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Communiquer la genèse de l’organisation : l’invention rhétorique de Québec solidaireChaput, Mathieu 03 1900 (has links)
La thèse aborde le « trou noir de la genèse » dans l’étude des organisations, c’est-àdire comment une organisation en vient à exister pour la première fois. Elle montre
comment la genèse s’accomplit à travers l’agencement de multiples composantes
(humaines, symboliques, matérielles), articulées à travers les interactions. S’appuyant sur
une analyse détaillée des interactions performées durant le congrès fondateur d’un parti
politique au Québec tenu durant l’année 2006, elle identifie et discute les diverses stratégies
et tactiques employés par les artisanes et artisans de cette fondation pour mettre en acte
l’existence de ce nouvel agent collectif. Autrement dit, la thèse mène à une recension des
manières de « communiquer la genèse ». Cela inclut l’usage de narratifs unificateurs, la
gestion des identités, la mise en place de principes à travers des documents fondateurs, et la
création d’une voix collective, à la fois partagée et négociée par les divers agents impliqués
dans ce processus. Ces accomplissements mettent en lumière la dimension résolument
rhétorique de l’organisation, conçus en tant que « stratégies pour rendre compte d’une
situation », pour nommer sa structure et ses composantes primordiales à travers « l’usage
du langage comme moyen symbolique d’induire la coopération ». La configuration
rhétorique de discours, d’objets, de corps, de dispositifs spatiaux et physiques, et
d’impératifs économiques, politiques et institutionnels à l’oeuvre dans les organisations
procure un nouvel éclairage sur les modes d’existence de l’organisation. Par le fait de
recenser les composantes « essentielles » ou « fondatrices » du parti politique investigué, et
par l’analyse de celle-ci à l’aide des concepts de la théorie rhétorique du dramatisme, la
thèse développe une perspective novatrice pour l’étude de la constitution communicative
des organisations. / The dissertation addresses the “black hole of genesis” in organizational studies: how an
organization gets constructed in the first place, and for the first time. It shows that an
organization is founded through the interplay of various agencies (human, symbolic,
material) articulated by communicative interactions. Based on the in-depth analysis of
interactions performed during the founding convention of a political party in the Canadian
province of Québec in 2006, it identifies and discusses the various strategies and tactics
employed by members to enact the existence of a new collective agent, i.e., their ways of
“communicating genesis.” Those include unification narratives, management of identities,
institution of principles through founding documents, and the establishment of a collective
voice, simultaneously shared and disputed by various agents. Such accomplishments are
inherently rhetorical to the extent that they are “strategies for encompassing a situation,” for
naming its structure and outstanding ingredients through “the use of language as a symbolic
means of inducing cooperation.” This rhetorical configuration of discourses, objects,
bodies, physical and spatial designs, economical, political, and institutional imperatives,
that represents the heterogeneous agencies at work in organizations, bears new lights on
what organizations come into being. By identifying the “foundational” or “essential”
components of this political party, and by inscribing them in the concepts of the dramatist
rhetorical theory, the dissertation develops an innovative perspective for the study of the
communicative constitution of organizations.
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L'expérience du coworking : tensions dialectiques au coeur d'une pratique fragmentéePoirier, Christophe 04 1900 (has links)
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La gestion de la face et de la figuration lors d'interactions interculturelles au sein d'une organisation à but non lucratifGinoux, Laura 12 1900 (has links)
Dans une société où nous souhaitons désormais donner du sens à notre travail, remplir une mission, les organisations à but non lucratif (OBNL) constituent de plus en plus un milieu professionnel attrayant. Cet intérêt s’est également répandu au sein de la communauté scientifique qui cherche à comprendre la particularité de ce contexte organisationnel. Certain.e.s chercheur.e.s remarquent que les conflits sont mal perçus dans ce type d’organisations qui prône la collaboration, tandis que d’autres soulignent l’omniprésence de conflits dans toutes organisations.
Les concepts de face et de figuration sont souvent utilisés pour analyser le conflit organisationnel. Cependant, peu de recherches, voire aucune, adoptent ce cadre théorique pour étudier le conflit dans des OBNL. La face et la figuration étant co-construites durant l’interaction, ce mémoire s’intéresse ainsi particulièrement à ce contexte analytique « méso ». Au sein de celui-ci, il est d’ailleurs primordial de prendre en compte la dimension interculturelle qui est intrinsèque à tout milieu organisationnel, notamment à Montréal.
À partir d’une étude qualitative réalisée au sein d’une organisation à but non lucratif montréalaise, ce mémoire cherche à comprendre, au moyen d’observations de réunions d’équipe et d’entrevues, la manière dont les membres d’une OBNL gèrent leur face et leur figuration lors d’interactions interculturelles. Grâce à une analyse des actes de langage, les résultats de cette recherche révèlent que les tensions sont effectivement perçues comme inappropriées, mais que les participant.e.s utilisent des stratégies de figuration pour les diminuer ou les cacher et orienter leur figuration vers des objectifs transcendants. / In a society where many workers seek to engage in meaningful, mission-centered work, non-profit organizations (NPOs) are an increasingly attractive workplace. NPOs’ focus on employee engagement, participation and collaborative practices has sometimes meant that scholars have neglected the unique challenges of managing conflicts in this organizational context. Some researchers state that conflict is viewed as inappropriate for NPOs, whereas others argue that conflict is ubiquitous in all types of organizations.
Although, the concepts of face and facework are often used to examine organizational and intercultural conflicts, few if any empirical studies have analyzed conflict in NPOs using this theoretical framework. As face and facework are co-constructed in and through interaction, this thesis focuses specifically on this “meso” analytic level, while also taking into account the intercultural dimensions of interactions.
Based on observations of team meetings and interviews with team members of a culturally-diverse NPO in Montreal, this thesis aims to understand how members of the organization managed their face and facework during intercultural interactions. Relying on an analysis of speech acts, the results revealed that tensions are indeed viewed as inappropriate, but that participants used facework strategies that avoided or minimized them and oriented their facework to transcendent objectives.
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Une exploration des tensions organisationnelles constitutives de l'expérience de la participation publiqueMontreuil, Camille 12 1900 (has links)
Ce mémoire porte les expériences des citoyens et des citoyennes qui s'engagent dans des instances de participation publique, plus précisément dans deux comités de bon voisinage mis en place dans les secteurs touchés par les travaux entourant un projet d'infrastructure majeur à Montréal. La revue de la littérature réalisée a montré que des tensions, contradictions et paradoxes font partie de ces expériences, mais qu'ils sont généralement abordés à l'arrière-plan, sans théorisation permettant d'en saisir toute la portée. Afin de pallier cette lacune, cette recherche réalise un maillage original entre deux champs disciplinaires en adoptant une approche constitutive sur les tensions organisationnelles (Putnam, Fairhurst et Banghart, 2016), qui pose celles-ci comme condition normale des organisations plutôt que comme problème à résoudre. Ainsi, les entretiens réalisés avec huit membres des comités de bon voisinage ont permis de documenter l'hétérogénéité de leurs expériences, mais également la multiplicité des tensions qui en sont constitutives et la façon dont elles sont liées par les membres dans leur discours et à travers celui-ci (Sheep, Fairhurst et Khazanchi, 2017). Ces tensions ont été articulées autour de trois grandes familles : la tension entre collaboration et confrontation et celles qui y sont reliées, les tensions relatives à l'exercice de représentation et la conciliation entre les différents engagements. Sans nier qu'elles peuvent être vécues difficilement par les acteurs et les actrices et les risques de désengagement citoyen qui en découlent, cette recherche a permis d'attirer l'attention sur le caractère potentiellement productif de ces tensions, lesquelles peuvent même constituer un moteur vers l'atteinte des idéaux de la démocratie participative. / This thesis analyzes the experiences of the citizens involved in public participation, more specifically in two neighborhood committees established as part of a major infrastructure project in Montreal. As the literature review has shown, there are tensions, contradictions and paradoxes in those experiences, but they tend to be treated as a background theme rather than brought to the fore, and consequently they lack the conceptual tools that would allow a better understanding of their significance. To address this gap in the literature, this research brings together two disciplinary fields by adopting a constitutive approach on organizational tensions (Putnam, Fairhurst et Banghart, 2016), that treats tensions as a normal condition of organizations rather than a problem to solve. The eight qualitative interviews that were conducted shown how heterogeneous these experiences are, but also how they are constituted by multiple tensions that are linked by the members in and through discourse (Sheep, Fairhurst et Khazanchi, 2017). These tensions have been presented in three families: the tension between collaboration and confrontation (and the other tensions interlinked with it), the tensions related to the exercise of representation and the difficult reconciliation between several engagements. Indeed, coping with these tensions may involve great emotional difficulties that could lead to a withdrawal from public participation. However, this research also draws attention to the capacity of these tensions to be productive and to bring the practice of public participation closer to its ideals.
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Espacer l'organisation : trajectoires d'un projet de diffusion de la science et de la technologie au ChiliVásquez Donoso, Consuelo 08 1900 (has links)
Comprendre le mode d’existence de l’organisation est certainement l’un des plus grands défis que se sont donnés les chercheurs qui s’intéressent à ce domaine d’étude. La littérature nous présente ainsi plusieurs images, métaphores et perspectives qui, combinées, dressent un portrait hybride de ce type de collectif. Je propose, dans cette thèse, de reconnaître et exploiter ce caractère hybride de l’organisation en partant d’une réflexion centrée sur l'espace. En m’inspirant particulièrement des travaux de la géographe Doreen Massey (1999, 2005), le concept d'espace auquel je souscris est celui d’un espace ouvert et dynamique (qui incorpore le temps), basé sur une relationalité matérielle et hétérogène, supposant des acteurs humains et non humains en interaction. L'espace peut donc être compris comme la coexistence d’ontologies hétérogènes, ce que Massey (2005) nomme une coexistence de trajectoires comme stories-so-far. Il s’agit ici d’une vision performative de l’espace organisationnel qui est constitué dans la relation de trajectoires distinctes qui coexistent, se rencontrent, s’affectent, entrent en conflit ou coopèrent (Massey, 1999). Je postule que pour assurer une certaine continuité et cohérence dans la coexistence de trajectoires hétérogènes, un travail d’alignement et d’ordonnancement est mis à l’oeuvre, et ce, par le suivi d’une trajectoire principale — ce que je nomme une trajectoire scriptée. Suivre cette trajectoire permet ainsi à l’organisation de s’étendre, de se rendre présente dans le temps et dans l’espace, sans pour autant perdre son identité : to be here and there at the same time, now and then at the same place. À partir de cette définition de l’espace, je propose d’« espacer l’organisation », et plus particulièrement d’« espacer » Explora, un programme d’éducation non formelle du gouvernement du Chili visant la diffusion et la valorisation de la science et de la technologie. Cette proposition est double : elle renvoie aux pratiques d’espacements — des pratiques hybrides, collectives et situées — des agents organisationnels (dans ce cas, aux pratiques des agents d’Explora impliqués dans l’organisation d’un projet, celui de la Semaine de la science 2006),mais aussi à une pratique de recherche. « Espacer l’organisation » veut donc dire déployer ces espaces pleins, déplier l’organisation, accroître la série des simultanéités-successions pour ainsi créer plus d’espace-temps. / To understand the organization’s mode of being is certainly one of the most important challenges faced by researchers who are interested in this field of study. The literature presents several images, metaphors and perspectives which, combined, draw up a hybrid portrait of this type of collective. In this dissertation, I propose to recognize and exploit this hybrid character by starting from a reflection on space. Inspired especially by the work of the geographer Doreen Massey (1999, 2005), the concept of space to which I subscribe is that of an open and dynamic space (which incorporates time), based on a material and heterogeneous relationality, which supposes human and nonhuman actors in interaction. Space can thus be understood as the coexistence of heterogeneous ontologies, what Massey (2005) calls a “coexistence of trajectories as stories-so-far”. It is then a performative vision of organizational space which is constructed through the relation of distinct trajectories that coexist, meet, affect each other, enter in conflict or cooperate (Massey, 1999). I argue that to guarantee a certain form of continuity and coherence in the coexistence of heterogeneous trajectories, a work of alignment and ordering is put at work, and this, by the following-up of a main trajectory — what I call a scripted trajectory. By following this trajectory the organization can then extend itself, making itself present in time and space, without loosing its identity: it can be “here and there at the same time, now and then at the same place.” Starting from this definition of space, I propose to “space the organization,” and more specifically to “space” Explora, a non formal educational program of the Chilean government, which aims to diffuse and promote science and technology. Spacing an organization implies a double proposal: it refers to the spacing practices — hybrid, collective and situated practices — enacted by organizational agents (in this case, Explora’s agents implicated in the organization of a project, that of the Science week 2006), but also to a research practice. “Spacing the organization” consists of deploying these full spaces, unfolding the organization, and increasing the series of simultaneities-successions in order to create more space-time.
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La construction identitaire d'une ONG par la communication : le cas de Médecins sans frontièresEllouk, Jessica 02 1900 (has links)
L’objet de ce mémoire est de s’interroger sur la co-construction et la négociation de l’identité organisationnelle par la parole dans les interactions quotidiennes. Cette étude a été menée sur une organisation du monde de l’humanitaire, Médecins Sans Frontières (MSF) et plus précisément sur une mission réalisée dans la région du Nord- Kivu en République Démocratique du Congo. Les données ont été collectées en employant la méthode du vidéo shadowing, encore appelée vidéo filature, une approche consistant à suivre et filmer des acteurs dans leurs interactions du quotidien, et particulièrement, dans notre cas, le chef de mission. La méthodologie utilisée pour analyser les enregistrements vidéo a, par la suite, été inspirée de l’analyse de conversation et de l’ethnométhodologie. Les concepts phares sur lesquels se base cette recherche sont la « ventriloquie » et la « présentification », deux concepts en communication organisationnelle développés par François Cooren de l’École de Montréal. Plus précisément, nous nous sommes attachés à montrer comment les acteurs de MSF cultivent l’identité et l’image de leur organisation à travers des « conversations identitaires». Nous avons ainsi pu observer et analyser comment les acteurs de l’organisation agissent par le biais de la parole pour construire et établir l’identité de leur organisation, et à travers cela, leur propre identité. / The purpose of this thesis is to examine the co-construction and the negotiation of organizational identity through speech in everyday interactions. This study focused on a humanitarian organization, Médecins Sans Frontières (MSF), and more specifically on a mission carried out in the North-Kivu in the Democratic Republic of Congo. Data were collected by using shadowing, that is, by filming MSF actors in their daily interactions, particularly in our case, a head of mission. These data were analyzed, in turn, by using conversation analysis. The methodology used to analyze the video recordings was inspired by conversation analysis and ethnomethodology. The key concepts of this research are « ventriloquism » and « presentification », both developed by François Cooren of the Montreal School of Organizational Communication. Specifically, our analyses show how MSF actors cultivate the identity and image of their organization through « identity conversations ». In other words, it is through these conversations that MSF actors construct and establish the identity of their organization, as well as their own identity.
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Représentation et identité collective dans la collaboration interorganisationnelle : le cas de la Table québécoise de la sécurité routièreBoudreau, Valérie 12 1900 (has links)
Les collaborations interorganisationnelles apparaissent de plus en plus incontournables pour s’attaquer concrètement, et avec quelques chances de résultats, à nos problèmes et défis collectifs les plus importants, que ce soit dans les domaines de l’environnement, de la santé ou de la sécurité publique. Ces initiatives de gouvernance collaborative surpassent chacune des organisations individuelles pour décider et intervenir collectivement. Dans cette visée, cette recherche contribue à mieux comprendre le processus de concertation et les interactions entre les acteurs et les organisations qui participent à des initiatives de collaboration interorganisationnelle où de nombreuses parties prenantes sont interpellées. Plus précisément, cette étude porte sur la problématique des réseaux d’acteurs et de la gouvernance en sécurité routière au Québec. Nous nous sommes penchés sur l’expérience de la Table québécoise de la sécurité routière (TQSR) afin de comprendre les enjeux actuels de représentation et de concertation en matière d’action gouvernementale. Cette recherche examine le rôle de l’identité des acteurs et de leurs interactions dans les processus de construction de consensus et de prise de décision, de même que les divers enjeux de communication inhérents à ce genre d’exercice collectif. Nous démontrons également qu’un facteur de succès d’une collaboration interorganisationnelle repose sur la capacité des acteurs à construire une identité collective malgré leurs intérêts divergents et parfois opposés. Cette thèse améliore donc notre compréhension des mécanismes et des processus à la base des collaborations interorganisationnelles comme pratique de gouvernance collaborative, un mode de gestion de plus en plus utilisé dans l’administration de nos sociétés contemporaines. Cette thèse contribue également à montrer la manière dont les organisations se construisent et se maintiennent localement par l’entremise de la communication et de ses modalités. / Successfully dealing with organizational problems and challenges, regardless of sector, increasingly involves inter-organizational collaboration. Collective governance is involved the whole of the collective’s capacity to intervene and make decisions far exceeds that of any one organization. In this vein, this research contributes to a better understanding of the collaboration processes and the interactions among the actors participating in multi-stakeholder inter-organizational collaborative initiatives. More specifically, this study deals with the issue of actor networks and road safety governance in Quebec. We focused on the work of the Table québécoise de la sécurité routière (TQSR) in order to explore the ongoing issues of representation and communication with regard to public policy. This research looks at the role of actors’ identities and their interactions in the negotiation and decision-making processes as well as the multiple communication issues inherent to this sort of collective work. We also demonstrate that inter-organizational collaborative success rests on the actors’ capacities to build a collective identity, despite divergent and sometimes even opposing interests. This thesis thus improves our understanding of the mechanisms and processes that lie at the root of inter-organizational collaborations as collaborative governance practices increasingly common in modern public management. This study also advances our understanding of how organizations construct and maintain themselves via communication in its multiple modalities.
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Espacer l'organisation : trajectoires d'un projet de diffusion de la science et de la technologie au ChiliVásquez Donoso, Consuelo 08 1900 (has links)
Comprendre le mode d’existence de l’organisation est certainement l’un des plus grands défis que se sont donnés les chercheurs qui s’intéressent à ce domaine d’étude. La littérature nous présente ainsi plusieurs images, métaphores et perspectives qui, combinées, dressent un portrait hybride de ce type de collectif. Je propose, dans cette thèse, de reconnaître et exploiter ce caractère hybride de l’organisation en partant d’une réflexion centrée sur l'espace. En m’inspirant particulièrement des travaux de la géographe Doreen Massey (1999, 2005), le concept d'espace auquel je souscris est celui d’un espace ouvert et dynamique (qui incorpore le temps), basé sur une relationalité matérielle et hétérogène, supposant des acteurs humains et non humains en interaction. L'espace peut donc être compris comme la coexistence d’ontologies hétérogènes, ce que Massey (2005) nomme une coexistence de trajectoires comme stories-so-far. Il s’agit ici d’une vision performative de l’espace organisationnel qui est constitué dans la relation de trajectoires distinctes qui coexistent, se rencontrent, s’affectent, entrent en conflit ou coopèrent (Massey, 1999). Je postule que pour assurer une certaine continuité et cohérence dans la coexistence de trajectoires hétérogènes, un travail d’alignement et d’ordonnancement est mis à l’oeuvre, et ce, par le suivi d’une trajectoire principale — ce que je nomme une trajectoire scriptée. Suivre cette trajectoire permet ainsi à l’organisation de s’étendre, de se rendre présente dans le temps et dans l’espace, sans pour autant perdre son identité : to be here and there at the same time, now and then at the same place. À partir de cette définition de l’espace, je propose d’« espacer l’organisation », et plus particulièrement d’« espacer » Explora, un programme d’éducation non formelle du gouvernement du Chili visant la diffusion et la valorisation de la science et de la technologie. Cette proposition est double : elle renvoie aux pratiques d’espacements — des pratiques hybrides, collectives et situées — des agents organisationnels (dans ce cas, aux pratiques des agents d’Explora impliqués dans l’organisation d’un projet, celui de la Semaine de la science 2006),mais aussi à une pratique de recherche. « Espacer l’organisation » veut donc dire déployer ces espaces pleins, déplier l’organisation, accroître la série des simultanéités-successions pour ainsi créer plus d’espace-temps. / To understand the organization’s mode of being is certainly one of the most important challenges faced by researchers who are interested in this field of study. The literature presents several images, metaphors and perspectives which, combined, draw up a hybrid portrait of this type of collective. In this dissertation, I propose to recognize and exploit this hybrid character by starting from a reflection on space. Inspired especially by the work of the geographer Doreen Massey (1999, 2005), the concept of space to which I subscribe is that of an open and dynamic space (which incorporates time), based on a material and heterogeneous relationality, which supposes human and nonhuman actors in interaction. Space can thus be understood as the coexistence of heterogeneous ontologies, what Massey (2005) calls a “coexistence of trajectories as stories-so-far”. It is then a performative vision of organizational space which is constructed through the relation of distinct trajectories that coexist, meet, affect each other, enter in conflict or cooperate (Massey, 1999). I argue that to guarantee a certain form of continuity and coherence in the coexistence of heterogeneous trajectories, a work of alignment and ordering is put at work, and this, by the following-up of a main trajectory — what I call a scripted trajectory. By following this trajectory the organization can then extend itself, making itself present in time and space, without loosing its identity: it can be “here and there at the same time, now and then at the same place.” Starting from this definition of space, I propose to “space the organization,” and more specifically to “space” Explora, a non formal educational program of the Chilean government, which aims to diffuse and promote science and technology. Spacing an organization implies a double proposal: it refers to the spacing practices — hybrid, collective and situated practices — enacted by organizational agents (in this case, Explora’s agents implicated in the organization of a project, that of the Science week 2006), but also to a research practice. “Spacing the organization” consists of deploying these full spaces, unfolding the organization, and increasing the series of simultaneities-successions in order to create more space-time.
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La construction identitaire d'une ONG par la communication : le cas de Médecins sans frontièresEllouk, Jessica 02 1900 (has links)
L’objet de ce mémoire est de s’interroger sur la co-construction et la négociation de l’identité organisationnelle par la parole dans les interactions quotidiennes. Cette étude a été menée sur une organisation du monde de l’humanitaire, Médecins Sans Frontières (MSF) et plus précisément sur une mission réalisée dans la région du Nord- Kivu en République Démocratique du Congo. Les données ont été collectées en employant la méthode du vidéo shadowing, encore appelée vidéo filature, une approche consistant à suivre et filmer des acteurs dans leurs interactions du quotidien, et particulièrement, dans notre cas, le chef de mission. La méthodologie utilisée pour analyser les enregistrements vidéo a, par la suite, été inspirée de l’analyse de conversation et de l’ethnométhodologie. Les concepts phares sur lesquels se base cette recherche sont la « ventriloquie » et la « présentification », deux concepts en communication organisationnelle développés par François Cooren de l’École de Montréal. Plus précisément, nous nous sommes attachés à montrer comment les acteurs de MSF cultivent l’identité et l’image de leur organisation à travers des « conversations identitaires». Nous avons ainsi pu observer et analyser comment les acteurs de l’organisation agissent par le biais de la parole pour construire et établir l’identité de leur organisation, et à travers cela, leur propre identité. / The purpose of this thesis is to examine the co-construction and the negotiation of organizational identity through speech in everyday interactions. This study focused on a humanitarian organization, Médecins Sans Frontières (MSF), and more specifically on a mission carried out in the North-Kivu in the Democratic Republic of Congo. Data were collected by using shadowing, that is, by filming MSF actors in their daily interactions, particularly in our case, a head of mission. These data were analyzed, in turn, by using conversation analysis. The methodology used to analyze the video recordings was inspired by conversation analysis and ethnomethodology. The key concepts of this research are « ventriloquism » and « presentification », both developed by François Cooren of the Montreal School of Organizational Communication. Specifically, our analyses show how MSF actors cultivate the identity and image of their organization through « identity conversations ». In other words, it is through these conversations that MSF actors construct and establish the identity of their organization, as well as their own identity.
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Situated Information and Communication Moralities : An Investigation into the Personal Use of the Internet in the Office WorkplaceCloete, Adrian 04 1900 (has links)
Cette thèse remet en question la perception négative, dominante dans la littérature et largement répandue dans les organisations, de l'utilisation personnelle d'Internet au travail. Une étude de cas a été réalisée auprès d’environ 80 d’employés et superviseurs dans un bureau d’un département du gouvernement canadien. La thèse confirme que, non seulement ces employés de bureau transgressaient-ils régulièrement des règles explicites conçus pour cadrer l’utilisation des technologies d’information et de communication (TIC), ces comportements étaient largement tolérés au sein du département. L’analyse des pratiques et interactions quotidiennes a révélé une relation entre des gestionnaires et leur personnel basée sur une confiance réciproque, mais pas absolue. Il ressort une moralité située fondée sur la promotion du professionnalisme et le maintien de la productivité. Le relâchement de contraintes organisationnelles autour de l’utilisation de l’Internet à des fins personnelles est utilisé comme outil de gestion par les superviseurs et cette flexibilité accrue est bien accueillie par les employés pour des raisons à la fois pragmatiques et psychologiques. Une sondage, des entretiens approfondis avec un certain nombre d’employés et gestionnaires et l’observation participante ont révélé un désir de paraître professionnel malgré les activités non liées au travail; une perception généralisée de l’utilisation d'Internet comme compensation informelle pour temps et effort; et un sens partagé de confiance entre des salariés et leurs superviseurs, ce qui favorise la satisfaction au travail et productivité. Avec ces observations, on offre des éléments de réponse pour expliquer comment les employés de bureau négocient ce qui est acceptable en termes de leur utilisation d’Internet non liée au travail, et comment les gestionnaires justifient leur application subjective des règles à ce sujet. Finalement, la recherche montre que l'utilisation personnelle d’Internet au travail peut rapporter des bénéfices et ne devrait donc pas toujours être vu comme du "cyber-loafing" ou du "time banditry" comme la littérature l’a principalement représentée depuis que l’Internet est arrivé massivement sur les lieux du travail. La forme et la faisabilité de restrictions organisationnelles sur ces pratiques devront faire objet de réflexion dans le contexte de brouillage accru de frontières entre le travail et la vie personnelle des employés de bureau du 21e siècle. / This case-study investigation challenges the negative perception by organizations and researchers towards the personal use of the Internet in the workplace. While confirming that office employees in the field site were breaking explicit rules governing the use of information and communication technologies (ICT), this thesis provides evidence of informal relations between managers and their staff built on a tacit toleration of rule-violation. Their daily practices and interactions revealed a relationship that was shown to satisfy the conditions of a situated morality in promoting desired occupational identities and relaxing organizational constraints. Survey results, interview responses and observations of about 80 office workers and supervisors in a Canadian government department uncovered a desire to appear professional in spite of the non-work-related activity; Internet use as an informal compensation for time and effort; and a shared sense of trust to foster job satisfaction and productivity. Through these findings, answers are offered to explain how office workers negotiate what is acceptable in terms of non-work-related Internet use, and how supervisors justify their subjective enforcement of rules. Lastly, the research showed that personal Internet use in the workplace can yield positive outcomes and should not always be seen as “cyber-loafing” or “time banditry” as the literature has predominantly portrayed it since the Internet age entered the workplace. Lastly, this thesis raises questions as to the value of employee monitoring and organizational restrictions amid the increasing blurring of work and personal lives of 21st Century office workers.
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