Cette région fait partie de la zone subalpine méridionale, plus précisément de la branche est de l'Arc de Castellane ( environs de St Auban ). On y observe des terrains sédimentaires secondaires et tertiaires. fortement plissés, et qui appartiennent à la couverture sédimentaire de la zone externe alpine, dont le socle n'apparait qu'à plusieurs dizaines de kilomètres au Nord, dans le dôme permien de Barrot. La structure actelle résulte de la superposition de plusieurs phases tectoniques , parmi lesquelles on distingue facilement une phase anté-nummulitique relativement tranquille déformée par une ou plusieurs phases ultérieures, difficiles à dater du fait de l'absence de terrains plus récents que l'Oligocène inférieur. Au cours de ces derniers mouvements se sont produits des chevauchements vers le Sud qui sont le trait le plus caractéristique de la structure de la région. Il en résulte des redoublements de la série, en particulier du niveau repère que constituent les calcaires du Jurassique supérieur, ossature du relief. qui forment une succession de barres regardant au Sud et dominant des dépressions synclinales. Les faciès du Mésozoique et du Nummulitique montrent de nombreuses variations, car cette légion se situe : - au Jurassique et au Crétacé: à la limite des domaines provençaux et vocontiens ; - au Nummulitique: en bordure du bassin marin alpin. le but essentiel de ce mémoire est l'explication d 'une carte détaillée au 1/20 000 destinée à être utilisée pour la publication ultérieure de la feuille Castellane au 1/50 000 de la carte géologique de la France. Nous nous sommes donc surtout attachés à décrire les structures plutôt qu'a en détailler la stratigraphie .

La région étudiée est située dans la branche occidentale de l'arc de Castellane, qui fait partie des chaines subalpines méridionales. Située exactement entre les synclinaux de Tertiaire de Barrême et de Majastres, elle est caractérisée par un faisceau de décrochements dextres de direction N-5 traversant plus ou moins obliquement un ensemble de plis et d'écailles préexistants, de direction N-S ou NW-SE. Cette zone intensément déformée coïncide avec un domaine de sédimentation réduite au Jurassique qui correspond au passage entre les domaines paléogéographiques "provençal" (à l'Ouest) et dauphinois sensu lato (à l'Est). On met ainsi en évidence le rôle des discontinuités structurales dans la localisation des décrochements, leur emplacement coïncidant remarquablement avec un domaine où, d'une part, les séries sont réduites pour des raisons d'origine paléogéographique, et, d'autre part, où préexistent des anticlinaux serrés, érodés jusqu'au Trias gypseux. Dans la mesure où l'on peut considérer que ces anciennes zones de faiblesse probable ont prédéterminé l'emplacement des décrochements et guidé leurs déplacements, il n'est plus possible de déduire des directions de ces décrochements une idée précise des contraintes qui les ont engendrés; c'est dire que la méthode d'analyse employée laisse le problème entier; il est par conséquent essentiel de montrer ses limites d'application.