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L'art contemporain en Tunisie : les enjeux sociaux et internationaux / The contemporay art in Tunisia : the social and international issuesGharsalli, Awatef 19 February 2013 (has links)
L’art contemporain en Tunisie est resté à la marge de l’art contemporain. Quelles sont les raisons qui ont empêché sa reconnaissance ? Voulant rompre avec toutes les représentations dites coloniales et orientalistes, les artistes de la jeune génération qui viennent après l’indépendance, cherchent à s’ouvrir sur l’international et à se moderniser tout en préservant leurs identités et leurs appartenances. Ils se sont retournés vers le patrimoine et la calligraphie pour ainsi « tunisifier » leurs peintures abstraites. L’art abstrait, au départ était une aventure libératrice. Plus tard, avec une critique presque absente, peu curieuse ou censurée, voire corrompue, une commission nationale d’achat qui sélectionne arbitrairement les œuvres et les artistes, les artistes tunisiens ont pu se réfugier dans l’art abstrait pour fuir la réalité. Sinon pour profiter du consentement de la commission d’achat. A force de répéter et de se répéter ils sont tombés dans le suivisme et l’anarchisme qui ont engendré une médiocrité de style et une stagnation picturale. Pendant que les uns tombent dans une léthargie sans fin, d’autres vont chercher à communiquer implicitement leur désarroi et leur malaise. Les enjeux sociaux ont fait que ces artistes restent à la marge d’une reconnaissance artistique nationale. À l’échelle international, il y a deux ou trois décennies il était inimaginable de porter un regard autre qu’ethnographique sur la production artistique non occidental et plus tard quand les frontières ont été aboulies, ceux qui passent à la visibilité le font à travers des règles imposés de l’extérieur. Les artistes ont été soulagés par la Révolution et ont rompu le mur du silence, de la crainte, de l’interdit et de la peur. Mais la libération de l’art qui correspond au devenir démocratique pourrait aussi s’accompagner du retour à une censure symbolique d’une nature moins démocratique. C’est sans doute le défi de l’art tunisien d’aujourd’hui. Cette thèse d’histoire de l’art aborde le sujet avec les méthodes de l’historien et le regard du critique. / Contemporary art in Tunisia was seen at the margin of contemporary art. What are the reasons that hide its recognition? In order to break with all the colonial and Orientalist representations, the artists of the youth generation who come after the independence, tried to be known all over the world and stick into modernity while preserving their identities and affiliations. They turned, as a result, to the patrimony and calligraphy in order to « tunisify » their abstract paintings. At the beginning, the Abstract art was defined as a liberating adventure. Later on the absence of critique which was not curious, or even corrupted, the commission of purchase selects arbitrarily the works and artists; Tunisian artists have taken refuge in abstract art to bury its reality, or to get the consent of the buying commission. By dint of repeating and re-repeating they fell into the conformism and anarchism which generate a mediocrity of style and pictorial stagnation. While some fall into lethargy endless lethargy, others will attempt to communicate implicitly their distress and discomfort. Besides, artists remain at the margin of a national artistic recognition due to many social issues. On the international scale, two or three decades ago, it was unimaginable to look back on non-occidental artistic production with ethnographic point of view and later when the borders were abolished, those who moved to the visibility did it with rules imposed from the outside. Artists was relieved by the revolution, after breaking the wall of silence, of fear, of the forbidden. But the liberation of art as the fate of democracy could also be accompanied by a back to the symbolic censorship of a narrow democratic landscape. It is probably the challenge of Tunisian art today. This thesis discusses, then, the topic of art history through historian’s approaches and critics view.
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L'identité artistique à l'épreuve : les artistes espagnols à Paris et l'engagement à partir de la Guerre civile (1936-1956) / Artistic identities put to the test : Spanish artists in Paris and political engagement from the Spanish Civil War to the normalization of Franco’s Spain (1936-1956)Herold-Marme, Amanda 20 June 2017 (has links)
À l’aide de nouvelles informations, la présente étude vise à interroger l’impact de la guerre d’Espagne sur la communauté artistique espagnole à Paris, qui regroupe tant les artistes ayant tissé des liens forts avec la capitale française lorsque la guerre éclate, que ceux dont l’installation en France est précipitée par le conflit. Notre objectif est de restituer les singularités des dynamiques individuelles dans une histoire d’ensemble, en envisageant la prise de position de ces créateurs, jusqu’alors apolitiques, en faveur de chacun des deux camps sous le prisme de l’engagement de leur identité artistique espagnole et parisienne. Celle-ci, qui se définit selon le rapport revendiqué dans leur création plastique et leur mode de vie avec la modernité ou la tradition, s’imprègne de connotations idéologiques au début de la guerre. Nous chercherons notamment à mettre en perspective et à mieux comprendre la complexité, les paradoxes et les contradictions de l’activité artistique idéologisée des Espagnols à Paris au fil de ces années troubles, notamment sous l’Occupation, et jusqu’à la reprise de relations normalisées avec le régime franquiste dans les années 1950, qui marque la fin de notre cadre chronologique. L’engagement massif et manifeste d’un grand nombre d’artistes espagnols, installés ou fortement liés à la capitale française, dans ce conflit local, qui est le prélude à une conflagration mondiale, nous permettra de mettre en évidence à quel point ces Espagnols de Paris, en dépit de leurs motivations plastiques, se sont constamment trouvés au point de convergence de l’art, de l’engagement et de la politique dans ces années tourmentées du XXe siècle. / Nourished with new information, this study aims to examine the impact of the Spanish Civil War on the community of Spanish artists settled in Paris. We will consider artists with longstanding ties to the French capital when the war breaks out, as well as those whose arrival in France is precipitated by the conflict. Our objective is to situate the specificities of individual trajectories in a global history, by considering the political engagement of these previously apolitical creators for both sides of the Spanish conflict through the prism of their artistic identity which is both Spanish and Parisian. Defined by the ties to modernity or tradition that each artist claims in his work or his social practices, this artistic identity becomes permeated with ideological connotations at the beginning of the Spanish Civil War. Our aim is to shed light on and put into perspective the complexity, the paradoxes and the contradictions of this politicized activity undertaken by Spanish artists in Paris over the course of these tumultuous years, especially during the Nazi Occupation of Paris. The renewal of normalized relations with Francoist Spain in the 1950s marks the end of our study. The massive and ostentatious political engagement of a considerable number of Spanish artists residing in or with strong ties to the French capital will allow us to clarify the point to which these Spaniards in Paris, in spite of their artistic ambitions, find themselves at the point of convergence of art and politics throughout these troubled years of the XXth century.
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Spatialités et territorialités du "voyage ordinaire" : la mobilité internationale des artistes rhônalpins / Spatialities and territorialities of "voyage ordinaire" : the international mobility of Rhône-Alpes artistsBarthelemy, Fabien 06 July 2018 (has links)
Cette thèse de géographie porte sur la mobilité internationale des artistes. Mes travaux ont consisté à étudier les pratiques et les discours des artistes rhônalpins, plus spécifiquement dans le domaine du spectacle vivant, au regard des politiques culturelles et de leurs dispositifs. J’ai questionné ces pratiques (déplacements, construction de projets, création, diffusion) dans leur relation à l’espace et aux territoires, non par le prisme de l’ancrage mais par celui d’une mobilité internationale qui paraissait tout autant normale que valorisée aux yeux des artistes. Sur un plan théorique, ces pratiques ont été interrogées à travers la notion de nomadisme, abondamment mobilisée tant par les analystes que par les artistes eux-mêmes. La thèse consiste à déconstruire la conception de la mobilité des artistes comme une pratique nomade en proposant une analyse en termes de spatialités et de territorialités, laquelle décline plusieurs modalités de relations à la distance, au mouvement, aux institutions et à l’altérité. De 2012 à 2014, j’ai bâti et appliqué un protocole méthodologique impliquant tout d’abord la construction d’un terrain mobile afin de capter et comprendre au mieux le mouvement dans l’espace. Cette méthodologie a consisté à articuler un point de vue fixe (étude des politiques culturelles à plusieurs niveaux, des données issues du dispositif de la Région et des discours d’opérateurs culturels) et un point de vu mobile (entretien avec des artistes mobiles à l’international et observation de projets d’artistes à Montréal, Ouagadougou et Barcelone). Cette thèse dessine une géographie de la mondialisation culturelle par les voyages des artistes. Découlant des déplacements, elle reflète les affinités des artistes mais aussi les espaces de projection des territoires dont ils sont issus ainsi que des dynamiques de développement des marchés du spectacle vivant. Cette géographie relativise le poids du cadre européen et met en lumière un jeu de territorialités qui articule les ici (composés des relations institutionnelles aux différents niveaux de territoires dans lesquels les artistes s’inscrivent) et les ailleurs (composés des différentes destinations et de leur poids symbolique, humain et matériel investi puis véhiculé artistiquement). Loin d’un nomadisme généralisé et généralisant, l’étude des territorialités mobiles des artistes est révélatrice d’un rôle politique et symbolique des territoires dans la mondialisation culturelle. / This dissertation deals with the international mobility of artists, especially about performing arts in relation with cultural policies. The object of my study is artistic practices (displacements, projects, creation, distribution) in connection with space and territories. This is not tackled from the angle of anchorage but from that of mobility, expressed by artists as a normal and valorised activity. These practices have been questioned through the prism of nomadism - a notion that has been massively used by mobility analysts as well as by mobility actors themselves and criticized in the context of the new mobilities paradigm. In accordance with this paradigm, the dissertation discusses this romantic reading of mobility by analysing artistic mobility in terms of spatialities and territories, in relation with distance, movement, institutions or otherness. From 2012 to 2014, I applied mobile methods by building a mobile field in order to focus on and understand spatial movement. This methodology articulates a static point of view (study of cultural policies, of data from institutions and of cultural operators’ speeches) and a mobile one (interviews with artists on the move, observations abroad). This dissertation draws a geography of cultural globalization based on artists’ travels. It shows places visited by French artists in the context of economic trends and geopolitical logics. This geography balances the weight of the European Union as a political framework for cultural policies and artistic cooperation. It also lays emphasis on the relation with territories articulating places here (a multi-level institutional relationship) and places elsewhere (a multi-located way of creating). Far from the generalising idea of nomadism, this territorial study by artistic mobility reveals a political and symbolic action of territories in cultural globalization.
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Les artistes contemporains et le clip vidéo : de la naissance de MTV à l’apparition de YouTube (1981-2005) / Contemporary artists and music video : from the creation of MTV to the arrival of YouTube (1981-2005)Vicet, Marie 13 January 2017 (has links)
Avec l’apparition des chaînes musicales au début des années 1980, l’industrie musicale investit massivement dans la production de clips vidéo. Pour répondre à la forte demande de clips, de nombreux réalisateurs venant aussi bien de la télévision, de la publicité, que du cinéma mirent tous leur talent au service de ce nouveau format télévisuel. C’est dans ce contexte que différents artistes visuels furent également sollicités ou proposèrent leur service pour réaliser différents clips. Au début des années 1980, le clip apparut à certains artistes comme le format idéal pour diffuser leurs images à la télévision. Il leur permettait par sa diffusion à la télévision de toucher un plus large public que celui des musées ou des galeries d’art. Pour d’autres, le clip fut un format d’expérimentation mais aussi un prolongement possible pour leur pratique artistique. Ainsi cette étude se propose d’analyser une partie de la production de certains artistes plasticiens souvent ignorée par les historiens de l’art et les critiques. À travers leurs travaux artistiques, certains artistes construisirent au contraire une critique et interrogèrent le format tout en remettant en question la pop culture diffusée à la télévision. Si la création de MTV fut une date fondatrice dans l’histoire du clip vidéo, vingt-cinq ans plus tard, l’avènement de YouTube et des sites de partage de vidéos dès 2005 marqua un grand changement dans la production mais aussi dans la consommation de clips vidéo. Nous verrons que cela entraina de nouveaux usages pour les utilisateurs pour les artistes qui s’emparèrent des contenus disponibles pour les détourner. / With the advent of music channels in the early 1980s, the music industry invested heavily in the production of music videos. To meet the high demand of music video, many filmmakers from television industry, advertising, cinema put their talents in this new TV format service. It is in this context that different visual artists were also requested and proposed their services to direct different music videos. In the early 1980s, the clip appeared some artists as the ideal format to distribute their images on television. It allowed them by its broadcast on television to reach a wider audience than museums or art galleries. For others, the clip was an experimental format, but also a potential extension to their artistic practice. So this study will analyze some of the production of certain visuals artists often ignored by art historians and critics. Through their artworks, some artists built instead a critique and questioned the format while challenging pop culture broadcast on television. If the creation of MTV was a funding event in the history of the music video, twenty-five years later, the advent of YouTube and in 2005 marked a big change in production but also in consumption of music videos. We will see that it led to new uses for Internet users and for artists who took possession available content to divert it.
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Confrontations artistiques et féministes aux hiérarchies du genre / Art and feminism confronting gender-related hierarchiesLatry, Magalie 18 June 2018 (has links)
Polysémie du genre : il définit le sexe social comme les genres artistiques. Une même logique de classement hiérarchique y serait-elle à l’œuvre ? Les conditions d'exercice des femmes artistes, dont un stéréotype veut qu'elles se cantonnent aux genres dits mineurs, permettent de le penser. Corollaire de cette question logique, celle de la concomitance historique : les genres artistiques sont-ils mis en question aux mêmes moments que ce que l'historiographie féministe nomme les « trois vagues » ? Sept œuvres particulières nous aideront à penser les confrontations aux hiérarchies du genre à l'âge classique et aux moments des trois vagues féministes : Nature morte aux abricots, de Louise Moillon, 1634, Portrait d'une négresse, de Marie-Guillemine Benoist, 1800, Clotho, de Camille Claudel, 1893, Autoportrait de Claude Cahun, 1928, Tir de Niki de Saint Phalle, 1961, Azione sentimentale, de Gina Pane, 1973, Le Régime chromatique, de Sophie Calle, 1997. En dépit de progrès – notion qui est questionnée plutôt que considérée comme acquise – certains traits attribués aux femmes artistes perdurent. Un regard transversal voit émerger les thèmes d'une hiérarchie toujours à l’œuvre. Ils sont de l'ordre du stigmate : elles sont toujours un peu folles, cuisinières, coquettes, médiocres, sorcières, définies et gouvernées par leur sexe. Le genre, tant qu'il n'est pas interrogé en tant que tel, semble être la garantie de la permanence de ces stigmates. Resterait donc à le contourner : par les textes, le corps (corps représentés, corps des images, corps des artistes), et par le cœur même de la pratique plastique, le rapport de l'artiste à la matière : la plasticité. / The French word genre has several meanings, including an artistic genre, but also gender – the social traits associated with one sex. Does it follow that the same hierarchy-based systems are at work in both fields of art genre and social gender? Anyone is allowed to conclude so, who considers the practising conditions of women artists, whom a stereotype accuses of restraining their work to so-called minor genres. As a consequence, the issue of historical simultaneity arises: were artistic genres questioned at the same periods as what feminist historiography calls “the three waves”? This thesis focuses on seven specific art pieces so as to examine how gender-related hierarchy systems were confronted in classicism and during each period concerned by the three feminist waves: Nature morte aux abricots, by Louise Moillon, 1634, Portrait d'une négresse, by Marie-Guillemine Benoist, 1800, Clotho, by Camille Claudel, 1893, Autoportrait by Claude Cahun, 1928, Tir by Niki de Saint Phalle, 1961, Azione sentimentale, by Gina Pane, 1973, and Le régime chromatique, by Sophie Calle, 1997. Despite a number of improvements – a notion which is questioned rather than acknowledged – certain features are persistently attributed to women artists. A crosswise look at their work reveals that the patterns of hierarchy are still operating. These features are a matter of stigma: woman artists are inevitably unhinged creatures, cooks, coquettes, mediocre artists or even witches, and always defined and driven by sex. Gender, as long as it isn’t questioned as such, seems to be serving as a guarantee for the permanence of those stigmas. One could try to get around the gender issue, using texts, bodies (represented bodies, bodies of images, bodies of the artists), and the very core of plastic practice, the relationship between the artist and the material: plasticity.
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L'évolution de l'art contemporain en Iran : l'art plastique : la peinture / The evolution of the contemporary art in Iran : visual art : paintingJafari, Sara 08 February 2014 (has links)
Dans ce travail de thèse, j’ai dressé un tableau de la situation actuelle de la peinture contemporaine iranienne pour montrer dans quelles conditions celle-ci a évolué : tantôt elle a été opprimée et condamnée, tantôt elle s’est relevée et a continué sa progression vers l’avant. J’ai analysé la situation générale de la peinture contemporaine iranienne en tenant compte du contexte historique, politique, social et culturel de l’Iran. L’histoire et la culture ancienne de ce pays, et la vie quotidienne des iraniens sont soumises à un certain nombre d’événements qui pèsent sur la vie du peuple. Les invasions étrangères et l’arrivée des puissances qui gouvernaient le pays tout en convoitant ses ressources et ses richesses, ont fait que les Iraniens ne se soucient guère de l’avenir et qu’ils essaient plutôt de saisir le présent ! L’attachement profond des iraniens aux traditions, aux valeurs, aux relations humaines et surtout à l’image que les autres se font d’eux, les a souvent amenés à se donner qu’une place secondaire par rapport aux autres. Consciente de cet état d’esprit, la jeune génération d’artistes iranien est bien avisée, et sait parfaitement que pour rejoindre l’art mondial, elle doit se nourrir principalement de ses propres racines. / In this research project, I have analyzed the current contemporary Iranian painting and its evolution composed of periods of oppression in one hand and periods of progression on the other hand. This analyze is based on historical, political, social and cultural events in Iran. As long as one can remember, this country and its people has been invaded and exploited by foreign countries and even local governments which at all time, they have used resources and cultural treasure of Iran. For all these reasons, a national philosophy has taken place in the country, which pushes Iranian to think less about the future by trying to appreciate the present. The young generation of Iranian artist knows that it has to consider and to use its own roots and culture to get the opportunity to join the world-wide art.
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Etre exotique dans l'art contemporain : la scène internationale de l'art et trois pays d’Asie – Japon, Corée du Sud et Chine – dans la mondialisation : création et stratégies de diffusionYun, Kusuk 29 November 2016 (has links)
Depuis « l’ère de la mondialisation », le monde occidental s’est vivement engagé dans la découverte de nouvelles cultures du monde dans le domaine des arts visuels. En effet, il est devenu la norme de valoriser la diversité du monde et le relativisme culturel parce que les cultures perçues comme authentiques développeraient des valeurs esthétiques et économiques considérables grâce à leur aspect original, singulier et pittoresque. Même si l’on ne peut pas réellement saisir toutes les nuances de la culture d’un pays éloigné, nous pouvons malgré tout esquisser une image plaisante de ce pays dans notre imagination, notamment grâce aux médias qui dépeignent aujourd’hui les paysages du monde à travers des images « typiques ».Par conséquent, les artistes des pays « périphériques » essaient de valoriser les attentes du monde occidental dans leurs créations, en espérant ainsi pouvoir s’intégrer dans le réseau mondial dominé par quelques pays qui se sont désormais positionnés en « leaders ». Ces artistes conçoivent, en effet, des stratégies de communication afin de favoriser la diffusion de leurs œuvres sur la scène internationale : ils représentent leurs identités culturelles dans leurs propres créations artistiques d’une manière stéréotypée facilement identifiable pour les pays occidentaux. Le pluralisme « postmoderne » influence ainsi considérablement la création des œuvres des artistes issus des pays périphériques, en mettant en scène et en valeur tout ce qui est spécifiquement typique, c’est-à-dire local et original. / Ever since the era of globalization began, the Western world has been strongly engaged in the discovery of new cultures of the world, in the field of the visual arts. Indeed, it has become the norm to value diversity and cultural relativism because cultures perceived as authentic can develop considerable aesthetic and economic value from their unique and picturesque features. Even if we cannot really understand all the cultural characteristics of a far-off country, we are still able to sketch a pleasant and attractive image of this place in our imagination thanks to the mass media, which repeatedly presents these landscapes through "typical" images.As a result, artists from "peripheral" countries are trying to meet the Western world’s expectations in their work, hoping in this way to break into a global system where some countries are positioned as "leaders". These artists devise communication strategies to promote their works on the international art scene; they represent their cultural identity in their artwork in a stereotypical and easily recognizable way to the West. Postmodern pluralism considerably influenced these artists’ work, whilst focusing attention on everything that is typically “local” and “original”.
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Tanger entre imaginaire géographique et projet urbain / Tangier between geographical imaginaries and urban projectSanoussi, Anas 30 June 2017 (has links)
L'objectif de cette étude est de comprendre comment circulent les imaginaires touristiques de la ville de Tanger à travers de sa trajectoire touristique. Le discours touristique sur la destination repose sur un imaginaire puissant de la ville qui configure des représentations hétérogènes héritées du passé de la ville qui s'est, très tôt, imposée comme ville-monde puis comme un haut-lieu littéraire du XIXème siècle. Le travail sur le décalage narratif dans les points de vue des divers acteurs en coprésence sur le territoire, et dans leur action urbanistique, révèlent les modes de consommation et de (re) production des imaginaires touristiques en vue de construire ou freiner la métropolisation de la ville postcoloniale. D'une part, la dynamique de l'action autour des patrimoines permet de comprendre le rôle du tourisme dans l'ancrage territorial d'imaginaires géographiques en déshérence. D'autre part, la conception des acteurs étatiques du projet urbain met en évidence la manière dont sont récupérées et aseptisées les images du tourisme dans l'élaboration de la relation de la ville au monde afin de l'intégrer à l'économie globale. / The objective of this study is to understand how circulates the tourism imaginaries of the city of Tangier through its touristic trajectory. The tourism discourse on the destination rely on a powerful imaginary of the city which configures heterogeneous representations inherited from the past of the city which stood out, early, as city-world then as a literary top-place of the 19th century. The work on the narrative gap in the points of view of the diverse actors in copresence on the territory reveals the modes of consumption and of (re) production of the tourism imaginaries to build or slow down the metropolisation of the postcolonial city. On one band, the dynamics of the action around the heritages allows to understand the role of the tourism in the territorial anchoring of dormant geographical imaginaries. On the other band, the urban project conception by the state actors highlights the way are got back and disinfected the images of the tourism in the elaboration of the relation of the city to the world towards to integrate it into the global economy.
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Transgression et littérarité : l’oeuvre de Pierre Guyotat et son influence sur les milieux artistiques et littéraires / Transgression and literarity : the work of Pierre Guyotat and its influence over the artistic and literary circlesSarrat, Yoann 16 March 2017 (has links)
Cette thèse propose des réflexions autour de l’œuvre de Pierre Guyotat et des réactions qu’elle provoque ou a provoquées chez d’autres artistes, notamment en lien avec son actualité et ses récentes activités de 2013 à 2016. Nous utilisons deux questions théoriques qui, mobilisant différents champs d’étude, permettent d’établir et d’étudier les possibilités multiples propres à cette œuvre et qu’elle suscite : la transgression et la littérarité. D’abord, ce travail analyse le décloisonnement opéré par l’artiste – réfutant la dénomination réductrice d’écrivain – des mots et des topoï de la littérature, à travers ce qu’il nomme ses « figures », notion qui a une histoire tout à fait particulière dans l’analyse textuelle comme dans son travail et sa pensée. Ensuite, nous explorons les divers corpus – recueils, expositions, Enfer de la Bibliothèque Nationale – dans lesquels s’inscrit cette œuvre et les dialogues qu’elle entretient avec d’autres travaux, artistes et mouvements d’avant-garde (actionnisme viennois, art corporel, butô). Nous proposons une analyse d’une période charnière, transgressive, où la fiction entre par effraction dans la réalité de l’auteur qui se trouve décharné et physiologiquement attaqué jusqu’au coma avant de « renaître » sur scène. C’est l’épreuve, multiple et polysémique, de l’œuvre, incarnée dans la fiction par Samora Mâchel, figure dont le texte est encore inédit aujourd’hui. La scène constitue l’un des lieux d’exploration du second temps de cette réflexion où nous mettons en évidence de quelles façons la matière écrite guyotatienne en épouse les contours et rencontre d’autres artistes singuliers, considérant ainsi qu’une œuvre originale, créatrice et transgressive est une œuvre qui rend les autres artistes créateurs et originaux à leur tour. Cette seconde partie de la réflexion permettant de joindre la théorie à la pratique en étudiant des spectacles vivants, de la genèse aux représentations et en en interrogeant les acteurs. / This thesis proposes reflections on the work of Pierre Guyotat and responses it generates or has generated, especially through his actuality and his recent activities from 2013 to 2016. We use two theoretical issues which, by mobilizing various study fields, make it possible to establish and study the multiple possibilities specific to this work and which it raises: transgression and literarity. Firstly, this work analyzes the decompartmentalisation performed by the artist – who refuses the reductive denomination of “writer” – of words and literature topoï, through what he call his “figures”, notion which has a specific story in textual analysis as well as in his work and way of thinking. Afterward, we explore the various corpus of documents – collections, exhibitions, the Inferno of National Library of France – which contains his work and possible dialogues with other avant-garde works, artists and movements (Viennese Actionnism, body art, butô). We propose an analysis of a pivotal and transgressive period when the fiction breaks into the author’s reality who find himself emaciated and physiologically attacked up to a state of coma before being “reborn” on stage. This is the challenge, multiple and polysemous, of this work, embodied in fiction by Samora Mâchel, a figure whose text remains still unpublished. The stage is one of the places to be explored in this secondary phase of reflection where we highlight in what ways the writing material of Pierre Guyotat will follow the outlines and meet other singular artists, considering that an original work, creative and transgressive, makes other artists original creators in turn. This second part of the reflection allows the junction between theory and practice by studying performing arts, from genesis to representation, and by questioning the artists
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L'Art en pratique: éthos, condition et statut social des artistes en arts visueles au Québec et en Belgique francophoneBedard, Pascale 28 April 2014 (has links)
Cette thèse présente les résultats d’une enquête sociologique sur la condition actuelle des artistes en arts visuels et plastiques, réalisée au Québec et en Belgique francophone. Il s’agit d’une étude comparative concernant les mondes de l’art dans lesquels évoluent ces artistes, mais également d’une recherche sur les représentations qu’ils entretiennent à l’égard de leur propre identité d’artiste, de leur rôle et de leur statut social aujourd’hui. Quels sont les enjeux d’une carrière artistique en 2013? En quoi consistent les épreuves et les balises, les facteurs de persistance ou d’abandon d’un tel parcours? Comment choisit-on de devenir artiste au tournant du XXIe siècle, ou de le demeurer? Quelles motivations orientent un tel choix? De quelles manières cette pratique professionnelle s’inscrit-elle dans l’univers contemporain du travail, de la production de biens ou de la culture mondialisée? <p>Trois objectifs principaux ont dirigé la recherche. En premier lieu, la thèse expose, au moyen des données disponibles dans chaque pays concerné (statistiques, législations, études diverses), les contextes sociaux, économiques et institutionnels dans lesquels évoluent les artistes en arts visuels. En second lieu, elle explore les différentes dimensions de la création plastique en tant que pratique concrète, à partir d’une trentaine d’entretiens compréhensifs menés auprès d’artistes de toutes disciplines et générations, au Québec et en Belgique francophone entre 2008 et 2012. L’enquête interroge les parcours professionnels et personnels afin de savoir selon quelles modalités s’organise le travail artistique aujourd’hui et quelles sont les spécificités contemporaines de ces métiers séculaires. En troisième lieu, cette enquête met en lumière, par le biais de l’analyse des récits recueillis, les univers de représentations et de valeurs qui guident les artistes dans leurs choix quotidiens. Se trouvent identifiés et analysés les critères justifiant leurs choix et leurs actions, leurs référents éthiques ainsi que le sens qu’ils accordent à leurs pratiques de création et, plus généralement, au phénomène de l’art dans la société.<p>Ce troisième objectif de la recherche permet d’ouvrir la question de l’ethos. En tant que concept heuristique ayant permis d’approcher, dans le cadre de cette enquête, la dimension des raisons d’agir, la notion d’ethos évoque le moment d’incarnation, dans la pratique concrète des individus, de l’ensemble des valeurs et idéaux qui les habitent. Ainsi, sur le plan conceptuel, cette thèse élabore une définition synthétique de la notion d’ethos à partir des multiples sens qui lui ont été accordés dans l’histoire des idées, depuis la Rhétorique d’Aristote jusqu’aux études actuelles en analyse du discours et en sociologie du travail, en passant par ses usages spécifiques chez Max Weber et Pierre Bourdieu.<p>Cette recherche se fonde sur une connaissance approfondie des études contemporaines et plus anciennes sur les artistes, leurs pratiques et leur statut, réel ou mythique. Néanmoins, dans la perspective méthodologique de la théorie ancrée, elle cherche à renouveler ces connaissances à partir d’une enquête de terrain, en portant une attention particulière aux catégories endogènes à travers lesquelles les artistes interprètent eux-mêmes leur réalité. La parole vive des personnes interviewées fut la source principale à partir de laquelle s’est accomplie l’étude de l’ethos artiste contemporain. C’est dans une approche d’inspiration pragmatiste, qui « prend au sérieux » les acteurs (selon l’expression de Luc Boltanski), qu’ont été menées les entrevues et les analyses de celles-ci. L’enquête révèle ainsi que les artistes d’aujourd’hui parviennent à négocier un espace de cohérence, dans leur vie professionnelle et personnelle, entre d’une part, leurs idéaux concernant l’art et l’authenticité de la pratique artistique, et d’autre part, les contraintes inhérentes à la réalité des mondes de l’art, de l’emploi et du capitalisme post-industriel. Dans une approche inductive, les différentes composantes de cette négociation se dégagent de l’analyse des entretiens, et permettent d’élaborer une sociologie du travail artistique qui tient compte de la dimension réflexive, épistémique, agissant au cœur des pratiques de création plastique.<p>Compte tenu des conditions économiques souvent difficiles de la pratique artistique, révélées par toutes les enquêtes sur le sujet, l’investissement personnel des artistes, en ressources de diverses natures, semble la condition essentielle à l’existence d’une production artistique, quelle qu’elle soit. Dans cette perspective, il demeure pertinent d’interroger la spécificité du statut et de la condition de l’artiste, particulièrement sous l’éclairage de l’ethos. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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