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Distribution et phénologie d'insectes et d'insectivores le long d'un gradient de température induit par la latitudeSpooner, Joëlle 18 October 2024 (has links)
Pour répondre aux changements climatiques, les espèces doivent s'adapter en modifiant leur aire de répartition, en ajustant leur phénologie ou à travers l'évolution de leur patrimoine génétique. De ce fait, la phénologie et la répartition des espèces ont été établies comme étant des variables essentielles pour assurer le suivi des effets des changements climatiques sur la biodiversité. Toutefois, le manque de données sur une grande échelle spatiale et temporelle limite notre compréhension des effets des changements climatiques sur la biodiversité. En alternative, les gradients de température induits par la latitude ou l'altitude s'avèrent utiles afin de comprendre comment les organismes s'adaptent aux températures. Dans le cadre de la présente étude, l'objectif était de documenter la phénologie et la distribution d'insectes et d'insectivores en fonction d'un gradient climatique. Nous avons utilisé des données acoustiques récoltées dans des milieux humides (marais et tourbières) du Québec entre 2016 et 2020 dans le cadre du Réseau de suivi de la biodiversité du Québec. Ces données couvrent un gradient latitudinal de plus de 500 km. En utilisant des modèles d'occupation multi-espèces, nous avons cherché à savoir quelles variables influençaient la distribution des orthoptères (grillons, criquets, sauterelles) et des chiroptères (chauves-souris) et déterminer comment leur phénologie variait en fonction du climat. Les résultats obtenus ont mis en évidence que la distribution de plusieurs espèces était limitée par le climat froid (p.ex. Neonemobius palustris, Allonemobius allardi et Eptesicus fuscus). Ces espèces pourraient migrer vers le nord en réponse aux réchauffements des températures. Nos résultats montrent que la longueur de la période d'activité des orthoptères s'allonge à mesure que la température moyenne des sites augmente, alors que pour les chiroptères, c'est le pic de probabilité d'occupation qui est plus tardif dans les sites chauds. Ces résultats démontrent que les conditions froides exercent une pression sur les espèces, favorisant une accélération de leur cycle de vie. La répartition et la phénologie des espèces moins tolérantes aux climats froids pourraient servir de baromètres pour suivre les effets des changements climatiques et prédire leurs impacts sur les écosystèmes. La poursuite des efforts d'échantillonnage par le Réseau de suivi de la biodiversité du Québec permettra de confirmer ces résultats pour améliorer notre compréhension des réponses des communautés aux changements climatiques. / In response to climate change, species must adapt by modifying their range, adjusting their phenology or through genetic evolution to avoid extinction. As a result, phenology and species distribution have been identified as essential variables to assess the effects of climate change on biodiversity. A major issue limiting our understanding of the effects of climate change on biodiversity is the lack of long-term data over a wide spatial scale. As an alternative, temperature gradients induced by latitude or altitude can be useful to investigate how organisms adapt to temperatures. The study aimed to document the phenology and distribution of insects and insectivores across a climatic gradient to identify species and phenological processes that could serve as indicators of climate change. To this end, we used acoustic data collected in Québec wetlands between 2016 and 2020, over a latitudinal gradient extending over more than 500 km. Using multispecies occupancy models, we sought to identify which variables influenced Orthoptera (crickets, katydids, grasshoppers) and Chiroptera (bats) distribution, and understand how their phenology varied with the climate. The results showed that several species had a distribution that was strongly limited by cold climates (e.g. Neonemobius palustris, Allonemobius allardi and Eptesicus fuscus). These species could migrate northwards in response to warming temperatures, and thus serve as indicators of climate change. We also determined that the duration of the activity period of Orthoptera was greater in warm climates than in cooler climates. For Chiroptera, peak occupancy probability occurred later in the season in warm climates than in cooler climates. These results show that cold conditions put pressure on Orthoptera and Chiroptera species by accelerating their life cycle. These results could help us anticipate the effects of climate change on the distribution of cold-sensitive species and their phenology. Continued monitoring efforts by the Québec Biodiversity Network will enable us to confirm these results and will improve our understanding of the responses of communities to climate change.
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