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Appariement relationnel et raisonnement par analogie chez le babouin (Papio papio) : continuités et discontinuités avec les processus d'analogie chez l'humainMaugard, Anaïs 06 June 2014 (has links)
Le raisonnement par analogie est un aspect fondamental de la cognition humaine souvent considéré comme propre à notre espèce. Des travaux récents utilisant des tâches d'appariement relationnel suggèrent que des chimpanzés, des babouins et des capucins sont également capables de comparer des relations exprimées par des paires d'objets. Cependant, des doutes persistent quant aux stratégies cognitives qu'ils emploient pour résoudre ces tâches, et notamment l'implication du raisonnement par analogie. Cette thèse a pour objectif (1) de déterminer ces stratégies chez le babouin, (2) d'appréhender les facteurs permettant leur émergence et (3) plus généralement de caractériser les continuités et discontinuités entre l'homme et les primates non humains dans leur capacité à raisonner par analogie. Nous avons conduit trois études chez le babouin de Guinée pour aborder ces questions. La première montre que le traitement relationnel chez le babouin implique, comme chez l'homme, à la fois une prise en compte des propriétés des objets et de leurs relations. La seconde étude montre que les babouins utilisent le raisonnement par analogie pour résoudre une tâche d'appariement relationnel puisqu'ils traitent trois niveaux d'informations ; à savoir (1) les objets, (2) les relations entre objets et (3) des relations entre ces relations. La troisième étude montre leur capacité à traiter des relations multidimensionnelles dans une version plus complexe de la tâche d'appariement relationnel. Dans une perspective évolutive, nous discutons des implications de ces travaux du point de vue des continuités et discontinuités entre l'homme et les primates non humains dans leurs capacités d'analogie. / Analogical reasoning is a cornerstone aspect of human cognition, often considered to be human specific. Recent experiments using relational matching-to-sample (RMTS) tasks suggest that chimpanzees, baboons and capuchin monkeys can understand and compare the relations expressed between and within pairs of objects. However, the exact strategies used by these species to solve analogy problem remain unclear at this point. We conducted three studies exploring different aspects of analogical reasoning in the Guinea baboons (Papio papio). The first study showed that (1), as in human, relational processing in baboons involves the processing of both perceptive and relational information, and that (2) the relative contribution of these two types of processing depends on the number of items illustrating each relation during training. The second study showed that the cognitive strategy developed by baboons in a RMTS task involves analogical reasoning. The third study emphasized the ability of baboons to process multidimensional relations in a more complex version of the RMTS task. Altogether, these findings from suggest that (1) baboons are able to use analogical reasoning, to solve at least tasks involving perceptive relations; (2) relational processing and further analogical reasoning skills depend on their previous experience with the different relations. We shall discuss the potential implications of those findings, and the continuity and discontinuity of analogical reasoning skills found in human and nonhuman primates.
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Apprentissage de dépendances non-adjacentes et traitement de grammaires supra-régulières chez le babouin et l'humain / Non-adjacent dependencies learning and supra-regular grammars processing in baboons and humansMalassis, Raphaëlle 15 June 2018 (has links)
Une hypothèse dominant actuellement les théories sur l’évolution des capacités syntaxiques est celle d’une spécificité humaine pour le traitement des grammaires supra-régulières. Cette hypothèse est supportée par les données comparatives actuellement disponibles, qui ne fournissent pas de démonstration non ambiguë de cette capacité chez une autre espèce. Dans cette thèse, nous avons adopté une nouvelle approche consistant à examiner si ces échecs pourraient découler de la difficulté que représente l'extraction de régularités non-adjacentes. Pour tester cette hypothèse, nous avons mené une série de quatre études chez le babouin de guinée (Papio papio) et l’humain. La première étude montre que les babouins requièrent une quantité d’exposition beaucoup plus importante que l’humain pour apprendre des associations non-adjacentes. Dans une seconde étude, les babouins ont pu généraliser des patterns basés sur une répétition adjacente ou non-adjacente d’un élément, mais ils se sont montrés davantage sensibles à ces premiers. Une troisième étude, corrélationnelle, révèle que les babouins se montrant sensibles aux régularités non-adjacentes ne sont pas ceux obtenant les meilleures performances pour l’apprentissage de dépendances adjacentes. Une dernière étude suggère que les babouins sont sensibles à une structure en miroir (impliquant des dépendances centrées-emboitées), mais pas à une structure en copie (à dépendances croisées). Ces résultats mettent au jour une importante continuité des capacités syntaxiques au sein de la lignée des primates, mais révèlent également des différences inter-spécifiques importantes dans les contraintes mnésiques pesant sur celles-ci. / A current dominant hypothesis on the evolution of syntactic abilities propose that the processing of supra-regular grammars is a unique human capacity. In support of this hypothesis, artificial grammar learning studies conducted so far do not provide unambiguous demonstration of this capacity in a non-human species. In this thesis, we adopted a new approach by studying cognitive prerequisites for supra-regular grammar processing. Our hypothesis was that these previous failures could be attributed to a bias in these species towards the exploitation of local regularities and difficulties for processing more distant relationships, rather than an inability to master supra-regular grammars. We conducted a series of experiments in Guinea baboons (Papio papio) and humans to assess this hypothesis. In a first experiment, we show that baboons need much more exposure than humans to learn non-adjacent associations. In a second study, we show that baboons can generalize patterns involving an adjacent or a non-adjacent repetition of an element, but that they are more sensitive to the former. A third, correlational, study reveal that baboons succeeding to extract non-adjacent regularities are not those showing the best performance in learning local ones. A last study suggest that baboons are sensitive to a mirror structure (involving center-embedded dependencies), but not to a copy structure (crossed dependencies). Overall, our results reveal a stronger continuity in grammar processing capacities within the primate order than previously thought, but also highlight important species differences in memory constraints.
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