Spelling suggestions: "subject:"3space public"" "subject:"1space public""
221 |
Imagerie et quartier, entre pratiques des populations et action publique : le cas de la ville d'Annaba en Algérie / Imagery and district, between practices of the populations and public action : case of the town of Annaba in AlgeriaBoutemedjet, Anissa 18 June 2014 (has links)
L’efficience des représentations à l’oeuvre dans les dynamiques sociospatiales et leur cristallisation à travers une forte imagerie constituent à notre sens un objet de recherche fécond pour comprendre le fait urbain. Notre réflexion porte sur l’imagerie de deux quartiers à Annaba, Kouba et Les Allemands, respectivement représentatifs des ensembles collectifs réalisés dans le cadre du Plan de Constantine en 1958 et des ZHUN dans les années 1980. Les constructions identitaires qui y sont attachées sont largement liées à l’histoire urbaine et aux conditions de leur peuplement, le premier abrite majoritairement des cadres, des techniciens, le second reflète une sorte de proximité spatiale entre le même type de population et des sinistrés provenant des bidonvilles et de la médina. Ainsi, nous considérons que saisir l’imagerie contrastée caractérisant ces espaces, permettrait d’accéder aux logiques à la base, tant des actions urbaines initiées par les pouvoirs publics, que des modes d’appropriation des populations de ces quartiers, à travers leur itinéraire résidentiel, leurs mobilités, leurs usages, leurs interactions sociales et leurs relations à la ville. / The efficiency of the representations to work in the dynamic socio-space ones and their crystallization through a strong imagery constitute with our direction a fertile object of research to understand the urban fact. Our reflection relates to the imagery of two districts to Annaba, Kouba and the Allemands, respectively representative of the collective units carried out within the framework of the Plan of Constantine in 1958 and the ZHUN in the years 1980. Identity constructions which are attached there are largely related to the urban history and in the conditions of their settlement, the first shelters mainly executives, technicians, the second reflects a kind of space proximity between the same type of population and the disaster victim coming from the slums and medina. Thus, we consider that to seize the contrasted imagery characterizing these spaces, would give access logics the base, as well of the urban actions initiated by the authorities, as modes of appropriation of the populations of these districts through their residential route, their mobilities, their uses, their social interactions and their relations at the city.
|
222 |
La formation médiatisée du citoyen en Italie pendant la transition vers la deuxième République / Citizens Media Education in Italy during Transition to Second RepublicRepetto, Federico 01 December 2011 (has links)
Le premier chapitre résume et anticipe une grande partie des thèmes de la recherche. Le §.1 et le 2 montrent la surprise et l’égarement de certains autorisés intellectuels libéraux démocratiques face à la victoire de Berlusconi en 1994, qui, avec les transformations de la loi électorale en 1993, marquerait, selon l’opinion courante, le passage à la « deuxième République ». Ma recherche suggère plutôt que 1994 a été le retour à une culture antipolitique longtemps refoulée, que Berlusconi a bien su interpréter et représenter, tant dans ses télévisions que dans sa propagande politique directe. En revanche à mon avis c’est la défaite des référendums de 1995 pour l’abrogation du duopole télévisuel et pour la limitation de la publicité (§.3) qui montre des indices bien plus forts de son hégémonie en tant que personnage public et « commanager » (« communication manager » - P. Musso), mais les politiciens traditionnels ont de graves responsabilités en ce qui concerne les origines du duopole et le développement de son hégémonie télévisuelle (§.4). Dans le §.5,6 et 8 j’expose les deux clefs d’interprétation de l’histoire de la néo-télévision qui guideront ma recherche surtout dans les ch. 5, 6 et 7 : l’ « effet Meyrowitz » et l’ « l’effet Chomsky » (les guillemets sont nécessaires car je ne prétends pas qu’il s’agisse de théories pouvant être universalisées et formalisées, mais seulement de critères pour l’organisation et l’interprétation des données historiques). La première suggère la possibilité que la néo-télévision en Italie ait stimulé la perte progressive de l’aura, du prestige et de l’autorité des parents, des politiciens et en général des adultes. La théorie de Meyrowitz, inspirée à la sociologie dramaturgique de Goffman, visait à expliquer l’époque des mouvements de la contestation en Amérique par le biais de la diffusion de la télévision parmi les familles américaines (50% environ d’entre elles avaient un poste en 1954). Mais le recours à la paléotélévision ne peut pas donner de contributions importantes à la compréhension de ces mêmes mouvements en Italie : elle y était moins répandue, avait beaucoup moins d’heures d’émission, avait une seule chaîne au début et au maximum deux, etc ; et de toute façon beaucoup d’autres stimulations (la contagion étrangère, p.ex) se sont manifestées. La néotélévision en revanche a constitué un changement rapide qui a concerné tous les aspects (heures d’émission, nombre de chaînes,etc), donc ont peut s’attendre à une ultérieure perte de prestige des adultes, mais dans une forme différente par rapport à la contestation. L’ « effet Chomsky » peut intégrer l’ « effet Meyrowitz ». Selon Chomsky, les médias qui vivent de publicité doivent « produire » (je dirais : attirer, sélectionner, former) leur public, qu’ils devront « vendre aux annonceurs ». Les grilles de la néo-télévision seront donc au service des exigences des ces derniers. Il ne s’agit certes pas d’une idée nouvelle, ni d’une idée de Chomsky seulement, qui l’emploie de façon apodictique dans sa polémique contre les media mainstream : elle est partagée entre autres par A. Pilati avec une intention décidemment apologétique (cf. §.8). Naturellement cet « effet » est encore moins déterminable de manière scientifique, car la formation concerne notamment en tant que telle la longue période, est le résultat de trop de facteurs croisés et ses conséquences sont difficilement prévisibles, sinon carrément imprévisibles. Néanmoins les attitudes des italiens envers la publicité et les marques ont changé depuis de façon si radicale (cf sondages Eurisko) que l’on ne peut que les mettre en relation avec le développement contemporain de la néotélévision. En outre la publicité adressée aux enfants vise à en faire des consommateurs autonomes par rapport à leurs parents. / The first chapter summarises and anticipates most of the research topics. Paragraphs 1 and 2 show the surprise and perplexity of some pre-eminent liberal-democratic intellectuals facing Berlusconi’s victory in 1994, which, along with the transformation of the electoral law in the previous years, mark out the passage to the “second republic” according to the current opinion. My research suggests that 1994 instead marked the return to an anti-political culture which was repressed for a long time and Berlusconi was able to interpret and represent, both in his television channels and in the direct political propaganda. I believe that the defeat of the referendum in 1995 for the repeal of television duopoly and the limitation of advertising (§.3) are, on the other hand, a much clearer clue of his hegemony as public figure and “commanager” (“communication manager” – P. Musso), but traditional politicians are highly responsible for the origin of the duopoly and his achievement of “neotelevision” (Casetti-Odin) hegemony (§.4). In §.5, 6 and 8, I expound the two keys to understand the history of “neotelevision” (Casetti-Odin) which will guide my research especially in chapters 5, 6 and 7: the “Meyrowitz effect” and the “Chomsky effect” (quotation marks are necessary because I do not expect them to be theories which can be formalised and universalised, but they can only be clues for the organization and interpretation of historical data). The first theory suggests the possibility that “neotelevision” in Italy caused the progressive loss of aura, prestige and authority of parents, politicians and adults in general. Meyrowitz theory, inspired by Goffman’s dramaturgical sociology, aimed to explain the rise of protest movements in America with the widespread of television sets among American families (almost half of them had a television set in 1954). Nevertheless “paleotelevision” in Italy cannot significantly explain these same movements: it was less widespread, it had a smaller amount of hours of transmission, it had only one channel at first, then two…; in addition to this many other stimuli (starting from the “contagion” of the movement from abroad) appeared at that time. On the contrary “neotelevision” was a sudden change which concerned all the variables (hours of transmission, channels, etc…), therefore a further loss of adults’ prestige could be expected from it, but in a form different from protest. The “Chomsky effect” can integrate the “Meyrowitz effect”. According to Chomsky, media that lives off advertisement have to “produce” (I would say: attract, select, shape) the public, which then they will have to “sell to advertisers”. Program schedules of “neotelevision” will be, therefore, at complete disposal of the advertisers’ demands. It is certainly not a new idea, nor an idea had only by Chomsky, who uses it in an apodictic way against media mainstream: among others Antonio Pilati shares this idea, but with an apologetic intent (cf. §.8). Of course this “effect” is even less scientifically definable, because the educational process itself requires a long period of time, it is the result of too many crossed factors and its consequences are considered to be hardly predictable, or even unpredictable. Nevertheless, from those years, Italians’ attitude towards advertising and brands has gone through changes so drastic (as evidenced by Eurisko researches) that we cannot avoid relating them to the contemporary development of “neotelevision”. Moreover advertising targeting children and youngsters aims to make them consumers that are independent from their parents and to some extent it reinforces the “Meyrovitz effect”. Both the “effects” aim to develop television as independent educational curriculum.
|
223 |
Périurbanisation différentielle : mutations et réorganisation de l'espace à l'est de la région dakaroise (Diamniadio, Sangalkam, Yéné), Sénégal / Differential periurbanisation : changes and reorganization of space to the Est of Dakar region (Diamniado, Sanglakam and Yene), SenegalDiongue, Momar 03 June 2010 (has links)
L’objectif de cette thèse est d’analyser les relations entre périurbanisation et territorialisation autour d’une question principale, la gouvernance des espaces périurbains métropolitains. Dans les grandes villes ouest-africaines, ces espaces sont affectés par de rapides et multiples mutations dans un contexte de décentralisation accélérée. Pour analyser ces mutations et les dynamiques de régulation qu’elles suscitent, nous privilégions une approche territoriale comparative. Á l’échelle micro, il s’agit d’appréhender les dynamiques de la périurbanisation en s’interrogeant sur le poids des contextes locaux. Á l’échelle des collectivités locales et du périurbain, le développement économique et résidentiel est mis en relation avec des logiques d’acteurs et des pratiques gestionnaires pour questionner les mécanismes d’évolution de l’espace et leurs effets sur la gestion et le développement des territoires. Enfin, à l’échelle macro, les observations et les analyses sont replacées dans la métropolisation dakaroise. Nous partons des usages non agricoles de l’espace dans trois collectivités locales, Diamniadio, Sangalkam et Yene, pour y étudier l’évolution du périurbain, ses mécanismes, les logiques et les pratiques des acteurs. Leur positionnement dans l’axe majeur Ouest-Est de l’étalement métropolitain pèse sur leur évolution et d’importantes différenciations sont observées aux échelles intra- et interterritoriale, témoignant d’une rupture avec le modèle centre-périphérie, au profit d’une dynamique multifonctionnelle et polycentrique à l’Est de la capitale sénégalaise. / This thesis aims to analyze the relationships between urban sprawl and territorialisation, focusing on the crucial issue of metropolitan suburbs governance. In Western Africa large cities, suburbs are involved in complex spatial, socioeconomic, political and managerial transformations, in a context of decentralization. To analyze these transformations as well as the new dynamics of regulation they entail, we have adopted a territorial approach. At the micro scale, we try to understand the dynamics of urban sprawl through the weight of local contexts. At the meso scale of the whole set of suburbs, residential and economic developments are linked to the logics of actors and managerial practices. We try to understand the mechanisms of spatial transformations and their consequences on urban management. At the macro level, we are focusing on Dakar metropolisation. Field surveys have been conducted within three local authorities, Diamniadio, Sangalkam and Yene, in order to study mechanisms, practices and logics of actors. Diamniadio, Sangalkam and Yene have specific local characteristics and, taking into account the major urban sprawl axis, they are located differently. In these three local authorities, processes of differentiation have been observed both at intra and inter territorial scales, which breaks with the former model center-periphery and reflects a new polycentric and multifunctional evolution in the Eastern suburbs.
|
224 |
La liberté d'expression dans le réseau mondial de communication: propositions pour une théorie générale du droit d'accès à l'espace public privatisé / Freedom of expression in the international communication network: proposals for a general theory of the right of access to privatised public spacesDocquir, Pierre-François 09 January 2009 (has links)
1.\ / Doctorat en droit / info:eu-repo/semantics/nonPublished
|
225 |
La production des espaces publics dans la ville contemporaine: enjeux, acteurs et logiques de gestion et d'aménagement dans trois communes de la Région de Bruxelles-CapitaleDessouroux, Christian 05 July 2006 (has links)
La production des espaces publics dans la ville contemporaine - Enjeux, acteurs et logiques de gestion et d'aménagement dans trois communes de la Région de Bruxelles-Capitale / Doctorat en sciences, Spécialisation géographie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
|
226 |
Les pamphlétaires et la politique. : Contribution à une étude socio-historique des processus de politisation (1868-1898) / Pamphleteers and politics. : Contribution to the socio-historical politicization process. 1868-1898Passard, Cédric 24 October 2013 (has links)
Le dernier tiers du XIXème siècle ne constitue pas un moment pamphlétaire parmi d’autres. Non seulement il survient dans une période de démocratisation inédite qui confère au fait pamphlétaire un statut nouveau en lui permettant d’investir l’espace public officiel, mais il est aussi marqué par l’invention de la figure du pamphlétaire et l’émergence de personnalités reconnues comme telles et accédant parfois à une visibilité de premier plan. En dépit de leurs différences de cultures politiques, ces personnalités contribuent à organiser tout un jeu et tout un monde du pamphlet au croisement de la littérature, du journalisme et de la politique. A travers leur violent répertoire discursif, elles contestent l’ordre politique en cours d’édification et le procès de civilisation des mœurs politiques.Partant de l’hypothèse que ces pamphlétaires ont pu être des médiateurs importants du politique, notre recherche a pour objet d’interroger leur contribution aux processus de politisation. Elle entend examiner, dans une perspective socio-historique, dans quelle mesure ils ont pu représenter, dans cette période d’enracinement de la République et de stabilisation de la démocratie, un cheminement de la politique hors des sentiers battus, en favorisant une forme symbolique de participation non conventionnelle au jeu politique et en incarnant une forme transitoire de la rationalisation des passions politiques, entre l’émeute révolutionnaire et la patience démocratique. / The last third of the 19th century was not just any pamphleteering time amongst others. It occurred in a formerly unheard-of period of democratization, which conferred the pamphleteering reality a new status, thus enabling it to carve its way into the official public space. Besides, it was also marked by the invention of the pamphleteer's figure and the emergence of personalities acknowledged as such, some of whom boasting first rate visibility. For all their differing political cultures, these figures helped organize a whole set and world of the pamphlet, at the intersection of literature, journalism and politics. Through their violent discursive repertoire, these pamphleteers question the political order that was then being elaborated, as well as the then on-going process of civilization of political mores.Our research thus aims to examine pamphleteers' contribution to the process of politicization, on the assumption that these could be said to have acted as important mediators of politics. Our work is intended to grasp, within a socio-historical perspective, to what extent – during that period when the Republic was getting increasingly entrenched and democracy more stable – pamphleteers might be said to have represented an evolution of politics off the beaten path, thus favoring a symbolic form of unconventional participation in politics and ultimately embodying a transitional form of rationalization as regards political passions, hovering between revolutionary riots and democratic patience.
|
227 |
Conflit civil et imaginaire social : une approche néo-machiavélienne de la démocratie par l'espace public dissensuel / Civil conflict and social imaginary : a neo-Machiavellian approach of democracy through dissensual public spaceRoman, Sébastien 24 November 2011 (has links)
Le point de départ des travaux entrepris est la définition lefortienne de la démocratie par opposition au totalitarisme. Le totalitarisme est l’institution d’une société organique, une et homogène, dans laquelle aucune division sociale, aucun désaccord avec l’idéologie véhiculée par le parti ne sont possibles. La spécificité de la démocratie, a contrario, est de s’enrichir de la désintrication du pouvoir, du droit, et du savoir. Les citoyens, dotés de droits fondamentaux, sont juges de la légitimité du pouvoir établi. Leurs désaccords ainsi que l’antagonisme entre les classes sociales nourrissent l’exercice d’un commun litigieux. De là, une question fondamentale : une telle définition de la démocratie est-elle historiquement datée, ou continue-t-elle d’être pertinente aujourd’hui ? Doit-on encore concevoir la démocratie, pour la rendre authentique, par le conflit civil érigé en principe politique, ou faut-il l’envisager de manière consensualiste au lendemain de son opposition avec le totalitarisme ? Claude Lefort s’inspirait de Machiavel pour dépasser les limites du marxisme et repenser la démocratie par la valorisation du conflit civil, indissociable de la figure de l’imaginaire social. La thèse ici soutenue adopte différemment une perspective néo-machiavélienne. Elle revient à proposer un espace public dissensuel à partir du modèle machiavélien de l’entente dans le conflit, par confrontation avec l’espace public habermassien et d’autres conceptions du tort et du conflit dans les démocraties contemporaines. Comment concevoir aujourd’hui les figures du conflit civil et de l’imaginaire social, en s’inspirant paradoxalement de Machiavel pour interroger la démocratie ? / The starting point of the present work is the Lefortian definition of democracy as opposed to totalitarism. Totalitarism is the institution of an organic society, one and homogeneous, where no social division, no disagreement with the party’s ideology are possible. On the contrary democracy’s specificity consists in enriching itself with the disentanglement of power, law and knowledge. Citizens, endowed with fundamental rights can judge of the legitimacy of the power in place. Their disagreements as well as the antagonism between social classes fuel the dispute about common good.Hence a fundamental question: is such a definition of democracy historically dated or is it still relevant today? To make it authentic should democracy be seen through civil conflict made into a political principle or should it be viewed in a consensualist way just after its opposition to totalitarism? Claude Lefort drew from Machiavelli to go beyond the limits of Marxism and rethink democracy by giving more importance to civil conflict as an integral part of the theme of social imaginary. The present dissertation adopts in a different way a neo-Machiavellian perspective. It amounts to proposing a dissensual public space on the Machiavellian model of understanding within conflict by confronting it with the Habermassian public space and with other conceptions of wrong and conflict in contemporary democracies.Today how can the themes of civil conflict and social imaginary be viewed – paradoxically drawing from Machiavelli- to question democracy?
|
228 |
Les intellectuels et la recomposition de l'espace public roumain après 1989. Le cas du Groupe pour le Dialogue Social. / Intellectuals and the reshuffled public space in Romania after 1989. The case of the Group for Social DialogueRunceanu, Camelia 21 December 2018 (has links)
Le but de cette recherche est de rendre compte de quelques dominantes de l’espace intellectuel roumain lors du passage du socialisme d’État à la démocratie représentative et des effets dans différentes sphères d’activité intellectuelle dus aux changements dans l’ordre social tenant de l’installation des du marché et de la disparition progressive d’une économie régie par l’État. Le terrain de la recherche est constitué par un groupement d'intellectuels mis en place les derniers jours de décembre 1989, au moment même des transformations politiques déclenchées par la chute du régime communiste en Roumaine. Le Groupe pour le Dialogue Social (GDS) fut le premier et resta le plus influent et stable groupement de la période postcommuniste ayant dans sa composition des auteurs ayant acquis leur reconnaissance sous le communisme, ainsi que de jeunes scientifiques formés également avant 1989. L’une des raisons de cette réussite consiste dans l’autorité culturelle accumulée par sa publication, l’hebdomadaire 22, qui se distingua parmi les publications intellectuelles et contribua de façon paradigmatique à la redéfinition de cet espace marqué après 1989 par l’intérêt accru pour des questions politiques et le monde politique. La nouveauté et la singularité du Groupe consistèrent en la durabilité du cumul des notoriétés : prestige obtenu par la majorité des membres comme auteurs de la période communiste, notoriété acquise par d'autres en tant que dissidents, mais aussi reconnaissance gagnée par certains autres à partir de 1990. Ces types de notoriété mis ensemble se sont manifestés par des engagements, collectifs et individuels, dont les formes furent multiples et diverses, consécutives et simultanées : textes publiés dans l'hebdomadaire du Groupe, interventions à l’occasion des rencontres avec des politiques, lettres ouvertes, expertise fournie aux organisations civiques ou à des structures politiques, articles publiés dans la presse spécialisée, essais et études politiques, participation à des associations civiques, enrôlement dans des partis politiques. La notoriété obtenue par bon nombre d’intellectuels du GDS, la durabilité du Groupe, sa tribune, 22, des investissements successifs dans la politique, du Groupe mais aussi individuellement, donnent du pouvoir à ses (re)présentations lorsque l’espace politique se structure autour du refus du communisme, l’« anticommunisme », et des anciens « communistes », membres de la nomenklatura surtout. Le GDS inclut des représentants des professions littéraires qui ont acquis leur reconnaissance et sont même devenus des figures notoires avant 1989, mais le GDS n’hésitera pas à intégrer aussi bien des journalistes que des juristes qui n’ont pas acquis leur reconnaissance comme auteurs, ne sont ni artistes ni scientifiques. L’hétérogénéité qui le caractérise, à travers une analyse de leurs trajectoires sociales et professionnelles et de leurs liens avec d’autres intellectuels et des politiques, permet d’esquisser des idées sur la situation et la place des intellectuels dans l’espace social pendant la période communiste mais surtout après 1989, et non seulement de ceux qui sont des membres de ce groupement. Ce travail traite des pratiques proprement intellectuelles, mais surtout discursives, dans une analyse des textes à visée scientifiques et des textes journalistiques, regardant du côté des modes et des moyens d’occuper l’espace public formé par ces discours et ceux qu’ils suscitaient. Empruntant une approche socio-historique et s’inscrivant dans une approche relationnelle, ce travail porte sur les diverses formes que prend la politisation au sein des champs spécifiques – militantisme, entrée en politique, mobilisation politique et démobilisation des intellectuels – et sur les professions intellectuelles à l’aube et à l’épreuve de la démocratie et au service du processus de démocratisation. / The purpose of this research is to account for some of the dominant features of the Romanian intellectual space in connection with the regime change that followed the collapse of state socialism. Transition to pluralism and representative democracy effected in different on the spheres of intellectual life, which echoed the transfiguration of the social order from a centralized and planned economy to new economic relations governed by the market. This research is focused on a group of intellectuals set up during the last days of December 1989 at the time of the political transformations triggered by the fall of the communist regime in Romania, and which avowed goal was to make sense of this dramatic change.The Group for Social Dialogue (GDS) has been the first such association to be established and remains the most influential and stable group of its kind. The group typically includes authors that acquired public recognition under the communist regime as well as young scientists that completed their academic and intellectual training in the last decade of state socialism. One of the reasons for their success was the cultural authority capitalized by the group’s weekly publication, 22, widely regarded as the most prominent intellectual outlets of post-communism. The regular contributors to the journal were instrumental in redefining a public space marked after 1989 by an increased interest for the political issues and politics. The distinctiveness and the sustainability of this venture were the cumulative result of the personal prestige abs cultural authority enjoyed by most of the members of the group either as well published and widely read authors of the communist period, or as former dissidents. This prestige and authority was gradually on other members, whose public career started after 1990. These types of notoriety, joined together, took many different forms of engagement, collective and individual, consecutive and simultaneous: texts published in the journal of the Group, public statements during various meetings with politicians, open letters, expertise provided to civic organizations or political structures, papers published in the specialised press, political essays and studies, participation in civic associations, political party enrolment. The personal notoriety gained by a considerable number of intellectuals of the GDS, the resilience of the Group, the circulation of its journal 22, sequential investments in politics, of the Group itself but also individually, conferred a significant amount of clout to its (re)presentations of politics at a time when the political realm was structured around the rejection of communism (the post-communist “anti-communism”), as opposed to the electoral and social influence exercised by former “communists”, especially by those members of the nomenklatura who succeeded to set the tone of post-communist politics. The Group included representatives of literary professions who achieved the recognition and have even become famous before 1989, but the GDS does not hesitate to integrate also journalists and lawyers who did not reach recognition as authors, artists or scientists. The research was by and large devoted to isolate and examine intellectual practices, especially discursive practices, in the analysis of scientific and journalistic texts, looking at ways and means deployed by intellectuals in order to occupy the public space. In a socio-historical approach and in a vision inspired nu the sociology of relations, this research was concerned with various forms taken by the politicisation within specific fields – militancy, entrance into politics, political mobilisation and demobilisation of the intellectuals –, and intellectual professions at the dawn of the democratic regime.
|
229 |
Théâtre, ville et pouvoir: Pour une étude de la spatialité urbaine du théâtre à Téhéran (2009-2019)Zamani, Mohammadamin 16 October 2020 (has links) (PDF)
Cette thèse étudie la scène théâtrale et ses transformations dans le contexte socio-politique de Téhéran entre 2009 et 2019 à travers le prisme de la spatialité (Lussault, 2007). Cette période se caractérise d’un côté par l’éclosion de nouveaux espaces de représentation de diverses natures architecturales, urbaines et institutionnelles et, de l’autre, par l’apparition de nouvelles formes d’investissement et d’appropriation d’espaces urbains à des fins théâtrales par les artistes et spectateurs. Pour interroger ces mutations, cette étude analyse trois cas– représentatifs du théâtre privé, du théâtre Off Stage et du théâtre Underground – à partir d’une approche théorique qui conjugue social production of space et social construction of space (Low, 2017). Ce faisant, la présente thèse démontre qu’au-delà des dimensions esthétiques et dramaturgiques, les évolutions de la scène théâtrale à Téhéran se traduisent surtout par un changement qui touche à la spatialité urbaine du théâtre. Cela se concrétise d’une part dans la transformation de l’agencement spatial du théâtre dans la ville et, de l’autre, dans les manières dont les relations et dynamiques sociales et politiques de la ville se spatialisent dans le théâtre. Du fait de ce double processus, et dans la conjoncture socio-politique tendue et changeante du Téhéran des années 2010, l’espace théâtral, jusqu’alors quasiment cloisonné et exclu de la sphère publique, émerge en tant qu’espace public. Il devient ainsi non seulement le lieu du politique, là où se rencontrent différentes forces politiques et sociales (Balme, 2014), mais aussi l’élément principal dans les dynamiques de pouvoirs entre elles. Sa production en tant qu’entité architecturale et urbaine, son occupation, son appropriation et même ses caractéristiques et frontières sociales, symboliques et discursives font alors l’objet de luttes, débats, négociations et interventions – parmi les plus tendus voire virulents que la capitale iranienne ait connus au cours de la dernière décennie – de la part des trois forces principales présentes sur le terrain :le pouvoir autoritaire et idéologique en place, les opérateurs économiques et financiers et les citoyens, en l’occurrence artistes et spectateurs. D’un côté, les forces politiques, idéologiques et financières dominantes mettent en place la privatisation du théâtre, qui est conceptualisée ici comme une stratégie spatiale (De Certeau, 1990). Elles régulent l’espace théâtral, sa production et son utilisation au moyen de multiples processus d’exclusion, d’uniformisation et de domination politiques, idéologiques et économiques. De l’autre côté, des citoyens déploient des tactiques (De Certeau), c’est-à-dire de nouvelles formes d’appropriation de l’espace en utilisant les brèches, incohérences et interstices dans la stratégie dominante. De ce fait, des espaces urbains produits, régulés et surveillés à des fins politiques, idéologiques, voire capitalistes, ouvrent la voie à de nouvelles formes d’agencies pour des artistes et spectateurs. Tantôt ces formes se traduisent par des actes de résistance, de lutte, de contestation (le théâtre Underground), tantôt par des négociations et des compromis (les théâtres privés) ou même par des contournements et des contre-expériences (le théâtre Off Stage). Cependant, quelles que soient la forme et les conséquences de ces interactions, celles-ci ouvrent des fractures dans l’ordre politique, idéologique et économique dominant la ville et son espace. Elles rendent ainsi possibles l’émergence et la survie de formes d’altérité dans la sphère et l’espace publics. / This thesis studies the theatre and its transformations in the socio-political context of Tehran between 2009 and 2019 through the question of spatiality (Lussault, 2007). This period is characterized, on the one hand, by the blossoming of new performance spaces of various architectural, urban and institutional natures throughout the city and, on the other hand, by the appearance of new forms of appropriation of urban spaces for theatrical purposes by artists and spectators. To question these mutations, this study analyses the three case studies – representative of private theatre, off stage theatre and underground theatre - from a theoretical approach that combines social production of space and social construction of space (Low, 2017). In doing so, the present thesis demonstrates that beyond the aesthetic and dramaturgical dimensions, the evolution of the theatre scene in Tehran results from a more significant change in the urban spatiality of the theatre. This materializes, on the one hand, in the transformation of the spatial organization of the theatre within the urban context and, on the other hand, in the ways in which the social and political relations and dynamics of the city are spatialized in the theatre. As a result of this double process, and in the tense and changing socio-political conjunctures of Tehran in 2010s, the theatre space, hitherto an almost compartmentalized space excluded from the public sphere, is manifesting itself as a new public space. Not only it becomes the political field where different political and social forces meet (Balme,2014), it also turns into one of the principal elements in the power dynamics among them. Its production as an architectural and urban entity, its occupation, its appropriation and even its social, symbolic and discursive characteristics and boundaries are then the object of struggles, debates, negotiations and interventions - among the most tense and even virulent ones that the Iranian capital has experienced in the last decade - on the part of the three main forces :the authoritarian and ideological power in place, the economic and financial operators and the citizens, in this case artists and spectators. On the one hand, the dominant political, ideological and financial forces are establishing the privatization of theatre, which is conceptualized here as a spatial strategy. (De Certeau, 1990). They regulate theatre space, its production and use through multiple processes of political, ideological and economic exclusion, homogenization and domination. On the other hand, citizens deploy tactics (De Certeau) that is, new forms of appropriation of space within the breaches, inconsistencies and interstices of the dominant strategy. As a result, urban spaces produced, regulated and monitored for political, ideological or even capitalist purposes immediately become the fields for new forms of artists and spectators’ agencies. Sometimes these forms take the form of acts of resistance, struggle, contestation (the Underground theatre), sometimes of negotiation, compromise (the private theatres) or even circumvention and counter-experiences (the Off Stage theatre). However, whatever the form and consequences of these interactions, they open up breaches and fractures in the political, ideological and economic order that dominates the city and its space. They thus make possible the emergence and survival of forms of otherness in the public sphere and the public space. / Doctorat en Arts du spectacle et technique de diffusion et de communication / info:eu-repo/semantics/nonPublished
|
230 |
La visibilité de l'islam au sein de l'espace public bruxellois: transaction, reconnaissance et identitéTorrekens, Corinne 06 February 2008 (has links)
L’objectif principal de cette recherche consiste à restituer dans un cadre analytique la présence et la visibilisation de l’islam à Bruxelles. Il s’agit en l’occurrence de produire une connaissance scientifique des islams présents à Bruxelles, d’identifier leurs impacts sur la vie de certains quartiers et de repérer leurs modes d’organisation locale. En rendant compte des liens possibles entre les institutions de l’islam local, comme les moquées, et d’autres institutions belges, et tout particulièrement les autorités politiques locales, cette thèse entend traiter plus spécifiquement des transactions politiques intervenant entre les mosquées et les institutions politiques, essentiellement locales. Elle entend donc révéler comment se construit un islam par le bas qui s’enracine dans des pratiques et des relations entre acteurs locaux et ce, en rendant compte des transactions politiques qui président à sa reconnaissance et son institutionnalisation locale. Dans ce cadre, notre objectif est de mener une analyse politique de l’enracinement local de l’islam bruxellois et des transactions politiques qui émergent à son égard, bien loin des déchirements induits par la passion médiatico-politique. Nous y formulons l’hypothèse qu’il existe, au sein de ce que l’on pourrait globalement appeler la « communauté musulmane » bruxelloise, une lutte menée par une nouvelle catégorie de leaders, les présidents de mosquées, qui prend appui sur des dimensions identitaires communes à référents islamiques transcendant les différents clivages structurant le tissu associatif musulman et visant à exprimer le déni de reconnaissance et de légitimité de la visibilité de l’islam. Cette protestation émerge au niveau local car, et il s’agit de notre deuxième hypothèse, l’action du pouvoir communal offre une structure d’opportunités politiques aux représentants de mosquées en termes d’accès à certaines ressources tant matérielles (infrastructure, financement, agenda) que symboliques (reconnaissance, représentativité, légitimité) en même temps qu’elle catégorise cette mobilisation politique, qu’elle influe sur celle-ci en l’obligeant à s’inscrire dans un registre limité (la gestion de l’islam local) et qu’elle implique des transactions aux niveaux des référentiels de l’action (visibilité de l’islam/neutralité voire laïcité de l’espace public). / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
|
Page generated in 0.0574 seconds