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La poétique du discontinu dans les romans d'Eric Chevillard / The poetics of the discontinuous in Eric Chevillard's novelsMarzouki, Abbes 26 November 2018 (has links)
S’inscrivant dans le cadre d’une littérature qui proclame le renouveau, l’écriture de Chevillard procède à l’expérimentation et aux jeux entre la norme et la distorsion, entre le retour et le détour, avec et contre le roman. Le discontinu s’avère un pont primordial sur lequel se tracent ces enjeux littéraires. À travers le décryptage de la mise en scène esthétique de la discontinuité, le présent travail vise la sollicitation et l’interprétation des différentes manifestations de la rupture et de la dislocation, génératrices de l’éclatement de la narration, de l’écriture digressive et métaleptique, et de la complexité de la lecture. Renforcés par la portée ludique et comique, ainsi que par l’abolition des frontières entre le fictif et le réel, avec ses clichés et ses stéréotypes, de tels procédés se révèlent au service de la vision ironique et critique qui contre-attaque ce que Chevillard appelle le « bon vieux roman ». De ce fait, la lecture du roman chevillardien ne devrait plus se stagner au niveau de la déconstruction et du discontinu, mais elle présuppose le déchiffrage d’une unité profonde que camouflent l’incohérence et la rupture, signes de provocation et de dérangement d’un lecteur complice de l’acte diégétique et esthétique de l’œuvre. Ce lecteur ne serait pas une instance naïve manipulée, mais une instance critique « compétente » qui, emportée par l’émotionnel, entre en communication avec le texte. De ce fait, les idées et la réflexion de ce lecteur dynamique seraient confrontées à celles de l’écrivain, et son raisonnement aboutirait à une reconstruction de la déconstruction, par la production du sens et la participation performative à la fictionnalisation du récit. La « jouissance du texte » naît d’une telle créativité coopérative et intelligente, qui admet le dérangement, déjoue la complexité et dégage l’essence poétique du roman. / Being part of a literary movement that proclaims renewal, Chevillard's writings proceed in experimentation and games between norm and distortion, the return and the detour, with and against the novel. Discontinuity proves to be a primordial bridge which such literary matters draw on. Through the decoding of the aesthetic staging of discontinuity, the present work aims at the solicitation and interpretation of the different manifestations of rupture and dislocation, generated by the bursting of narration, digressive and metaleptic writing as well as reading complexity. Reinforced by the playful and comical range in addition to the abolition of the borders between the fictitious and the real, its clichés and stereotypes, such processes turn out to be in the service of the ironic and critical vision that counter-attacks what Chevillard calls the "Good old novel." As a result, the reading of the Chevillardian novel should no longer stagnate at the level of deconstruction and discontinuity, but on the contrary it presupposes the deciphering of a deep unity that camouflages incoherence and rupture, the signs of provocation and disturbance of an accomplice reader of the diegetic and aesthetic act of the work. This reader would not be naïve and manipulated, but a critical and "competent" entity, which, carried away by the emotional, enters into communication with the text so that its ideas and reflection are confronted with those of the writer, and his reasoning results in a reconstruction of deconstruction through the production of meaning and the performative participation in the fictionalization of the narrative. The enjoyment of the text is born of such a cooperative and intelligent creativity that plays with the disturbance, thwarts the complexity and releases the poetic essence of the novel.
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Étude des procédés d’appropriation esthétique de l’astronautique dans Nous trois de Jean Echenoz suivi de Hellen-FreischmannRoy, Alexandre 06 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / L’essai Études des procédés d’appropriation esthétique de l’astronautique dans Nous trois de Jean Echenoz explore les stratégies développées par l’écrivain Jean Echenoz pour engager un dialogue inédit avec le thème de l’astronautique, qu’il met en récit dans son sixième roman. Caractérisé par une adhésion ludique et distanciée au genre romanesque, Nous trois multiplie les jeux stylistiques, référentiels et langagiers, inscrivant son univers thématique au sein d’une esthétique de la précarité, qui n’épargne aucune dimension de l’œuvre. La structure du récit induit une part troublante d’équivoque autour de l’identité des personnages et des instances narratives. Sur le plan diégétique, le romancier met en place un univers instable et inquiétant dans lequel le milieu de l’astronautique est exposé sans complaisance. Tirant profit de la précarité inhérente au langage, Echenoz s’approprie un lexique rattaché au thème de l’astronautique qu’il exploite à des fins stylistiques.
Le roman Hellen-Freischmann raconte le parcours d’un personnage écrivain singulier qui cherche à faire publier un manuscrit ayant pour protagonistes des corps célestes. Cette trame narrative a pour contrepoint un récit mettant en scène l’éditrice d’une maison d’édition prestigieuse, qui doit composer avec cette soumission atypique. Ces personnages évoluent au sein d’un univers sombre où l’étrangeté côtoie le familier, où le vraisemblable menace de basculer dans le fantastique, où la fiction contamine la réalité. Le roman est porté par une voix narrative inusitée, instable, caractérisée par des jeux complexes de focalisation, des registres contrastés et une certaine indécidabilité quant au rapport de la narration à l’histoire racontée. Ce narrateur assimile une nomenclature propre à l’astronomie, qui sert tant le développement de l’intrigue que les jeux stylistiques du roman. / The essay entitled Études des procédés d’appropriation esthétique de l’astronautique dans Nous trois de Jean Echenoz explores the strategies employed by the author Jean Echenoz to engage in a new dialogue with the theme of astronautics, which he brings into play in his sixth novel. Characterized by a playful and distanced adherence to literary fiction, Nous trois plays with styles, references and language, inscribing his universe into an esthetic of precariousness, sparing no dimension of his work. His narrative structure induces a troubling ambiguity around the characters’ identities and narrative instances. On a diegesis level, the author sets an unstable and unsettling universe in which the subject of astronautics is exposed without any complacency. Taking advantage of the language’s inherent precariousness, Echenoz takes ownership of the astronautics’ lexicon which he employs to further his style.
The novel Hellen-Freischmann narrates the journey of a peculiar author whose goal is to publish his manuscript starring celestial bodies as protagonists. This narrative is intertwined with the tale of a publisher from a prestigious publishing house who must come to terms with this atypical submission. These characters evolve within a dark universe where strangeness stands alongside familiarity, where likelihood threatens to fall into fantasy, and fiction contaminates reality. The novel is carried by an unusual and unstable voice, characterized by complex plays on focus, contrasted language use, and a certain indecision towards the role of narration in the story told. This playful narrator incorporates a nomenclature proper to astronomy, which serves both the intrigue and the style of the novel.
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