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Communication intercellulaire au sein des bourgeons du goût / Intercellular Communication Within Taste BudsBourdonnais, Morgane 23 December 2013 (has links)
Les bourgeons du goût contiennent 50 à 100 cellules gustatives. Parmi elles, on distingue les cellules de type 2 et 3, capables d’émettre des potentiels d’action. Les cellules réceptrices (type 2), qui détectent les stimulus sapides dans la salive, ne possèdent pas de synapse. Les cellules présynaptiques (type 3), équipées d’une synapse, transmettent l’information aux neurones gustatifs. Nous avons réalisé des enregistrements électrophysiologiques (patch-clamp) de cellules de bourgeons du goût de papilles fongiformes in situ, dans un épithélium lingual isolé de souris.L’analyse des courants d’action en configuration cellule-attachée, permet de distinguer des impulsions courtes et longues. Dans ce dernier cas, la phase initiale rapide de dépolarisation est suivie d’une dépolarisation maintenue et d’une repolarisation lente. Ceci dénote l’activation de canaux dépolarisants autres que ceux réglant habituellement le décours temporel du potentiel d’action.Les enregistrements en patch-perforé gramicidine, qui n’altèrent pas le milieu intracellulaire, ont permis de perfuser l’intérieur de la cellule avec du césium, bloqueur des canaux potassiques. Le césium permet de distinguer les cellules de type 2 des cellules de type 3 par la présence d’un courant césium-résistant qui correspondrait, selon la littérature, à un courant résultant de l’ouverture d’hémicanaux permettant la sortie d’ATP. Nos observations sont globalement en accord avec les données de la littérature, mais ne supportent pas totalement la classification proposée actuellement en trois types cellulaires bien définis.Les hémicanaux joueraient donc un rôle central dans la communication intercellulaire au sein du bourgeon du goût. Nous avons, à notre connaissance pour la première fois, enregistré des canaux à grande conductance dans les cellules gustatives, en absence d’ion divalents dans la pipette d’enregistrement. Ces canaux, non spécifiques, présentent un fonctionnement complexe avec, outre l’état fermé et l’état de plus haute conductance (700pS), de nombreux états d’ouvertures intermédiaires et un état de conductance résiduel proche du niveau fermé.Au bilan, nos résultats confortent l’hypothèse de l’ouverture de canaux dont la grande conductance laisserait passer l’ATP dans les cellules réceptrices. / Taste buds contain 50 to 100 taste cells. Among those cells, type 2 and type 3 cells are able to produce action potentials. Receptor cells (type 2) detect sapid stimulus in the saliva, but do not possess synapses. Presynaptic cells (type 3) with synapse deliver information to the taste neurons. We performed electrophysiological (patch-clamp) recordings of fungiform taste bud cells in situ, from a mouse isolated lingual epithelium.Analysis of action currents in cell-attached configuration allows discrimination of short and long impulses. In the long ones, the rapid initial depolarizing phase is followed by a slow and a maintained repolarization. This suggests the activation of depolarizing channels other than the ones implied in usual action potential time decay. Gramicidin perforated-patch recordings, which do not alter the inside of the cell, allowed cells perfusion with cesium, a potassic channel blocker. Cesium allows to distinguish type 2 from type 3 cells by the presence of a cesium-resistant current, that may correspond, according to the literature, to the current flowing through hemichannels responsible for ATP release. Our observations mostly agree with data from the literature, but do not fully support the actual classification in only three defined cell types.Hemichannels have a key role in intercellular communication within the taste bud. Thus, and to our knowledge for the very first time, we recorded large conductance channels from taste cells, using a divalent-free pipet. Those non-specific channels have a complex opening mechanism, which, besides closed and upper conductance states (700pS), present many intermediate opening levels and residual states close to the closed state. Our results support the hypothesis that large conductance channels responsible for ATP release open in receptor cells.
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