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La fonction éthico-thérapeutique du discours philosophique : la contribution de Ludwig Wittgenstein à la lumière du modèle de la vie philosophique de Pierre Hadot

Arriola Acosta, Martin-Rafael 11 1900 (has links)
Le but de cette étude est de tirer profit de la contribution de Ludwig Wittgenstein à la question de la fonction éthico-thérapeutique du discours philosophique à la lumière du modèle de la vie philosophique de Pierre Hadot, dont le modèle stoïcien nous sert de cas de figure, et au sein duquel cette fonction occupe une place centrale. L’ensemble de l’étude est composé de quatre chapitres. Le premier chapitre vise à faire ressortir et analyser les cinq composantes fondamentales de la conception hellénistique et romaine de la vie philosophique tirée de l’interprétation de Hadot qui serviront par la suite de lignes directrices pour l’exploration de ces thèmes chez Wittgenstein : la subordination du discours philosophique au mode de vie éthique, la conversion philosophique comme transformation individuelle, l’askesis comme méthode de conversion philosophique, l’idéal de sagesse comme visée éthique de la conversion philosophique et le modèle analogique de la thérapeutique philosophique. Dans le deuxième chapitre, nous examinons comment Wittgenstein peut nous aider à penser la question de la subordination du discours philosophique au mode de vie éthique. En premier lieu, il apparaît que le discours philosophique peut avoir la fonction éthique d’exprimer un certain vouloir. Plus précisément, les valeurs fondamentales, en relation avec un contre-vouloir (besoins, tendances, désirs, sentiments) à la base de préconceptions cristallisées dans des images captivantes, forment un caractère philosophique particulier et orientent implicitement les différentes conceptions que le philosophe, par l’usage de sa volonté, fait le choix d’exprimer par le biais du discours philosophique. En second lieu, le discours philosophique peut avoir la fonction éthique de générer de bonnes habitudes de vie, c’est-à-dire de produire un effet éthique sur les comportements que nous adoptons et les actions que nous posons de façon répétée. En effet, certains arrangements conceptuels, s’ils sont en accord avec l’éthique telle qu’elle est vécue dans les pratiques effectives de la forme de vie humaine, jettent un éclairage sur notre mode de vie éthique, en fonction de la conception du bonheur que nous valorisons, de façon à ce que nous puissions orienter nos actions habituelles en ce sens. Le troisième chapitre vise à mettre à profit la contribution de Wittgenstein à la question du discours philosophique comme outil de transformation individuelle conçue selon le modèle de la conversion philosophique. En premier lieu, il semble que le discours philosophique peut opérer une conversion de la volonté, synonyme d’une conversion à soi, et qui désigne l’arrachement à l’égard d’un certain vouloir inauthentique, indissociable d’un contre-vouloir au fondement de la pensée exprimée par le langage, pour revenir à un vouloir authentique qui coïncide avec le domaine qui est propre au sujet éthique que nous sommes. En second lieu, la fonction éthique du discours philosophique peut également s’exprimer à travers la visée éthique de la conversion qui peut être conçue comme un idéal asymptotique et philosophique de bonheur au sens de paix ou d’absence de trouble fondé sur une éthique de la finitude, de la liberté et de l’authenticité comportant une dimension transpersonnelle. Le quatrième chapitre aborde la conception wittgensteinienne de la méthode philosophique à partir de la question du discours philosophique comme askesis. En premier lieu, le discours philosophique peut avoir ici une fonction éthique lorsqu’il est utilisé pour opérationnaliser une méthode de conversion consistant en un ensemble de techniques discursives pratiquées de façon répétée en vue d’adopter une attitude éthique. En second lieu, cette fonction peut être thérapeutique dans la mesure où la méthode de conversion peut être conçue à partir du modèle analogique de la thérapeutique philosophique, c’est-à-dire à partir d’une conception implicite ou explicite de la maladie, de la thérapie et de la santé philosophiques telle qu’en témoigne la thérapeutique holistique du langage qu’il semble possible de tirer de la pensée du second Wittgenstein. / The purpose of this study is to examine Ludwig Wittgenstein’s contribution to the issue of the ethical and therapeutic function of philosophical discourse in the light of the model of philosophical life of Pierre Hadot, exemplified by the Stoic model, and in which this function is central. The whole study consists of four chapters. The first chapter aims to highlight and analyze the five basic components of the Hellenistic and Roman conception of philosophical life drawn from the interpretation of Hadot which will then serve as guidelines for the exploration of these themes in Wittgenstein’s thought : the subordination of philosophical discourse to the ethical way of life, philosophical conversion as personal transformation, askesis as a method of philosophical conversion, the ideal of wisdom as ethical aim of philosophical conversion and the analogic model of philosophical therapy. In the second chapter, we examine how Wittgenstein can help elucidate the issue of subordination of philosophical discourse to the ethical way of life. First, it appears that philosophical discourse can have the ethical function to express a certain will. Specifically, core values, in connection with a counter-will (needs, tendencies, desires, feelings) underlying preconceptions crystallized in captivating images, form a particular philosophical character and implicitly determine the different conceptions that the philosopher, by the use of his will, makes the choice to express through philosophical discourse. Second, philosophical discourse can have an ethical function to generate good habits, that is to say, to produce an ethical impact on the behaviors that we adopt and the actions that we take repeatedly. Indeed, some conceptual arrangements, if they are in agreement with the effective practices of the human form of life, shed light on our ethical way of life, according to the conception of happiness that we value, so that we can orientate our habitual actions consequently. The third chapter aims to build on Wittgenstein's contribution to the question of philosophical discourse as a tool for personal transformation based on the model of philosophical conversion. First, it seems that philosophical discourse can give rise to a conversion of the will, synonymous with a conversion of the self to itself, which refer to the tearing away from a certain inauthentic will, inseparable from a counter-will at the foundation of thought expressed through language, to return to an authentic will that coincides with the domain that is specific to the ethical subject that we are. Second, the ethical function of philosophical discourse can also be expressed through the ethical aim of conversion that can be seen as an asymptotic and philosophical ideal of happiness as peace or absence of disturbance based on an ethics of finitude, freedom and authenticity with a transpersonal dimension. The fourth chapter discusses Wittgenstein's conception of philosophical method through the question of philosophical discourse as askesis. First, philosophical discourse here can have an ethical function when used to operationalize a conversion method consisting of a set of discursive techniques used repeatedly in order to adopt an ethical attitude. Second, this function can be therapeutic in that the conversion method can be elaborated through the analogic model of philosophical therapy, that is to say, as an implicit or explicit conception of disease, of therapy and philosophical health as evidenced by the holistic therapy of language it seems possible to draw from the second period of Wittgenstein’s thought. / Réalisé en cotutelle avec L'École des hautes études en sciences sociales de Paris
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Une philosophie de l’expérience : Pierre Hadot et les chapitres intérieurs du Zhuangzi

Drouin-Trempe, Victor 09 1900 (has links)
Pierre Hadot, dans Qu’est-ce que la philosophie antique? et dans Exercices spirituels et philosophie antique, propose une relecture des textes fondateurs de la philosophie occidentale afin de démontrer qu’originellement, les philosophes de l’Antiquité avaient pour but non seulement d’élaborer une systématisation rationnelle du monde, mais également de modifier concrètement, grâce à certains exercices, leur manière de vivre. Aujourd’hui, cette conception de la philosophie n’est plus privilégiée : l’aspect intellectuel à pris le dessus sur l’aspect expérientiel, ce qui incite à considérer la philosophie avant tout comme un discours rationnel et objectif. Pour cette raison, la pensée métaphorique, imagée et poétique de Zhuangzi, ne peut pour certains être considérée comme véritablement philosophique puisqu’elle ne cherche pas à élaborer une conception systématique de la réalité. Elle propose plutôt des moyens de s’ouvrir à l’expérience, grâce à certaines pratiques concrètes, afin de devenir plus sage. Ce mémoire cherchera à réhabiliter l’aspect expérientiel de la philosophie privilégié notamment par les penseurs grecs de l’antiquité, afin de démontrer la valeur proprement philosophique de l’oeuvre de Zhuangzi. / Pierre Hadot, in Qu’est-ce que la philosophie antique? and Exercices spirituels et philosophie antique, suggests a new interpretation of texts from ancient philosophers which show that originally, the goal of those philosophers was not only to elaborate a rational systematization of the world, but also to change concretely their way of life. Today, this conception of philosophy is no longer promoted: the intellectual aspect has overcome the experiential aspect, which results in the general conception that philosophy is mainly a rational and objective discourse. Thus, for some, the metaphorical and poetical writings of Zhuangzi cannot be considered truly philosophical because they do not search for a systematic conception of reality. They rather suggest approaches for new experiences of reality, made possible by certain exercises, and show how to gain more wisdom. This work will try to rehabilitate the experiential aspect of philosophy, in order to show the philosophical value of the Zhuangzi.
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La fonction éthico-thérapeutique du discours philosophique : la contribution de Ludwig Wittgenstein à la lumière du modèle de la vie philosophique de Pierre Hadot

Arriola Acosta, Martin-Rafael 11 1900 (has links)
Réalisé en cotutelle avec L'École des hautes études en sciences sociales de Paris / Le but de cette étude est de tirer profit de la contribution de Ludwig Wittgenstein à la question de la fonction éthico-thérapeutique du discours philosophique à la lumière du modèle de la vie philosophique de Pierre Hadot, dont le modèle stoïcien nous sert de cas de figure, et au sein duquel cette fonction occupe une place centrale. L’ensemble de l’étude est composé de quatre chapitres. Le premier chapitre vise à faire ressortir et analyser les cinq composantes fondamentales de la conception hellénistique et romaine de la vie philosophique tirée de l’interprétation de Hadot qui serviront par la suite de lignes directrices pour l’exploration de ces thèmes chez Wittgenstein : la subordination du discours philosophique au mode de vie éthique, la conversion philosophique comme transformation individuelle, l’askesis comme méthode de conversion philosophique, l’idéal de sagesse comme visée éthique de la conversion philosophique et le modèle analogique de la thérapeutique philosophique. Dans le deuxième chapitre, nous examinons comment Wittgenstein peut nous aider à penser la question de la subordination du discours philosophique au mode de vie éthique. En premier lieu, il apparaît que le discours philosophique peut avoir la fonction éthique d’exprimer un certain vouloir. Plus précisément, les valeurs fondamentales, en relation avec un contre-vouloir (besoins, tendances, désirs, sentiments) à la base de préconceptions cristallisées dans des images captivantes, forment un caractère philosophique particulier et orientent implicitement les différentes conceptions que le philosophe, par l’usage de sa volonté, fait le choix d’exprimer par le biais du discours philosophique. En second lieu, le discours philosophique peut avoir la fonction éthique de générer de bonnes habitudes de vie, c’est-à-dire de produire un effet éthique sur les comportements que nous adoptons et les actions que nous posons de façon répétée. En effet, certains arrangements conceptuels, s’ils sont en accord avec l’éthique telle qu’elle est vécue dans les pratiques effectives de la forme de vie humaine, jettent un éclairage sur notre mode de vie éthique, en fonction de la conception du bonheur que nous valorisons, de façon à ce que nous puissions orienter nos actions habituelles en ce sens. Le troisième chapitre vise à mettre à profit la contribution de Wittgenstein à la question du discours philosophique comme outil de transformation individuelle conçue selon le modèle de la conversion philosophique. En premier lieu, il semble que le discours philosophique peut opérer une conversion de la volonté, synonyme d’une conversion à soi, et qui désigne l’arrachement à l’égard d’un certain vouloir inauthentique, indissociable d’un contre-vouloir au fondement de la pensée exprimée par le langage, pour revenir à un vouloir authentique qui coïncide avec le domaine qui est propre au sujet éthique que nous sommes. En second lieu, la fonction éthique du discours philosophique peut également s’exprimer à travers la visée éthique de la conversion qui peut être conçue comme un idéal asymptotique et philosophique de bonheur au sens de paix ou d’absence de trouble fondé sur une éthique de la finitude, de la liberté et de l’authenticité comportant une dimension transpersonnelle. Le quatrième chapitre aborde la conception wittgensteinienne de la méthode philosophique à partir de la question du discours philosophique comme askesis. En premier lieu, le discours philosophique peut avoir ici une fonction éthique lorsqu’il est utilisé pour opérationnaliser une méthode de conversion consistant en un ensemble de techniques discursives pratiquées de façon répétée en vue d’adopter une attitude éthique. En second lieu, cette fonction peut être thérapeutique dans la mesure où la méthode de conversion peut être conçue à partir du modèle analogique de la thérapeutique philosophique, c’est-à-dire à partir d’une conception implicite ou explicite de la maladie, de la thérapie et de la santé philosophiques telle qu’en témoigne la thérapeutique holistique du langage qu’il semble possible de tirer de la pensée du second Wittgenstein. / The purpose of this study is to examine Ludwig Wittgenstein’s contribution to the issue of the ethical and therapeutic function of philosophical discourse in the light of the model of philosophical life of Pierre Hadot, exemplified by the Stoic model, and in which this function is central. The whole study consists of four chapters. The first chapter aims to highlight and analyze the five basic components of the Hellenistic and Roman conception of philosophical life drawn from the interpretation of Hadot which will then serve as guidelines for the exploration of these themes in Wittgenstein’s thought : the subordination of philosophical discourse to the ethical way of life, philosophical conversion as personal transformation, askesis as a method of philosophical conversion, the ideal of wisdom as ethical aim of philosophical conversion and the analogic model of philosophical therapy. In the second chapter, we examine how Wittgenstein can help elucidate the issue of subordination of philosophical discourse to the ethical way of life. First, it appears that philosophical discourse can have the ethical function to express a certain will. Specifically, core values, in connection with a counter-will (needs, tendencies, desires, feelings) underlying preconceptions crystallized in captivating images, form a particular philosophical character and implicitly determine the different conceptions that the philosopher, by the use of his will, makes the choice to express through philosophical discourse. Second, philosophical discourse can have an ethical function to generate good habits, that is to say, to produce an ethical impact on the behaviors that we adopt and the actions that we take repeatedly. Indeed, some conceptual arrangements, if they are in agreement with the effective practices of the human form of life, shed light on our ethical way of life, according to the conception of happiness that we value, so that we can orientate our habitual actions consequently. The third chapter aims to build on Wittgenstein's contribution to the question of philosophical discourse as a tool for personal transformation based on the model of philosophical conversion. First, it seems that philosophical discourse can give rise to a conversion of the will, synonymous with a conversion of the self to itself, which refer to the tearing away from a certain inauthentic will, inseparable from a counter-will at the foundation of thought expressed through language, to return to an authentic will that coincides with the domain that is specific to the ethical subject that we are. Second, the ethical function of philosophical discourse can also be expressed through the ethical aim of conversion that can be seen as an asymptotic and philosophical ideal of happiness as peace or absence of disturbance based on an ethics of finitude, freedom and authenticity with a transpersonal dimension. The fourth chapter discusses Wittgenstein's conception of philosophical method through the question of philosophical discourse as askesis. First, philosophical discourse here can have an ethical function when used to operationalize a conversion method consisting of a set of discursive techniques used repeatedly in order to adopt an ethical attitude. Second, this function can be therapeutic in that the conversion method can be elaborated through the analogic model of philosophical therapy, that is to say, as an implicit or explicit conception of disease, of therapy and philosophical health as evidenced by the holistic therapy of language it seems possible to draw from the second period of Wittgenstein’s thought.
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Une philosophie de l’expérience : Pierre Hadot et les chapitres intérieurs du Zhuangzi

Drouin-Trempe, Victor 09 1900 (has links)
Pierre Hadot, dans Qu’est-ce que la philosophie antique? et dans Exercices spirituels et philosophie antique, propose une relecture des textes fondateurs de la philosophie occidentale afin de démontrer qu’originellement, les philosophes de l’Antiquité avaient pour but non seulement d’élaborer une systématisation rationnelle du monde, mais également de modifier concrètement, grâce à certains exercices, leur manière de vivre. Aujourd’hui, cette conception de la philosophie n’est plus privilégiée : l’aspect intellectuel à pris le dessus sur l’aspect expérientiel, ce qui incite à considérer la philosophie avant tout comme un discours rationnel et objectif. Pour cette raison, la pensée métaphorique, imagée et poétique de Zhuangzi, ne peut pour certains être considérée comme véritablement philosophique puisqu’elle ne cherche pas à élaborer une conception systématique de la réalité. Elle propose plutôt des moyens de s’ouvrir à l’expérience, grâce à certaines pratiques concrètes, afin de devenir plus sage. Ce mémoire cherchera à réhabiliter l’aspect expérientiel de la philosophie privilégié notamment par les penseurs grecs de l’antiquité, afin de démontrer la valeur proprement philosophique de l’oeuvre de Zhuangzi. / Pierre Hadot, in Qu’est-ce que la philosophie antique? and Exercices spirituels et philosophie antique, suggests a new interpretation of texts from ancient philosophers which show that originally, the goal of those philosophers was not only to elaborate a rational systematization of the world, but also to change concretely their way of life. Today, this conception of philosophy is no longer promoted: the intellectual aspect has overcome the experiential aspect, which results in the general conception that philosophy is mainly a rational and objective discourse. Thus, for some, the metaphorical and poetical writings of Zhuangzi cannot be considered truly philosophical because they do not search for a systematic conception of reality. They rather suggest approaches for new experiences of reality, made possible by certain exercises, and show how to gain more wisdom. This work will try to rehabilitate the experiential aspect of philosophy, in order to show the philosophical value of the Zhuangzi.
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Albert Camus et l'art de philosopher

Massé, Olivier 08 1900 (has links)
L’objectif poursuivi dans ce mémoire de maîtrise est de proposer une réflexion sur la problématique trop souvent ignorée de la « nature » de la philosophie. Défendant une position historiciste et non essentialiste, la philosophie ne pouvant être comprise, définie et expliquée qu’à partir de ses formes historiques, j’ai décidé d’étudier la présence de la philosophie dans la vie et dans l’oeuvre d’Albert Camus, surtout reconnu pour être un homme de lettres. La pensée de Camus se positionnant contre la philosophie abstraite et théorique de ses contemporains, il sera question de l’examiner à la lumière des travaux de Pierre Hadot sur la philosophie antique. La comparaison avec les Anciens sera précieuse sur plus d’un plan. Elle prouvera que Camus réactualise l’idéal de la philosophie comme mode de vie, dont les thèses directrices seront explicitées dans les prolégomènes. J’espère ainsi faire voir la possibilité d’une conception « moderne » de la philosophie ancrée dans la pratique. Le présent travail se divisera en trois parties : la première visera à clarifier le sens des concepts et des différentes parties du Mythe de Sisyphe; la deuxième tâchera de rapprocher sa philosophie de l’absurde des thèses directrices de la philosophie comme mode de vie, offrant une interprétation novatrice de son Sisyphe; la troisième exposera succinctement sa philosophie de la révolte à partir d’une analyse de L’Homme révolté, de façon à démontrer que sa morale s’inscrit aussi dans le sillage de cet idéal philosophique. / The purpose of this master’s thesis is to propose a reflection on the all-too-often ignored issue of philosophy’s “nature”. Defending a historicist and non-essentialist position since philosophy cannot be understood, defined and explained without studying its historical forms, I decided to examine the presence of philosophy in the life and in the work of Albert Camus, who is essentially known as a man of letters. The thinking of Camus, which is positioned against the abstract and theoretical philosophy of his contemporaries, will be studied in light of the works of Pierre Hadot on ancient philosophy. The comparison with the classical Greeks will be precious in many ways. It will prove that Camus extends the ancient ideal of philosophy as a way of life, which guiding theses will be presented in the prolegomena. I therefore wish to bring forward the possibility of a “modern” conception of philosophy that is anchored in practicality. This research will be divided into three parts : the first will aim to clarify the meaning of the concepts and various parts of the Myth of Sisyphus; the second will seek to liken his philosophy of the absurd to the guiding theses of philosophy as a way of life, offering an innovative interpretation of his Sisyphus; the third will briefly present its philosophy of revolt from an analysis of The Rebel in order to demonstrate that its moral can also be likened to philosophy as a way of life.
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L'Art de l'interprétation chez Pierre Hadot

Comtois, Nicolas 05 1900 (has links)
La présente étude a pour but d’examiner la place qu’occupe l’art de l’interprétation dans la trajectoire du philosophe français Pierre Hadot. Celui-ci est connu avant tout pour avoir redéfini la philosophie comme un mode de vie fondé sur la pratique d’exercices spirituels. Or il a indiqué dans des entretiens où il est revenu sur son propre parcours que c’étaient les difficultés posées par la lecture des textes anciens qui l’avaient poussé à formuler cette thèse. L’hypothèse que nous défendons est que l’on peut retracer à partir de cette indication l’itinéraire herméneutique de Pierre Hadot et ainsi offrir un éclairage nouveau sur la philosophie comme manière de vivre. Cet itinéraire prend sa source dans un moment de conversion, qu’il faut associer à sa formation à l’histoire et à la lecture, concomitante, des Recherches philosophiques de Wittgenstein. Il se présente ensuite selon deux voies qui sont à la fois concurrentes et complémentaires. Pierre Hadot ouvre d’abord une enquête au sujet des métaphores et des images, qui l’amène à forger le concept de contresens créateur, lequel trouve notamment son inspiration dans la métaphorologie de Hans Blumenberg. Il développe dans la foulée une réflexion sur la notion d’auteur qui le conduit à s’intéresser aux notions de sens et de signification telles que mises en avant par Eric Donald Hirsch et à formuler lui-même l’idée d’une « coincidentia oppositorum » entre l’interprétation objective du texte et son appropriation subjective. La redéfinition de la philosophie que développe Pierre Hadot dans sa pensée plus tardive peut être considérée comme étant le fruit de la convergence entre cet itinéraire herméneutique et l’itinéraire spirituel qui remonte à ses années de jeunesse et à l’expérience du sentiment océanique. Elle est révélatrice de l’influence qu’a pu exercer sur lui sa formation théologique, notamment à travers les œuvres du cardinal John Henry Newman et du théologien luthérien Rudolf Bultmann. Notre recherche a par ailleurs pour résultat de montrer le rôle de fil conducteur que joue dans l’itinéraire herméneutique de Pierre Hadot la notion de topos, notamment sous l’influence de la topique historique d’Ernst Robert Curtius. L’exercice spirituel, notion centrale de la philosophie comme manière de vivre, se présente au bout du compte comme un topos pratique, offrant une forme stable qui est néanmoins susceptible d’être réinventée dans le temps et qui peut servir de support à la conversion philosophique pour des générations successives. / Our goal in the present thesis is to examine what role is devoted to the art of interpretation in the trajectory of the French philosopher Pierre Hadot. Pierre Hadot is known, first and foremost, for his redefinition of philosophy as a way of life grounded in the practice of spiritual exercises. He stipulated in conversations where he looked back on his own personal and intellectual journey that the difficulties he found in old texts were what led him to defend this thesis. We argue that it is possible, based on that observation, to sketch Pierre Hadot’s hermeneutical itinerary and thus to shed a new light on philosophy as a way of life. The origin of this itinerary is to be found in a time of conversion related to his training as a historian and the coincident reading of Wittgenstein’s Philosophical Investigations. It unfolds in two paths that compete with one another at the same time as they complement one another. Pierre Hadot first opens an investigation regarding metaphors and images, which leads him to draw up the concept of creative mistake (contresens créateur) and that finds part of its inspiration in the metaphorology of Hans Blumenberg. He then develops a defense of the author that is related to the notions of meaning and significance as they present themselves in the thought of Eric Donald Hirsch and formulates the idea of a “coincidentia oppositorum” between the objective interpretation of a text and its subjective appropriation. The redefinition of philosophy that we find in Pierre Hadot’s later thinking can be seen as the product of a convergence between that hermeneutical itinerary and the spiritual itinerary that goes back to his youth and the experience of the oceanic feeling (sentiment océanique). It is revelatory of the influence his theological training had upon him and particularly the works of Cardinal John Henry Newman and Lutheran theologian Rudolf Bultmann. Another result of our investigation is to show how the concept of topos acts as a unifying thread in Pierre Hadot’s hermeneutical itinerary, in part due to the influence of Ernst Robert Curtius’ historical topics. The spiritual exercises that are so central to philosophy as a way of life in the end present themselves as practical topoi, whose form is stable and that nevertheless can be reinvented through time and thus can be the support of philosophical conversion from one generation to the next.
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Místo ctnosti v Plótínově filosofii / Significance of virtue in the philosophy of Plotinus

Polák, Ján January 2018 (has links)
The place of virtue in the philosophy of Plotinus Abstract The main intention of this thesis is to clarify some aspects of Plotinus's concept of virtue. Significant part of it is a report of J. M. Dillon's article An ethic for the late anthique sage and its comparison with P. Hadot's essay Plotinus or the simplicity of vision, which form a base for characteristics of a dualism between sensual and spiritual world, the body/soul polarity, and relation between higher and lower virtues. Consequently a relationship of a Plotinian sage towards others is being investigated. The result of this thesis confirms that Dillon's interpretation of a radical distinction between polarities mentioned above is exaggerated and his pronouncement of an absence of the element of concern for others in Plotinus's ethical reflextion is basically mistaken. Key words Plotinus, ethics, virtue, neoplatonism, J. M. Dillon, P. Hadot, higher and lower virtues, relation with other, body and soul, sensual and spiritual world, late anthique philosophy.

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