Spinoza insiste sur la nécessité, pour comprendre son Ethica, d'opérer une distinction entre image, mot et idée. Dans le but de comprendre cette distinction nous avons esquissé les deux premiers genres de connaissance. Nous avons ensuite analysé précisément la définition de la Science intuitive, ainsi que les propositions qui posent sa possibilité et son existence en tenant compte de cette distinction. Nous avons posé plusieurs hypothèses permettant d'expliquer certaines des caractéristiques de la Science intuitive qui semblent contradictoires - son caractère à la fois déductif et intuitif, l'expression de l'infini dans le fini.

L'objectif de ce mémoire consiste pour l'essentiel à tenter de dégager et de cerner dans l'œuvre d'Alan Watts, les concepts fondamentaux reliés à la pensée intuitive, c'est-à-dire ceux qui touchent l'émergence de la pensée intuitive comprise comme une redécouverte des possibilités créatrices liées à la spontanéité de la pensée et de l'action. À travers des interrogations sur le pouvoir de l'intuition associé à un état d''esprit au moyen duquel les choses apparaissent dans leur acception totale, dans l'unité avec ce qu'il y a à connaître, c'est par la critique de la perception de la réalité fondée sur une coupure entre la raison et les émotions que sera analysé et critiqué à travers l'œuvre d'Alan Watts. Nous évoquerons et discuterons avec l'auteur des limites de la pensée abstraite fondée presqu'essentiellement sur l'utilisation des mots et des concepts identifiés comme les véhicules privilégiés pour rendre compte de la réalité.

Bien que la noétique aristotélicienne soit à l’origine de nombreux travaux et commentaires à travers les siècles, très peu d'entre eux font une lecture articulée du nous tel que présenté dans les Seconds analytiques d’Aristote. Cette dissertation a pour but d* en faire 1'analyse à partir du chapitre H. 19, ou Aristote parle d’un état du nous exprimant les principes de la science résultant d’une induction prenant racine dans les sens et la connaissance sensible. En comparant le nous avec la science et les opérations discursives étudiées en logique d’une part, avec les sens et la connaissance sensible, surtout l’expérience humaine, d'autre part, la nature du nous est ainsi éclairée. Il est montré que le nous signifie une opération intuitive de l’intellect humain par laquelle l'être humain acquiert une connaissance, principalement de l’essence d’une substance.