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Définir la "langue bretonne" : discours concurrentiels d'origination et d'identification dans les paratextes des dictionnaires bretons / Defining breton language : concurrential discourses of origination and identification in breton dictionaries' paratexts

Morvan, Malo 28 March 2017 (has links)
Si l'on connaît les dictionnaires comme lieu des définitions, ils en fournissent une que l'on ne perçoit pas toujours : celle de la langue elle-même. Au sein de l'hétérogène et du mouvant des usages linguistiques quotidiens, ceux-ci en circonscrivent et délimitent un certain nombre, qui se verront alors consacrés, dotés d'une certaine officialité. Les critères de sélection par lesquels les éléments lexicaux sont retenus ou écartés dépendent, entre autres contraintes, des convictions de leurs auteurs concernant les usages linguistiques qu'ils considèrent comme plus représentatifs de la langue que d'autres. Souvent conscients tant du pouvoir social de tels ouvrages que de la sélection qu'ils impliquent, leurs auteurs s'en justifient parfois dans des paratextes introductifs où sont alors explicités leurs convictions linguistiques. Les discours que l'on y trouve peuvent se fonder sur des définitions, associations d'idées, et valorisations que les auteurs peuvent tenir pour acquis, ou au contraire les détourner, subvertir, contester ; quoiqu'il en soit, ils tentent souvent de fonder performativement une définition de la langue que la liste lexicale mettra ensuite en pratique. Dans certains contextes de conflictualité politique où la définition de la langue ne va pas de soi, les préfaces de dictionnaires peuvent alors devenir de véritables arènes où s'affronteront des définitions concurrentes de la langue que chacun tentera de faire reconnaître. En travaillant sur un corpus constitué des paratextes de dictionnaires bretons publiés de 1499 à 2015, nous analysons l'évolution des discours sur la langue en fonction des situations historiques, sociales, et politiques, où se trouvent les auteurs. Nous mettons l'accent en particulier sur différents processus discursifs, notamment ceux d'identification et de différenciation, par lesquels les auteurs délimitent les frontières entre les pairs et les autres, ainsi que ceux d'origination, par lesquels ils ancrent leur situation actuelle au sein de continuités et ruptures perpétuellement redessinées. Nous abordons ainsi en particulier la manière dont la définition des "Celtes" a évolué en fonction des différents contextes discursifs : désignant d'abord, dans le discours celtomane, une langue mère de toutes les autres dont la bretonne était la seule forme restée pure, l'usage du terme s'orientera progressivement vers une fonction distinctive envers leurs voisins français, ceci en accord avec l'émergence d'un cadre de pensée nationaliste. C'est à la même période, vers le XIXe siècle siècle, qu'apparaîtra l'interceltisme, comme thèse d'un cousinage ethnique entre les populations de certains territoires en petite et Grande-Bretagne. Nous étudions la manière dont ce discours, né de nécessités de différenciation politique, se transfère dans les catégorisations savantes, véhiculant en même temps son lot de concepts et méthodes implicites concernant la définition de la langue. Par ailleurs, les changements sociaux survenant au XXe siècle en Bretagne auront également pour conséquence un progressif clivage entre différents profils de locuteurs : à ceux pratiquant la langue dans un contexte surtout oral, pratique, et quotidien, dont le nombre diminue, se substituent progressivement des locuteurs l'apprenant dans une démarche volontariste et militante, à partir d'un rapport scriptural-scolaire à la langue. Cette cohabitation de locuteurs ayant appris et pratiquant la langue dans des situations différentes aura mettra en concurrence les définitions de la langue. Si les différents courants auront en commun une volonté de distinction envers le français héritée du discours différentialiste ayant émergé au XIXe siècle, chacun investira la nécessité de s'en distinguer dans des dimensions différentes de la langue, cohérentes par rapport à leurs modes de socialisation linguistique. (...) / Dictionaries are often seen a the place of the definitions, but very often the most important definition they give is not seen : the one concerning the language itself. Thus, while making their work, the authors have to make a selection of the words which will be retained and those which will not be taken in account. These choices rely on broader stances, related to their own convictions about what is "correct" language and what is not. The authors' convictions are themself influenced by the socio-historical context in which the dictionary is written, but they also shape the further definitions of the language, given the reliability granted to those kind of books. This work aims to seek the way in which the definition of breton language is given in the paratext (forewords, introductions, prefaces, postfaces) of breton dictionaries published between 1499 and 2015. In particular, we focus on some discursive processes such as identifications, differentiations, and originations, which are used by the authors in order to reconfigure the language's definition. A particular importance is given to the evolving use made of "Celts" in those definitions, and to the conflictuality in which they are set.
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La langue des « gwerzioù » à travers l’étude des manuscrits inédits de Mme de Saint-Prix (1789-1869) / The language of the "gwerzioù" through the study of the Mme de Saint-Prix's (1789-1869) unpublished manuscripts

Le Rol, Yvon 05 July 2013 (has links)
L’une des composantes de la littérature orale (chants, contes, proverbes,…) de langue bretonne est la gwerz, chanson traditionnelle à caractère souvent historique et fantastique, se transmettant principalement oralement d’une génération à l’autre.L’étude de la langue utilisée dans ces chants permet de mettre en évidence des niveaux de langues différents : si la marque dialectale du chanteur est généralement bien présente, celle de l’utilisation d’un breton standard, se rapprochant du breton littéraire par ses caractéristiques, l’est tout autant.Quelques personnes en Bretagne, principalement issues de la petite noblesse rurale, se sont adonnées au collectage de sa littérature orale (de langue bretonne), à l’instar des autres pays européens, et ceci dès le début du XIXe siècle. Mme de Saint-Prix (1789 -1869) figure parmi ces précurseurs. Les deux manuscrits inédits qui constituent l’essentiel de sa collection (Manuscrit 1 : 97 folios ; Manuscrit 2 : 45 folios), sont actuellement conservés à la bibliothèque de Landévennec / One of the major forms of oral literature in the Breton language – which includes songs, tales, proverbs and sayings- is the gwerz. This form of traditional song, passing on from one generation to another, most often evidences a historical as well as a fantastic character.Studying the language used in these songs helps highlight the existence of several standards or levels of language; indeed, while the dialectal mark of the interpreter generally makes no doubt, the presence of a form of standard Breton can also be noticed.In the early XIXth century, people in Brittany - similarly to what was taking place throughout Europe - started collecting oral literature in the Breton language. Most of the time they came from the lower rural aristocracy. Mme de Saint-Prix (1789-1869) was among these precursors. The two unpublished manuscripts which make the most part of her collection (MS 1 : 97 folios ; MS 2 : 45 folios) are currently kept in the Landevennec library / Ul lodenn eus al lennegezh dre gomz (kanaouennoù, kontadennoù, lavarennoù,…) brezhonek a zo ar gwerzioù anezhi : da lâret eo kanaouennoù hengounel savet alies a-walc’h diwar fedoù istorel ha burzhudus, ha legadet a-c’henoù a-rummad da rummad.Studiañ ar yezh a gaver implijet er gwerzioù-se a laka war-wel liveoù yezh disheñvel : ma kaver roud eus brezhoneg rannyezhel ar ganerien warni, e weler splann ivez an implij a vez graet gante eus ur yezh all, tostoc’h ouzh ur « standard lennegel ».Ken abred ha deroù an XIXvet kantved, diwar skouer ar broioù europat all, e kroge un nebeut tud e Breizh, o tont peurliesañ eus an noblañs vihan diwar ar maez, da zastum ar pezh a oa da vezañ anvet « lennegezh dre gomz » pelloc’h. En o zouesk e kaver ur plac’h, an Itron de Saint-Prix (1789-1869), a orin eus Kallag, e Kerne-Uhel. An daou dornskrid a ra ar lodennvrasañ eus he dastumadenn (Ds. 1 : 97 f° ; Ds. 2 : 45 f°) a zo miret e levraoueg abati Landevenneg hiziv an deiz
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Héritage, patrimonialisation, revitalisation ? : approche ethnologique des transmissions de la langue bretonne en Bretagne (France) éclairées par celles de la langue française en Saskatchewan (Canada), dans les filiations / Transmissions of the Breton language in Brittany (France) and the French language in Saskatchewan (Canada) in the descent

Violo, Gaëlle 09 April 2013 (has links)
Cette thèse traite des transmissions de la langue bretonne en Bretagne (France) éclairées par celles de la langue française en Saskatchewan (Canada), dans les filiations. Dans les deux situations, leurs locuteurs évoluent dans un contexte minoritaire, et la transmission intergénérationnelle n'est plus toujours une évidence. Dans une démarche ethnologique, l'objectif est de comprendre comment les individus s'inscrivent dans une continuité (réelle ou fictive) à partir d'une rupture. Grâce aux discours des informateurs, les représentations des trajectoires intergénérationnelles des deux langues considérées sont précisées et détaillées. Ainsi, plusieurs manières d'envisager les transmissions linguistiques, et par conséquent les origines sont relevées et décryptées. La première s'inscrit dans une logique d'héritage. La langue est perçue comme un objet hérité des générations précédentes, sa pratique s'inscrivant dans la continuité. La deuxième est celle de la patrimonialisation, observable en Bretagne. Les individus revendiquent le breton comme un patrimoine, une « richesse » à préserver. Le lien avec les générations précédentes, devenues des témoins, s'expriment, mais cette fois-ci à partir d'une rupture. Enfin, les langues sont envisagées, notamment pour les institutions qui en ont la gestion, comme des symboles, s'inscrivant dans une troisième logique de transmission, celle de la revitalisation. Le rapport aux origines est modifié et exprimé différemment en Bretagne et en Saskatchewan. / This thesis concerns the transmissions of the Breton language in Brittany (France) and the French language in Saskatchewan (Canada), in the descent. In both cases, the speakers of these two languages live in a minority context, and the intergenerational transmission is not any more obvious. In an anthropological approach, the objective is to understand how the individuals are consistent with the continuity, real or fictitious, from a break. To understand the various logics of present linguistic transmissions, the family trajectories of the Breton and the French are described and analysed, from discourses.So, there are many ways to envisage the linguistic transmissions, and by the same their origins in descent are revealed. The first one is in line with inheritance. The language is perceived as an inherited object of the previous generations, its practice joining the continuity. Another one is to do patrimony, remarkable in Brittany. In this case, the individuals claim the Breton as a patrimony, a thing to be protected, carrier of the cultural diversity. They express a link with the previous generations, but from a break. Finally, the languages can be also envisaged, in particular for the institutions which administer it, as symbols : it's the third logic of transmission, the revitalization. The relationship in the origins is modified and expressed itself differently in Brittany and in Saskatchewan.
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Language and media in the promotion of the Breton cultural identity in the European Union /

Winterstein, David P. January 2001 (has links)
Thesis (Ph. D.)--University of Washington, 2001. / Vita. Includes bibliographical references (leaves 258-270).
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Brittany and the French State: Cultural, Linguistic, and Political Manifestations of Regionalism in France

Bishop, Elizabeth C. 25 October 2010 (has links)
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