Le report de l'intention d'achat pendant un processus d'achat est un problème crucial pour l'entreprise. Ce thème est à l'origine d'un courant de recherche dynamique en marketing. De nombreuses causes situationnelles et contextuelles ont ainsi émergé pour expliquer le report d'achat. Cependant l'effet de facteurs psychologiques et individuels sur la décision de reporter n'a pas été développé à ce jour. Par ailleurs, les psychologues proposent de considérer la procrastination (tendance à remettre une intention au lendemain) comme un trait de personnalité. Le cadre conceptuel de cette recherche intègre donc les facteurs contextuels et individuels pour analyser le report de l'intention d'achat en proposant que la tendance à éviter ou interrompre un processus d'achat soit captée par la procrastination du consommateur. Cette recherche vise donc à déterminer les conditions d'expression de la procrastination du consommateur pendant le processus d'achat, et son impact sur le processus de décision. Pour atteindre cet objectif, une échelle de procrastination du consommateur est élaborée (EPC). La procrastination du consommateur est proposée comme un concept associant les dimensions évitement et indécision qui rendent compte de manifestations complémentaires du phénomène. Les validité faciale, convergente et nomologique de l'échelle sont respectées. Selon la position temporelle du consommateur dans le processus de décision, l'une ou l'autre des facettes peut être active. Courte, cette échelle est facilement utilisable dans d'autres recherches aussi bien théoriques qu'appliquées. Elle permet de prédire si un consommateur est susceptible ou non de décider un achat. La procrastination du consommateur est une facette du processus de décision.