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Diables et diableries dans le Jeu d’Adam et les mystères de la Passion du XVe siècle : naissance et individuation / Devils and devilments in le Jeu d’Adam and the Passion plays of the XVth century : birth and individuationMariet-Lesnard, Vanessa 01 December 2009 (has links)
Les fatistes du théâtre à sujet religieux souhaitent montrer aux spectateurs médiévaux le scénario biblique. Il s’agit de représenter la confrontation du Bien et du Mal dont l’enjeu demeure l’homme. Pour autant,si les Écritures offrent (fournissent, procurent ?) aux auteurs toute la matière iconique des personnages théâtraux de la sphère christique, le diable reste une entité aux contours flous, un profil théologique. La gageure des fatistes est donc de construire le diable, puis ses comparses, afin qu’ils puissent agir sur le hourd :l’amplification, la réécriture et la poétique de ces « théologiens-dramaturges » font naître le diable théâtral.D’œuvre en œuvre, hors de toute considération d’évolution de genre, le personnage diabolique grandit et prolifère jusqu’à apparaître sous de multiples visages individualisés : ceux de la « maisnie infernale ». Dotés d’une corporéité, d’une gestuelle et d’un langage nouveaux, les diables envahissent le hourd pour agir dans et sur le mystère de la Passion. La possibilité ainsi donnée aux diables d’être les serviteurs du message chrétien tout autant que de véritables actants dramatiques et paradramatiques concourt à leur individuation. Même partiellement factice, celle-ci se réalise pleinement dans le rire diabolique. En effet, que le rire provoqué par le mystère de la Passion soit critique ou qu’il serve d’exutoire, son origine est toujours diabolique.On peut alors concevoir que l’aspect divertissant des grandes Passions s’élabore au fil de l’essor diabolique qu’elles proposent. Surtout, on peut imaginer que les germes comiques, gestuels et dramatiques nés avec ces diables fleurissent, même après la fin de la représentation des mystères de la Passion, en d’autres œuvres et à d’autres époques. / The authors of the Passion plays on religious subject want to show the biblical scenario to the medieval audiences. It consists of representing the confrontation between Good and Evil whose main stake remains Man.If the Scriptures offer to their authors all the iconic material of the theatrical characters of the Christlike sphere,the Devil remains an entity with blurred outlines, a theological profile. What is at stake for the authors of thePassion Plays is to build the Devil and its stooges so that they can act on the stage: the magnification, therewriting and the poetics of those “theological playwrights” offer a birth to the theatrical Devil.From work to work, out of any consideration about the evolution of the genre, the diabolic charactergrows and multiplies to the point of appearing under numerous individualized faces: those of the « maisnieinfernale ». Endowed with a new body language, body movements, and language; the devils swept into thestage to act in and on the Passion Plays.The possibility which is offered to the devils of being the servants of the Christian Message as much as beinggenuine dramatic and paradramatic actors contribute to their individuation. This individuation, even partlyartificial, comes entirely true in the diabolic laughter. Whether it is a grating laugh or whether it acts as a kind ofrelease, the laugh provoked by the Passion Plays is always the result of the diabolic amusement.We can then consider that the amusing aspect of the great Passion Plays is worked out in the course ofthe diabolic development it offers. Above all, we can imagine that the dramatic, gestural and comical germswhich were born with those devils bloom even after the end of the representation of the Passion Plays in otherworks but in other periods too.
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