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Des théories du nationalisme à la construction identitaire nationale : l'identité nationale dans un contexte de légitimation politique en ChineHuard-Champoux, Mathieu January 2008 (has links) (PDF)
Cette dissertation traite des théories du nationalisme et de la construction de l'identité nationale en Chine. Le mémoire se divise en deux parties interdépendantes. La première partie traite des études théoriques sur le nationalisme et l'identité nationale grâce à une revue de la littérature des grandes approches théoriques sur le nationalisme soit le primordialisme, l'ethnosymbolisme et le modernisme. L'analyse de ces approches permet d'évaluer la pertinence de chacune de ces approches théoriques. Suite à ce débroussailiage théorique, l'approche moderniste sera privilégiée pour la deuxième partie, car elle répond plus adéquatement aux analyses du discours nationaliste dans le cadre de la construction nationale. Ainsi, les approches ethnosymbolistes et primordialistes qui insistent respectivement sur l'origine ethnique des nations et sur la pérennité des communautés nationales au-delà de la période historique associée à la modernité ne prennent pas suffisamment en considération la construction culturelle, ethnique ou, dans certains cas, raciale du discours nationaliste. Un des problèmes principaux dans l'utilisation de ces deux approches réside dans la difficulté de retrouver dans la littérature « l'essence ethnique ou culturelle » d'une nation en particulier.
La deuxième partie reprend les conclusions de la partie précédente sur l'évaluation des théories du nationalisme et tente, à l'aide d'une perspective moderniste, d'analyser les discours nationalistes en Chine à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Grâce à cette étude, il est possible de mettre en perspective les dimensions culturelles, raciales et ethniques de l'identité nationale chinoise. Ces dimensions renseignent sur l'instrumentalisation par les intellectuels de l'époque de la question identitaire nationale à des fins de légitimation et de mobilisation politiques pour l'établissement d'un projet idéologique particulier (régime impérial, constitution monarchique, républicanisme, libéralisme politique, socialisme, etc.). Cette partie tente de démontrer comment la nation chinoise, au même titre que toutes les nations du monde d'ailleurs, s'est construite à travers un discours qui n'a peu ou, dans certains cas, aucun fondement historique vérifiable et qui s'élabore au gré des contextes politiques et historiques de l'époque. Plus spécifiquement, cette partie tente de comprendre comment ces référents identitaires ont été incorporés au sein du discours des élites intellectuelles pour ensuite être intégrés aux projets politiques des partis au pouvoir en Chine au début du XXe siècle. Les différents concepts de nature raciale, ethnique, culturelle, idéologique utilisés dans le débat identitaire au tournant du XXe siècle démontrent comment ces concepts peuvent être instrumentalisés, redéfinis, inventés, réinventés et interchangeables selon le dessein politique de ceux ou celles qui les utilisent. Enfin, la dernière section permet de démontrer comment le débat identitaire du début du XXe siècle détermine les grandes lignes du discours nationaliste en Chine depuis les événements de la place Tiananmen en 1989. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nationalisme, Théories du nationalisme, Identité nationale, Chine, Identité nationale chinoise, Discours nationaliste, Intellectuels, Légitimation politique.
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Mémoires blessées des Balkans : la paix aux frontières de l'ethnicité en ex-YougoslavieJovanovic, Daniella January 2008 (has links) (PDF)
Depuis la fin des guerres qui ont touché l'ex-Yougoslavie durant les années 90, la paix est maintenue de gré ou de force. Une constellation d'acteurs internationaux issus de l'Union européenne, de l'ONU et de l'OTAN entrecroisent ainsi leur expertise depuis plus d'une décennie, pour préserver un semblant de stabilité dans une région aux frontières encore changeantes. En se transformant en plusieurs États-nations, l'ancienne Fédération yougoslave a validé le principe démocratique qui affirme que chaque peuple a droit à son État et son territoire. Cependant, produit d'une mosaïque multiethnique et muiti-confessionnelle ancestrale, l'ex-Yougoslavie se retrouve aujourd'hui devant le dilemme inextricable de chercher à re-territorialiser ses communautés à l'intérieur de leurs nouvelles frontières, tout en essayant de préserver le caractère multiethnique de ses récents États. Avancé par les discours de paix internationaux, le principe de la multiethnicité parvient néanmoins difficilement à trouver un écho en terrain, où les relations interethniques tendent plutôt à se radicaliser. Dans un contexte de réaffirmation identitaire, le sentiment de l'appartenance ethnique reprend une vigueur jusque-là non avenue, avec la survalorisation et la construction de marqueurs identitaires, tels que le mythe des origines, la langue ou la religion, au nom d'une mémoire «bafouée» qui reprend le devant de la scène. Devant la montée de cet ethnonationalisme, la communauté internationale tente d'appliquer des stratégies de réconciliation, qui ne semblent pourtant pas répondre à la réalité du construit ethnique. L'impasse qui se joue dès lors entre les politiques de consolidation de paix et la résurgence de l'ethnicité, valide la construction de deux systèmes parallèles, manifestement peu influents l'un sur l'autre. La fracture qui en ressort laisse présumer l'existence d'un enjeu plus large quant au maintien d'une paix durablement fragile sur le territoire: une région indéfiniment placée sous protectorat, où se maintiennent deux charpentes idéologiques, celle de l'application d'une démocratie moderne et celle d'une mémoire atavique re-mobilisée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Ex-Yougoslavie, Kosovo, Consolidation de paix, Réconciliation, Organisations internationales, Ethnicité, Ethnonationalisme, Mythes nationaux, Mémoire, Constructivisme.
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Le rapport entre la majorité et les minorités dans la formation de l'identité nationale québécoiseDéry, Pierre-Luc January 2009 (has links) (PDF)
Le présent mémoire se concentre sur les phénomènes de l'inclusion et de l'exclusion à l'intérieur de l'identité nationale. En fait, chaque identité entraîne une inclusion et une exclusion. Celles-ci peuvent être considérées comme étant la distinction fondamentale de l'identité. À propos de l'identité nationale, l'exclusion a une portée éthique et politique, les exclus ne possédant pas toujours les ressources et les droits nécessaires à leur épanouissement. Les solutions apportées par les chercheurs pour résoudre le problème de l'exclusion due au nationalisme, que ce soit une nouvelle conception de la nation ou un régime de citoyenneté pluraliste, n'ont pas porté fruit. Cela serait dû au fait que ceux-ci mettent en avant une identité allant automatiquement exclure une partie de la population. Le mémoire s'intéresse plus particulièrement au cas de l'identité nationale québécoise. Le Québec est une minorité au sein de l'ensemble canadien, mais aussi une majorité devant faire face aux revendications de groupes minoritaires. L'étude de la population québécoise et du rapport qu'elle entretient avec ses minorités, amène à croire que malgré tous ses efforts déployés, environ 18 % des Québécois se sentent exclus de l'identité nationale québécoise, et ce, même s'ils ressentent un certain attachement avec la nation québécoise. Il est cependant impossible de développer un nationalisme qui n'exclut personne, il faut alors atténuer le rapport d'inclusion/exclusion par une logique de différenciation. Cette approche tiendrait compte de l'exclusion comme caractéristique fondamentale de l'identité. Il est possible de réconcilier les identités dans la mesure où l'on ne doit pas les forcer à intégrer une identité
supérieure à l'identité nationale, ou tout simplement la renier. L'État doit avant tout s'assurer du respect des valeurs universelles et de la dignité humaine, pour ensuite promouvoir des valeurs, une culture, une histoire et des institutions communes. Il n'est pas absolument nécessaire que tous sur un territoire soient intégrés à l'identité nationale. Toutefois, les droits fondamentaux de chaque individu doivent être pleinement respectés et préservés. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Identité, Nationalisme, Majorité, Minorité, Québec, Multiculturalisme, Pluralisme, Anglophones, Autochtones, Immigrants, Québécois.
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Les paysages québécois de William Brymner : expérience de la nature comme lieu identitaire canadien au tournant du XXe siècleBouchard, Lydia January 2009 (has links) (PDF)
Ce mémoire porte sur les paysages québécois de William Brymner (1855-1925). Quarante-sept scènes paysagères réalisées entre 1891 et 1914 sont envisagées à la fois comme témoins et acteurs de leur époque. La problématique vise à dégager des liens entre le corpus et la formation de l'identité canadienne. Nous estimons que l'oeuvre de Brymner est intéressant à étudier dans cette perspective d'histoire culturelle parce que le parcours et la notoriété de ce peintre, professeur et porte-parole du milieu artistique en font une figure emblématique de son époque marquée par une quête identitaire. Les paysages de Brymner participent de la construction de l'identité canadienne dans un contexte idéologique où le nationalisme et l'impérialisme correspondent aux visions concurrentes des Canadiens français et des Canadiens anglais. La peinture de paysage offre un ancrage territorial à l'imaginaire de la nation. Le paysagiste William Brymner est imprégné des deux visions nationales par son appartenance à l'élite anglophone et sa proximité avec la communauté francophone. L'analyse formelle et iconographique du corpus fait ressortir une recherche artistique marquée par l'expérimentation et des incursions vers le modernisme dans un rapport nature/culture franchement dominé par une nature familière et sereine, où la présence canadienne-française est récurrente bien que discrète. La mise en relation des oeuvres avec leur contexte nous amène à revoir notre hypothèse de départ voulant que le corpus traduise un projet identitaire canadien respectueux des deux peuples fondateurs. En effet, en dépit d'une ouverture sincère de l'artiste à la nation francophone, une tendance lourde concernant les productions artistiques anglophones et des interventions de diffusion parrainées par des anglophones, campées dans le Québec rural de la première moitié du XXe siècle, aboutissent, avec le recul, à une forme d'appropriation plus ou moins consciente de la culture canadienne-française pour le bénéfice d'une identité canadienne anglo-saxonne. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : William Brymner, Paysage, Peinture, Art canadien, Histoire culturelle, Identité canadienne, Anglophones du Québec.
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La révolution tranquille : période de rupture ou de continuité?Dickson, Olivier January 2009 (has links) (PDF)
Plus qu'une simple expression, la Révolution tranquille est une période historique charnière pour le Québec. Débutant avec l'élection des libéraux de Jean Lesage en 1960, la Révolution tranquille marque l'imaginaire québécois depuis près de 50 ans déjà. Pour mieux comprendre la société québécoise contemporaine, nous croyons qu'il est important de s'attarder à l'interprétation de la Révolution tranquille qui a eu cours depuis 1960, c'est-à-dire, à la façon dont les intellectuels québécois ont interprété et analysé cette période historique et les conclusions qu'ils en ont tirées. Ces interprétations de la Révolution tranquille alimentent en fait un débat entre les intellectuels québécois. Essentiellement, ce débat porte sur la question à savoir si la Révolution tranquille doit être qualifiée comme une période de rupture ou plutôt comme une période de continuité. Nous présenterons tout d'abord différentes définitions de la Révolution tranquille. Ensuite, nous exposerons chacune des interprétations, soit celle de la rupture et celle de la continuité. Nous élaborerons ensuite notre analyse autour de quatre thèmes principaux: l'utilisation du mot révolution pour définir le Québec des années 1960, le nationalisme, l'identité et l'imaginaire. Chacun de ces thèmes sera présenté autour d'un argumentaire détaillé qui nous permettra d'évaluer laquelIe des interprétations de la Révolution tranquille est la plus plausible. Selon nous, la thèse de la continuité est la plus plausible, surtout par rapport à l'identité et au nationalisme. De même, l'utilisation du mot révolution pour définir le Québec des années 1960 nous semble plutôt excessif. Mais la thèse de la rupture possède un argument de taille, celui du choc imaginaire. Ce que nous proposons dans les pages suivantes est une revue de littérature détaillée, une présentation de concepts clés à l'analyse de la Révolution tranquille, combinée à une approche basée sur la création de liens avec chacun des concepts clés. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Révolution tranquille, Rupture, Continuité, Identité, Nationalisme, Imaginaire.
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Le réseau indépendantiste québécois dans les années 1930Noël, Mathieu January 2009 (has links) (PDF)
L'historiographie québécoise affirme qu'il y a eu une recrudescence de l'idée d'indépendance dans les années 1930. Celle-ci était alors portée par divers groupes de jeunes: les Jeune-Canada, les Jeunesses patriotes, Vivre, Les Cahiers noirs, le Comité central autonomiste, La Nation, etc. On associe cette montée de l'indépendantisme à la crise économique qui a connu son apogée en 1933. À l'exception des Jeune-Canada et des indépendantistes de La Nation, ces groupes ont peu été abordés dans l'historiographie québécoise. Ce qui est innovateur dans ce mémoire, c'est la reconstitution des réseaux de relations entre ces différents groupes. Déterminer les liens et influences entre ces groupes a permis de mieux comprendre le phénomène indépendantiste et son évolution pendant la période 1933-1939. L'approche méthodologique de l'étude des réseaux est inspirée des idées de littéraires comme Michel Lacroix. Dans ce mémoire, les lecteurs pourront mieux comprendre
l'évolution de l'idée indépendantiste dans les années 1930, ainsi que connaître les principaux indépendantistes de cette période, les idées qu'ils défendaient, les relations qu'ils entretenaient avec les aînés du nationalisme groulxien et l'audience qu'a reçue le réseau. Nous pouvons reconstituer le mouvement indépendantiste des années 1930 en trois périodes. Pendant la première période, de 1932 à 1936, le réseau est sous l'influence des Jeune-Canada, un groupe nationaliste qui s'inscrit parfaitement dans le nationalisme groulxien. Dans la période 1936-1937, le réseau est influencé par le fascisme mussolinien. Les indépendantistes de La Nation et des Jeunesses patriotes souhaitaient l'indépendance pour établir un État corporatif sur les rives du Saint-Laurent. Finalement, pendant la période 1937-1939, le réseau est moins actif. Seuls quelques indépendantistes continuent à l'alimenter par la publication de livres et brochures sur la question constitutionnelle du Québec. Il a été établi, que le chanoine Lionel Groulx, malgré ses réserves à l'endroit de la thèse indépendantiste, a été présent tout au long de l'existence du réseau indépendantiste des années 1930. Bien que l'abbé Groulx ait surtout participé au réseau lors de la période jeune-canadienne, les indépendantistes le considèrent toujours comme le « maître » lors des périodes suivantes. Parmi les principales figures du réseau, nous retrouvons André Laurendeau, Paul Bouchard et Dostaler O'Leary. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Corporatisme, Fascisme, Histoire, Indépendantisme, Nationalisme, Québec, Jeune-Canada, Jeunesses patriotes, La Nation, Vivre, André Laurendeau, Dostaler O'Leary, Lionel Groulx, Paul Bouchard.
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Entre continuités et ruptures : les institutions politiques tibétaines en exil : reflets d'une désécularisation et d'un nationalisme religieuxDemers, Marijo January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire porte sur la résilience du religieux à l'intérieur des institutions politiques tibétaines. Il suit le parcours politique des Tibétains à partir de la fin des années 1940 jusqu'au début des années 2000 en remettant en question la théorie de la sécularisation, puisque le religieux n'a jamais cessé d'être omniprésent dans l'arène publique, notamment dans l'expression du nationalisme tibétain. Il y est question du système traditionnel de l'union du politique et du religieux (chos srid gnyis 'brel), symbolisée par le Dalaï-Lama, le rôle des oracles d'État ainsi que de l'expérience politique de la diaspora tibétaine en Inde. Nous analysons les réformes démocratiques du gouvernement tibétain en exil sous l'angle de la continuité avec le régime précédent, tout en faisant la lumière sur les ruptures face au passé politique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Institutions politiques, Sécularisation, Bouddhisme, Nationalisme, Tibet, Tibétains, Dalaï-Lama, Exil, Diaspora.
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L'analyse du problème kurde en Turquie : le rôle du PKK dans la renaissance de la question kurdeKarakus, Suna January 2010 (has links) (PDF)
L'objectif de notre étude est d'analyser le rôle prééminent du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour l'avancement de la cause kurde. Ce mouvement politique a été mis en place par des Kurdes vivant en Turquie, et dont le leader n'est autre qu'Abdullah Öcalan, il nous apparaît central de limiter notre travail à la partie kurde de la Turquie. Mentionnons aussi que la question kurde est l'un des obstacles les plus sérieux auxquels fait face la Turquie, pour son développement démocratique et économique et bien sûr pour son entrée dans l'Union Européenne. Afin de mieux comprendre la question kurde et surtout le rôle joué par le PKK pour la reconnaissance de celle-ci qui prend racine dans le Kurdistan du nord, il est essentiel de présenter les origines du peuple kurde. Dans cette partie que nous jugeons incontournable pour la compréhension de notre sujet, nous allons également aborder d'autres éléments tels: le cadre géographique, la langue, les croyances, les relations du peuple kurde avec l'Empire Ottoman durant la Première Guerre mondiale et durant les années 1920 ainsi que les causes de sa partition entre quatre États résultant du partage de l'Empire Ottoman par la Société des Nations (SDN) suite au Traité de Lausanne de 1923. Quant à la deuxième partie de notre recherche, elle porte essentiellement sur le rôle du PKK dans la reconnaissance du problème kurde. Entres autres, nous examinerons d'une part, l'origine du PKK, son idéologie et le rôle joué par le leader Öcalan, d'autre part nous nous interrogerons sur l'impact de ce mouvement politique dans la revendication de l'indépendance du Kurdistan ainsi que sur les conséquences positives ou négatives de sa lutte armée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Kurdistan, Turquie, PKK, État, Indépendance, Conflit, Revendication, Traité, Nationalisme.
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Les intellectuels, l'État et la résurgence du nationalisme en Chine populaire (1989-1999)Brassard, Jean-Philippe January 2010 (has links) (PDF)
Nous examinons, dans ce mémoire, les discours sur la nation et le nationalisme chez les intellectuels au cours des années 1990 en République populaire de Chine en les mettant en relation avec le discours nationaliste officiel. L'objectif principal de cet essai critique est de réévaluer la validité de deux interprétations contradictoires puisées dans la littérature sur la « résurgence du nationalisme » en Chine dans la période qui nous intéresse: l'une attribuant à l'État toute manifestation de nationalisme durant cette période et l'autre, postulant de l'existence d'un mouvement nationaliste indépendant du contrôle de l'État qui, non seulement constitue un défi au monopole discursif de ce dernier sur la question de la nation, mais place également le gouvernement central dans une position délicate dans l'élaboration de sa politique étrangère. En procédant à une telle analyse, nous cherchons à démontrer que, comme au début du XXe siècle, l'apparente saillance du nationalisme en Chine au cours des années 1990, tant dans les milieux officiels que dans les cercles intellectuels, est d'abord et avant tout une réaction à une crise d'autorité de l'État. En réponse à cette crise d'autorité, les appels à la nation ont principalement pour fonction de légitimer des ordres du jour politiques et économiques de nature et d'envergure variables. Cette analyse montrera également que les conceptions de la nation ainsi que les objectifs politiques, économiques et culturels contenus dans les différents discours nationalistes articulés par les intellectuels transcendent la frontière conceptuelle entre ce qui est officiel et ce qui ne l'est pas, ce qui explique sans doute en partie l'existence d'interprétations contradictoires de cette « résurgence du nationalisme ». Ce mémoire est divisé en trois chapitres. Le premier tente de situer notre objet d'étude dans le champ théorique sur la nation et le nationalisme. Le second trace la formation des discours nationalistes chinois de 1895 à 1976. Enfin, le troisième chapitre contient une description du contenu du discours nationaliste officiel depuis le début des années 1990 et une analyse des différents discours des intellectuels identifiés dans la littérature secondaire, en rapport avec le discours officiel et leur contexte d'énonciation. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nation, Nationalisme, République populaire de Chine, Relations État-société, Intellectuels, Autoritarisme.
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La reformulation du nationalisme québécois à travers les débats sur la citoyenneté : le cas de la commission Bouchard-Taylor et des manifestes "lucide" et "solidaire"Dionne, Xavier 11 1900 (has links) (PDF)
La réflexion développée dans ce mémoire vise à étudier les dynamiques qui lient le développement de la mondialisation néolibérale, entendue comme la fragmentation des espaces politiques et la dépolitisation des décisions économiques, et le nationalisme québécois. Pour ce faire, nous proposons une revue de littérature sur le nationalisme québécois et sur le nationalisme en général pour en dégager un constat d'échec, soit l'incapacité des théories du nationalisme à traiter de l'essor de la conscience nationale et des mouvements qui y sont rattachés. Nous posons ensuite, grâce aux auteurs marquants sur le sujet du libre marché, un diagnostic sur la notion de globalisation, qui renvoie dans la littérature à des définitions éclatées, et en dégageons les principales lignes de forces pertinentes pour le nationalisme, tout en nous éloignant d'une compréhension tautologique. L'hypothèse défendue dans le mémoire suppose que la mondialisation aurait pour effet de raviver les débats politiques aux fondements du nationalisme, soit les débats sur la question identitaire et sur la question sociale. En nous basant sur une compréhension «citoyenne» du nationalisme, nous proposons dans un premier temps d'étudier et d'analyser les débats entourant la commission Bouchard-Taylor, la construction d'un régime d'intégration québécois et les débats intellectuels contemporains portant sur la cohésion sociale. Dans un deuxième temps, nous revisitons le débat qui a opposé deux manifestes, en 2005, soit le manifeste pour un Québec lucide et le manifeste pour un Québec solidaire, qui proposent deux visions antithétiques mais qui s'appuient sur une rhétorique nationaliste. Ensuite, un bref retour sur la construction d'une citoyenneté sociale, au Québec, permettra d'en évaluer les tensions afin de poser, en fin de compte, le débat intellectuel portant sur cet aspect de la citoyenneté. Cette analyse nous permet de constater en dernière instance que les débats sur les aspects identitaire et social de la citoyenneté partagent un point de convergence, soit la nécessité d'une repolitisation des rapports sociaux, à la fois sur le plan économique et sur le plan identitaire. Cette résurgence d'une volonté pour la prise en charge de dynamiques actuellement soumises au laisser-faire nous donne à penser en conclusion que le nationalisme n'en est pas sur ses derniers moments d'existence, contrairement à ce que 1'historien Eric Hobsbawm avance.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, nationalisme, identité, globalisation, mondialisation, diversité, citoyenneté, espace public, néolibéralisme, démocratie, gauche, droite, État, modernité
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