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Il était une fois la ville : les réécritures des contes de Perrault dans l’espace urbain / Once upon a town : Rewriting Perrault’s fairy tales in the urban spaceBrière-Haquet, Alice 10 December 2016 (has links)
Il était une fois les réécritures de contes, une production particulièrement vivante dans le monde de l’édition aujourd’hui. L’actualisation y est fréquente : petits chaperons rouges et chats bottés se promènent aujourd’hui dans les rues de la ville où ils rencontrent des loups en voiture ou des ogres de l’industrie. La parodie a bien sûr une fonction ludique, mais pas seulement, car en croisant le conte et la ville, ce sont deux univers de références qui se font face et qui se jaugent : les schémas hérités des contes classiques sont revus et corrigés au nom de nouvelles valeurs tandis que le pays des merveilles interroge celui de la réalité, avec son béton, sa circulation et sa logique toute capitaliste, si bien que c’est la ville qui sort finalement révélée de ce passage en féérie. Mais le phénomène est surtout à replacer dans l’histoire du genre. Grâce aux récents travaux de chercheurs re-contextualisant l’émergence du conte de fées sur la scène européenne, l’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’une pratique propre à l’époque contemporaine, mais au contraire de ce qui pourrait bien apparaître comme un trait du genre. Perrault déjà, par la scénographie de la vieille conteuse, offrait à son public de citadins des récits pseudo-naïfs l’invitant à dépasser l’illusion d’une parole décrochée pour trouver la « Morale trés-sensée ». Ainsi, par leur caractère polyphonique, les contes entrent moins dans une logique de transmission que de dialogue entre les générations, et pourraient pour cela être considérés comme les mythes de la modernité. / Once upon a time there were rewritten fairy tales, a very dynamic product in today’s publishing world. Updated fairy tales are the most common type: many Little Red Riding Hoods or Pusses in Boots are now walking through cities, meeting wolves who drive cars or ogres running industrial empires. Though parodies may be amusing, fun is not their only function. Intercrossing the urban imaginary with the fairy-tale means putting two referential universes face to face, each one gauging the other: traditional plots, inherited from classic tales, are twisted and corrected to fit new ideologies, and meanwhile the wonderland judges reality, with its concrete, its traffic, and its capitalist logic, so that in the end, it is the city which is reborn of the fairy tale experience. But the phenomenon should be replaced within the history of the genre. Thanks to recent academic studies, we can re-contextualize the emergence of the fairy tale in the European literary stage, and we have to note that updating fairy tales is not a contemporary practice, but could indeed be a generic characteristic. Perrault, already, by the scenography of the old maid telling tales to young kids, offered his urban public falsely naive stories, inviting them to look above the illusion of fiction, in order to find the “Morale trés-sensée”, the very wise moral. Therefore, because of their intrinsically polyphonic nature, fairy tales exist less within a logic of transmission than within a logic of conversation between generations, and for that they should be considered myths of modernity.
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