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Résonance du zapatisme chez des groupes militants au QuébecGoulet Poulin, JeanSol 13 December 2023 (has links)
Cette recherche porte sur la diffusion des idées zapatistes dans certains milieux militants et universitaire québécois et sur les transformations qu'elle a entraînées au niveau des imaginaires et des pratiques militantes au Québec depuis 1994. Alors que l'EZLN et le zapatisme étaient des références clés du mouvement altermondialiste québécois dans les années 1990, aujourd'hui, la présence des idées zapatistes au Québec est diffuse. Les gauches québécoises sont passées d'un moment de convergence dans la lutte contre les sommets économiques internationaux à une multiplication des projets d'alternatives au système néolibéral. Ancrée dans une perspective post-marxiste, cette recherche est articulée autour du concept de résonance, proposé par Alex Khasnabish dans son étude sur la diffusion du zapatisme et ses effets sur les imaginaires militants en Amérique du Nord anglophone (Khasnabish, 2008). Ce concept de résonance permet d'analyser les transformations entraînées par l'entrelacement du zapatisme avec les imaginaires politiques des militant.es québécois.es ainsi que les transformations des imaginaires et des pratiques militantes québécoises au fil du temps. L'intérêt de cette approche est double : elle permet d'une part d'observer des liens entre des milieux militants et universitaire qui, au niveau idéologique, semblent parfois distants voir opposés. D'autre part, elle permet d'aller au-delà d'une lecture spasmodique des mouvements sociaux et de constater certaines continuités entre différents groupes militants et différents événements (Badiou, 1988). Enfin, analyser la présence du zapatisme dans le paysage des imaginaires politiques des militant.es au Québec, c'est faire l'histoire d'une mondialisation par le bas et brosser le portrait de certaines des luttes québécoises contre le système néolibéral et pour la création d'une pluralité d'alternatives. / This study analyzes how the circulation of zapatism in some activist and academic networks in Québec have had an impact on the transformations of left-wing activists' political imaginaries and practices since 1994. If the EZLN and zapatism were a key reference of the québécois altermondialist movement in the 1990s, its present-day presence in the province is diffuse. Québec's political lefts went from a period of convergence, at the time when organizing counter summits and marching against international economic summits was the main focus, to a wide array of political projects exploring alternatives to the neoliberal system. Rooted in a postmarxist posture, this research is built around Alex Khasnabish's concept of resonance, which he proposed in his ethnography of the diffusion of Zapatism and its effects in anglophone activists circles in North America (Khasnabish, 2008). Similarly, this study analyzes the movement of people, zapatista's political imaginaries and practices in transnational networks. The idea of resonance enables the observation of transformationsresulting of the intertwinement between Zapatism and québecois.es's activist political imaginaries. Through this lens, the analysis of the transformations of said political imaginaries through time is also possible. The usefulness of this analytical tool is twofold. First, it unveils links between activist groups and academics that, on an ideological level, seemed unalike or even antagonistic. Second, it enables us to go further than an analysis that considers a social movement's history as a series of fits and starts, and rather highlights the continuities between activist groups and events (Badiou, 1988). Lastly, to analyze the presence of Zapatism in the political imaginaries' landscape of activists in Québec is to engage with the history of bottom-up globalization, particularly with social mobilizations against the neoliberal system and for the creation of a diversity of alternatives to it.
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Police et politique dans la gestion des foules : un cas d’étudeTuzza, Simone 08 1900 (has links)
Cette thèse propose un regard nouveau sur la relation entre police et politique afin de combler un manque de connaissance sur la tâche la plus « politique » du travail de police : la gestion des foules. Pour ce faire, l’objectif de la recherche vise donc à répondre à une problématique principale que l’on peut synthétiser ainsi : comment la police perçoit-elle les demandes des autorités gouvernementales et dans quelle mesure les policiers adhèrent-ils à leur rôle lors de la gestion des foules ? Pour répondre à cette question centrale, des sous-questionnements ont été formulés visant à comprendre : a) le fonctionnement de la chaine de commandement lors la gestion des foules en Italie, b) en ce qui concerne la chaine de commandement et au niveau du terrain, comment la police interprète son mandat face au maintien de l’ordre public; c) si la police (cadres dirigeants et agents sur le terrain) et les autorités gouvernementales partagent la même vision de la gestion de l’ordre public (ou non); d) et, si les attentes des autorités politique sont satisfaites par la police dans le mandat de la gestion de l’ordre public. Il s'agissait donc, non pas de définir le phénomène analysé, mais de mettre en évidence certaines de ses dimensions, ou plutôt, celles qui apparaissent moins explorées dans la littérature sur le sujet. Afin de répondre à ces questions, ce travail avancera une lecture de la police qui s’éloignera à la fois du critère de l’autonomie et de celui de la filiation de la police au pouvoir étatique (Brodeur, 1984). Selon la perspective interprétative de ce texte, les institutions policières font partie intégrante de la société, participent à ses tentatives d'organisation politique et de gouvernance (Palidda, 2010 ; 2000) et agissent en tant qu’« entrepreneurs moraux », en accord et de concert avec les institutions politiques (Becker, 1966). Du point de vue méthodologique, cette étude s’appuie sur 14 entrevues individuelles avec des membres des forces de police italiennes et des politiciens, 189 transcriptions de témoignages de policiers et politiciens dans le cadre du procès contre les manifestants No Tav, ainsi que sur 77 articles de presse. Traitant du rapport entre police et pouvoir politique qui semble être présent lors du policing protest, cette recherche a pour but ultime de comprendre comment la police résout les multiples tensions qui parcourent sa profession et qui sont particulièrement prégnantes dans le cadre de mobilisations citoyennes d’envergure, entre maintien de l’ordre et respect de la liberté d’expression ; mais aussi entre une police au service des citoyens et une police politique. En d’autres termes, cette étude essaye de mettre en lumière la complexité et les interconnexions du rôle de la police face à la gestion des foules, et en rapport à la politique. Le fil rouge que ce texte fera progressivement apparaître est celui du lien privilégié
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que le pouvoir politique instaure avec l’institution policière ainsi que le processus à l’origine de cette interaction. Pour ce faire, l’étude partira d'une analyse des différentes fonctions au sein de la chaîne de commandement de la police et en poursuivant la recherche de points de connexion avec l’univers politique – non seulement à l'intérieur des institutions policières, mais aussi à l'extérieur dans le cadre politique de référence où le lien entre police et politique trouve un terrain fertile, se nourrit et vienne se concrétiser –, axera l'analyse sur les aspects critiques que ce rapport amène au niveau opérationnel de la police. On constate que les exigences du pouvoir politique ont une influence directe dans les choix technico-opérationnels de la police, bien supérieure à ce que l’on aurait imaginé au départ. Cette étude dévoile une image relativement méconnue d’une police italienne qui doit se confronter aux enjeux des autorités gouvernementales afin de mener son mandat de maintien de l’ordre public. Autrement dit, la prétendue indépendance et la professionnalisation de la police italienne se révèlent inachevées et constituent un point sensible, surtout lorsqu'il s'agit d'analyser le fonctionnement du maintien de l'ordre public. Il s'ensuit que l'image de la police comme un organisme professionnel, indépendant et maître de ses propres choix opérationnels, doit être remise en cause, du moins en ce qui concerne le cas italien en question. / In order to fill a lack of knowledge about the most “political” task of police work: policing protest, this thesis proposes a new perspective on the relationship between police and politics. In order to do so, the objective of the research is to answer a main problem that can be summarized as follows: how do the police perceive the demands of governmental authorities and to what extent do police officers adhere to their role during policing protest? To answer this central question, sub-questions have been formulated to understand : a) the functioning of the chain of command during policing protest in Italy; b) with regard to the chain of command and at the field level, how the police interpret their mandate in relation to the management of public order; c) whether the police (both management and field agents) and government authorities share the same vision of public order management (or not); d) and, if expectations of the political authorities are met by the police in the mandate of public order activities. The aim was therefore not to define the phenomenon being analysed, but to highlight some of its dimensions, or rather, those that appear less explored in the literature on the subject. In order to answer these questions, this work will put forward a reading of the police which will move away from both the criterion of autonomy and that of the police's filiation to State power (Brodeur, 1984). According to the interpretative perspective of this text, police institutions are an integral part of society, participate in its attempts at political organization and governance (Palidda, 2010; 2000) and act as “moral entrepreneurs”, in agreement and in concert with political institutions (Becker, 1966). From a methodological point of view, this study is based on 14 face-to-face interviews with members of the Italian police force and politicians, 189 transcripts of testimonies of police officers and politicians in the trial against the No Tav demonstrators, as well as 77 press articles. Discussing the relationship between the police and political power that seems to be present during policing protests, the ultimate goal of this research is to understand how the police resolve the multiple tensions that run through their profession and which are particularly prevalent in the context of large-scale citizen mobilizations, between policing and respect for freedom of expression; but also between a police force at the service of citizens and a political police force. In other words, this study attempts to highlight the complexity and interconnections of the role of the police facing policing protest, and in relation to politics. The common thread that this text will gradually reveal is the privileged link that the political power establishes with the police institution and the process at the origin of this interaction. In order to do so, the study will start from an analysis of the different functions within the police
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chain of command and by continuing the search for points of connection with the political universe - not only within the police institutions, but also outside in the political frame of reference where the link between police and politics finds fertile ground, is nourished and comes to fruition -, the analysis will focus on the critical aspects that this relationship brings to the operational level of the police. It can be seen that the demands of political power have a direct influence on the technical-operational choices of the police, much more than one would have imagined at the outset. This study reveals a relatively unknown image of an Italian police force which must face the challenges of government authorities in order to carry out its mandate of maintaining public order. In other words, the alleged independence and professionalization of the Italian police is unfinished business and is a sensitive issue, especially when it comes to analysing the functioning of policing protest. It follows that the image of the police as a professional body, independent and in control of its own operational choices, must be called into question, at least as far as the Italian case in question is concerned.
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