131 |
Insubordination, criminalité et cohésion militaire. Le cas du 41e bataillon (canadien-français) du Corps expéditionnaire canadien, 1914-1916Mailloux, Alex 08 1900 (has links)
Autorisé le 31 décembre 1914, le 41e bataillon (canadien-français) du Corps expéditionnaire canadien était voué à suivre les traces du désormais célèbre 22e bataillon et à combattre à ses côtés sur le théâtre européen. Sept mois après sa formation, cette unité composée d’un amalgame hétéroclite de francophones et de volontaires étrangers fut pourtant dissoute, succombant à une vague d’insubordination marquée par un nombre record d’infractions, des désertions par centaines, plusieurs délits de corruption, une épidémie d’ivrognerie et deux homicides. Aussitôt oublié, le dossier du 41e fut rouvert une première fois en 1974 par l’historien Desmond Morton, qui imputait l’échec de l’unité à l’incompétence de ses officiers. Nous jugeons cette interprétation recevable quoique limitée, car si Morton a prouvé de façon convaincante l’inaptitude des gradés du 41e, son approche traditionnelle à l’histoire militaire nous en dit peu sur les mécanismes qui permirent la propagation de l’insubordination parmi les hommes du rang. Ce mémoire, qui se réclame de l’approche microhistorique, vise à réorienter l’analyse du point de vue du simple soldat, en insistant sur les facteurs sociaux, culturels et circonstanciels qui provoquèrent la désintégration prématurée de l’unité. Reposant sur un corpus inédit composé, entre autres, des rapports de cour martiale et des dossiers de service du 41e bataillon, cet effort de réinterprétation révèle une absence généralisée de cohésion au sein de l’unité. Dans le cas insolite du 41e bataillon, la discipline apparaît ainsi comme étant fonction de la qualité des relations interpersonnelles de ses membres plutôt qu’uniquement liée aux qualités individuelles de leurs supérieurs. / Authorized on December 31, 1914, the 41st Battalion (French-Canadian) of the Canadian Expeditionary Force was destined to follow in the footsteps of the renowned 22nd Battalion and fight on the western front. However, only seven months after its formation, this multiethnic unit made up of French-Canadian and foreign volunteers was disbanded due to a wave of insubordination that included a record number of infractions, desertions by the hundreds, several corruption scandals, widespread drunkenness and the cold- blooded murder of two Canadian servicemen. Long forgotten, the case of the 41st Battalion was examined for the first time in 1974 by historian Desmond Morton, who attributed the unit’s failure to the shortcomings of its officers. We find this interpretation acceptable, albeit limited. While Morton convincingly demonstrated the incompetence of the Battalion’s officers, his traditional approach to military history fails to unveil the mechanisms by which indiscipline was allowed to spread among the rank and file. This thesis, grounded in the micro-historical approach, shifts the analysis from a top-down to a bottom-up perspective, emphasizing the social, cultural and circumstantial factors which played into the unit’s collapse. Drawing from unpublished sources including court-martial reports and personnel record files of the 41st Battalion, this study reveals a widespread lack of cohesion within the unit. In the strange case of the 41st Battalion, discipline thus depends not only on the individual qualities of the officers, but also on the quality of interpersonal relationships among the rank and file.
|
132 |
The heritage as an object of the E.U policies: what are the consequences in the development process and in the quality of life in the Southeast Mediterranean space of the EU ?case studiesMoraitou, Ioulia 17 March 2009 (has links)
Au niveau international, la conservation du patrimoine a fait l’objet de discussions philosophiques et pratiques considérables au cours des dernières années. La question du lien entre patrimoine et développement est abondamment évoquée, fait l’objet de convictions largement partagées mais les mécanismes qui entrent en action dans ce lien sont très mal identifiés. Etroitement intégrée aux questions environnementales, à l’aménagement rural et aux processus de régénération urbaine, la relation entre patrimoine et développement appartient tant à l’économique qu’au social et au politique. Notre recherche fait entrer les préoccupations patrimoniales dans le champ de la gouvernance locale et régionale elle s’intéresse à leur rôle dans les stratégies d’identité et dans la construction du capital social.<p><p>Où se situe le patrimoine dans les politiques de la cohésion européenne? Quels sont les objectifs de la politique de cohésion? Quelles sont les interactions entre développement, cohésion et patrimoine? Les politiques en faveur du patrimoine, actuellement appliquées, sont elles classiques? C’est-à-dire :sont-elles focalisées sur la protection et la restauration du patrimoine ;ou bien sont-elles plus complexe, en ce sens qu’elles impliquent la valorisation et l’insertion du patrimoine parmi les ressources d’un territoire, permettant à la fois d’y greffer des politiques d’emploi, des politiques commerciales et des politiques de cohésion sociale ?Actuellement quelles sont les limites d’une mise en œuvre performante? Au final, le patrimoine a-t-il vraiment la signification et la place qu’on veut lui attribuer? Outre ce qu’ils postulent en matière de développement, les textes produits par l’UE indiquent que le patrimoine et sa valorisation sont d’habitude considérés comme éléments qui contribuent positivement à l’amélioration de la qualité de vie. Mais quelles sont les définitions qui sont actuellement disponibles? Quels sont vraiment les rapports entre toutes ses notions et leur concrétisation sur le terrain? La thèse ambitionne de contribuer à une réponse à ses questions.<p><p>Les instruments fournis dans le cadre de la politique européenne, sont extrêmement nombreux et multiformes. Une analyse est tentée afin d’évaluer l’efficacité de divers instruments disponibles de la politique de cohésion, en termes de valorisation du patrimoine et de son intégration, dans un contexte de développement local et régional. L’analyse s’effectue au travers d’études de cas. Les études de cas proposées (deux études de cas dans deux pays européens différents, la ville de Nicosie à Chypre et la ville de Xanthi en Grèce) traitent de l’espace du sud-est méditerranéen de l’U.E. La Grèce et Chypre ont été choisis en tant qu’exemples tout à fait représentatifs d’un point de vue géographique mais également d’un point de vue Européen. (Grèce:U.E 3 et Chypre: UE 12) <p><p>Le cas de Xanthi, Grèce, est le plus développé. Notre étude le présente comme un résultat globalement positif du rôle des politiques et des programmes de l’ U.E. Les mécanismes locaux d’utilisation des opportunités offertes par les financements européens sont expliqués. On montre comment l’identification, la réhabilitation, la valorisation d’un patrimoine spécifique à la région et la polarisation des politiques de développement sur ce patrimoine ont entraîné d’importants changements dans le comportement de la population vis-à-vis de son territoire. Outre un réinvestissement massif des groupes sociaux moyens et supérieurs dans le cœur urbain, on a pu constater une forte croissance de toutes les activités tertiaires et l’émergence d’une vie locale extrêmement dynamique. Tant la démographie que le nombre d’emplois montrent une courbe ascendante. Si l’on ne peut pas faire abstraction de phénomènes qui se rapprochent de la gentrification, on doit admettre que l’évolution des prix des immeubles et du foncier, n’a pas eu des conséquences identiques à celles qui sont observées en Europe occidentale. On peut semble–t-il dans ce cas (proche d’autres cas voisins dans les petites villes grecques) parler d’amélioration de la qualité de la vie. / Doctorat en Sciences / info:eu-repo/semantics/nonPublished
|
Page generated in 0.0476 seconds