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De la couleur : grammaire de l'expérience privée et partagée chez WittgensteinKalemjian, Alexandre January 2009 (has links) (PDF)
La doxa a pris la mauvaise habitude, lorsque vient le temps de s'intéresser à Wittgenstein, de parler de deux Wittgenstein. Le premier, correspondant au Tractatus logico-philosophicus et le second, correspondant à l'ensemble de ses textes qui suivent le Tractatus et qui, selon un certain point de vue, s'en détacheraient, voire s'y opposeraient. Il est important de noter dès le départ que nous ne voyons pas une distinction marquée entre les deux Wittgenstein et qu'il nous apparaît plus évident de considérer son parcours philosophique comme un cheminement continu, comme participant d'une mosaïque à l'image de sa méthode philosophique, plutôt que comme deux positions distinctes, nettes et tranchées. Toutefois, même s'il est souvent mentionné dans le corpus des manuscrits qui suivent la publication du Tractatus que Wittgenstein propose de nouvelles approches de ses théories se référant explicitement aux thèses défendues dans ce dernier, il n'est nullement justifié de scinder son oeuvre en deux où quelqu'un, qui aborderait son oeuvre pour la première fois, pourrait se permettre le luxe de choisir l'une ou l'autre de ces positions. Ce serait alors occulter la partie la plus importante du corpus à savoir -tel qu'il l'affirme lui-même -que les idées défendues dans la seconde partie de son oeuvre ne peuvent être comprises qu'à la lumière de celles du Tractatus. Le travail qui suit aura touché son but s'il arrive à isoler ce qui, tel le fil d'Ariane, pourrait servir d'invariant à l'ensemble du corpus, à savoir l'intérêt soutenu de Wittgenstein de constamment préciser les jalons d'une grammaire philosophique synoptique encore à venir. En effet, du Tractatus aux Recherches philosophiques, les questions relatives à la grammaire philosophique -que Wittgenstein exemplifie souvent par les concepts de couleur et de douleur, mimant aussi par là la distinction entre l'extérieur et l'intérieur qui, même s'il affirme qu'elle ne l'intéresse pas sont tout de même le coeur de sa pensée -forgeraient les bases de son opus magnum qu'il n'a jamais achevé et constituerait ainsi la plus grande partie de son oeuvre. Il nous apparaît donc important de dégager les très nombreuses mentions des concepts de couleur et de douleur de l'ensemble du corpus pour ainsi proposer une voie d'accès réservée à l'ensemble des textes qui, de cette manière, se verra éclairé d'une lumière téléonomique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Couleur, Douleur, Grammaire philosophique, Synopticité, Intention, Wittgenstein.
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