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Proféractions ! : poésie en action à Paris (1946-1969) / Proféractions ! : poetry in action (Paris, 1946-1969)De Simone, Cristina 29 June 2016 (has links)
Cette étude propose une histoire des pratiques qui, à Paris, entre 1946 et 1969, ont lié poésie et performance et fait de la profération leur champ d’investigation principal. À partir de l’observation des manifestations publiques d’Antonin Artaud en 1946-47, de l’irruption en ces mêmes années du mouvement lettriste à Saint-Germain-des-Prés, de l’arrivée de la Beat Generation à la fin des années 1950, et des différents événements organisés par Jean-Jacques Lebel, Jean-Clarence Lambert et Henri Chopin durant les années 1960, cette thèse analyse les pratiques qui ont agité le champ artistique durant deux décennies et préparé l’imaginaire et le terrain revendicatif de Mai 68.En reprenant le flambeau des avant-gardes du début du XXe siècle, ces expériences, traversées par le faisceau de problématiques et de propositions ouvert par Artaud après guerre, aspirent à une poésie définie comme action et cherchent à relier art, vie et politique à travers une seule et même forme d’engagement. Ouvrant plusieurs chantiers qui prennent appui sur autant de refus : celui du livre, celui du spectacle, celui du langage comme propagande politique et publicitaire, elles placent l’ « engagement physique » du poète, à la fois auteur et performeur, au centre de leurs préoccupations et mettent en place un vaste champ d’expérimentations, notamment à travers l’utilisation du magnétophone qui marque la naissance de la « poésie sonore », avec les cut-ups de Brion Gysin et William S. Burroughs, les audiopoèmes de Henri Chopin, les mégapneumes de Gil J Wolman, les crirythmes de François Dufrêne, les poèmes-partitions de Bernard Heidsieck.En retraçant les trajectoires mais aussi leur croisement et en analysant les prises de position et les différentes stratégies, ce travail observe et questionne l’émergence et l’évolution de la figure du « poète-performeur », son savoir-faire scénique et ses aspirations ; il s’attache à des pratiques – encore méconnues (voire évincées) du domaine des Études théâtrales – qui continuent à irriguer de leur inventivité la scène performative et théâtrale d’aujourd’hui. / This study examines the history of practices in Paris between 1946 and 1969 that brought poetry and performance together and made proféraction their main field of investigation. Beginning with observations on the public performances of Antonin Artaud in 1946-47, and the sudden appearance in those same years of the Lettrist movement, continuing with the arrival of the Beat Generation at the end of the 1950’s, followed by the various events organised by Jean-Jacques Lebel, Jean-Clarence Lambert and Henri Chopin in the 1960’s, this work analyses practices that stirred the world of the arts over two decades and influenced the collective imagination, sowing the seeds of the social activism of May 68.By taking up the torch of early 20th Century avant-gardistes, these endeavours, illumined by the array of questions and proposals that Artaud ignited after the war, sought to create poetry as action and to link art, life and politics in a single form of engagement.Work went forward in several fields, often based on rejection of the conventional: in regard to books, to performing arts, to language as a tool for propaganda and advertising. The “physical engagement” of the poet, both author and performer, became the centre of their preoccupations and created a wide open space for experimentation, in particular: through the use of the tape recorder, bringing about “sound poetry”, with Brion Gysin’s and William S. Burroughs’ cut-ups; Henri Chopin’s audiopoèmes; the mégapneumes of Gil J Wolman; the crirythmes of François Dufrêne; and Bernard Heidsieck’s poèmes-partitions.By marking out the different trajectories and the points where they intersect, by analysing the statements and positions and different strategies, this work observes and questions the emergence and evolution of the figure of the “poet-performer”, his theatrical skills and aspirations; it sheds new light on practices – as yet little recognized by (even banished from) the field of Theatre Studies – that continue to provide a source of innovative inspiration to the world of performance and theatre today.
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