultures and languages. While I do not wish to simplify the process or issues of self-identification, I believe that hybrid subjectivity is a growing reality in today’s globalized arena of cultural bartering. This bartering process is particularly complicated for migrant populations whose desire for belonging in new adopted spaces, their host country, is often in conflict with, or challenged by, desire for past spaces or cultural spaces defined by their country of origin. Thus past references of identification, the base of their core self may not always correspond to, or function harmoniously with, their outer, newer and shifting layers of identification, ones they appropriate from the host country. Because our political, religious, and educational institutions stem from national representations of culture and community, the process of identification and the creation of one’s outside self are shaped through an encounter with these institutions. How individuals seek identification between their personal and public spaces thus determines the degree of conflict and or creative connectivity experienced between modes/codes of cultural and linguistic spaces. Therefore identification for migrant populations suggest that “community and culture will represent both a hybridization of home and host cultures” (Straubhaar 27).There is much written on hybridity and issues of identity and nation however this thesis focuses on the creative value of code-switching between cultures and languages.
What the Literature Will Say
Therefore the platform from which I explore my topic of hybridity fluctuates between Homi Bhabha’s postcolonial interpretation of hybrid third spaces, Mikhail Bakhtin’s model of heteroglossic dialogues, Roland Barthes representation of identity as a transgressive space and Chantal Zabus’ understanding of the African palimpsest and code-switching. Then Sherry Simon’s model of Montréal’s hybrid urban space and Janet Paterson’s perceptions of how the Other has shaped and (re)defined literary models of identity in Québec provide a regional and national glimpse of hybridized identification. Finally, Doris Sommer’s exploration of bilingualism as an aesthetical, even humorous space of identification situates hybridity as a creative space of connection.
Consequence
My approach in this thesis does not claim to solve problems that may arise from platforms of hybridized subjectivity. For this reason, I avoid political or nationalistic approaches to identity that refute/discredit, in many instances, hybridized identifications. I also steer away from any in-depth discussion of post-colonial issues. The aim of this thesis is to demonstrate how hybridized subjectivity can be a zone of creative connectivity when code-switching offers more intimate exchanges of communication between cultures and languages. It is a creative connectivity because it promotes a more open-minded attitude towards peoples’ cultural, linguistic, sexual, even political and religious differences. Hybridized zones of identification allow us to challenge dated traditions, customs, modes of communication and acceptance that imprison people’s desire to explore and adopt codes outside standards and models of culture contained within a dominant white discourse of cultural and linguistic belonging.
Such zones of hybridized connectivity require more attention from academic circles. More specifically, as the population in urban city centers across North America becomes increasingly dotted by Other populations, there is a greater need for the host population as well as adopted populations to explore and foster more intimate understandings of each other. Effective communication across borders of linguistic, cultural, sexual, religious and political codes requires continual negotiation. Such negotiation fosters more intimate understandings of difference (cultural or linguistic). If academic institutions offer a more inclusive curriculum of minority literatures to future generations perhaps tolerance will become outdated because acceptance will be the norm. My thesis aims to illustrate (through its literary focus) hybridized identification as an important reality of today’s ever-increasing globalized culture(s). Geographic spaces may not be shrinking however how we consume products, culture, music, and even each other has shrunk substantially in the last two decades and indicators suggest that this process is not a trend but a new way of experiencing life and knowing people. Thus the markers that form our external layers as well as those markers that define us from the inside require closer scrutiny if we wish to successfully hold onto existing languages and cultural codes while promoting cultural and linguistic diversity.
KEY WORDS: hybrid identification, in-between zones, code-switching, negotiation of spaces, tensions, creative connectivity
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By indirections find directions out : thinkable worlds in Abbott and VonnegutFaucher, Benoît 09 1900 (has links)
This thesis is concerned with the interaction between literature and abstract thought. More specifically, it studies the epistemological charge of the literary, the type of knowledge that is carried by elements proper to fictional narratives into different disciplines. By concentrating on two different theoretical methods, the creation of thought experiments and the framing of possible worlds, methods which were elaborated and are still used today in spheres as varied as modal logics, analytic philosophy and physics, and by following their reinsertion within literary theory, the research develops the theory that both thought experiments and possible worlds are in fact short narrative stories that inform knowledge through literary means.
By using two novels, Abbott’s Flatland and Vonnegut’s The Sirens of Titan, that describe extra-dimensional existence in radically different ways, respectively as a phenomenologically unknowable space and as an outward perspective on time, it becomes clear that literature is constitutive of the way in which worlds, fictive, real or otherwise, are constructed and understood. Thus dimensions, established through extensional analogies as either experimental knowledge or modal possibility for a given world, generate new directions for thought, which can then take part in the inductive/deductive process of scientia. By contrasting the dimensions of narrative with the way that dimensions were historically constituted, the research also establishes that the literary opens up an infinite potential of abstract space-time domains, defined by their specific rules and limits, and that these different experimental folds are themselves partaking in a dimensional process responsible for new forms of understanding.
Over against science fiction literary theories of speculation that posit an equation between the fictive and the real, this thesis examines the complex structure of many overlapping possibilities that can organise themselves around larger compossible wholes, thus offering a theory of reading that is both non-mimetic and non-causal. It consequently examines the a dynamic process whereby literature is always reconceived through possibilities actualised by reading while never defining how the reader will ultimately understand the overarching structure. In this context, the thesis argues that a causal story can be construed out of any one interaction with a given narrative—underscoring, for example, the divinatory strength of a particular vision of the future—even as this narrative represents only a fraction of the potential knowledge of any particular literary text. Ultimately, the study concludes by tracing out how novel comprehensions of the literary, framed by the material conditions of their own space and time, endlessly renew themselves through multiple interactions, generating analogies and speculations that facilitate the creation of new knowledge. / Cette thèse se penche sur l’interaction entre la littérature et la pensée abstraite. Plus spécifiquement, elle étudie la charge épistémologique du littéraire, le type de savoir qui est transporté par des éléments propres aux narrations fictives vers d’autres champs disciplinaires. En ce concentrant sur deux méthodes théoriques, la création d’expériences de pensée et l’établissement de mondes possibles, des méthodes qui ont été élaborées et sont toujours d’usage aujourd’hui dans des disciplines aussi variées que la logique modale, la philosophie analytique et la physique, et en suivant leur réinsertion à même la théorie littéraire, la recherche développe la postulat que les expériences de pensée et les mondes possibles sont en fait de courtes histoires narratives qui informent le savoir par des moyens littéraire.
En utilisant Flatland de Abbott et The Sirens of Titan de Vonnegut, deux romans qui décrivent l’existence extra-dimensionnelle de façons radicalement différentes, un espace phénoménologiquement inconnaissable chez Abbott et une perspective extérieure au temps chez Vonnegut, il devient clair que la littérature est constitutive de la façon qu’un monde— qu’il soit fictif, réel ou autre—est construit et compris. Ainsi, les dimensions établies par des analogies extensionnelles génèrent de nouvelles directions pour la pensée, qui peut ensuite prendre part au processus inductif/déductif de la scientia. En contrastant les dimensions narratives avec la notion de dimension telle qu’elle s’est constituée historiquement, la recherche établit également que le littéraire ouvre un potentiel infini de domaines spatiotemporels abstraits, définis par leurs règles et leurs limites spécifiques, et que ces différents plis expérimentaux prennent eux-mêmes part dans un processus dimensionnel responsable pour de nouvelles formes de compréhensions.
Au-delà des théories spéculatives qu’on retrouve dans l’étude de la science-fiction, où est mise de l’avant une équation entre le fictif et le réel, cette thèse examine la structure complexe de plusieurs possibilités superposées qui peuvent s’organiser autour d’ensembles compossibles plus importants, ainsi offrant une théorie de la lecture qui est à la fois non- mimétique et non-causale. En conséquence, l’investigation examine un processus dynamique par lequel la littérature est toujours reconsidérée au travers des possibilités qui sont actualisées par la lecture, alors qu’elle ne définit jamais la compréhension ultime que le lecteur ou la lectrice se fera de la structure globale du texte. Dans ce contexte, la thèse argumente qu’une histoire causale peut être créée à partir de n’importe quelle interaction avec le texte— soulignant, par exemple, la force divinatoire d’une vision du futur particulière—même si cette narration ne représente qu’une fraction du savoir potentiel contenu à l’intérieur de n’importe quel texte littéraire particulier. Ultimement, l’étude conclut en décrivant comment de nouvelles compréhensions du texte, encadrées par les conditions matérielles de leur propre espace et temps, se renouvellent sans cesse grâce à des interactions multiples, ainsi générant des analogies et des spéculations qui facilitent la création de nouveaux savoirs.
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El humor judío femenino argentino contemporáneo en la narrativa de Alicia Steimberg, Silvia Plager y Ana María ShúaTorres, Rosa Maria 12 1900 (has links)
En la creación literaria latinoamericana del siglo XX, la narrativa de los autores judíos ha proseguido un trayecto aparte, casi silencioso, en relación con la escritura canónica del continente. No obstante, hacia los años setenta, surge una producción literaria judía femenina que hoy ha alcanzado un renombre internacional. Esta tesis estudia la peculiaridad literaria del humor judío femenino argentino contemporáneo en torno a la definición de la identidad y rol de género, para comprender cómo se resignifica la hibridez cultural en el texto literario. El humor como catarsis de conflictos problematiza la relación entre lo propio y lo ajeno mediante una puesta en tela de juicio de la realidad para manifestarse como una preocupación, una responsabilidad y un compromiso crítico.
A través del análisis de las obras de Alicia Steimberg, Silvia Plager y Ana María Shúa, la investigación reconfigura la vida judía diaspórica y el sentido de ser mujer respecto a la importancia del ámbito culinario en cuanto al influjo de la modernidad argentina en la tradición judía. En este estudio, se analizarán las novelas Músicos y relojeros, Como papas para varenikes y Risas y emociones de la cocina judía donde las diferentes reflexiones de Steimberg, Plager y Shúa en relación con la historia judía elaboran discursos con singulares diferencias en la intención humorística.
En la primera parte de la tesis, se hará mención de diversas perspectivas teóricas que destacan las implicaciones psicológicas, sociales y psicoanalíticas respecto al humor en general, el humor de la minoría, el humor femenino y el humor judío. En los tres capítulos subsiguientes, se procederá a una lectura de los textos antes mencionados para interpretar las preocupaciones de nuestro tema frente a los dictámenes que la religión y sociedad desean imponer. Finalmente, la conclusión aborda la evolución de una visión entre humor negro, humor como crítica social y humor como lúdico juego en paralelo con una búsqueda de la identidad híbrida actualizada mediante una crítica de lo tradicional. / Dans la création littéraire latino-américaine du xx siècle, les récits des auteurs juifs ont poursuivi une trajectoire isolée, presque silencieuse, par rapport à l’écriture canonique du continent. Cependant, aux environs des années soixante-dix surgit une production littéraire juive féminine que de nos jours a atteint une renommée internationale. Cette thèse étudie la spécificité littéraire de l’humour juif féminin contemporain autour de la définition de l’identité et le rôle de genre afin de comprendre comment se résignifie l’hybridité culturelle dans le texte littéraire. L’humour comme catharsis de conflits problématise la relation entre le soi et l’autrui à travers un jugement de la réalité afin de se manifester comme une préoccupation, une responsabilité et un compromis critique.
L’analyse des œuvres d’Alicia Steimberg, Silvia Plager et Ana María Shúa reconfigure la vie juive diasporique et le sens de l’univers féminin à travers l’importance du domaine culinaire ainsi que l’influence de la modernité argentine dans la tradition juive. Cette étude analyse les romans Músicos y relojeros, Como papas para varenikes et l’œuvre Risas y emociones de la cocina judía où les réflexions de Steimberg, Plager et Shúa élaborent des discours en relation avec l’histoire juive avec différentes intentions humoristiques.
Dans la première partie de cette thèse, on étudie diverses perspectives théoriques qui soulignent les implications psychologiques, sociales et psychanalytiques de l’humour en général, l’humour de la minorité, l’humour féminin et l’humour juif. Dans les trois chapitres suivants, on procède à une lecture des textes mentionnés ci-haut afin d’interpréter les préoccupations de nôtre sujet de recherche par rapport aux règles que la religion et la société désirent imposer. Finalement, la conclusion aborde l’évolution d’une vision entre l’humour noir, l’humour comme critique sociale et l’humour comme jeu ludique en parallèle d’une recherche de l’identité hybride actuelle à travers une critique du traditionnel. / In the Latin American literary creation of the twentieth century, the fictions of Jewish authors have pursued a secluded trajectory, almost silent, compared to the continent canonical writing. However, around the seventies came a female Jewish literary production that has achieved international fame. This thesis examines the literary specificity of contemporary female Jewish humour around the definition of identity and the role of gender in order to understand the cultural hybridity representation in the literary text. Humour as catharsis of conflicts analyzes the relationship between the self and others, through a judgment of reality to manifest as a concern, responsibility and a critical compromise.
The analysis of the fictions of Alicia Stemberg, Silvia Plager and Ana María Shúa reconfigure the Jewish Diasporas and the meaning of the feminine universe through the importance of the culinary field as well as the influence of Argentine modernity in Jewish tradition. This study analyzes the novels Músicos y relojeros, Como para varenikes and the short histories Risas emociones the cocina judía where Steimberg, Plager and Shúa describe the Jewish history with different humorous intentions.
In the first part of this thesis, various theoretical perspectives that emphasize the psychological, social and psychoanalytic implications of humour in general, minority humour, female humour and Jewish humour are studied. In the following three chapters, we proceed to a reading of the texts mentioned above in order to interpret the concerns of our research from the rules that religion and society impose. Finally, the conclusion discusses the evolution of a vision between black humour, humour as a social critique and humour as a playful game as a search of the hybrid identity through a critique of traditions.
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Representación de las homosexualidades en el teatro de Rafael Mendizábal y de Michel Marc BouchardCôté, Olivier 05 1900 (has links)
À partir d’une étude descriptive et comparative des pièces dramatiques Les Feluettes (1987) et Les Muses orphelines (1988) de Michel Marc Bouchard (Québec) ainsi que Feliz cumpleaños, señor ministro (1992) et Madre amantísima (2003) de Rafael Mendizábal (Espagne), le présent mémoire traite de la représentation des homosexualités à travers les relations amoureuses et familiales, les subversions du genre, l’homophobie, ainsi que la pandémie de sida et son impact au niveau théâtral et littéraire. L’approche méthodologique employée est la perspective des études du genre et des études queer. Comme conclusions, on constate que les relations amoureuses sont marquées par la valorisation paradoxale du cadre de l’amour romantique classique, entre libération et homonormativité, en plus d’une représentation de la sexualité articulée par des rôles polarisés. Les relations familiales, pour leur part, s’organisent autour de la figure paternelle associée avec d’importantes nuances au discours dominant hétérosexiste, et se décline parallèlement en la figure du père absent et désintéressé. De même, les figures maternelles sont majoritairement absentes ou effacées, bien que ce constat soit renversé par une figure maternelle traditionnelle particulièrement forte. Dans tous les cas, la figure maternelle reste idéalisée. Les identités de genres sont étudiées sous l’angle des identités dichotomiques lesbiennes et de l’effémination entant que subversions des normes dominantes du genre et l’articulation sexiste du phénomène de l’homophobie, motivé par le tabou de l’homoérotisme et son poids en scène. / Based on a descriptive and comparative study of Michel Marc Bouchard’s Les Feluettes (1987) and Les Muses orphelines (1988) from Quebec, along with Rafael Mendizábal’s Feliz cumpleaños, señor ministro (1922) and Madre amantísima (2003) from Spain, this study deals with the representation of homosexualities in theatre through love and family relationships, gender subversions, homophobia, as well as the AIDS pandemic and its literary and theatrical impact. The methodological framework borrows from queer and gender studies. This study concludes that homoerotic love relationships are defined by the paradoxical valorisation of the frames of classical romantic love, between liberation and homonormativity, and a representation of sexuality articulated on polarized roles. For their part, family relationships are organized around the father-figure linked in different shades to the dominant, heterosexist discourse, alongside the figure of the absent and uncompromised father. Likewise, the maternal figures are mainly absent or self-effacing, even though this statement is reversed by an especially strong maternal figure. In all cases, mother-figures remain idealized. Gender identities are studied from the angle of lesbian dichotomous identities and effemination as subversions of dominant norms of gender, and also considering the sexist articulation of homophobia, strengthened by the taboo of homoerotism and its weight in the theatrical discourse. / A partir de un estudio descriptivo y comparativo de las obras Les Feluettes (1987) y Les Muses orphelines (1988) del quebequense Michel Marc Bouchard y de Feliz cumpleaños, señor ministro (1992) y Madre amantísima (2003) del español Rafael Mendizábal, esta memoria trata de la representación de las homosexualidades a través las relaciones amorosas y familiares, las subversiones del género, la homofobia así como la pandemia de sida y su impacto a nivel teatral y literario. El marco teórico en el que se inscribe este estudio son los estudios de género y los estudios queer. Como conclusiones de este estudio, se constata que las relaciones amorosas son marcadas por la paradójica valorización del marco del amor romántico clásico, entre liberación y homonormatividad, además de una representación de la sexualidad articulada en roles polarizados. Por su parte, las relaciones familiares se enredan alrededor de la figura del padre asociada a diferentes grados al discurso dominante heterosexista, y que también se declina en la figura del padre ausente. Del mismo modo, las figuras maternas son mayoritariamente ausentes o borrosas, aunque una figura materna particularmente fuerte sea la excepción de la regla. En todos los casos, la figura materna permanece idealizada. Las identidades de género son estudiadas a partir de las identidades lesbianas dicotómicas y de la afeminación como subversio-nes de las normas dominantes del género y la articulación sexista del fenómeno de la homofobia, motivado por el tabú del homoerotismo y su peso en el escenario. / A partir de um estudo descritivo e comparativo das peças teatrais Les Feluettes (1987) e Les Muses orphelines (1988) do quebequense Michel Marc Bouchard e de Feliz cumpleaños, señor ministro (1992) e Madre amantísima (2003) do espanhol Rafael Mendizábal, esta tese discurre sobre a representação das homossexualidades no teatro a través das relações amorosas e familiares, das subversões do gênero, da homofóbia assim como da pandemia de sida e do seu impacto à altura do teatro e da literatura. O quadro teórico no que este estudo se encaixa são os estudos de gênero e os estudos queer. Nas conclusões, parece que as relações amorosas são marcadas pela valorização paradoxal do marco do amor romántico clássico, entre liberação e homonormatividade, além de uma representação da sexualidade articulada em funções polarizadas. Pela sua parte, as relações familiares enmaranham-se em torno à figura do pai-de-família, associada com maior o menor força ao discurso dominante heterossexista, que também fica presente sob a figura do pai ausente. Da mesma maneira, as figuras maternáis são ausentes u apagadas en maioria, mesmo se uma figura maternal notadamente forte seja a excepção da regla. Em todo caso, a figura da mãe fica sendo idealizada. As identidades de gênero são estudadas a partir das identidades lésbicas dicotómicas e da afeminação como subversões das normas dominantes do gênero e a articulação sexista do fenómeno da homofobia, motivada pelo tabu do homoerotismo e o seu peso no cenário. / Основываясь на описательно-сравнительном анализе пьес Мишеля Марка Бушара (Квебек) Les Feluettes 1987 году и Les Muses orphelines 1988 году, а также Рафаэля Мендисабаля (Испания) Feliz cumpleaños, señor ministro 1992 году и Madre amantísima 2003 году, данное эссе затрагивает тему гомосексуализма через любовь и семейные отношения, искажение половых ролей, гомофобию, распространение СПИДа, и его влияние в литературе и театре. Любовные отношения определены главным образом рамками классической романтической любви между освобождением и гомонормативностью, наряду с представлением о сексуальности, выраженном в противоположных ролях. Семейные отношения строятся вокруг фигуры отца, олицетворяющей доминирующие общественные нормы и табу гомосексуализма, или фигуры рассеянного и отвлеченного отца. Таким же образом, фигуры матери в основном незначительны или незаметны, однако это утверждение может быть опровержено присутствием особенно сильной материнской фигуры в других пьесах. В любом случае, фигуры матери остаются идеализированы. Гендерная пренадлежность изучаются с точки зрения двоякого понимания личности лесбиянок как искажения доминирующих половых ролей, а также учитывая сексистское выражение гомофобии, укрепленное табу гомоэротизма и его значения в рамках театра. / انطلاقا من دراسة وصفية و مقارنة لأعمال الزنابق والمصادر الروحية اليتيمة لميشال مارك بوشارد (كيبيك ) وكذلك
عيد ميلاد سعيد والسيد الوزير و الأم المحبة لرفايل مونديزبال (إسبانيا ) ، تعالج هذه الأطروحة موضوع المثلية
الجنسية عبر علاقات الحب و العلاقات العائلية، فتن الجنس، فوبيا المثلية، و كذلك وباء السيدا و تأثيرها على
المستوى المسرحي و الأدبي . تتميز علاقات الحب بتعزيز متناقض لإطار الحب الرومانسي الكلاسيكي، بين حرية و
رؤيا منفتحة و عادية للمثلية الجنسية، بالإضافة إلى تمثيل النشاط الجنسي بناء على أدوار الإستقطاب . فيما يخص
العلاقات العائلية، فإنها تنظم حول شخص الأب المرتبط بفوارق دقيقة و هامة ضمن الخطاب المهيمن للمغايرة
الجنسية، و يتمحور بشكل موازي في هيئة الأب الغائب و غير المهتم . من خلال الرؤيا ذاتها تبقى شخوص الأمهات
غائبة أو محذوفة على الرغم من أن هذه النتيجة تم الإطاحة بها من طرف شخصية الأم التقليدية القوية . في جميع
الأحوال تبقى شخصية الأم نموذجية . تمت دراسة الهويات الجنسية من . زاوية الهويات المثلية الإنقسامية و التخنث
كتخريب للمعايير المهيمنة للجنس و التعبير الجنسي للمثلية بدافع تحريم الشهوة المثلية والتأثير الناجم عنه في المشهد
المجتمعي
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Le livre à la télévision : dispositifs comparés des émissions littéraires en Allemagne, Espagne et France (1950-2010)Potapowicz, Izabela 09 1900 (has links)
Siegfried Kracauer a fait remarquer, déjà en 1931, que le bestseller est un « signe d’une expérience sociologique réussie ». Dans le cas des émissions littéraires à la télévision, nous assistons à une double configuration d’un succès : celui de l’émission, puis celui du livre. Au- delà de leur influence sur la consommation des livres, les programmes médiatiques sur la littérature font partie de l’ensemble de lieux communs (Robert, 2002) et, comme les écoles ou les institutions littéraires, participent à l’établissement des traditions de lecture. Ils présentent explicitement ou implicitement les titres désirables et prescrivent les normes de lecture acceptées. En présélectionnant des livres pour des milliers de gens à la fois, en invitant des auteurs à présenter leur œuvres ou en mettant en vedette des critiques littéraires, ces programmes de formats fort différents participent aux processus de légitimation culturelle. Cette thèse décrit les différentes modalités des formes de présentation du fait littéraire à la télévision et leurs évolutions. À travers une analyse d’une sélection d’émissions qui ont connu du succès à différentes époques et dans différents contextes culturels, cette recherche vise à cerner la relation médiatique qui existe entre la littérature et la télévision. Établissant ainsi les caractéristiques d’une expérience socio-médiatique réussie, cette thèse explore le dispositif de l’émission littéraire télévisuelle tel qu’il s’est développé entre 1950 et 2010, principalement en étudiant les émissions qui ont marqué la télévision nationale et le paysage littéraire en Allemagne, en Espagne et en France. En décrivant le dispositif médiatique qui fait le lien entre la conception, la production, le contenu et la portée de ces émissions, à travers une approche comparée et intermédiale, cette recherche analyse le complexe réseau de médiations qui entrent en jeu dans la construction et dans la réception de ces émissions, suivant quatre axes thématiques: le dispositif médiatique, la relation avec l’écrivain, le rôle primordial du présentateur et la mise en scène des lecteurs. / Siegfried Kracauer famously noted, in 1931, that the bestseller is the « sign of a successful sociological experience ». In the case of televised literary shows, we witness a double configuration of such a success: that of the television show and that of the book. Like the book, the literary shows depend on various factors that are sometime difficult to identify, such as the socio-historical context, the collective imaginary tied to the book and to the activity of reading, as well as the media context. Beyond their influence on the purchase of books, these literary shows constitute a part of the common spaces (Robert, 2002) and, just like the schools and literary institutions, participate in the establishment of reading traditions. They present – explicitly or implicitly – the titles considered desirable and prescribe the norms for accepted readings. By selecting books for thousands of people at a time, by inviting authors to present their works or by featuring literary critics, these shows participate in the process of cultural legitimation. This thesis describes and analyses the various ways of portraying the literary world on television and its evolutions through time and in changing cultural contexts. By analysing a selection of successful shows, it describes the existing relationship between the two media that are the book and the television. Establishing thus the characteristics of an experience that touches both media and sociology, this thesis explores the literary show’s apparatus as it developed between 1950 and 2010, mainly by studying literary programmes that marked national television and the literary field in France, Germany, and Spain. By describing the media apparatus that establishes the link between the conception, the production, the content and the impact of these shows, through a comparative and intermedial approach, this research analyses the complex network of mediations that interplay in the construction and the reception of these shows. It does so by following four key points: the media apparatus, the changing relationship with the writer, the primordial role of the presenter, and the staging of the readers.
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Vers une autre temporalité de la "parthénos" : entre mythe, littérature et disciplines du corpsMihelakis, Eftihia 08 1900 (has links)
Cette thèse trace la généalogie culturelle de la jeune fille en Occident en ciblant les moments charnières de son devenir femme au sein de structures de savoir qui ont activement participé à forger cette figure hétéronormative. Mon objectif est de produire une analyse culturelle en forgeant une cartographie des adolescences au féminin. Afin de sortir de la temporalité téléologique de la virginité et de la défloration, j’emprunte un mot étranger, parthénos, qui fait appel à l’idée de la jeune fille, sans nécessairement se limiter à ses connotations conventionnelles. La première partie, intitulée « La virginité, une affaire de jeunes filles », laisse place à une analyse du concept de parthénos à partir d’une lecture au carrefour de la médecine, de la loi et du mythe. Une lecture du traité hippocratique De la maladie des jeunes filles dévoile comment la défloration et la grossesse deviennent une cure érotique, une discipline du corps, qui décide du passage de la jeune fille dans une temporalité utile à la Cité. Un déplacement paradigmatique s’opère au 19e siècle dans les écrits médico-légaux, parce que l’hymen, auparavant inexistant dans la doxa hippocratique, devient le signe matériel par excellence pour examiner le statut de virginité de la fille. L’analyse de ces traités (frères Beck, Ambroise Tardieu, Paulier et Hétet) révèle la configuration de pratiques et de discours d’infantilisation des victimes de viol, et le refus des médecins légistes de reconnaître qu’une femme mariée puisse être violée. À partir d’une lecture contemporaine des tragédies L’Orestie d’Eschyle et Antigone de Sophocle, je montre que les figures d’Antigone et d’Électre constituent des exemples et des symboles convaincants de ce destin funeste de la parthénos qui n’accède jamais au statut de femme mariée. À ces figures mortelles, se télescopent les figures d’Artémis et des Érinyes pour montrer le potentiel de régénération inhérent à la figure de la parthénos. La deuxième partie, qui porte le titre « Le liminaire. Repenser les devenirs de l’adolescence », engage une réflexion à la lisière du contexte contemporain des Girlhood Studies, de la psychanalyse sociale et des études féministes sur le corps et le sexe, pour faciliter le déploiement d’une cartographie plus contextualisée du concept de parthénos. Je montre ici les écueils et les effets du danger qu’engendre la rationalité économique (cf. Henry A. Giroux) pour les espaces de liberté et d’exploration propres à l’adolescence. Cette posture est appuyée sur une lecture des récentes études en psychanalyse sociale (Anne Bourgain, Olivier Douville et Edmond Ortigues). Il est ainsi question d’identifier ce qui marque le passage entre l’adolescence et l’âge adulte : la crainte de la disparition et le fantasme de la naissance de soi. La théorie de la volatilité corporelle qu’élabore Elizabeth Grosz à propos de la sexualité féminine, ainsi que les théories de Michel Foucault, reprises par Judith Butler, en ce qui concerne les disciplines du corps, répondent à mon objectif de sortir de l’écueil d’une temporalité téléologique pour saisir les effets et les ramifications du discours sur la matérialité du corps de la jeune fille, sur ce qui lui arrive lorsqu’elle ne correspond pas tout à fait à l’idéal de régulation. Enfin, la dernière partie, qui porte le titre « Temporalités de la parthénos en tant que sujet liminaire », est traversée par les modalités particulières de la parthénia qui semble désincarnée dans la littérature contemporaine. L’objectif est de prouver que la virginité est toujours un marqueur symbolique qui déploie le destin de la fille dans un horizon particulier, trop souvent celui de la disparition. En proposant un éventail de cinq textes littéraires que j’inscris au sein d’une posture généalogique, je souhaite voir dans la littérature contemporaine, une volonté, parfois aussi un échec, dans cette pensée de la parthénos en tant que sujet liminaire. Le récit Vu du ciel de Christine Angot montre que l’ascension vers le statut d’ange concerne seulement les victimes enfants. Le récit d’Angot met donc en lumière la distinction entre la vraie victime, toujours innocente et pré-pubère, et la fausse victime, l’adolescente. Contrairement à Vu du ciel, The Lovely Bones d’Alice Sebold met en scène la possibilité d’une communauté politique de filles qui sera en fait limitée par le refus du potentiel lesbien. La question du viol sera ici centrale et sera abordée à partir de l’insistance sur la voix de la narratrice Susan. La littérature devient un espace propice à la survie de la jeune fille, puisqu’elle admet la reprise de l’expérience de la première relation sexuelle. Si la communauté est convoquée dans The Lovely Bones, elle est associée à l’image de l’identité sororale dans le roman Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides. La pathologie virale et la beauté virginale que construit le narrateur polyphonique et anonyme font exister le discours médical sur la maladie des vierges dans un contexte contemporain. Le récit médical rejoint alors le récit érotique puisque le narrateur devient médecin, détective et voyeur. À la différence de ces trois récits, Drames de princesses d’Elfriede Jelinek montre une parthénos, Blanche Neige, qui fait face à son agresseur pour s’inscrire dans une historicité discursive. Cette collision dialogique ranime le cycle tragique (celui d’une Antigone confrontant Créon) et traduit de nouveau le danger d’une superstructure sociétale composée d’images et de discours où la fille est construite comme un accessoire pour le plaisir éphémère de l’homme. À l’inverse de l’image de la vierge sacrée et désincarnée que proposent les récits d’Angot, de Sebold, d’Eugenides et de Jelinek, Virginie Despentes offre une autre réflexion dans Apocalypse bébé. Le personnage de Valentine est configuré comme une sœur des parthénoi qui préfère le suicide et la terreur à la domestication, faisant ainsi appel à une temporalité radicale et inachevable, celle de la fin de la jeune fille. Mon souhait est enfin de souligner la nécessité de penser au mérite autant épistémologique, intime que politique, d’explorer le temps des éclosions sexuelles de la fille par delà l’idée de la première relation sexuelle. / This thesis traces a genealogy of the girl in Western culture by focusing on key moments in time, the most significant of which I argue is the idea – the expectation – of her becoming a heteronormative woman. Virginity loss has historically served as a symbolic mark capable of determining this passage into a temporality, which is productive for the polis. My objective is to produce a cultural analysis that draws on a map of multiple notions and discourses of female adolescence so as to explore the potentialities of another temporality, different from that of virginity. To do so, I have chosen to use the Ancient Greek word “parthenos” because it does not systematically refer to the oft-conventional connotations related to the “girl” (“jeune fille”). In the first part titled “Virginity, a girl thing”, I analyze the concept of the parthenos through a nexus of discourses: law, medicine, and myth. I read the Hippocratic treaty pertaining to the maladies of virgins, in order to uncover the entwined relationship between puberty, considered a pathology, and coitus and pregnancy, prescribed as an erotic cure. A paradigmatic shift occurs in the 19th Century with the birth of legal medicine: the hymen – absent in the Hippocratic doxa, becomes the sine qua non material sign to determine the girl’s status of purity. I produce a close reading of treaties (brothers Beck, Ambroise Tardieu, Paulier and Hétet) in order to reveal an ideological pattern in these medical and legal practices. I show here that the configuration of virginity is contingent on that of rape, so that older women (oftentimes married women) are refused the right to legally claim that they have been raped. In the last section, I offer a contemporary reading of Aeschylus’ Orestia and Sophocles’ Antigone where I show that Electra and Antigone are telling symbols of the tragic fate that awaits the mortal parthenos who cannot comply with the rules of the polis. A brief portrayal of Artemis and the Furies allows me to show, however, the regenerative potential inherent in the idea of the divine parthenos, as well as the temporary power of chosen parthenia. In the second part titled “The liminary. Rethinking the becomings of adolescence”, I draw on Girlhood Studies, social psychoanalysis and Elizabeth Grosz’s feminist theories on the body so as to deploy a contextualized map of the concept of the parthenos. I read recent theories on adolescence in Cultural Studies (Henry A. Giroux) and social psychoanalysis (Anne Bourgain, Olivier Douville, and Edmond Ortigues) in order to identify what determines the passage between adolescence and adulthood: I discover that it is the tension between the fear of disappearing and the fantasy of autogenesis. These two movements are then seen through the lens of material philosophies of the body, specifically Michel Foucault’s and Judith Butler’s work on the disciplines of the body. My aim is to explore the possibilities and the limitations of a teleological temporality in order to capture the effects and the ramifications of a discourse on materiality. Ultimately, I show that in all the discourses analyzed, the consequence for the girl who does not fit the ideal has always been exclusion for the realm of intelligibility, and from the polis. The third part titled “Temporalities of the parthenos as a liminary subject” is concerned with particular modalities of disincarnated parthenia in contemporary literature. The main objective of this part is to prove that virginity has more often than not inscribed the girl in a specific temporality, that of invisibility and political expropriation. I propose a range of five texts through a genealogical approach to explore how literature can – although it often fails – express another temporality for the parthenos as a liminary subject. Christine Angot’s Vu du ciel shows that ascension to the realm of seraphic metamorphosis only concerns very young girls who have not yet reached puberty. The true victim, Séverine, is prepubescent and sexually unaware, and remains so as an angel, whereas the false victim, Ch., is a younger woman who survived abuse as an adolescent. Ch. must then suffer a terrible fate, since Séverine is charged with the responsibility of slowly and painfully killing her off. On the other hand, Alice Sebold’s The Lovely Bones shows the possibility of a girls’ community although it excludes lesbian relationships. Rape remains a central question, but it is read through the importance of Susan being able to produce a cohesive narrative so as to move to another, more acceptable realm. Literature becomes a hospitable space for the parthenos’ survival, since she is allowed to eventually live her first sexual experience by temporarily being reincarnated through her friend Ruth’s body. Virgin Suicides by Jeffrey Eugenides shows the intimate relationship between suicide, viral pathology and virginity allowing for a contemporary revival of Hippocratic discourse. I read the novel here as an interwoven medical and erotic text where the Lisbon sisters rarely speak, and if they do, their speech is always appropriated by the anonymous polyphonic narrator, who simultaneously perceives himself as a healer, a detective, and a tantalized voyeur at the edge of orgasmic release. Drames de princesses by Elfriede Jelinek allows me to show how Snow White is a parthenos who succeeds in confronting her aggressor, which was never the case in the previous texts. Although her speech animates a tragic cycle of death, it also produces a discursive historicity, which allows the reader to perceive the dangers of a societal superstructure composed of images and discourses where the girl is a passive accessory at the behest of men’s pleasure. Finally, contrary to these sacred and disincarnated parthenoi, Virginie Despentes’ Apocalypse bébé draws on a figure, a sister of all those parthenoi who prefer suicide and terror to domestication. The novel proposes a radical temporality, that of the end of the “jeune fille.”
My aim is therefore to underline the necessity of thinking of the epistemological, intimate and political merits of a temporality, which is tied to the importance of claimed plural and subjective sexualities experienced beyond the scope of the loss of virginity.
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The doing and undoing of global literature : myth, microcosm and atopia in triestine writingRivlin, Tzvi R. 08 1900 (has links)
La présente étude conduit les traditions fragmentées de la culture littéraire de Trieste vers les préoccupations contemporaines de la littérature mondiale à l’époque actuelle où la mondialisation est largement perçue comme le paradigme historique prédominant de la modernité. Ce que j’appelle la « littérature globalisée » renvoie à la refonte de la Weltliteratur – envisagée par Goethe et traduite comme « world literature » ou la « littérature universelle » – par des discours sur la culture mondiale et le post-nationalisme. Cependant, lorsque les études littéraires posent les questions de la « littérature globalisée », elles sont confrontées à un problème : le passage de l’idée universelle inhérente au paradigme de Goethe entre le Scylla d’un internationalisme relativiste et occidental, et le Charybde d’un mondialisme atopique et déshumanisé. Les spécialistes de la littérature mondiale qui tendent vers la première position acquièrent un fondement institutionnel en travaillant avec l’hypothèse implicite selon laquelle les nations sont fondées sur les langues nationales, ce qui souscrit à la relation entre la littérature mondiale et les littératures nationales. L’universalité de cette hypothèse implicite est réfutée par l’écriture triestine.
Dans cette étude, je soutiens que l’écriture triestine du début du XXe siècle agit comme un précurseur de la réflexion sur la culture littéraire globalisée du XXIe siècle. Elle dispose de sa propre économie de sens, de sorte qu’elle n’entre pas dans les nationalismes littéraires, mais elle ne tombe pas non plus dans le mondialisme atopique. Elle n’est pas catégoriquement opposée à la littérature nationale; mais elle ne permet pas aux traditions nationales de prendre racine. Les écrivains de Triestine exprimaient le désir d’un sentiment d’unité et d’appartenance, ainsi que celui d’une conscience critique qui dissout ce désir. Ils résistaient à l’idéalisation de ces particularismes et n’ont jamais réussi à réaliser la coalescence de ses écrits dans une tradition littéraire unifiée. Par conséquent, Trieste a souvent été considérée comme un non-lieu et sa littérature comme une anti-littérature.
En contournant les impératifs territoriaux de la tradition nationale italienne – comme il est illustré par le cas de Italo Svevo – l’écriture triestine a été ultérieurement incluse dans les paramètres littéraires et culturels de la Mitteleuropa, où son expression a été imaginée comme un microcosme de la pluralité supranationale de l’ancien Empire des Habsbourg. Toutefois, le macrocosme projeté de Trieste n’est pas une image unifiée, comme le serait un globe; mais il est plutôt une nébuleuse planétaire – selon l’image de Svevo – où aucune idéalisation universalisante ne peut se réaliser. Cette étude interroge l’image de la ville comme un microcosme et comme un non-lieu, comme cela se rapporte au macrocosme des atopies de la mondialisation, afin de démontrer que l’écriture de Trieste est la littérature globalisée avant la lettre. La dialectique non résolue entre faire et défaire la langue littéraire et l’identité à travers l’écriture anime la culture littéraire de Trieste, et son dynamisme contribue aux débats sur la mondialisation et les questions de la culture en découlant. Cette étude de l’écriture triestine offre des perspectives critiques sur l’état des littératures canoniques dans un monde où les frontières disparaissent et les non-lieux se multiplient. L’image de la nébuleuse planétaire devient possiblement celle d’un archétype pour le monde globalisé d’aujourd’hui. / The present study brings the fragmented traditions of Triestine literary culture to bear on contemporary preoccupations with world literature at a time when globalization is widely perceived as the predominant historical paradigm that informs modernity. What I am calling “global literature” refers to the refashioning of Weltliteratur – envisioned by Goethe and translated as “world literature” or “littérature universelle” – by discourses on global culture and post-nationalism. However, when literary studies take on questions of global literature they are faced with a problem, navigating the universal idea of Goethe’s paradigm between the Scylla of a relativist, occidental internationalism and the Charybdis of a dehumanized, atopian globalism. Proponents of world literature who lean towards the former position gain an institutional foothold by working with the implicit hypothesis that nations are based in language, which underwrites the relationship between world literature and national literatures. The universality of this implicit hypothesis is what Triestine writing disproves.
In this study, I argue that Triestine writing in the first decades of the twentieth century acts as a precursor to thinking about global literary culture for the twenty-first century. It has its own economy of sense, whereby it doesn’t fit into literary nationalisms, but it doesn’t fall into atopian globalism either. It is not emphatically opposed to national literature; rather it does not admit national traditions to take root. Triestine writers expressed a desire for a sense of unity and belonging, as well as a critical conscience that undoes that desire. It resists the idealization of its particularities, and never successfully coalesces into a unified literary tradition. Consequently, Trieste has often been thought of as a non-place and its literature as antiliterature.
In bypassing the territorial imperatives of the Italian national tradition – as the case of Italo Svevo illustrates – Triestine writing was later caught up in the literary-cultural parameters of Mitteleuropa, where its literary expression was imagined as a microcosm of the former Habsburg Empire’s supranational plurality. However, the projected macrocosm of Trieste is not a unified image, like a globe; but instead it is a nebula – as Svevo had imagined it – where no universal idealizations could gain a foothold. This study interrogates the image of the city as a microcosm and as a nowhere and how that relates to the macrocosm of the atopias of globalization, in order to demonstrate that Triestine writing is global literature ante litteram. The unresolved dialectics of doing and undoing literary language and identity through the act of writing that animates Triestine literary culture plays out in globalization debates and the questions of culture that arise from it. Triestine writing offers critical perspectives on the status of canonic literatures in a world of disappearing borders and placeless places, where the nebula is a master image for today’s world.
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Glossolalie, traduction et dissonance : l'écriture hors-la-loi d'Antonin ArtaudBradette, Marie-Eve 08 1900 (has links)
Dans nombre de ses œuvres, Antonin Artaud n’a eu de cesse de formuler les termes de ce que serait une poésie anarchique, une forme langagière qui permettrait d’abolir la distance entre les mots et les choses, et à laquelle sa poésie aspire sans toutefois parvenir à une telle réalisation. Devant le constat que l’anarchie décrite par Artaud ne peut rendre compte de ce qui se réalise véritablement dans son écriture, ce mémoire pose les questions suivantes : que fait donc la poésie d’Artaud? Existe-t-il une figure qui est à même de rendre compte des modalités d’écriture qui sont à l’œuvre dans les différents textes du poète français? À ces interrogations, la figure du hors-la-loi m’est apparue des plus pertinentes dans la mesure où elle offrait tout un espace à la réflexion et à la conceptualisation. À partir de cette figure, ce mémoire formule donc l’hypothèse que ce qui se joue dans la textualité d’Antonin Artaud est une poétique hors-la-Loi, c’est-à-dire une manière de subvertir, par l’usage de différents procédés littéraires, la Loi. En d’autres termes, la poétique hors-la-Loi produit des effets de dissonance au sein du Symbolique. Pour consolider cette hypothèse, je propose deux axes de réflexion étayés à partir de l’analyse des procédés d’écriture traductologique et glossolalique d’Artaud. Dans un premier temps, la subversion est entrevue à partir des notions d’espace et de territoire. Par la suite, j’étudie la subversion dans son rapport à la temporalité. / In a number of his writings, Antonin Artaud formulated, repeatedly, the terms of what might be considered an anarchic poetry, a form of language that would allow the abolition of distance between words and things, which is what he ultimately hopes to achieve through his writings. However, Artaud was never able to achieve this sense of literary anarchy. Therefore, since the concept of anarchy put forth by Artaud cannot fully explain what is really at work in his writings, this thesis raises the following questions: What does Artaud’s poetry ultimately achieve? Is there a figure which can illustrate the writing modalities at work in the French poet’s various texts?
The figure of the outlaw is relevant in this case because it opens up the realm of reflection and conceptualisation. With the figure of the outlaw as the main starting point, this thesis formulates the hypothesis that what is played out in Antonin Artaud’s textuality is an outlaw poetic – a subversion of the Law through the use of different literary devices. In other terms, the outlaw poetic produces dissonant effects within the Symbolic. In order to reinforce this hypothesis, I shall work on two different axes of reflection which were brought forth through the analysis of Artaud’s traductologic and glossolalic literary devices. Subversion will first be seen through the notions of space and territory, and it will then be studied in its relation to temporality.
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L’empreinte d’une expérience performative en littérature : le cas de Sophie Calle et de Miranda JulyGuilmaine, Anne-Marie 12 1900 (has links)
Le présent mémoire propose de croiser les démarches de deux auteures et artistes contemporaines, Sophie Calle et Miranda July, dont les quatre œuvres à l’étude – Douleur exquise (2003), Aveugles (2011), Rachel, Monique (2012) de Calle et Il vous choisit (2013) de July – se fondent sur des expériences en amont de l’écriture qui mobilisent le corps même des auteures, les engagent dans une action concrète et, bien souvent, dans des interactions avec autrui. Cet art de la contrainte, cet art action qui devient le sédiment de leurs écrits s’inscrit dans la filiation hypothétique des théories du philosophe pragmatique John Dewey et de celles de l’artiste Allan Kaprow – l’un des premiers à réfléchir l’art de la performance. L’écriture intermédiale qu’elles pratiquent – ce jeu de relations entre différents médias au sein même de l’œuvre – permet à la fois de réactiver la valeur performative de l’expérience qui a impulsé la création littéraire et d’embrayer une expérience de lecture qui devient elle-même performative. Exemplaires d’une esthétique relationnelle, polyphoniques dans les voix qui s’expriment, les quatre ouvrages du corpus donnent à sentir le bruissement d’une communauté. Il s’agit d’une littérature interdisciplinaire et intersubjective, mais surtout performative dans son questionnement incessant sur le pouvoir de l’art pour transformer la vie. / This master’s thesis proposes to establish a dialogue between the practices of two contemporary writers and artists, Sophie Calle and Miranda July. The four studied pieces of work – Calle’s Douleur exquise (2003), Aveugles (2011) and Rachel, Monique (2012) and July’s Il vous choisit (2013) – are based on concrete experiences occurring beforehand, prior to the act of writing itself. Those experiences mobilize the body of the writers engaging them in a real action and often in interactions with other people. This form of action art becomes the foundations of their writing and could be linked to the theories of pragmatic philosopher John Dewey and artist Allan Kaprow – one of the first to develop a reflexion on performance art. The intermedial writing that Calle and July practice as a game of relations between different medias in the same work allows both artists to revive the performative value of the experience. It impulses the writing and initiates a reading experience which itself becomes performative. Exemplary of a relational aesthetic, polyphonic in the voices that are expressed, the studied body of work reveals glimpses of community to feel and experiment. It is a literature that is interdisciplinary and intersubjective but primarily performative in its constant questioning of art’s capacity to transform life.
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