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Les corps du livre, du codex au numérique. Enjeux des corporéités d’une forme médiatique : vers une anthropologie communicationnelle du livre / Books embodiments, from codices to e-books. Implications of the corporealities of a form of media : towards an anthropology of communication of booksTadier, Elsa 07 February 2018 (has links)
À « l’ère du numérique », cette thèse porte sur le livre défini comme forme médiatique. En réinterrogeant la conception occidentale de la communication portée par ce média, elle met en regard la forme matérielle du livre et sa fonction symbolique. La thèse se nourrit d'une histoire des formes pour analyser les mutations liées à l’émergence du « livre numérique ». Le livre assure une fonction de médiation entre les partenaires de l’échange, irréductiblement absents l’un à l’autre. Cette absence est envisagée comme un principe moteur, travaillant le processus communicationnel du livre dont la matérialisation constituerait l’hypothèse d’une « rencontre ». Dès lors, dans quelle mesure le livre emprunte-t-il au modèle du corps pour prendre en charge sa fonction de médiation et fonder son « opérativité symbolique » ? Renversant le regard sur cet objet considéré comme figé, nous interrogeons son processus dynamique d’inscription dans la vie sociale. Et, envisageant les dimensions « composites » de sa fabrique, nous tentons de saisir les enjeux des corporéités du livre entre langue, texte et support. Notre hypothèse est que le livre se donne comme un corps substitutif porté par une pensée de la co-présence de ses acteurs, en tant que forme dans laquelle ils font alternativement « présence ». Il s’agit donc d’interroger les corporéités du média et en retour d’analyser la façon dont le livre participe de la construction de conceptions culturelles et sociales du corps. En repensant les enjeux de la médiation, cette thèse pose les perspectives d’une anthropologie communicationnelle invitant à reconsidérer les médias au regard d’une réarticulation des rapports entre nature et culture. / In today’s digital age, this Ph.D. thesis focuses on books defined as a form of media. Reconsidering the western idea of the communication conveyed by this medium, it juxtaposes the physical form of books and their symbolic role. This thesis is built on a history of the forms a book can take to analyse the transformations related to the rise of the « e-book ». Books fulfil a role of mediation between the partners of an exchange, who are irreducibly absent from each other. This absence is envisioned as a driving force, shaping the communication process of books, which incarnation would constitute the presumption of an encounter. To what extent are the mediation function played by books and the foundation of their symbolic efficiency built on the very same bases as those of bodies? Although generally considered as being immovable objects, we revolutionize the way books are perceived, and we examine the dynamic process of their acceptance in social life. Accounting for their “composite” features, we attempt to fully apprehend the implications of the corporealities of books, including language, text and physical object. Our hypothesis is that a book may be viewed as a substitute of a body, nourished by the thought of the co-presence of its contributors, in that it constitutes a form in which they are alternatively present. It is therefore necessary to investigate the corporealities of the media and to analyse the role of books in the construction of the cultural and social concepts of the body. Reconsidering the implications of the mediation, this thesis raises the prospects of an anthropology of communication, inviting to re-evaluate the medias from the perspective of a restructuring of the relations between nature and culture.
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