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La ritualisation dans la trajectoire du mourir : l'action rituelle funéraire : enquête sur la crémation France-Québec / Ritualization in death, dying, mourning trajectory : funeral ritual actionLabescat, Gil 14 June 2016 (has links)
Cette thèse de doctorat propose de comprendre la spécificité rituelle des pratiques funéraires au début du XXIe siècle. Les analyses rituelles classiques (interactionnistes et structuro-fonctionnalistes) nous ont conduit à nous intéresser au processus rituel plutôt qu’au rituel lui-même et à cheminer par l’entremise d’une approche de l’action rituelle, plutôt que par celle des fonctions ou des symboles. Pour restreindre la part de réalité sociale étudiée, nous avons considéré que, parmi les différentes transformations funéraires, le phénomène de la crémation était une porte d’entrée pour comprendre cette spécificité. Cette thèse poursuit un double objectif :1) Le premier objectif est descriptif. Dans la trajectoire du mourir, à partir d’une perspective relationnelle, nous avons exploré le processus funéraire, notamment celui ayant pour perspective la crémation comme mode de transformation du corps, en le décomposant comme une chaîne opératoire du mourir. Nos données sont recueillies par la méthode de la participation observante de pratiques au sein du milieu funéraire. L’exemplarité du phénomène crématiste, en tant que pratique réunissant les attributs de l’évolution récente funéraire à partir des années 1980, a dirigé notre sélection vers un échantillon diversifié dans deux contextes socioculturels (France et Québec) et deux agglomérations (Strasbourg et Montréal) où le taux de crémation est historiquement élevé. 2) Le second objectif consiste à comprendre la spécificité de la ritualisation funéraire à partir de ces données, en s’intéressant à l’action rituelle en train de se faire dans le processus funéraire, c’est-à-dire expliquer la mise en forme et en acte de relations sociales. Par-delà une lecture socioanthropologique de l’organisation des relations contextuelles de ritualisation, une lecture psychosociologique des actions rituelles complète l’interprétation. Notre compréhension de la spécificité du processus rituel funéraire fait apparaître la complexité relationnelle de cette pratique sociale : d’une part, en tant qu’actions interagies par et dans des relations interindividuelles, faisant appel à des ressources réflexives (habilitantes) et permettant la réduction de l’état de dissonance provoqué par la mort; d’autre part, en tant qu’actions enserrées par et dans les règles des systèmes sociaux. La mise à jour de la prépondérance de ces caractéristiques relationnelles dans la ritualisation funéraire actuelle a pour vocation de comprendre à la fois la diversification des pratiques funéraires et leur normalisation. / This doctoral thesis aims to understand the specific ritual burial practices in the early twenty-first century. The classic ritual analyses (structural-functionalist and interactionist) led us to focus on the ritual process rather than on the ritual itself, so we adopted a ritual action perspective. To reduce the focus on the social reality studied, we posit that among the various transformations of funerals, the phenomenon of cremation is a gateway to understand this specificity. This thesis has two objectives: 1) The first is descriptive. In the path of dying, from a relational understanding, we explored the funeral process, notably the cremation, as a mode of body transformation as an operational chain of dying. Our data was collected through the method of observing participation in funeral practices. The phenomenon of cremation, as a practice combining the attributes of the recent funeral evolution from the 1980s, led to our selection of a diverse sample in two sociocultural contexts (France and Quebec) and two cities (Strasbourg and Montreal) where the cremation rate is historically high. 2) The second objective is to understand the burial ritual from this data, focusing on the ritual surrounding the funeral process, while explaining the setting, form and act of social relations. In addition to a socio-anthropological reading of the organisation of the contextual relations behind ritual, a psychosocial reading completes the interpretation of the ritual actions. Our comprehension of funerary rituals shows the complexity of this social practice. In one hand as actions, through interpersonal relations, appeal to reflexive resources (enabling) and allow the reduction of dissonant state caused by death. On the other hand, as actions surrounding the rules of the social system. This new data on the preponderance of these relational features within the current funeral rituals, aims to understand both the diversification of funeral practices and their standardisation.
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Pour un modèle chrétien de réconciliation dans la société luba : une interprétation des pratiques traditionnelles luba de réconciliation à partir de Genèse 32–33 et une proposition d’appropriation chrétienne contemporaineIlunga, Kandolo Kasolwa 08 1900 (has links)
Pour des raisons de limitation, cette thèse analyse le thème de la réconciliation à partir des pratiques traditionnelles des Baluba du Katanga; elle concerne et s'applique également aux autres ethnies bantu en Afrique Centrale où ces pratiques sont similaires. / La détérioration des relations et la fragilité de la cohésion entre certains groupes sociaux en RD Congo remontent à 1958, peu avant l’indépendance du pays en 1960. Depuis ce temps, les conflits socio-politiques affectent profondément les groupes ethniques et les conditions économiques sont de plus en plus mauvaises. Depuis son indépendance, le pays a traversé de nombreuses périodes de conflits, sans aucune accalmie durable.
De 1960 à 1964, les fréquentes guerres de sécessions, des rébellions et des guerres interethniques ont déstabilisé toute la structure sociale du pays. Les tentatives de réconciliation ont eu des résultats mitigés et parfois des solutions de courte durée. Le coup d’État de 1965, a plongé davantage le pays dans la violence : le pouvoir a été confisqué par les membres du parti unique et la gestion des biens publics a été confiée à quelques groupes ethniques privilégiés. Les frustrations et les injustices suscitèrent des insurrections et des soulèvements populaires, souvent réprimés dans le sang. Les efforts de démocratisation de 1990 n’ont pas rétabli l’équilibre des pouvoirs. Plusieurs groupes ethniques lésés se sont radicalisés et ont étayé leurs revendications par des actions violentes et meurtrières. La situation ne s’est guère améliorée depuis la fin de la dictature et perdure encore de nos jours.
Pourtant, l’histoire montre qu’en RD Congo, les ethnies avaient un système traditionnel de résolution des conflits de diverses natures. Grâce à un enquête de terrain, nous avons reconstitué ce processus qui conduisait à une réconciliation durable parce qu’elle résultait d’une concertation communautaire sous l’arbre-à-palabre. Selon nos interlocuteurs, ces pratiques traditionnelles de réconciliation ont fait leurs preuves. Dans une perspective d’inculturation de l’Évangile, elles peuvent être interprétées et adaptées, puis intégrées à la vie de l’Église et à sa mission de réconciliation en RD Congo.
Dans cette thèse, nous proposons un modèle chrétien et inculturé de réconciliation, élaboré à partir des pratiques et des rites traditionnels des Baluba. Pour constituer ses composantes essentielles, nous avons fait une sélection critique de ces éléments traditionnels, qui ont des potentialités de paix. Nous les avons ensuite mis en corrélation avec ceux retenus d’une analyse du récit de la réconciliation entre Jacob et Ésaü (Gn 32–33) et de son appropriation chrétienne à partir des enseignements de Jésus (Mt 5. 21-26) et de Paul (2 Co 5. 11-21).
Ce modèle chrétien inculturé est proposé à l’Église et ses partenaires pour être mis en œuvre auprès de la communauté chrétienne, dont les Baluba, et dans l’ensemble de la société congolaise. La première étape de cette mise en œuvre sera un travail de conscientisation et de concertation débouchant sur des expériences pratiques et concrètes de la réconciliation dans des communautés locales, qui pourront servir d’inspiration à d’autres niveaux. La démarche réalisée ici invite aussi à poursuivre des réflexions interdisciplinaires sur la réconciliation durable à partir des pratiques de la culture africaine traditionnelle. / The deterioration of relations and the fragility of cohesion between several social groups in the DR Congo date back to 1958, shortly before the country’s independence in 1960. Since then, socio-political conflicts have profoundly affected ethnic relations and economic conditions have even worsened. Since its independence, the country has gone through many periods of conflict, without any lasting peace.
From 1960 to 1964, frequent secession wars, rebellions and inter-ethnic conflicts have destabilized the entire social structure of the country. Attempts for reconciliation have had mixed results and sometimes short-lived solutions. The 1965 coup plunged the country further into violence: power ended up in the hands of members of the sole ruling party and the management of public assets got entrusted to select members of influential ethnic groups. Frustrations and lack of distributive justice engendered insurrections and popular uprisings, which were often quelled by bloody repression. Attempts to democratization since 1990 have not restored the balance of powers. Several ethnic groups, feeling unfavourably treated, have become radicalized and have used deadly violence in support of their claims. The situation has hardly improved since the end of dictatorship and persists even these days.
Yet, history shows that in the DR Congo, ethnic groups had a traditional system of resolving various kinds of conflicts. Through a field survey, we have reconstructed the process which usually brought about lasting reconciliation, since it was grounded in community consultations under a palaver tree. Accounts by participants in our survey suggest that such traditional practices of reconciliation have demonstrated their efficiency. From the theological perspective of an inculturation of the Gospel, they can be reinterpreted and adapted, then integrated into the life of the Church and into its mission of reconciliation in the DR Congo.
In this dissertation, we propose a Christian and contextualized model of reconciliation, grounded in the traditional practices and rites of the Baluba. To constitute its essential components, we have critically selected traditional elements which have shown their potential for peace. We have then correlated them with elements from a narrative analysis of the reconciliation between Jacob and Esau (Gen. 32–33) and its Christian reinterpretation through the teachings of Jesus (Mt 5. 21-26) and Paul (2 Co 5. 11-21).
This contextualized Christian model is being proposed to the Church and its partners for implementation within the Christian community, including the Baluba, and within the entire Congolese society. The first step of this implementation process will consist of the raising of awareness and of consultations, thus leading to practical and actual experiences of reconciliation in local communities, which, in turn, will serve as a source of inspiration at further levels. The approach taken here also invites continued interdisciplinary reflections on lasting reconciliation grounded in traditional African cultural practices.
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