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S'engager pour et dans un autre monde : ethnographie d'une initiative alternative luttant pour une transition sociale, politique et environnementale

Autin, Grégoire 02 1900 (has links)
Dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse à Bioma, un collectif engagé dans des pratiques alternatives s’inscrivant dans une stratégie de « transition socio-écologique ». C’est là un collectif qui s’inscrit pleinement dans le mouvement environnemental mais qui en redéfinit en partie les revendications et les perspectives sans s’engager directement dans des actions contestataires. L’objectif de ma thèse est d’analyser précisément comment ces pratiques alternatives se construisent et s’articulent à d’autres actions collectives afin de comprendre de quelle(s) manière(s) l’alternatif participe à un type de changement social. Le modèle porté par l’alternatif, est un modèle de transition – qui se démarque ainsi des perspectives réformatrices et révolutionnaires de changement social. Cependant, le thème de la transition reste largement débattu, notamment concernant son contenu, sa forme, ses objectifs et sa potentielle radicalité. En étudiant précisément les tensions, contraintes et ambivalences qui sont vécues par Bioma, je reconstruis à la fois ce que peuvent être des pratiques alternatives, dans leur matérialité empirique, mais aussi la manière dont elles s’inscrivent dans un modèle spécifique de changement social par transition. L’alternatif est un type d’action qui, bien que s’inscrivant principalement dans un mouvement social – ici le mouvement environnemental –, soutient, participe et s’articule fortement à d’autres mouvements sociaux. En ce sens, il ne faut pas comprendre les stratégies et modèles de changements sociaux de manière exclusive : bien qu’inscrit avant tout dans une perspective de transition, l’alternatif participe ici en même temps à des stratégies plus contestataires d’un côté et à certaines stratégies institutionnelles de l’autre. Dans l’ordre de l’alternatif lui-même, les membres de Bioma expérimentent et préfigurent des pratiques matérielles et relationnelles qui visent à transformer les subjectivités des individus. Ces pratiques internes se déploient et sont projetées dans les relations dans lesquelles le collectif s’engage et participent ainsi à une diversification des modes – possibles comme réels – d’existence et d’engagement. Ces pratiques alternatives prennent place et construisent des espaces particuliers qui participent à une lutte d’occupation de l’espace. Finalement, la transition que Bioma propose est de type « ontologique »~: il s’agit de construire un « monde », différent bien qu’imbriqué dans le monde dominant. L’ensemble de ma thèse montre la manière dont ce monde, imparfait et toujours incomplet, est construit, expérimenté et engendre en même temps nombre de tensions et d’ambivalences que les membres de Bioma vivent au quotidien. Ma thèse s’appuie sur un terrain ethnographique de trois ans avec Bioma, un collectif engagé dans l’agriculture urbaine et la permaculture. Lors de ces trois années, je me suis engagé dans le collectif et j’ai participé à l’ensemble des activités et pratiques du groupe, j’ai effectué des entretiens, mené des conversations informelles et récolté et analysé l’ensemble des documents présents et produits par Bioma. C’est en tant que chercheur engagé que j’ai mené cette recherche. / In my thesis, I investigate Bioma, a self-managed collective involved in alternative practices that are part of a "socio-ecological transition" strategy within the environmental movement. Without engaging directly in contentious actions, Bioma contributes to a redefinition of the environmental movement's demands and perspectives. The aim of my thesis is to analyze precisely the ways alternative practices are constructed and articulated with other collective actions. This allows me to better understand how alternative initiatives can participate in a certain type of social change. Alternative practices carry a model of social transformation by transition. Thus, it is different from other perspectives of social change such as revolutionary or reformist ones. Transition, as a model of social transformation, is a highly debated topic. Its content, form, objectives and potential radicality are all subjected to controversies. By studying the tensions, constraints and ambivalences that are experienced by Bioma's activists, I explore what real alternative practices may be, in their empirical materiality, but also the ways in which they are involved in a specific model of social change by transition. In addition to being part of a main social movement, alternative practices usually support, participate and are articulated with other types of social movements. Hence, we shouldn't understand the strategies and models of social change in an exclusive manner. Alternative practices carry a perspective of transition while also participating in both contentious strategies and more institutional ones. The members of Bioma are experimenting and prefiguring material and relational practices that aim at transforming individuals' subjectivity. These internal practices unfold and are projected in the relationships that Bioma create. Therefore, this group participates to the diversification of possible and actually existing modes of existence and commitment. Through these alternative practices, Bioma builds specific spaces that are part of a spatial struggle. The type of transition for which Bioma fights is "ontological" as it aims at creating a "world" different from the dominant world, even though it is interwoven within it. My thesis shows how this always imperfect and unfinished alternative world is built and experimented. Through this analysis, we see how this world generates a number of tensions and ambivalences that the activists of Bioma live daily. My analysis draws from a three-year long ethnographic fieldwork during which I was immersed in projects of urban agriculture and permaculture. During this time, I became part of the group and I participated in every collective activities and practices. I also conducted interviews, had in-depth informal conversations and collected and analyzed the documents that were present in my fieldwork. For the whole of my fieldwork, my research posture was one of a militant ethnographer.
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Espaces transnationaux de mobilisation post-2011 : propositions pour une analyse complexe

Mac Lorin, Carminda 05 1900 (has links)
Cette thèse aspire à contribuer à la réflexion sur certaines formes transnationales de mobilisation sociale de la deuxième décennie du XXIe siècle. Elle propose pour ce faire trois articles qui étudient différents phénomènes à l’aide d’une approche ethnographique : Occupons Montréal, Global Square et le Forum social mondial. Ce travail doctoral s’inspire des réflexions sur l’importance de la spatialité apportées par la géographie critique (Auyero, 2005; Massey, 1984; Therborn, 2006). Il explore également l’ « espace ouvert », tel que présenté au sein de la littérature sur les Forums sociaux mondiaux (Keraghel et Sen, 2004; Sen, 2008; Wallerstein, 2004; Whitaker, 2000). De plus, ma démarche dialogue avec la littérature issue de la sociologie des mouvements sociaux (Fraser, 1990; Negt, 2007; Tilly, 2004), et lui apporte un complément d’analyse en reconnaissant autant les ambitions d’unité au sein des objets abordés, que leur nature complexe et dynamique. Le premier article offre ainsi une lecture d’Occupons Montréal, installé en automne 2011 au sein du Square Victoria. Observant deux lieux précis de l’occupation, il questionne ce que l’observation de la spatialité d’une mobilisation sociale dite transnationale peut nous apprendre sur les dynamiques qui s’y développent. Le deuxième article de cette thèse présente une analyse de deux mobilisations qui ont coexisté en 2013 : le Forum social mondial qui eut lieu à Tunis, et Global Square. Il permet ainsi de faire dialoguer ce phénomène altermondialiste emblématique avec une initiative composée d’activistes de Occupy, Indignados et du Printemps tunisien, entre autres, qui s’organisaient en ligne pour participer au FSM 2013. Cet article creuse l’argument selon lequel les espaces transnationaux de mobilisation sont mus par certaines tensions qui leur sont inhérentes. Le troisième article – co-écrit avec Nikolas Schall – mobilise la théorie de l’ « assemblage » (DeLanda, 2006, 2016; Nail, 2017; Rabinow, 2011) pour avancer dans la compréhension des espaces transnationaux, et particulièrement du Forum social mondial 2016 à Montréal. La théorie de l’assemblage (assemblage thinking) renouvelle les possibilités d’analyse de l’hétérogénéité constitutive de ces objets transnationaux complexes : ceux-ci apparaissent comme le fruit de l’interaction de multiples composantes autonomes (pouvant elles-mêmes être des « assemblages d’assemblages »), faisant émerger un « tout fragmentaire » (fragmentary whole) toujours en construction (DeLanda, 2006). La conclusion de cette recherche doctorale soumet une synthèse de ses apports. Elle démontre tout d’abord comment les dimensions théoriques présentées en introduction (illustrant les tensions transnationalité/ancrage, hétérogénéité/unité, et horizontalité/relations de pouvoir) transparaissent à travers chaque article. Puis, voulant apporter une réponse à la question générale de la thèse – comment rendre compte des objets transnationaux complexes ? – je propose une grille analytique qui permet d’illustrer leur émergence à l’intersection des différentes dimensions analysées. Les limites de la thèse sont également présentées. Finalement, je suggère la pertinence d’un élargissement de la notion de société civile, afin que celle-ci puisse inclure la pluralité des perspectives présentes au sein des espaces transnationaux de mobilisation. / This dissertation aims to contribute to the thinking on certain transnational forms of social mobilization in the second decade of the 21st Century. To do so, it proposes three articles that examine different phenomena using an ethnographic approach: Occupy Montreal, Global Square, and the World Social Forum. The inspiration for this doctoral dissertation are the insights offered by critical geography on the importance of spatiality (Auyero, 2005; Massey, 1984; Therborn, 2006). It also explores “open space,” as presented in the literature on the World Social Forums (Keraghel and Sen, 2004; Sen, 2008; Teivainen, 2004; Wallerstein, 2004; Whitaker, 2000). Furthermore, my approach engages with the sociology literature on social movements (Fraser, 1990; Negt, 2007; Tilly, 2004) and contributes a complementary analysis – recognizing the desire for unity within the initiatives discussed as well as their complex and dynamic natures. The first article offers an interpretation of Occupy Montreal, which occupied Victoria Square in the fall of 2011. Observing two specific locations in the occupation, it questions whether observation of the spatiality of a so-called transnational social mobilization can teach us about the dynamics developed there. The second article of this thesis presents an analysis of two mobilizations that occurred in 2013 – the World Social Forum, held in Tunis, and Global Square. It therefor facilitates a dialogue between this emblematic alter-globalist phenomenon and an initiative comprised of activists from movements such as Occupy, Indignados, and the Jasmine Revolution – which organized on-line to participate in WSF 2013. This article explores the argument that transnational mobilization spaces are propelled by certain inherent tensions. The third article, co-authored with Nikolas Schall – uses the prism of “assemblage thinking” (DeLanda, 2006, 2016; Nail, 2017; Rabinow, 2011) to advance the understanding of transnational spaces, particularly the 2016 World Social Forum in Montreal. Assemblage thinking renews the possibilities for analyzing the constitutive heterogeneity of these complex transnational phenomena, which appear as the fruit of the interaction of multiple autonomous components (they themselves potentially being “assemblages of assemblages”), leading to the emergence of an ever-evolving “fragmentary whole” (DeLanda, 2006). The conclusion of this doctoral research offers a synthesis of these contributions. In the first instance it is shown how the theoretical dimensions presented in the introduction (illustrating the tensions between transnationality/anchorage, heterogeneity/unity, and horizontality/power relationships) are visible in each article. Then in the second instance, wishing to provide a response to the general question posed by this dissertation – how to account for complex transnational phenomena – I propose an analytical matrix for illustrating their emergence at the intersection of the various dimensions analyzed. The limitations of this dissertation are likewise presented. Finally, I suggest the relevance of expanding the concept of civil society to include the plurality of perspectives present in transnational spaces of mobilization.
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Reconstructions identitaires chez les femmes autistes diagnostiquées à l’âge adulte

Laflamme, Maude 07 1900 (has links)
De récentes études ont démontré que le profil féminin de l’autisme apparaît méconnu au sein de la communauté psycho-médicale, de sorte que de nombreuses femmes autistes échappent indéfiniment au diagnostic de leur condition neurologique ou ne prennent connaissance de celle-ci qu’une fois leur vie adulte bien entamée. Si le fait d’enfin prendre connaissance de l’origine de leur différence peut permettre aux personnes se découvrant autistes à un âge avancé de mieux comprendre leur propre fonctionnement et de favoriser le respect, par elles-mêmes comme par autrui, des besoins particuliers lui étant associés, les significations se voyant accordées au diagnostic d’autisme tardivement obtenu d’un point de vue identitaire apparaissent peu explorées à ce jour. La présente recherche a ainsi pour objectif premier d’analyser, sur la base de vingt entretiens semi-dirigés menés auprès d’autant de femmes autistes diagnostiquées à l’âge adulte, la façon dont ces dernières sont amenées à redéfinir la conception et l’expression de leur identité personnelle suivant la confirmation de leur différence neurologique. Notre cueillette de données ayant été réalisée en terrain mixte, soit au Québec en France, nous nous intéressons également à la manière dont un tel processus de redéfinition identitaire peut se voir influencé par le contexte géographique dans lequel évolue la personne concernée, et notamment par les représentations dominantes de l’autisme prévalant au sein de celui-ci. Enfin, nous nous interrogeons à savoir si l’émergence de mouvements sociaux luttant pour une meilleure reconnaissance sociale de l’autisme féminin ainsi que pour une plus grande valorisation de la diversité neurologique inhérente à l’espèce humaine peut se voir associée chez nos participantes au développement d’une identité collective en tant que femmes autistes ou, plus largement, en tant que personnes concernées par une forme de neurodivergence. Les résultats obtenus indiquent que l’obtention d’un diagnostic à l’âge adulte semble donner lieu chez les femmes autistes à une reconstruction identitaire globalement positive, mais que plusieurs d’entre elles demeurent réticentes à l’idée d’exprimer leur identité ainsi reconstruite auprès d’autrui dans un contexte social qu’elles estiment marqué par la prévalence d’une conception péjorative et stéréotypée de l’autisme de même que par une culture de la conformité exposant toute personne dont la manière d’être ou d’agir s’écarte des normes en place à un certain risque de stigmatisation. Nous avançons toutefois que le fait de revendiquer ouvertement leur différence à titre individuel et collectif pourrait justement permettre aux femmes autistes de contribuer à une évolution des mentalités entourant leur réalité singulière et, du fait même, à la création d’une société plus tolérante et inclusive en matière de neurodiversité. / Recent studies have shown that the female profile of autism remains largely unknown within the psycho-medical community, to the extent that many autistic women see their condition go indefinitely undetected or only get diagnosed well into their adult lives. While becoming aware of the origin of their difference may enable people discovering themselves to be autistic at an advanced age to better understand their own functioning and to ensure respect, by themselves and others alike, for the particular needs associated with it, the ways in which the late diagnosis of autism can be interpreted from an identity point of view appear to have been little explored to date. The primary objective of this research is thus to analyze, on the basis of twenty semi-structured interviews conducted with as many autistic women diagnosed in adulthood, the ways in which they can be led to redefine the conception and expression of their personal identity following the confirmation of their neurological difference. As our data collection was carried out in two distinct locations, namely in Quebec and in France, we are also interested in how such an identity redefinition process might be influenced by the geographic context in which the person concerned evolves, and especially by the dominant representations of autism prevailing within that context. Finally, we examine whether the emergence of social movements struggling for better social recognition of female autism and for greater appreciation of the neurological diversity inherent to humankind can be associated in our participants with the development of a collective identity as autistic women or, more broadly, as people affected by some form of neurodivergence. Our results indicate that the diagnosis of autism in adulthood appears to result in an overall positive identity reconstruction for autistic women, but that many of them remain reluctant to express their reconstructed identity to others in a social context they perceive to be marked by the prevalence of a pejorative and stereotypical conception of autism and by a culture of conformity that exposes anyone whose way of being or acting deviates from the norms in place to a certain risk of stigmatization. We suggest, however, that openly asserting their difference as individuals and as a group may enable autistic women to contribute to a change in attitudes regarding their specific reality and, as a result, to the creation of a more tolerant and inclusive society with respect to neurodiversity as a whole.
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Argentina’s Worker-Recovered Factories : strategies and survival

El-Najjar, Ziad 08 1900 (has links)
No description available.
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Le continuum des violences à l’ère de la cyberhaine : analyse comparée des cyberviolences antiféministes en France et au Québec

Waldispuehl, Elena 12 1900 (has links)
Le caractère participatif et interactif du Web social contribue à la transformation du militantisme féministe avec l’émergence du blogging et des médias sociaux. Les féministes occupent les espaces numériques pour explorer leur identité et leur conception du féminisme(s), socialiser, organiser leurs luttes ou rendre saillantes leurs revendications transformatrices. Néanmoins, l’exposition de soi en tant que féministe dans le Web social n’est pas sans risque. Cette thèse cherche à comprendre les conséquences des cyberviolences sur les trajectoires individuelles de militant·e·s féministes en France et au Québec. Dans les deux cas d’étude, les cyberviolences sont utilisées comme des armes politiques contre les féministes, qui représentent des cibles de premier choix. Dans un contexte de polarisation du débat public et de la montée des rhétoriques antiféministes en ligne, cette forme de violence produit des conséquences multiples sur le plan biographique et militant tout comme sur les usages des féministes du Web social. Les cyberviolences s’inscrivent dans un dispositif d’insécurité en ligne, qui rend les espaces numériques particulièrement hostiles et violents pour les militant·e·s féministes, augmentant ainsi les coûts du militantisme féministe. Conceptualisant l’engagement féministe tout comme les (cyber)violences à travers un continuum en ligne et hors-ligne, j’utilise une approche multimodale qui me permet de contextualiser les phénomènes en ligne par rapport à ceux hors-ligne. Les matériaux de cette enquête reposent sur une ethnographie en ligne des plateformes numériques Facebook, Twitter, Instagram et YouTube ainsi que la réalisation de 50 entretiens semi-dirigés avec des féministes à Paris (N26) et Montréal (24). Les entretiens sont construits de manière hybride entre des récits de vie et des entretiens sur traces. Sur le plan théorique, mon enquête mobilise les outils de la sociologie des mouvements sociaux à travers l’approche processuelle de l’engagement pour analyser les trajectoires des militant·e·s ainsi que ceux de la sociologie des usages des dispositifs sociotechniques pour appréhender les pratiques numériques des féministes. En marge de ces théorisations, j’intègre une conceptualisation relationnelle de l’espace qui me permet non seulement de lier ces deux approches théoriques distinctes, mais aussi d’opérer mon analyse comparative entre les espaces militants de la France et du Québec. Mes résultats de recherche montrent de quelle manière les acteurs antiféministes se saisissent des opportunités technologiques pour élargir leur répertoire et leurs stratégies d’action. La littérature identifie quatre stratégies qui sont utilisées par les contre-mouvements : recruter, créer des dommages, démobiliser et neutraliser. Je propose d’intégrer la stratégie de l’épuisement à ce répertoire d’action des contre-mouvements. Si les stratégies d’action déjà étudiées sont d’ordre organisationnel en attaquant les mouvements féministes, celle que je propose est plutôt individualisée en ciblant explicitement les militant·e·s féministes à titre personnel. Cette stratégie se dévoile à travers différentes tactiques comme celle du trolling, des raids numériques et de la cybersurveillance. Ces différentes tactiques représentent des formes de répression indirecte de l’engagement féministe dans un contexte de fort backlash antiféministe dans les univers en ligne et hors-ligne. Mon analyse comparative montre que l’identité des acteurs antiféministes les plus impliqués dans la (re)production des cyberviolences n’est pas la même selon les cas : la manosphère versus la fachosphère. Cela s’explique par les différences contextuelles et structurelles entre les cas et l’état des lieux de l’antiféminisme sur le terrain. Enfin, mes résultats montrent un cadrage différent des cyberviolences selon les cas d’étude. En France, les cyberviolences sont davantage problématisées comme un problème public autour de la notion de cyberharcèlement, alors qu’au Québec il est davantage question de prévention de la violence et de l’extrémisme violent au vu des conséquences mémorielles des attentats de l’École Polytechnique, de la Grande Mosquée de Québec et de l’attaque à la voiture-bélier revendiquée par un militant Incel à Toronto. Ce cadrage différencié explique notamment une intervention plus soutenue des autorités politiques en France pour sanctionner les différentes formes de cyberviolences comme les raids numériques. / The participatory and interactive nature of the social Web contributes to transforming feminist activism through the emergence of blogging and social media. Feminists occupy digital spaces to explore their identity and their conception of feminism, to socialize, to organize their struggles or to highlight their transformative claims. Nevertheless, exposing oneself as a feminist on the social web is not without risk. This thesis seeks to understand the consequences of online violence on the individual trajectories of feminist activists in France and Quebec. Both case studies use cyberviolence as a political weapon against feminists, who represent prime targets. In a polarized context of public debate and the rise of anti-feminist rhetoric online, this type of violence produces multiple consequences on biographical and activist levels and on feminists' uses of the social Web. Cyberviolence is part of a system of online insecurity, making digital spaces hostile and violent for feminist activists, thus increasing the costs of feminist activism. Conceptualizing feminist engagement and (cyber)violence across an online and offline continuum, my multimodal approach allows me to contextualize online versus offline phenomena. The data is from an online ethnography of Facebook, Twitter, Instagram and YouTube and 50 semi-directed interviews with feminists in Paris (N26) and Montreal (24). The interviews are built in a hybrid way between the lifetime storytelling method and the trace interviewing technique. On the theoretical level, my study mobilizes the tools of the sociology of social movements through the process approach of engagement to analyze activist trajectories and the sociology of the sociotechnical devices usages to apprehend feminist digital practices. On the sidelines of these theorizations, I use a relational conceptualization of space which allows me not only to link these two distinct theoretical approaches but also to carry out my comparative analysis between the activist spaces of France and Quebec. My results show how antifeminist actors seize technological opportunities to expand their repertoire and their strategies of action. The literature identifies four strategies that are used by counter-movements: recruit, damage, demobilize and neutralize. I propose to integrate the strategy of exhaustion into this repertoire of action. If the action strategies already studied are organizational in attacking feminist movements, this one is rather individualized by explicitly targeting feminist activists as persons. This strategy is revealed through various tactics such as trolling, digital raids and cyber surveillance. In the context of a strong anti-feminist backlash in the online and offline worlds, these different tactics are forms of indirect repression of feminist activism. My comparative analysis shows that the identity of antifeminist actors most involved in the (re)production of cyberviolence is not the same depending on the case: the manosphere versus the far-right networks. This is explained by the contextual and structural differences between the cases and the state of play of antifeminism on the ground. Finally, my results show a different framing of cyberviolence between France and Quebec. For the French case, cyberviolence is more problematized as a public problem around the notion of cyberbullying, while in Quebec it is more a question of preventing violence and violent extremism given the memorial consequences of the attacks on Polytechnique, the Grande Mosquée de Québec and the car-ramming attack claimed by an Incel activist in Toronto. This differentiated framing explains a more sustained intervention by the political authorities in France to sanction the different forms of cyberviolence such as digital raids.
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Politique de la nuit : étude des pratiques anti-oppressives dans les milieux festifs montréalais

Hébert, Ève-Laurence 01 1900 (has links)
À partir du milieu des années 2010 s’observe, dans les milieux festifs de la scène musicale montréalaise, l’émergence d’initiatives pour faire face aux oppressions multiples qui ont cours dans ses espaces. La lutte contre les violences sexuelles, les discriminations et les micro-agressions sexistes, racistes, homophobes, transphobes et capacitistes devient le cheval de bataille d’activistes impliqué·es dans la scène. Cette thèse s’attèle à expliquer l’apparition et étudier la mise en œuvre de nouvelles pratiques dites anti-oppressives dans la scène musicale montréalaise à partir de deux points de vue : celui de la scène alternative de musique électronique dansante, comportant les espaces clandestins de la scène rave et les petits festivals de niche, et celui de la scène commerciale incluant les grands festivals de renom montréalais. C’est à partir de la littérature sur la sociologie des mouvements sociaux, qui offre des approches analytiques nous informant sur l’émergence de l’action collective, que je propose une étude détaillée de l’activisme sur la scène musicale. Cette étude a été rendue possible grâce à une collecte de données qualitative par entrevues auprès d’une trentaine d’acteurs et d’actrices de la scène (artistes, promoteur·rices, directeurs d’entreprises, travailleur·euses communautaires et employé·es). Dans la scène alternative, l’émergence des initiatives repose sur une alliance entre son éthos discursivement construit, ses pratiques culturelles spécifiques et la politisation radicale de quelques initié·es activistes. Ces dernier·ères souhaitent mettre en pratique leurs idéaux d’espace plus sûr (safer space) à travers une implication formelle dans deux organisations, le Collectif d’intervention contre les oppressions (CICLOP) et l’Association pour la réduction des risques (ARéR). Ces militant·es développent des savoirs qu’iels diffusent sur la scène à l’aide de techniques pédagogiques qui sont étudiées dans la thèse. Dans la scène commerciale, l’émergence des pratiques s’explique par une structure d’opportunités politiques favorable, dynamisée par le mouvement #MoiAussi et ses corollaires, conjuguée à des efforts de diffusion par des passeurs individuels, institutionnels et politiques. / Since mid-2010, we can observe on the Montreal nightlife and music scene the emergence of initiatives trying to break multiple oppressions going on in its spaces. The struggle against sexual violence, sexist, racist, homophobic, transphobic and ableist discriminations and microaggressions has become the key issue of activists acting in those spaces. This thesis wishes to explain the emergence and implementation of new anti-oppressive practices on the Montreal music scene from two perspectives: one from the alternative electronic dance music scene, including niche festivals and rave scene’s underground spaces; the other from the mainstream scene, including big festivals. The literature concerning social movements sociology, offering analytical models that inform on the emergence of collective action, helped me propose a detailed study of activism on the music scene, being possible due to a qualitative data collection with about thirty scene actors (artists, promoters, business directors, community workers, and employees). The results indicate that, on the alternative scene, initiatives’ emergence is explained by the alliance between its discursively constructed ethos, its specific cultural practices and some insiders radical politization processes. Those insiders wish to put into practice their safer space ideals through their participation into two formal organizations: Collectif d’intervention contre les oppressions (CICLOP), and Association pour la réduction des risques (ARéR). These activists develop knowledge that they diffuse on the scene through diverse pedagogical technics. On the mainstream scene, practices’ emergence is explained by a favourable political opportunities’ structure, dynamized by the #MeToo movement and its corollaries, combined with the diffusion efforts carried by individual, institutional et political brokers whose roles are closely studied in the thesis.
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(Re)penser l’économie : le travail relationnel des activistes climatiques

Massé, Louis 05 1900 (has links)
Ce mémoire vise à approfondir un cadre théorique élaboré dans les années 2000 par la sociologue Viviana Zelizer pour comprendre comment l’activité économique (la consommation, la production, les échanges) prend forme à travers une pratique sociale qu’elle nomme travail relationnel. Ce concept reflète les conflits de correspondance entre transactions économiques, culture et relations sociales dans la vie économique. Depuis quelques années des chercheurs en sociologie économique et économie politique tentent d’élargir la portée de ce cadre théorique, construit à partir des relations intimes, afin de changer son niveau du micro vers le macro. J’adopte cette même problématique théorique en explorant comment le mouvement climatique étudiant à Montréal « travaille » la société québécoise pour répondre à la crise climatique. J’ai mené 10 entretiens semi-dirigés avec des activistes présentant un fort niveau d’engagement pour la lutte climatique dans plusieurs groupes militants participant à ce mouvement social au Québec. Mes résultats montrent plusieurs manières par lesquelles la culture et les relations sociales s’entremêlent aux activités économiques dans les discours des activistes concernant l’économie politique. Spécifiquement, les activistes climatiques misent sur la solidarité, le partage, l’interdépendance et la durabilité pour repenser l’économie et son architecture sociale. C’est ce que je rattache au concept de travail relationnel de Viviana Zelizer. Mon analyse m’amène à proposer le concept de travail relationnel civil pour représenter une pratique politique visant à transformer symboliquement l’« arrière-plan relationnel » de l’activité économique, c’est-à-dire l’appartenance à une communauté imaginée et des modèles normatifs d’échange. / This dissertation aims to develop a theoretical framework elaborated in the 2000s by sociologist Viviana Zelizer, meant to understand how economic activity (consumption, production, and exchange) takes shape through a social practice called relational work. This concept illustrates how conflicts of correspondence between economic transactions, meaning-making and social relations are central to economic life. In recent years, scholars in economic sociology and political economy have recognized the need to deepen the analytical scope of Zelizer’s framework by scaling-up relational work from the micro-level to the macro-level. My research follows such a theoretical puzzle and explores how the student-climate movement in Montréal “works” Québec society in the context of a climate crisis and emergency. My findings reveal multiple ways in which culture and social relations are intermingled with economic activity in the activist’s discourses of political economy. Specifically, the cultural repertoire of climate activists includes solidarity, sharing, interdependence and sustainability as tools for “rethinking” the economy and its social architecture. This cultural logic is similar to relational work as defined by Viviana Zelizer. Through my analysis I elaborate the notion of civil relational work to represent a political practice that aims to construct and transform the “relational background” of economic activity, that is, the identification with an imagined community and normative models of exchange.
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Du « Convoi de la liberté » à l’état d’urgence : colère, réaction policière et médias sociaux

Picard, Laurène 10 1900 (has links)
Le 14 février 2022, le gouvernement fédéral du Canada déclenchait l’état d’urgence pour mettre fin aux manifestations du Convoi de la liberté qui se déroulaient principalement à Ottawa. Venus protester initialement contre les mesures sanitaires instaurées pour endiguer la pandémie de COVID-19, les manifestants ont occupé la ville avec leurs camions et autres véhicules pendant plus de deux semaines. Les revendications se sont rapidement étendues à des griefs plus larges contre le gouvernement, et le mouvement a été marqué dans l’opinion publique par des débordements physiques, matériels, mais aussi idéologiques. Après deux ans de restrictions imposées par l’urgence sanitaire, le Convoi de la liberté a constitué le point culminant de la mouvance d’opposition aux mesures sanitaires, et a connu un succès relativement inattendu alors que la majorité des Canadiens suivaient les règles de santé publique. Il est dès lors pertinent de comprendre comment ce mouvement est parvenu à prendre une telle ampleur, et de mettre en évidence les phénomènes sous-jacents à la colère des manifestants. Afin d’obtenir des éléments de réponse, les témoignages et autres documentations fournis par la Commission sur l’état d’urgence ont été analysés dans le cadre de cette étude exploratoire. Trois facteurs se sont montrés déterminants lors de cette analyse pour expliquer l’ampleur prise par le Convoi de la liberté, chacun exerçant une certaine influence sur les autres dans une dynamique de co-construction : l’efficacité de la mobilisation par la colère en temps de crise sanitaire, les défaillances de la réponse policière, et le rôle des médias sociaux qui ont transformé à la fois les codes des mouvements sociaux et l’environnement informationnel. L’étude de ces trois axes permet de révéler les problématiques plus profondes au Canada et dans la société occidentale de façon générale, témoignant d’une réelle crise de la démocratie et d’une polarisation sociale et politique croissante. / On February 14, 2022, Canada's federal government declared a state of emergency to put an end to the Freedom Convoy demonstrations, which took place mainly in Ottawa. Initially protesting the health measures introduced to contain the COVID-19 pandemic, the demonstrators occupied the city with their trucks and other vehicles for over two weeks. Demands soon extended to broader grievances against the government, and the movement was marked in public opinion by physical, material, and ideological outbursts. After two years of restrictions imposed by the health emergency, the Freedom Convoy was the culmination of the opposition to health measures, and a relatively unexpected success at a time when most Canadians were following public health rules. It is therefore pertinent to understand how this movement managed to gain such momentum, and to highlight the phenomena underlying the protesters' anger. To obtain some answers, the testimonies and other documentation provided by the Public order emergency commission were analyzed as part of this exploratory study. Three factors proved decisive in this analysis to explain the scale taken by the Freedom Convoy, each exerting a certain influence on the others in a dynamic of co-construction: the effectiveness of mobilization through anger in times of health crisis, the failings of the police response, and the role of social media in transforming both the codes of social movements and the informational environment. The study of these three axes reveals deeper issues in Canada and Western society in general, reflecting a real crisis of democracy and growing social and political polarization.
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La Gaspésie dans tous ses États : grandeurs et misères du développement régional au Québec

Rioux, Matthias 26 June 2018 (has links)
Cette thèse réalise une étude sociohistorique sur une région ressource particulièrement ciblée : la Gaspésie. L’objectif est, dans un premier temps, de mettre en lumière les connaissances sur les difficultés économiques qui ont sévi depuis la Crise des années 1930 à aujourd’hui. Le deuxième objectif est de porter un regard critique sur les retombées économiques et sociales des politiques gouvernementales appliquées à la région depuis la Révolution tranquille. En retraçant les étapes ayant marqué significativement le développement de la péninsule au cours du 20e siècle, cette recherche veut montrer l’importance du lien de causalité existant entre une région reconnue historiquement pour son retard économique et les interventions de l’État. Ainsi, le coeur de la thèse met en évidence les difficultés liées au caractère rural d’une communauté qui vit en marge d’un système de production fondé sur le libre marché et la croissance économique illimitée. Pour se protéger des affres du système, la communauté fuit même les régulations étatiques appliquées sans égard à la redistribution vers les plus pauvres. L’étude des réseaux d’acteurs sociaux, les échanges structurés entre l’État et la région et la réciprocité des influences intellectuelles exercées entre les spécialistes et les praticiens du développement ont contribué à matérialiser l’élan propice à la saisie d’une vision commune d’un développement endogène. La thèse identifie et explore les idéologies à l’origine des divers modèles de développement (chapitres VI et VII), les actions menées par l’État en régions rurales et elle nomme les acteurs locaux et nationaux à l’origine d’une pensée alternative (modèle bottom-up), au modèle classique, top-down. Certaines caractéristiques du modèle envisagé pour la Gaspésie laissent croire que l’avenir d’une région rurale, déprimée économiquement, ne peut réussir son développement en persistant sur la voie néolibérale et sur la notion de prospérité basée sur la croissance des échanges. Nous soutenons dans cette thèse que l’ordre des priorités doit changer. La réorganisation du développement des régions ressources fait appel à d’autres doctrines et à d’autres méthodes. Elle se base principalement sur l’institutionnalisation de la coopération entre les acteurs et s’effectue sous la bannière de l’entraide économique et de la solidarité sociale. Au chapitre VIII, nous montrons l’aptitude d’une région à diagnostiquer son malaise, à regrouper ses énergies et à définir un modèle de développement qui lui convient. Ledit modèle concilie économie marchande et économie sociale, participation étatique et participation citoyenne, démocratie libérale et sociale démocratie. Il est soutenu dans la thèse que l’alliance entre l’entrepreneuriat responsable (relations interentreprises) et l’innovation sociale sont les constituants choisis par les acteurs gaspésiens pour relancer économiquement et socialement leur région. On évoque, en conclusion, une réalité qui s'impose au-delà des théories et des modèles : la Gaspésie fut exclue du développement pendant près d’un siècle. Conséquemment, la région n’a pas connu de croissance élevée sur une période plus ou moins longue. On expose que la péninsule, éloignée des innovations technologiques et du machinisme industriel de l’après-guerre, est demeurée à l’écart d’un régime d’accumulation de la richesse sans précédent dans l’histoire du capitalisme. En même temps que la Gaspésie demeure marginalisée, des liens économiques se sont créés entre les pays développés et ont accéléré la production industrielle et la consommation de masse, d’où vont naître les cercles vertueux de l’économie, incarnés dans les Trente Glorieuses (1945-1975). Il s’agit là d’une période faste au cours de laquelle la Gaspésie est sortie perdante. Les retombées du régime fordien de la croissance, caractérisé par le partage des gains de la productivité entre les salariés et les employeurs, ont également échappé aux acteurs économiques de la péninsule. Nous verrons que l’État, régulateur de l’économie, n’a su s’imposer comme arbitre du bien commun. Les politiques publiques conçues et mises en oeuvre n’ont pu endiguer le déclin de la région... / This thesis presents a sociohistorical study of a particularly targeted resource region: the Gaspé Peninsula. The first objective is to shed light on the economic difficulties which have prevailed in this region from the crisis of the 30’s until today. The second objective is to take a critical look at the social and economic impact of the government policies which were applied to this region since The Quiet Revolution. By tracing back the peninsula’s significant development stages during the twentieth century, this research intends to show the important causal connection between a region historically known for its economic backwardness and the government interventions. The core of the thesis illustrates the difficulties linked to the rural nature of a community living in the fringes of a production system based on the free market and unlimited growth. To protect itself from the system’s inequities, the community even avoids governmental regulations which are applied irrespective of a redistribution to the poor. The analysis of social stakeholders, the structured trade between the government and the region, and the reciprocity of intellectual influences exerted between development practitioners and specialists have contributed to materialize a momentum which would facilitate a common vision of an endogenous development. The thesis identifies and examines the ideologies from which various development models originate (chapters VI and VII), actions taken in rural areas by the government, and identifies the local and national stakeholders supporting alternatives (bottom-up models) to the classic top-down model. Some characteristics of the model being considered tend to conclude that an economically challenged rural area like the Gaspé Peninsula cannot achieve its development by persisting in the neoliberal path and in a notion of prosperity based on trade growth. In this thesis, we are submitting that the order of priorities must change. Reorganizing the development of resource regions requires different methods and doctrines. It is mostly based on institutionalizing cooperation between stakeholders and is achieved under the banner of economic mutual aid and social solidarity. In chapter VIII, we show a region’s capacity to diagnose its problematic situation, to regroup its strengths and define a suitable development model. This model conciliates social and commercial economy, government and citizen participation, liberal and social democracies. The thesis states that the alliance between responsible entrepreneurship (relations between corporations) and social innovation are the components chosen par Gaspesian stakeholders to revitalise their region, economically and socially. We conclude by stating a reality that rises above theories and models: the Gaspé Peninsula was excluded from any development for almost a century. The region did not experience significant growth for quite some time. We outline that the peninsula, being geographically distant from post-war technological innovations and industrial machinery, was kept out of a wealth accumulation regime never seen in the history of capitalism. While the Gaspé Peninsula was kept aside, developed countries were creating economic links which accelerated industrial production and mass consumerism, consequently creating economics virtuous circles, depicted by Les Trente Glorieuses ("The Glorious Thirty", 1945-1975), a prosperous period from which the Gaspé Peninsula did not benefit. The benefits of the Fordist regime, where growth and productivity gain are shared between workers and employers, have also eluded the peninsula’s economic stakeholders. We will see that the government, as economic regulator, was not able to assert itself as arbitrator of the common good. Public policies have failed to contain the region’s decline...
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Partenariat public-OSBL populaire dans le cadre d'un programme environnemental : le programme Zones d'intervention prioritaire

Potok, Frédéric 13 April 2018 (has links)
Pour tous les organismes qui prônent le développement durable, la population doit participer à la protection de l'environnement. Une façon de mobiliser ces populations est de faire appel à des organismes sans but lucratif (OSBL) populaires qui se donnent pour mission la protection de l'environnement. Pour les États engagés dans la prestation de rechange des services (PRS), la population et les OSBL populaires constituent une ressource potentielle importante pour réaliser des programmes gouvernementaux. Toutefois, un même OSBL populaire peut-il être à la fois le mandataire d'une population engagée dans la protection de l'environnement et un partenaire fiable de l'État, considérant que ces engagements, bien que distincts, sont liés et influent l'un sur l'autre ? Pour répondre à cette question, j ' a i étudié un ensemble d'OSBL populaires engagés dans la protection du fleuve Saint-Laurent, au Québec, selon une perspective de développement durable. En 1990, l'Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) et d'autres groupes environnementalistes créent Stratégies Saint-Laurent (SSL) et les premiers comités de zone d'intervention prioritaire, appelés comités ZIP. En 1993, ces OSBL forment le programme ZIP, qui fait désormais partie du Plan d'action Saint-Laurent (PASL) lancé en 1988 par les gouvernements du Canada et du Québec. En 2007, 14 comités ZIP sont au travail et SSL assure leur coordination. J'ai étudié le PASL, SSL, les premiers comités ZIP et le programme ZIP depuis leur création jusqu'en 2007. L'étude révèle que, étant donné leur ambivalence structurelle, SSL et les comités ZIP éprouvent de la difficulté à se présenter à la fois comme des organismes d'inspiration populaire et comme des organismes étroitement liés à l'État. Leur ambivalence structurelle engendre trois autres formes d'ambivalence relationnelle, identitaire et stratégique qui montrent à quel point SSL et les comités ZIP sont tiraillés entre deux mandants, la population et l'État, et deux modes d'action, la revendication et la coopération. Ces tiraillements poussent SSL et les comités ZIP à devoir privilégier tantôt l'engagement populaire, tantôt la prestation de rechange des services. Faisant preuve d'une résilience certaine, SSL et les comités ZIP participent à une reconfiguration des relations entre la population et l'État.

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