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Virothérapie du cancer ovarien par le virus de la stomatite vésiculaireGeoffroy, Karen 12 1900 (has links)
Le cancer ovarien est la 1ère cause de mortalité parmi les femmes atteintes de cancers
gynécologiques avec une survie à 5 ans de 45% tous stades confondus et de seulement 17% pour
les stades avancés (plus de 50% des patientes) qui présentent un risque de plus de 80% de
rechute, d’où l’importance de trouver de nouvelles options thérapeutiques.
On sait que les cancers ovariens épithéliaux (90% des cas) présentent une forte expression de la
petite guanosine triphosphatase (GTPase) Ran (Ras-related nuclear protein) associée à un
mauvais pronostic qui s'améliore lorsqu'on cherche à diminuer son expression, or aucune
thérapie ciblant Ran n’existe actuellement.
Une étude en 1997 menée par Her et al. déclare que la protéine de matrice du virus de la
stomatite vésiculaire (VSV) bloque Ran. De façon intéressante, il existe une souche oncolytique
de VSV, VSVΔ51, utilisée en études cliniques. Les virus oncolytiques sont de puissants outils
anticancer qui infectent et tuent spécifiquement les cellules tumorales et induisent une immunité
antitumorale sans endommager les tissus sains.
Basés sur ces données de littérature, nous avons voulu évaluer le potentiel de VSVΔ51 dans le
cadre du cancer ovarien via sa capacité à bloquer Ran.
Dans un premier article, nous avons étudié l’interaction entre Ran et VSVΔ51. Tandis que nous
n’observons pas d’impact de VSVΔ51 à l’encontre de RanGTP, nous remarquons que Ran améliore
l’infection par VSV. Cette fonction jusqu’alors inconnue offre de nouvelles possibilités concernant
la virothérapie par VSV et d’autres virus oncolytiques, qui seraient d’autant plus efficaces chez les
patientes présentant des cancers ovariens de haut grade connus pour surexprimer Ran.
Étant donné que bloquer Ran ne semble pas la meilleure stratégie pour ces patientes, nous nous
sommes focalisés, dans un second manuscrit, sur l’optimisation d’une nouvelle virothérapie
oncolytique efficace dans le cancer ovarien. Nous avons utilisé la biobanque du CRCHUM nous
donnant accès à 32 lignées cellulaires de cancer ovarien issues de patientes. De façon intéressante, près de 2/3 des lignées sont sensibles à la virothérapie par VSVΔ51. Afin d’améliorer
la thérapie pour le tiers des modèles résistants à VSV, des combinaisons avec différentes drogues
ont été testées. Bien qu’aucune des thérapies actuelles en cancer ovarien n’ait aidé la
virothérapie, aucune de ces combinaisons n’a induit une diminution de l’infection virale. De plus,
nous avons montré que les lignées résistantes à VSV sécrètent et répondent à l’interféron, et
deviennent sensibles lorsque nous bloquons cette voie à l’aide d’inhibiteur de Janus kinase (JAK).
Cette étude offre de nouvelles perspectives pour les patientes atteintes de cancers ovariens
qu’elles soient sensibles ou résistantes à la virothérapie par VSV seule, afin de prolonger leur
survie ainsi que leur qualité de vie.
Ce projet de recherche montre que RanGTP, en plus d’être un marqueur pronostique, pourrait
également servir de critère de sélection thérapeutique pour la virothérapie de patientes atteintes
de cancer ovarien. De plus, on sait désormais que ces patientes pourraient bénéficier de la
virothérapie par VSV en combinaison avec des inhibiteurs de JAK afin d’augmenter leurs chances
de survie. / Ovarian cancer is the deadliest gynecologic cancer with a 5-year survival rate of only 45%. At diagnosis, more than 50% of patients present a high-grade cancer associated with a 5-year survival rate of only 17% as well as a probability of relapse of 80% hence the importance of finding new therapeutic options for these patients.
Epithelial ovarian cancers (90% of the cases) present a high expression of the small guanosine triphosphatase (GTPase) Ran (Ras-related nuclear protein) which is associated with a poor prognosis. Inhibition of Ran leads to a better survival, however there is still no therapy targeting Ran.
The study of Her et al. in 1997, claimed that the vesicular stomatitis virus (VSV)’s matrix protein inhibited Ran. Interestingly, VSVΔ51, an oncolytic variant of VSV, is largely studied in clinical studies. Oncolytic viruses, such as VSVΔ51, represent a promising immunotherapeutic option leading to infection and killing of tumour cells as well as the induction of an antitumour immune response, leaving healthy cells undamaged.
Based on the literature, we sought to evaluate VSVΔ51’s therapeutic potential in ovarian cancer via its capacity to block Ran.
In a first scientific paper, we studied the interplay between Ran and our model virus. Even though we did not find Ran to be inhibited by VSV, we discovered a previously unknown pro-viral function of Ran. This offers new possibilities for virotherapy using VSV, and other viruses, which are thought to be even more efficient in high grade ovarian cancers that are known to highly express Ran.
Although the results of our first study show that VSV is a promising treatment for ovarian cancers, our initial hypothesis has not been confirmed and using VSV to block Ran is not a good strategy for patients with ovarian cancer. In a second paper, we focused on the optimization of a new effective oncolytic virotherapy for these patients. We took advantage of the CRCHUM’s ovarian cancer biobank giving us access to 32 cell lines derived from patients. Interestingly, nearly 2/3 of the cell lines are sensitive to VSVΔ51 virotherapy. In order to improve therapy for the third of patients not responding optimally to VSV alone, combinations with drugs have been tested. Although none of the combinations with current therapies in ovarian cancer improved VSV virotherapy, there was no decrease in viral infection. Moreover, we have shown that lines resistant to virotherapy secrete and respond to interferon and become sensitive upon interferon blockade using JAK inhibitors. This study offers new treatment possibilities for patients with ovarian cancers, whether they are sensitive or resistant to VSV virotherapy alone, in order to improve their survival and quality of life.
This research project shows that RanGTP, in addition to being a prognostic marker, can also be used as a therapeutic selection criterion for virotherapy of patients with ovarian cancer. In addition, we now know that patients with ovarian cancer could benefit from VSV virotherapy in combination with JAK inhibitors as a new therapeutic option to increase their chances of survival.
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