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Changement et continuité des relations de travail en Afrique du SudVaillancourt, Brigitte January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire propose une réflexion critique et féministe sur les changements et les continuités des relations de travail en Afrique du Sud post-apartheid (1994-2004). Cette réflexion est alimentée par une étude empirique portant sur les travailleurs des hôtels Holiday Inn du Cap. Le secteur hôtelier a été choisi puisqu'il offre un terrain propice à la flexibilisation du travail. Le recrutement d'employés via des agences de sous-traitance y est devenu une pratique courante et les emplois flexibles se multiplient, remplaçant le modèle précédent des emplois permanents. Au regard de cette étude, ce mémoire se penche sur les hiérarchies raciales, de genre et de classe qui imprègnent les relations de pouvoir entre les travailleurs et les employeurs mais aussi entre les différentes catégories d'employés. Il tente également d'expliquer comment la flexibilisation du travail s'insère dans le projet néolibéral auquel a adhéré le gouvernement sud-africain et, plus précisément, quelles sont ses ramifications avec les conditions actuelles de la reproduction sociale et les nouvelles lois en matière de relations de travail. Le cadre théorique féministe de la Canadienne Leah Vosko (2000, 2003), qui s'intéresse aux changements dans les pratiques et les relations sociales attachées au travail, permet d'illustrer comment les relations de travail au sein des hôtels étudiés se sont considérablement précarisées, féminisées et racialisées. Les travailleurs sont d'autant plus marginalisés qu'ils sont exclus ou bien mal protégés par les nouvelles lois en matière de relations de travail et que les syndicats sont eux-mêmes fragilisés. De plus, cela se produit dans un contexte de désinvestissement de l'État dans les services et les programmes sociaux, ce qui contribue à accroître les écarts de richesse et les disparités entre les genres.
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Réforme des lois du travail, coalitions et changements socio-économiques dans l'Argentine de Menem (1989-1999)Senay, Marie-Hélène 07 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire veut définir les changements des conditions socio-économiques liés à la déréglementation argentine du marché du travail. Le chômage structurel et l'apparition des contrats flexibles contraignent une importante partie de la population à l'instabilité de l'emploi ainsi qu'à la transition entre des postes précaires et le chômage, sans garantir de protection sociale adéquate. Ce mémoire vise également, afin d'expliquer ces changements, à analyser l'influence des coalitions dans le processus de réforme. Les fenêtres d'opportunités ouvertes par l'arrivée au pouvoir de Menem profitent surtout à la communauté d'affaires, bien qu'elle soit fragmentée. Elle s'insère dans les couloirs (officiels et officieux) du pouvoir et peut facilement transmettre ses demandes à l'autorité publique. Toutefois les syndicats, coalition électorale privilégiée du parti de Menem, réussissent à faire entendre leurs réclamations et nuancent le processus de réforme. L'hypothèse est que, malgré le contexte général favorisant la communauté d'affaires, la réforme des lois du marché du travail de Menem ne bénéficie à aucun groupe d'intérêt particulier.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Argentine, réforme des lois du travail, coalitions, protection sociale, changements socio-économiques, syndicats.
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Tradición y modernidad ¿al servicio de las poblaciones indígenas en Oaxaca? : el caso de Teotitlán del ValleMendoza Sánchez, Homero 03 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la réorganisation des modes de participation communautaire autochtone dans le contexte des changements structurels liés aux processus de démocratisation, de modernisation et de mondialisation, qui ont affecté durant les dernières décennies l'État fédéral et des États qui composent le Mexique. Au niveau international, le Sommet de Rio (1992) et la Convention 169 ont officialisé la reconnaissance des droits des peuples autochtones et de leurs formes de participation au développement de leurs territoires. Par ailleurs, l'orientation néolibérale qui régit désormais la réorganisation du Mexique implique la diminution des responsabilités sociales gouvernementales et la décentralisation d'un certain nombre de prérogatives vers le niveau local toute en préconisant la modernisation des institutions locales et l'ouverture aux marchés mondiaux. Ces nouvelles orientations induisent différents changements dans les structures organisationnelles et de participation des autochtones. Cette thèse vise à dégager à la fois les caractéristiques de ces changements et leur signification socio politique. Dans le cadre de sa politique de développement national, le gouvernement mexicain a mis en place une politique d'intégration autochtone qui a permis le rapprochement des pratiques officielles de développement local et régional et les modes de participation indigène, mais dans un jeu de relations de pouvoir dominées par l'inégalité, par la dépendance par rapport aux ressources du gouvernement central et des états mexicains et par la persistance de relations de « clientélisme ». D'une part, la modernisation des services dans les communautés rurales indigènes au Mexique table sur diverses formes de participation communautaire traditionnelle : consultation publique, prise de décisions en assemblée communautaire, comités de mise en œuvre et de suivi de projets en aménagement du territoire, services communautaires. La politique gouvernementale de lutte contre la pauvreté et la mise en œuvre des services locaux s'ajustent aussi au contexte de participation communautaire indigène. Par contre, les changements politiques néolibéraux de l'État mexicain, ont aussi impliqué l'ouverture au marché du système de la propriété collective de la terre, et du même coup ont affecté le fondement même sur lequel était axée la participation communautaire : la participation communautaire en échange de l'usufruit de la terre, propriété collective. Explorer les impacts et les défis auxquels font face les formes d'organisation autochtone (assemblée communautaire et modalités de consensus, système hiérarchisé de responsabilités communautaires, comités sectoriels, services communautaires) dans le cadre de ces réformes est le but de cette thèse. Pour ce faire, notre recherche s'est concentrée sur l'étude des ajustements du système d'us et coutumes dans la région d'Oaxaca dans le cadre des politiques mexicaines de décentralisation et de modernisation des institutions locales et de lutte à la réduction de la pauvreté. Pour l'étude de la communauté sélectionnée pour notre recherche, nous avons adopté une approche de type anthropologique : observation participante et identification des personnes clés en un premiers temps, entretiens semi-directifs auprès des membres actifs de comités locaux, consultation des archives municipales et croisement des informations disponibles. Les résultats montrent que le système traditionnel de décision et de gestion municipale s'est adapté au nouveau contexte en créant les structures administratives qu'imposaient les exigences de modernisation et de financement. Toutefois les prestations de services communautaires de type tequio se sont fragilisés. Dans l'ensemble, les ajustements du système de décision et gestion municipales ont permis d'améliorer de façon significative les conditions de vie de la population, mais sans modifier les tendances lourdes de l'évolution démographique, en particulier en ce qui concerne les migrations. De plus, la dépendance vis-à-vis des paliers gouvernementaux reste pratiquement totale et tributaire du climat de « clientélisme » qui a caractérisé les relations avec les communautés indigènes durant de longues décennies.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Décentralisation, participation communautaire, communauté autochtone, changement politique, services, dépendance, clientélisme
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Au-delà du néolibéralisme et du populisme : la transition brésilienne vers un État "social-libéral" et le discours politique des présidents Fernando Henrique Cardoso et Luiz Inácio Lula da SilvaBormann Zero, Bruno 06 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur les changements de la société brésilienne et de l'État brésilien à partir de la redémocratisation de son système politique au cours de la deuxième moitié des années 1980 et de la concomitante fin du modèle de substitutions d'importations qui avait assuré le développement du pays depuis les années 1930. Dans cette conjoncture particulière, où les nouvelles contraintes apportées par la mondialisation et l'éclosion de nouvelles revendications sociales existaient synchroniquement, le Brésil faisait face à deux défis de taille. D'un côté, il fallait, trouver une nouvelle voie pour le développement national après l'épuisement de la stratégie de l'industrialisation par la protection du marché domestique et, d'un autre côté, trouver une façon de satisfaire les demandes sociales et politiques inassouvies qui se manifestaient après la fin de la dictature militaire. Nous avons essayé de démontrer que le Brésil a réagi aux nouvelles contraintes apportées par la mondialisation ainsi qu'au besoin de résoudre ses problèmes sociaux criants par la construction d'un nouveau modèle d'État que nous pourrions appeler « social-libéral », marqué par une plus grande intégration à l'économie mondiale ainsi que par des efforts inédits d'inclusion sociale dans l'histoire du pays. D'un point de vue économique, cet État « social-libéral » aurait implanté un « néodéveloppementisme » au Brésil, par lequel la promotion du développement se ferait désormais d'une façon beaucoup plus excentrée. D'un point de vue social, ce même État aurait pris en charge l'extension effective des droits sociaux à l'entièreté de la population brésilienne, en net contraste avec les politiques plus timides et limitées du passé. D'un point de vue politique, ce nouvel effort d'inclusion sociale élargie n'aurait pas suscité de réactions violentes de la part des classes aisées et des militaires, comme ce fut le cas auparavant, échappant ainsi à la polarisation de l'époque du populisme historique au pays. Aussi, les relations entre le pouvoir politique de l'État et les syndicats et mouvements sociaux auraient changé substantiellement depuis cette époque, ce qui éloigne davantage le contexte social et politique actuel du populisme traditionnel brésilien. Tout cela signifie, selon nous, que nous sommes témoins d'un nouvel arrangement économique, social et politique au Brésil qui ne saurait être décrit ni comme néolibéral ni comme populiste. Le noyau central de notre thèse est l'analyse des gouvernements des présidents Fernando Henrique Cardoso (1995-2002) et Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2010), puisque ce fut sous leur gouverne que les assises de ce nouveau modèle étatique furent lancées et consolidées, malgré leurs différences idéologiques et politiques. Cependant, en raison du fait que nous défendons l'idée que des transformations importantes auraient eu lieu par rapport au passé, notre thèse examine avec attention ce passé et les théories qui l'ont décrit afin d'illustrer et de prouver la nature de ces transformations. De cette manière, pour essayer de démontrer ce que nous avançons dans notre travail, nous avons opté pour une approche théorique multiple, composée à la fois d'une analyse historique concernant l'évolution économique, sociale et politique du pays, ainsi que des discussions plus pointues concernant le phénomène de la mondialisation et la question du populisme. En outre, nous avons réalisé une analyse du discours politique des présidents Cardoso et Lula pour nous aider à prouver certaines de nos principales hypothèses concernant la nature politique de leurs gouvernements. L'examen de la période populiste au Brésil nous a permis de bien définir les caractéristiques économiques, sociales et politiques de ce que fut le populisme et le national-développementisme au Brésil, avec la substitution d'importations comme moteur principal du développement, ainsi qu'une inclusion sociale et politique verticale et limitée comme seule manière de traiter les inégalités du pays. Ainsi, nous avons établi les paramètres qui nous ont permis de déterminer la nature « post-populiste » de la situation actuelle. Notre exploration des théories sur la mondialisation et, surtout, notre analyse des effets concrets de celle-ci sur les pays latino-américains et sur le Brésil en particulier nous ont amené aux raisons profondes de la transformation de l'État national, devenu plus excentré en conséquence d'une nouvelle insertion dans l'économie mondiale et dans les instances internationales qui la dirigent. Le « néodéveloppementisme » serait le résultat direct de cette nouvelle situation où la conquête des marchés extérieurs et la construction d'un marché régional auraient pris la relève de la substitution d'importations comme stratégie de promotion du développement. Notre analyse du gouvernement Cardoso étaye la construction de ce nouveau modèle d'État qui abandonne définitivement le « national-développementisme » implanté à l'ère de Vargas. Cardoso a déconstruit les institutions et les lois de cette époque, a ouvert davantage l'économie domestique aux investissements étrangers et a lancé le pays dans une conquête accrue des marchés internationaux. Cependant, nous avons essayé de montrer que la nature de ce nouveau modèle d'État n'est pas exactement « néolibérale », comme plusieurs le considèrent, car il initie une inclusion sociale plus élargie que celle qui existait auparavant. En ce qui concerne le gouvernement Lula, notre thèse montre que malgré les différences avec son prédécesseur, il y a eu aussi une continuité fondamentale avec celui-ci, notamment dans les lignes générales de la politique économique, dans l'importance de la politique extérieure comme politique de développement et dans la recherche de l'amélioration des conditions de vie des couches plus pauvres de la société brésilienne. Ainsi, en dépit des différences notables entre le gouvernement Cardoso et le gouvernement Lula, ce dernier ne réussit pas à implanter un modèle d'État nouveau qui rompt avec le côté « libéral » de l'État « social-libéral » de Cardoso. L'analyse du gouvernement Lula montre aussi que les relations qu'il entretient avec les syndicats et les mouvements sociaux ne sauraient être décrites comme « populistes » puisque la verticalité n'est plus au rendez-vous. De cette manière, les accusations de « populiste » ou « néopopuliste » parfois lancées contre ce gouvernement ne nous semblent pas pertinentes. Finalement, l'analyse du discours des présidents Cardoso et Lula a confirmé trois de nos hypothèses principales. Premièrement, cette analyse identifie les relations internationales comme instrument privilégié du développement national par le caractère très développementiste du discours international des deux présidents. Deuxièmement, le discours du président Lula ne montre pas les signes de la polarisation qui a été la caractéristique plus nette du discours populiste dans le passé historique du Brésil et d'autres pays. Bien au contraire, c'est la conciliation des classes et l'union nationale qui prédominent dans le discours « lulista ». Troisièmement, le discours du président Cardoso ne révèle pas les caractéristiques d'une idéologie « néolibérale » à l'œuvre. L'insolidarité d'une pensée centrée sur l'individualisme de l'homo oeconomicus ne se manifeste pas dans le discours de ce président. En conclusion, notre thèse affirme de que le Brésil vit un moment nouveau de son histoire qui n'est pas bien décrit ni par le concept de « néolibéralisme » ni par celui de « populisme », ce qui ne veut pas dire qu'il est exempt de graves problèmes et de contradictions importantes. Peut-être que la sociologie et la science politique sur l'Amérique latine devraient penser à de nouveaux concepts pour décrire une réalité inédite et plus complexe qu'on l'a souvent cru.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Brésil, populisme, néolibéralisme, gouvernement Cardoso, gouvernement Lula, analyse du discours, développementalisme, mondialisation, Amérique latine
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Hégémonie néo-libérale et champ de production politique : du thatchérisme au néo-travaillismeFraser, Pier-Olivier 05 1900 (has links) (PDF)
Le présent mémoire pose la question de l'évolution du débat politique dans les démocraties occidentales depuis la révolution néo-libérale des années 1980, laquelle rompt avec la période sociale-démocrate keynésienne d'après-guerre. Il vise en cela à démontrer comment le néo-libéralisme s'inscrit dans le débat politique actuel. Pour ce faire, le cadre théorique d'analyse mis à profit repose sur trois piliers conceptuels. D'une part, le néo-libéralisme est pensé comme une clé conceptuelle de compréhension par le rejet des approches le réduisant à une simple Doxa politique marchande et anti-étatiste. À ce titre, il est ici réfléchi comme courant idéologique plural à la fois traversé par des lignes de convergence et de divergences. D'autre part, comme il s'agit d'étudier l'évolution du débat politique principal, lequel se pose à l'intérieur des institutions démocratiques, le concept de champ de production politique développé par Bourdieu est ici utilisé dans l'analyse. Il représente l'espace où se jouent les rapports de concurrence entre les grands partis politiques et leurs protagonistes. Enfin, notre approche revisite le concept d'hégémonie tel que formulé par Gramsci, l'hégémonie ne pouvant être complètement moniste, mais impliquant toujours la présence de tensions internes. Ne prétendant pas étudier d'un même mouvement l'ensemble des champs de production politique de l'Occident, l'analyse porte essentiellement sur le cas britannique. Ce champ de production politique, à travers l'émergence du thatchérisme, est le premier à voir naître la révolution néo-libérale. En parallèle, durant les années 1980-1990, les réformes du parti travailliste, puis l'affirmation du néo-travaillisme déplacent la cadre idéologico-politique de ce parti historiquement à gauche. Par le survol rapide de la période d'après-guerre, par la comparaison idéologique et politique du thatchérisme au néo-travaillisme, puis par la conjonction analytique de ces derniers au néo-libéralisme, il est possible de déterminer l'état du débat politique contemporain tel qu'il se présente au sein du champ de production politique britannique. Il semble qu'à une hégémonie sociale-démocrate keynésienne se soit substituée une hégémonie néo-libérale et que ce soit cette dernière qui puisse définir le mieux l'état du débat démocratique contemporain. Alors que le thatchérisme semble apparenté à une forme d'ultralibéralisme hayekien, le néo-travaillisme synthétise involontairement les pensées de deux auteurs néo-libéraux à la fois distincts et liés à des écoles différentes du néo-libéralisme : l'ordo-libéralisme de Wilhelm Ropke et le libéralisme constructif de Walter Lippmann. Ainsi, les lignes de convergences et de tensions qui rapprochent et séparent le thatchérisme et le néo-travaillisme trouvent leurs pareilles au sein du courant néo-libéral. De la sorte, le débat démocratique au sein du champ de production politique serait implicite à l'hégémonie du néo-libéralisme, car il se déploierait le long de ses frictions internes et autour de son noyau idéologique consensuel.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Grande-Bretagne, thatchérisme, néo-travaillisme, néolibéralisme, champ de production politique, hégémonie, ordo-libéralisme, ultralibéralisme et libéralisme constructif.
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Dompter le futur au 21e siècle : discours politiques canadiens sur la gouvernance de la sécurité publiqueLaurin, Patrick 27 July 2018 (has links)
Aujourd’hui, la valeur symbolique de la notion de « sécurité » atteint un point tel que seule l’idée de s’y opposer nous apparaît instinctivement absurde. De plus en plus, la poursuite de la sécurité sert de justification à une diversité impressionnante de pratiques et de domaines de la vie sociale. Cette expansion récente du « langage de la sécurité » fait de la sécurité une notion fondamentalement polysémique et par le fait même, un concept de plus en plus élastique et récupérable politiquement par ceux qui voudraient en profiter. Dans un contexte où le pouvoir symbolique du langage de la sécurité est tel que le simple fait de l’invoquer dans la promotion d’une mesure politique suscite à tout le moins une ouverture hors du commun chez l’électorat, il devient crucial d’élucider et de comprendre ce qui est entendu et sous-entendu par ce qu’est la sécurité pour les acteurs politiques qui à la fois la promeuvent et témoignent de leur désir de l’accroître. S’inspirant des préceptes de l’outil analytique de la gouvernementalité, notre étude vise à identifier les philosophies qui guident plus spécifiquement les discours politiques canadiens dans les discussions menant à la mise en place de législations en matière de sécurité publique. Pour ce faire, nous réalisons une analyse qualitative comparative en prenant comme sources de données les verbatim de discussions, débats politiques et textes législatifs menant à la mise en place de quatre projets de loi fédéraux distincts, projets de loi dont les textes sont également analysés. Si le dénominateur commun entre les projets de loi renvoie au fait que chacun vise à accroître la sécurité du public, deux d’entre eux — le projet de loi C-14 (2014) portant sur la non-responsabilité criminelle ainsi que le projet de loi C-36 (2001) portant sur le terrorisme — concernent de plus près la sphère de la politique criminelle alors que les deux autres — le projet de loi C-36 (2010) portant sur la sécurité des produits de consommation et projet de loi C-12 (2000) portant sur la santé et la sécurité au travail — touchent plutôt celle de la santé publique. En comparant les résultats des analyses individuelles de chaque cas, l’objectif ultime est d’identifier, s’il y a lieu, des philosophies qui les traversent tous. À ce chapitre, notre analyse montre entre autres en quoi deux philosophies, soit celle de la « gestion préventive des risques » et celle de la « précaution » orientent considérablement les discours politiques dans chacun des terrains d’enquête étudiés. Partant de là, nous avançons l’idée que de fournir de la sécurité de nos jours équivaut surtout à gouverner le futur, c’est-à-dire prévenir non seulement sur base des savoirs relativement sûrs du présent, mais aussi sur base des pires projections de notre fertile imagination. En conclusion, nous situons cette idée de gouvernance du futur dans le contexte plus large de l’expansion du langage de la sécurité pour ensuite en soulever les pièges, surtout lorsque ces tendances sont laissées à elles-mêmes. Partant de là, nous dégageons certaines pistes de solution afin justement d’éviter ces pièges.
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La circulation des normes pénales : études empiriques des mouvements actuels des normes pénales en Europe et aux États-Unis / The circulation of criminal norms : empirical studies of the present mouvements of criminal norms in Europe and the USAGlotova, Elizaveta 26 November 2016 (has links)
La circulation des normes juridiques est un phénomène étudié par un courant international de recherche nommé policy transfer
studies qui s'intéresse néanmoins peu aux normes pénales. Pourtant, les processus de globalisation ont rendu la circulation de ces normes plus rapide, plus intense et plus complexe durant les dernières décennies. A partir de trois études de cas, notre travail montre comment la circulation des normes pénales est largement influencée par l’harmonisation européenne, par la diffusion de l’idéologie néolibérale ayant accompagné un tournant punitif dans les politiques criminelles de la plupart des pays européens ainsi que par l’émergence de crimes transnationaux qui exigent des solutions similaires. Nous caractérisons les limites de ces convergences et les analysons dans plusieurs cadres théoriques empruntés à la sociologie de la déviance afin de comprendre ce qu'elles impliquent pour ceux qui veulent comprendre le processus législatif au niveau national / The circulation of legal norms is a phenomenon studied by an international research current named policy transfer studies which has however little interest in criminal norms. Nevertheless, during the last several decades, the globalization processes have made the circulation of these norms faster, more intense and more complex. Based on three case studies, our work shows how the circulation of criminal norms is widely influenced by European harmonization processes, by the diffusion of the neoliberal ideology that accompanied a punitive turn in the criminal policies of most European countries and by the emergence of transnational crimes that require similar solutions. We will characterize the limits of these convergences and analyze them in several theoretical frameworks borrowed from the sociology of deviance in order to understand their implications for those who want to grasp the legislative process on the national level
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Le contrôle dans les sociétés numériques : essai de sociologie critiqueChartier-Edwards, Nicolas 13 December 2023 (has links)
Le développement des technologies numériques, qui « succèdent » aux technologies analogiques, s'effectue désormais à une vitesse fulgurante. Bien que ces nouvelles technologies facilitent incontestablement l'existence humaine, force est de constater qu'elles creusent également les inégalités économiques comme celles relatives à l'accès aux ressources. La crise écologique qui se profilait autrefois à l'horizon est désormais à nos portes et nous assistons à l'apparition d'une fracture numérique qui réagence les différents régimes de privilèges sociaux-économiques à travers tout le globe. Les compagnies qui forment aujourd'hui le GAMAM multiplient les promesses quant à leur contribution à la mise en place d'une société libre, ouverte et égalitaire grâce aux technologies de réseau. Les nouvelles technologies numériques feront de facto office de « solution » à tous les problèmes. Ces mêmes compagnies multiplient par ailleurs les stratégies et les tactiques afin de consolider leur monopole et d'accroître la dépendance à leurs infrastructures. Ce mémoire vise à construire un cadre théorique original afin de concevoir la manière dont les nouvelles technologies numériques deviennent les moyens de production de la société par elle-même. Cet examen n'est possible que par l'effectuation d'un retour aux théories générales de la société et par le fait même, par la mobilisation du devenir effectif de la production de soi de la société en tant qu'objet d'étude principal. C'est en procédant à la décomposition analytique du fait numérique en différents éléments, à savoir son inscription dans l'espace, sa dette à l'endroit de l'agentivité de l'individu, la culture qu'il fait émerger et l'économie dont il devient le centre, que nous pouvons parvenir à une éventuelle théorie des sociétés numériques. / Digital technologies, that "succeeds"to analog technologies, are developed and deployed faster than ever. Even if these new technologies unquestionably facilitate human existence, we must admit that they also contribute to the deepening of economic equalities, such as those relating to access to resources. The once "far-away"ecological crisis is now knocking at our doors and we are also witnessing the birth of a digital fracture that rearranges the different regimes of socio-economic privileges across the globe. Private companies that form today's iteration of the GAMAM are multiplying promises as to their contribution to the establishment of a free, open and egalitarian society, thanks to network technologies. New digital technologies will de facto serve as the "solutions" to all problems. These same companies also multiply strategies and tactics employed to consolidate their monopoles and dependence to their infrastructures. This thesis aims to build a theoretical framework to conceive the way in which new digital technologies become the means of production of society by itself. This task requires a return to general theories on society and by mobilizing the effective becoming of society's self-production as the main object of study. It is by carrying out the analytical decomposition of the digital event into different elements, namely its inscription in space, its debt to the place of the agency of the individual, the culture that it brings out and the economy of which it becomes the center, that we can arrive at a possible theory of digital societies.
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Les fondements de l'ethos trader : enquête sur les normes, pratiques et représentations transmises dans la formation des traders contemporainsTherrien, Steven 19 July 2024 (has links)
Ce mémoire a pour objectif de brosser les contours d'un certain *ethos* rhétorique porté par un courant pédagogique relevant de la formation des *traders* issus du monde financier, la psychologie du trading. Dans un contexte où tout un chacun est invité à faire preuve de capacités entrepreneuriales dans le travail et ainsi que dans les sphères les plus privées de l'existence, nous intéresser à la catégorie des *traders* apparaît comme une avenue pertinente pour étudier les nouvelles formes d'activités indépendantes qui émergent depuis les dernières décennies. Cette recherche possède alors une double ambition ; 1) elle souhaite d'abord décrire le type de rapport que la littérature pédagogique prescrit envers le travail en général, l'activité du *trader* en particulier ainsi que l'entrepreneuriat ; mais également, elle 2) cherche à interpréter les normes, pratiques et représentations auxquels les *traders* sont sensibilisés dans leur formation au regard des transformations macrosociales qui ont caractérisé nos sociétés depuis les années 1970/1980. À son terme, la présente enquête conclut que la psychologie du *trading* est fortement imprégnée des thèses néomanagériales et entrepreneuriales en vogue sous le régime néolibéral, ce qui induit une individualisation profonde du travail des *traders*. Sans pour autant permettre d'étudier les modalités de réinterprétation de ces normes, pratiques et représentations par les acteurs concernés, l'analyse critique de la littérature permet de rendre compte d'un changement de paradigme dans la formation des *traders*, qui témoigne de mutations plus profondes du modèle productif dominant dans le reste du monde du travail. / The aim of this thesis is to outline the rhetorical *ethos* behind the psychology of trading, a pedagogical approach specific to the training of stock market traders. In a context where everyone is expected to demonstrate entrepreneurial skills in the workplace and elsewhere in the most private spheres of existence, our interest in the category of traders appears to be a relevant avenue for studying the new forms of independent activity that have emerged in recent decades in relation to these injunctions. The ambition of this research is twofold: 1) to describe the kind of relationship that pedagogical literature prescribes towards work in general, the trader's activity, and entrepreneurship; and 2) to interpret the norms, practices and representations to which traders are made aware in their training, in the light of the macro-social transformations that have shaped our society since the 1970s/1980s. In the end, this study concludes that the psychology of trading is strongly influenced by the neo-managerial and entrepreneurial theories in vogue under the neo-liberal regime, leading to a profound individualization of traders' work.
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Observatoire, conservatoire, laboratoire : l’institution théâtrale publique en France et en Italie à l’heure du néo-libéralisme et du postmodernisme : le TNS durant l'exercice de Stéphane Braunschweig, le TNP sous la direction de Christian Schiaretti et le Piccolo Teatro dirigé par Luca Ronconi et Sergio Escobar (1999-2014) / Observatory, conservatory, laboratory : public Theatre in France and in Italy at the time of neo-liberalism and postmodernism : the TNS under Stéphane Braunschweig’s terms, the TNP under Christian Schiaretti’s direction and the Piccolo Teatro led by Luca Ronconi and Sergio Escobar (1999-2014)Astier, Aude 24 November 2014 (has links)
Issue d’une volonté démocratique d’émancipation du citoyen et d’élaboration d’une société nouvelle, l’institution théâtrale publique, en France comme en Italie, apparaît à nouveau, depuis le tournant des années 2000, comme en proie à une triple crise (politique, structurelle et artistique) qui permet d’interroger les rapports politiques et symboliques qui se jouent entre l’art et la société à l’intérieur d’un cadre institutionnel aiguillé par une mission de service public. À travers les exemples du Théâtre National de Strasbourg, du Théâtre National Populaire et du Piccolo Teatro de Milan, il s’agit donc d’envisager l’institution théâtrale publique dans l’ensemble de ses acteurs et de ses composantes (esthétiques, politiques, économiques, symboliques, architecturales et sociales) via le prisme des processus et stratégies de justification de leurs directeurs respectifs afin de déterminer et d’interpréter l’évolution des institutions et la transformation des fonctions qu’elles revendiquent et mettent en œuvre. En distinguant les différentes stratégies élaborées par les directeurs, se dessinent les postures adoptées par les artistes et les pouvoirs publics vis-à-vis de la société néo-libérale et des enjeux institutionnels, postures qui s’articulent et répondent à une contamination de la sphère culturelle par la sphère économique. Elles révèlent une scission, accentuée par le rôle donné au spectateur, entre les institutions qui cherchent à compenser cette contamination par la recherche d’interactions et d’expérimentations avec la société et celles qui la déplorent et y répondent par une mise à distance du réel et une concentration sur leur conception de l’art théâtral. / Stemmed from a democratic will of emancipation of the citizen and of working out of a new society, the public Theater, in France as well as in Italy, seems again to be a prey to a triple crisis (political, structural and artistic), since the turning point of 2000. This allows to question the political and symbolic connections which are at stake between art and society within institutional limits led by a public service mission. Through the examples of the “Théâtre National de Strasbourg” (TNS), Villeurbanne’s “Théâtre National Populaire” (TNP) and Milano’s “Piccolo Teatro”, the point is to consider the public Theater with the whole of its participants and constituents (esthetic, political, economic, symbolic, architectural and social) via the prism of their respective managers’ process and strategies of justification, in order to determine and explain the evolution of the institutions and the transformation of the duties they assume and implement. By distinguishing between the various strategies elaborated by the managers, we can give shape to the positions, held by the artists and the authorities towards the neo-liberal society and the institutional issues. These positions are linked and answer a contamination of the cultural sphere by the economic sphere. They reveal a division, increased by the role given to the audience, between the institutions, which try to compensate this contamination by ways of interactions and experimentations with the society, and those, which deplore this situation and answer it by standing aloof from reality and focusing on their conception of dramatic art.
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