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"A la baïonnette en ! " : approche des imaginaires à l'épreuve de la guerre 1914-1918 / "Fix bayonets!" : an attempt to explain people’s understandings challenged by the realities of the Great WarMarty, Cédric 08 February 2014 (has links)
Par les sentiments qu’elle a suscités, les discours ou les images qu’elle a générés, la baïonnette offre à l’historien une entrée intéressante pour étudier les imaginaires à l’épreuve de la Première Guerre mondiale. Elle permet de s’interroger, par-delà la diversité des supports, sur les modèles dominants et leur remise en cause, avant et pendant la guerre. Pourquoi l’assaut et le combat « à la baïonnette », topoi de la représentation du combat avant 1914, tiennent une place prépondérante dans le discours de guerre qui se met en place dès les premières semaines ? Ancré dans des pratiques bien établies avant 1914, favorisé par le contexte spécifique des entrées en guerre, l’engouement pour la baïonnette se heurte cependant à la violence des affrontements qui ne lui laisse qu’une place très marginale. Les autorités militaires et les principaux producteurs de biens culturels se détournent au fil des mois des ressorts héroïques du début de la guerre pour amorcer, selon une chronologie propre à chaque acteur, un tournant discursif vers davantage de sobriété et de réalisme. La baïonnette témoigne donc de l’évolution du discours dominant. Cette arme invite également à travailler sur la réception par les contemporains de cet imaginaire, avant et pendant la guerre. Si la plupart des mobilisés étaient imprégnés de représentations conventionnelles du combat avant 1914, la réalité des assauts se révèle nettement plus éprouvante. Le positionnement des combattants face à cet imaginaire est complexe, oscillant entre colère, résignation et appropriation plus ou moins consciente, plus ou moins affichée, d’une représentation de la guerre erronée, certes, mais incontestablement puissante. / Through the feelings it aroused, the speeches or pictures it created, the fixed bayonet gives an opportunity for the historian to study the ideals underpinning the Great War. Media portrayals of the bayonet as a field weapon changed during the war. The effectiveness of the bayonet as a weapon of war challenged prevailing official attitudes both before and during it. In the early stages of the conflict, it was a cliché and yet true, that battles using fixed bayonets played a prominent role in war speeches. As a typical cliché of warfare before 1914, it was rooted as a well-established practice. However, the fixed bayonet model did not match the requirements of the more violent clashes of the new conflict. As time progressed, military officials and all branches of the media started turning their back on what was considered as heroism at the beginning of WWI. Over a period of time the different media started delivering information that was more sober and realistic. The way fixed bayonets were portrayed reflects the evolution in mainstream official speeches. A focus on the weapon also provides an opportunity to take into account how contemporaries dealt with the varying representations before and during the war. Whilst most soldiers were influenced by common preconceptions about fighting at the front pre-1914, the down-to-earth reality proved much more demanding. Soldiers’ reactions towards official war representations were complex, ranging from anger to resignation. With assumptions that were more or less conscious, more or less expressed, soldiers began to consider the realities of war and consequently saw the representations as being false and yet undeniably powerful.
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Entre modernisme et avant-garde. Le réseau des revues littéraires de l'immédiat après-guerre en Belgique (1919-1922)/Between Modernism and Avant-garde. A Network of Belgian Literary Journals after World War I (1919-1922) / Tussen modernisme en avant-garde. Het netwerk van belgische literaire tijdschriften onmiddelijk na de eerste wereldoorlog (1919-1922).de Marneffe, Daphné 11 September 2007 (has links)
Lensemble des revues littéraires « modernistes et davant-garde » parues en Belgique immédiatement après la première guerre mondiale (jusquen 1922) est étudié dans une perspective dhistoire et de sociologie de la littérature. Lexemplification porte principalement sur les corpus des revues bruxelloises (LArt libre, Haro, Au Volant, Demain littéraire et social, Le Geste, Signaux de France et de Belgique, La Lanterne sourde, 7 Arts, Sélection) et anversoises de langue française (La Drogue, Lumière, Ça Ira).
Une première partie de la thèse est consacrée à lexplicitation des choix théoriques et méthodologiques. Est dabord étudiée la place réservée à lobjet « revue littéraire » dans différents modèles de sociologie de la littérature (théorie des champs de Pierre Bourdieu, théorie de linstitution de la littérature de Jacques Dubois, études de la sociabilité intellectuelle). Reprenant la terminologie de Christophe Prochasson, lensemble des revues littéraires est appréhendé en terme de « réseau » (tissé entre différents « lieux » et « milieux »). Par sa plasticité, le concept de « réseau » désigne adéquatement lensemble des revues, espace ouvert et aux frontières floues, en permanente reconfiguration, hétérogène et déployé dans la durée. Le « réseau » des revues se développe dans une double dimension humaine (la revue comme lieu de sociabilité, comme milieu) et textuelle (la revue comme lieu de publication, comme instance éditoriale).
Une seconde partie de la thèse présente dune part un panorama des revues littéraires belges pendant la première guerre mondiale (revues en Belgique occupée et revues du front) et dautre part la progressive reconstitution de lespace des revues après lArmistice. Dans cette période de transition, les enjeux esthétiques sont inféodés aux questions politiques à propos desquelles se positionnent les revues. Le débat principal (tant politique quarchitectural et littéraire) porte sur la question de la reconstruction du pays, conçue en terme de « restauration » par un pôle conservateur et en terme de « renouvellement » par un pôle moderniste et davant-garde. À travers létude des différentes prises de positions des revues du corpus sont encore abordées les problématiques du pacifisme et de la question flamande, toutes deux au croisement entre littérature et politique.
Dans une troisième partie du travail, le réseau interpersonnel et intertextuel des revues littéraires est pris pour objet à travers lexamen des différents lieux et milieux qui le constituent. Létude des différents milieux imbriqués dans les corpus bruxellois et anversois est suivie dun chapitre traitant de questions matérielles concrètes (choix de format, modes de diffusion, financement, types de public visés). Abordées sous cet angle, les revues apparaissent non seulement comme des instances relevant de la vie littéraire, mais aussi comme des instances proprement « médiatiques ». Dans un troisième chapitre sont inventoriés les différents types de lieux où se déploie l« action dart » de ces revues (« centres dart », galeries et lieux dexpositions, tribunes médiatiques, maisons déditions). Le réseau des revues « modernistes et davant-garde » constitue une portion dun continuum plus large : les liens avec les revues et les milieux plus conservateurs sont discrets mais constants, tant sur le plan de limbrication entre les milieux que sur celui des appuis concrets sollicités par les revues « modernistes et davant-garde » pour assurer leurs conditions dexistence.
La dernière partie propose un retour sur le modèle réticulaire, notamment sur les questions du déploiement du réseau des revues dans la durée, des enjeux historiographiques et du rapport de la littérature avec les autres champs. En conclusion générale, laccent est mis sur la période de transition de limmédiat après-guerre (1919-1922), où l« effet de réseau » est particulièrement perceptible, et sur lapport de la dissertation concernant les traits définitoires du modernisme et de lavant-garde, en ce qui concerne les revues littéraires.
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