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Développement d'outils innovants pour l'automatisation des réglages et pour l'implémentation de la ventilation protectrice chez les patients sous ventilation mécaniqueBojmehrani, Azadeh 20 August 2018 (has links)
Cette recherche est centrée sur l’optimisation des réglages au cours de la ventilation artificielle ou ventilation mécanique (support respiratoire fourni aux patients atteints d’insuffisance respiratoire aigüe ou chronique, aux patients opérés ou aux patients dans le coma) avec des outils innovants. Nous avons développé et évalué un outil totalement innovant et original permettant de mesurer la taille des patients alités sous ventilation artificielle et de fournir au clinicien en charge du patient les données pour appliquer une ventilation protectrice. En effet, nous avons démontré l’importance de la taille pour optimiser ce réglage, comparé les méthodes de mesure traditionnelles à des méthodes alternatives pour mesurer les patients alités, et conclu que les méthodes alternatives étaient au moins aussi précises mais plus faciles à utiliser en pratique. Finalement, nous avons développé un outil optique original utilisable avec un iPhone permettant de faciliter la tâche du clinicien pour régler des volumes courants sécuritaires. L’idée de ce projet de doctorat est basée sur la nécessité de l’automatisation de la ventilation mécanique. Il existe un véritable bouleversement en ventilation mécanique depuis quelques années: l’apparition de systèmes réglant automatiquement certains paramètres majeurs du ventilateur sans intervention humaine. Ce virage est lié à un autre bouleversement: le doublement prévu du nombre de patients ayant recours à la ventilation mécanique d’ici à une quinzaine d’années. L’augmentation prévisible du nombre de patients sous ventilation mécanique sans augmentation du nombre de cliniciens à même de prendre en charge ces patients, est un problème majeur de santé publique. Cette augmentation est liée à la pyramide des âges et à la sévérité croissante des patients traités qui présentent de plus en plus de comorbidités. D’autre part, ces systèmes automatisés permettront de réaliser de façon automatisée le « transfert de connaissance ». En effet, il a bien été démontré les difficultés de mise en place des recommandations cliniques. L’utilisation de systèmes automatisés de ventilation pourrait permettre d’implémenter automatiquement les recommandations dans ce domaine et ainsi de réaliser automatiquement le transfert des connaissances. Par exemple, la nécessité de réduire le volume courant au cours du syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA) pour réduire les lésions induites par la ventilation et la mortalité a été bien démontrée mais les difficultés d’application de ces mesures ont été rapportées dans de nombreuses études. Nous nous sommes concentrés sur ce problème en apparence simple : mesurer simplement les patients sous ventilation artificielle, calculer le poids prédit et le volume courant à utiliser chez les patients. Ce nouveau système pourra probablement aider les cliniciens pour appliquer chez un grand nombre de patients la ventilation protectrice et ainsi réduire les complications associées à la ventilation mécanique. / This research focuses on artificial ventilation or mechanical ventilation (respiratory support provided to patients with acute respiratory failure or chronic patients or operated patients in a coma) under the direction of Dr. François Lellouche at the Research Center of the Quebec Herat and Lung Institute. This research project has several themes: the automation of mechanical ventilation, the technology assessment of material used during mechanical ventilation and weaning from mechanical ventilation. My PhD project is based on the automation of mechanical ventilation (MV). There has been a revolution happening in mechanical ventilation for several years: the emergence of systems without human intervention that automatically adjust certain key parameters such as fan pressure used during the inspiratory phase or frequency of the fan cycles dispensed to patients. This move anticipates another major factor occurring in the health care system: the expected doubling of the number of patients using mechanical ventilation within the next fifteen years. The expected increase in the number of patients on mechanical ventilation without increasing the number of clinicians able to take care of these patients will be a major public health problem. This increase is related to the age and increasing severity of mechanically ventilated patients who have more co-morbidities. On the other hand, these automated systems enable automated knowledge translation (KT). It has been demonstrated that the implementation of clinical guidelines also encounters many barriers. We hope that our automated KT system will help implement recommended lower tidal volumes. For example, the need to reduce the tidal volume during acute respiratory distress syndrome (ARDS) in patients to reduce injuries and mortality has been well documented, but the difficulties in applying these measures have been reported in many studies. We focused on this seemingly simple problem: simply measuring patients with artificial ventilation, calculating the predicted body weight and the tidal volume to use for patients.
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Impacts and obstacles of prehospital cardiac arrest continuous insufflation : IOoPRECACIGroulx, Mathieu 13 December 2023 (has links)
Cette étude a pour objectif d'évaluer l'efficacité de l'insufflation continue d'oxygène (ICO) comme stratégie de ventilation des victimes d'arrêts cardiaques tout en évaluant les perceptions et obstacles du changement de pratique. Une revue systématique a été effectuée afin de synthétiser les données de l'effet de l'ICO sur le taux de retour à la circulation spontanée (RCS) et d'autres issues cliniques lors d'arrêts cardiaques. Des 3540 articles repérés, 16 études dont 12 expérimentations animales et 4 études avec populations humaines ont été incluses. Aucune association définitive entre l'ICO et le RCS, le RCS soutenu ou la survie n'a pu être démontrée. De nouvelles études sont nécessaires pour évaluer l'effet de l'ICO sur les fonctions neurologiques et la perception de la qualité de vie des survivants d'arrêts cardiaques. Un sondage a été réalisé auprès de 244 techniciens ambulanciers paramédics de la région de la Capitale-Nationale afin d'évaluer leur perception sur les gains et obstacles à l'implantation de l'ICO comme stratégie de ventilation pour la prise en charge des arrêts cardiaques non traumatiques en milieu extrahospitalier. L'ICO a permis une approche simplifiée et plus sécuritaire pour les intervenants et les patients comparativement à la ventilation manuelle. La flexion du tube supraglottique et l'imprécision de la capnographie ont été identifiés comme obstacles. / This study aims to assess the effect of continuous flow insufflation of oxygen (CFIO) as the ventilation strategy in cardiac arrest care and to assess perceived impacts and barriers to its implementation. A systematic review was performed to synthetize the evidence on the effect of CFIO on return of spontaneous circulation (ROSC) and other clinical outcomes in cardiac arrest. Of the 3450 citations identified, 16 studies including 12 animal-model of cardiac arrest and 4 studies with human populations were included. No definitive association between CFIO and ROSC, sustained ROSC or survival could be demonstrated. Further studies should assess the effect of CFIO on neurological function and perceived quality of life of cardiac arrest survivors. A survey was carried out among 244 paramedics in "La Capitale-Nationale" region to assess their perception on gains and obstacles to the implementation of CFIO as the ventilation strategy for non-traumatic out-of-hospital cardiac arrest. The use of CFIO allows a simplified approach and was perceived as safer for the patient and the paramedic compared to manual ventilation. The bending of the supraglottic airway and the imprecision of capnography were identified as barriers.
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Optimisation de l'humidification des gaz au cours de la ventilation mécaniqueLellouche, François Brochard, Laurent. January 2008 (has links) (PDF)
Thèse de doctorat : Biomécanique : Paris 12 : 2007. / Titre provenant de l'écran-titre. Bibliogr. : 285 réf.
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Comparaison du taux d'incidence de pneumopathie précoce acquise sous ventilation mécanique traumatisés crâniens versus polytraumatisés /Rimalou, Annabelle Naux, Edouard. January 2008 (has links)
Reproduction de : Thèse d'exercice : Médecine. Anesthésie Réanimation : Nantes : 2008. / Bibliogr.
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Etude épidémiologique des pneumonies associées à la ventilation mécaniqueBretonnière, Cédric Renard, Benoît. January 2003 (has links) (PDF)
Thèse d'exercice : Médecine. Médecine interne : Université de Nantes : 2003. / Bibliogr. f. 39-41.
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Adaptation and validation of the multi-dimensional measure of informed choice to cardiopulmonary resuscitation (CPR) and invasive mechanical ventilation (IMV)François, Rebecca 02 November 2020 (has links)
La majorité des aînés canadiens préfèrent recevoir des interventions de fin de vie non agressives. Pour eux, leur qualité de vie est plus importante que la durée. Les études montrent que les préférences des patients âgés ne sont pas souvent inscrites dans leurs dossiers médicaux. Par conséquent, des interventions agressives comme la réanimation cardiorespiratoire (RCR) et la ventilation mécanique invasive (VMI) sont utilisées plutôt que des soins de confort. La prise de décision partagée (PDP) est une approche contribuant à diminuer la surutilisation de certaines interventions médicales par des décisions plus éclairées. Lors d’une décision critique sur une intervention de santé, la PDP permet au patient et à son médecin de travailler ensemble pour faire le choix le plus approprié. Les décisions éclairées favorisent des meilleurs effets sur la santé par la réduction de conflit décisionnel, la diminution de l’anxiété et une amélioration de la satisfaction du patient. Les outils d’aide à la décision utilisés dans le contexte de la PDP facilitent la discussion entre un médecin et son patient. Ils ne sont pas limités au contexte de la PDP, car ils peuvent être une ressource en santé très utile, pour aider les patients confrontés à des décisions de santé difficiles et complexes. Vu que la PDP et les outils d’aide à la décision supportent la prise de décision informée, des outils validés et multidimensionnels doivent être créés et validés pour des personnes qui font face à des décisions des interventions de fins de vie agressives. Cet article détaille l’adaptation et la validation du Multi-Dimensional Measure of Informed Choice à la RCR et à la VMI avec des aînés canadiens francophones. / Most elderly Canadians wish to avoid aggressive life-sustaining interventions at the end of their lives because they favor quality of life over quantity when they consider the potential suffering that may come with attempts to prolong their lives. Nonetheless, studies show that patient preferences for the care they receive at end-of-life (EOL) often go unrecorded in their medical dossiers and aggressive life-sustaining interventions such as cardiopulmonary resuscitation (CPR) and invasive mechanical ventilation (IMV) are used in lieu of the comfort care that the patient may prefer. Shared decision-making (SDM) is an approach that research shows leads to patient informed decisions. When faced with the need to make a critical decision about care plans, treatment options, or the uptake of a medical intervention/procedure, SDM allows a patient and their physician to work together to make the most appropriate choice for the patient. This has been shown to lead to improved patient health outcomes such as decreased decisional conflict, decreased anxiety, and higher patient satisfaction. Patient decision aids (PtDAs) are health information tools that, when used in the SDM context, facilitate the conversation between a physician and their patient. PtDAs are not limited to use in shared decision making because they may also be valuable health resources to patients facing a difficult or complicated health decision. Because both SDM and the use of PtDAs are shown to lead to patient informed decisionmaking, validated and multidimensional tools that measure informed choice are needed for those facing decisions about aggressive EOL medical interventions, especially the elderly. This paper explicates, in detail, our attempt to adapt and validate the Multi-Dimensional Measure of Informed Choice (MMIC) to CPR and IMV in an elderly French-Canadian population.
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Dignité des patients cérébrolésés réanimés par ventilation non thérapeutique pour le besoin d'autrui. Réflexion éthique théologique à l'aide de la Théorie de la reconnaissanceRandriamananjanahary, Andriamahay Jonah 14 September 2022 (has links)
À partir des années 1950, la ventilation mécanique a été utilisée dans les soins comme moyen d'assistance respiratoire, notamment lors de l'épidémie de poliomyélite. Grâce à la ventilation, certains patients voués à la mort sont réanimés et maintenus en vie par cette technique. À partir des années 1960, grâce au progrès de l'immunologie, de la thérapie antirejet et de la chirurgie, la ventilation mécanique est utilisée comme support d'assistance respiratoire dans le cadre de la transplantation d'organes. À partir des années 1990, elle sera utilisée pour minimiser la dégradation des organes en attente de prélèvement de patients donneurs. Les patients cérébrolésés dont la mort est imminente, ainsi que des patients en état de mort cérébrale, sont des candidats à cette pratique. Cette nouvelle technique, nommée « ventilation non thérapeutique » accorde, non seulement la préservation des organes, mais permet à l'équipe médicale de planifier, d'organiser les opérations de prélèvement et de transplantation. En outre, elle contribue à maintenir une respiration artificielle à une femme enceinte cérébrolésée grave jusqu'au terme de sa grossesse. Si l'évolution de cette technique de ventilation artificielle a offert de nouvelles possibilités, elle suscite de nouvelles interrogations éthiques. Bien que certains donneurs puissent donner un consentement éclairé, garant de l'autonomie, le fait de réanimer les patients pour les besoins d'autrui suscite des questionnements. De plus, dans le cas des patients cérébrolésés, l'absence de directive anticipée pose un problème. La question se pose : n'y a-t-il pas un risque de réifier l'être humain, le considérer comme un objet ? À cela s'ajoute la question du respect de la dignité de ces patients : le fait de les réanimer pour le besoin d'autrui respecte-t-il la dignité de la personne ? Bien que ces interrogations aient été abondantes à partir des années 1960, la littérature démontre qu'il n'y a que peu d'intérêt dans l'analyse de la ventilation artificielle comme moyen technique et comme objet de recherche. Pourtant le constat est clair, depuis l'usage clinique de la ventilation artificielle, l'émergence de cas cliniques inédits, situés entre la vie est observée. Ces situations engendrent des dilemmes éthiques. La question se pose donc: comment cette technique de ventilation est-elle arrivée à franchir le stade de l'usage non-thérapeutique ? Un survol de l'évolution du souffle antique vers la ventilation mécanique nous montre que le souffle a perdu sa charge religieuse et divine au cours des siècles. Le souffle contemporain est réduit à une notion purement physiologique d'échange gazeux. Il n'est plus un indicateur de vie, dont l'absence évoque la mort. Il est substituable par une machine telle que la ventilation mécanique. De plus, il y a un paradoxe. La présence de souffle ou de respiration naturelle était jadis garant et signe de vie. Désormais, un patient déclaré en état de mort cérébrale continue à respirer grâce à la ventilation artificielle, mais n'est plus considéré en vie. La mort devient un évènement technicisé, maitrisable, dépendant du statut du cerveau. Cela pourrait être expliqué par le fait que le souffle antique, l'âme sont intériorisés au cours des siècles pour transmigrer dans le cerveau. Pour mieux clarifier les processus d'évolution et de transformation de la technique en lien avec les patients cérébrolésés, nous faisons appel à différentes théories. Le cadre théorique développé par le théologien et historien Jacques Ellul nous a permis de comprendre la progression, la finalité et l'évolution de la ventilation artificielle dans le temps. En outre, grâce à la mobilisation de théories sociales, autour de la déshumanisation de Nick Haslam, il nous est possible d'apporter un nouvel éclairage sur les critères et les situations qui conduisent à considérer les patients comme des êtres non-humains ou comme des objets. La théorie de la reconnaissance d'Axel Honneth nous a servi à discerner non seulement le contexte d'évolution de la technique, mais également de comprendre pourquoi les patients cérébrolésés peuvent être réifiés, instrumentalisés pour le besoin d'autrui. À partir des axes de réflexion issus de la théorie de la reconnaissance et des constats, nous proposons une réflexion éthique théologique autour des trois formes de reconnaissance, à savoir l'amour, le droit et la solidarité. La théologie, par ses réserves de traditions et d'histoire, nous apporte un nouvel éclairage sur la condition particulière des patients cérébrolésés et apporte des balises pour contrer les processus potentiels de déshumanisation et de réification. / Since the 1950s, mechanical ventilation has been used in health care as a means of respiratory assistance, particularly during the polio epidemic. Thanks to ventilation, some patients destined to die were resuscitated and kept alive by this technique. From the 1960s onwards, thanks to advances in immunology, anti-rejection therapy and surgery, mechanical ventilation was used as a means of respiratory assistance in the context of organ transplantation. From the 1990s onwards, it will be used to minimize the degradation of organs awaiting harvesting from donor patients. Brain damaged patients whose death is imminent, as well as brain dead patients, have been candidates for this practice. This new technique, called "non-therapeutic ventilation", not only preserves the organs, but also allows the medical team to plan and organize the removal and transplantation operations. In addition, it helps maintain artificial respiration for a pregnant woman with severe brain injury until the end of her pregnancy. If this technique of artificial ventilation has evolved to offer new possibilities, nonetheless it raises new ethical questions. Although some donors can give informed consent, thus guaranteeing autonomy, the fact of resuscitating patients for the needs of others raises questions. In addition, in the case of brain-dead patients, the absence of an advanced directive poses a problem. The question that arises is whether there is not a risk of reifying the human being, of considering him as an object. In addition, there is the question of respect for the dignity of these patients. Does resuscitating them for the needs of others respect the dignity of the person? Although these types of questions have been abundant since the 1960s, the literature shows that there is little interest in the analysis of artificial ventilation as a technical means and as an object of research. However, since the clinical use of artificial ventilation, the emergence of new clinical cases, situated between life and death, has been clearly observed. These situations generate ethical dilemmas. The question arises: how does this ventilation technique contribute to crossing the line of non-therapeutic use? An overview of the evolution from the "ancient breath" to mechanical ventilation shows us that breath has lost its religious and divine charge over the centuries. Contemporary breath is reduced to a purely physiological notion of gas exchange. It is no longer an indicator of life, of which absence evokes death. It can be substituted by a machine such as mechanical ventilation. There is, however, a paradox. The presence of breath or natural breathing was once a guarantee and sign of life. Now, a patient declared brain dead continues to breathe thanks to artificial ventilation but is no longer considered alive. Death becomes a technical event, controllable, dependent on the status of the brain. This could be explained by the fact that the "ancient breath", the soul, has been internalized over the centuries to eventually transmigrate into the brain. To better clarify the processes of evolution and transformation of this technique in relation to brain injury patients, we appeal to different theories. The theoretical framework developed by the theologian and historian Jacques Ellul has allowed us to understand the progression, the evolution and the finality of artificial ventilation over time. Moreover, thanks to Nick Haslam and his mobilization of social theories regarding dehumanization, it is possible for us to shed new light on the criteria and on situations that lead to considering patients as non-human beings or as objects. Axel Honneth's theory of recognition has helped us to appreciate not only the context of the evolution of technology, but also to understand why brain injury patients can be reified, and instrumentalized for the needs of others. Based on the lines of thought derived from the theory of recognition and its findings, we propose a theological ethical reflection around the three forms of recognition, namely love, right and solidarity. Theology, with its reserves of tradition and history, sheds new light on the particular condition of brain injury patients and provides guidelines to counteract the potential processes of dehumanization and reification.
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Dignité des patients cérébrolésés réanimés par ventilation non thérapeutique pour le besoin d'autrui. Réflexion éthique théologique à l'aide de la Théorie de la reconnaissanceRandriamananjanahary, Andriamahay Jonah 13 December 2023 (has links)
À partir des années 1950, la ventilation mécanique a été utilisée dans les soins comme moyen d'assistance respiratoire, notamment lors de l'épidémie de poliomyélite. Grâce à la ventilation, certains patients voués à la mort sont réanimés et maintenus en vie par cette technique. À partir des années 1960, grâce au progrès de l'immunologie, de la thérapie antirejet et de la chirurgie, la ventilation mécanique est utilisée comme support d'assistance respiratoire dans le cadre de la transplantation d'organes. À partir des années 1990, elle sera utilisée pour minimiser la dégradation des organes en attente de prélèvement de patients donneurs. Les patients cérébrolésés dont la mort est imminente, ainsi que des patients en état de mort cérébrale, sont des candidats à cette pratique. Cette nouvelle technique, nommée « ventilation non thérapeutique » accorde, non seulement la préservation des organes, mais permet à l'équipe médicale de planifier, d'organiser les opérations de prélèvement et de transplantation. En outre, elle contribue à maintenir une respiration artificielle à une femme enceinte cérébrolésée grave jusqu'au terme de sa grossesse. Si l'évolution de cette technique de ventilation artificielle a offert de nouvelles possibilités, elle suscite de nouvelles interrogations éthiques. Bien que certains donneurs puissent donner un consentement éclairé, garant de l'autonomie, le fait de réanimer les patients pour les besoins d'autrui suscite des questionnements. De plus, dans le cas des patients cérébrolésés, l'absence de directive anticipée pose un problème. La question se pose : n'y a-t-il pas un risque de réifier l'être humain, le considérer comme un objet ? À cela s'ajoute la question du respect de la dignité de ces patients : le fait de les réanimer pour le besoin d'autrui respecte-t-il la dignité de la personne ? Bien que ces interrogations aient été abondantes à partir des années 1960, la littérature démontre qu'il n'y a que peu d'intérêt dans l'analyse de la ventilation artificielle comme moyen technique et comme objet de recherche. Pourtant le constat est clair, depuis l'usage clinique de la ventilation artificielle, l'émergence de cas cliniques inédits, situés entre la vie est observée. Ces situations engendrent des dilemmes éthiques. La question se pose donc: comment cette technique de ventilation est-elle arrivée à franchir le stade de l'usage non-thérapeutique ? Un survol de l'évolution du souffle antique vers la ventilation mécanique nous montre que le souffle a perdu sa charge religieuse et divine au cours des siècles. Le souffle contemporain est réduit à une notion purement physiologique d'échange gazeux. Il n'est plus un indicateur de vie, dont l'absence évoque la mort. Il est substituable par une machine telle que la ventilation mécanique. De plus, il y a un paradoxe. La présence de souffle ou de respiration naturelle était jadis garant et signe de vie. Désormais, un patient déclaré en état de mort cérébrale continue à respirer grâce à la ventilation artificielle, mais n'est plus considéré en vie. La mort devient un évènement technicisé, maitrisable, dépendant du statut du cerveau. Cela pourrait être expliqué par le fait que le souffle antique, l'âme sont intériorisés au cours des siècles pour transmigrer dans le cerveau. Pour mieux clarifier les processus d'évolution et de transformation de la technique en lien avec les patients cérébrolésés, nous faisons appel à différentes théories. Le cadre théorique développé par le théologien et historien Jacques Ellul nous a permis de comprendre la progression, la finalité et l'évolution de la ventilation artificielle dans le temps. En outre, grâce à la mobilisation de théories sociales, autour de la déshumanisation de Nick Haslam, il nous est possible d'apporter un nouvel éclairage sur les critères et les situations qui conduisent à considérer les patients comme des êtres non-humains ou comme des objets. La théorie de la reconnaissance d'Axel Honneth nous a servi à discerner non seulement le contexte d'évolution de la technique, mais également de comprendre pourquoi les patients cérébrolésés peuvent être réifiés, instrumentalisés pour le besoin d'autrui. À partir des axes de réflexion issus de la théorie de la reconnaissance et des constats, nous proposons une réflexion éthique théologique autour des trois formes de reconnaissance, à savoir l'amour, le droit et la solidarité. La théologie, par ses réserves de traditions et d'histoire, nous apporte un nouvel éclairage sur la condition particulière des patients cérébrolésés et apporte des balises pour contrer les processus potentiels de déshumanisation et de réification. / Since the 1950s, mechanical ventilation has been used in health care as a means of respiratory assistance, particularly during the polio epidemic. Thanks to ventilation, some patients destined to die were resuscitated and kept alive by this technique. From the 1960s onwards, thanks to advances in immunology, anti-rejection therapy and surgery, mechanical ventilation was used as a means of respiratory assistance in the context of organ transplantation. From the 1990s onwards, it will be used to minimize the degradation of organs awaiting harvesting from donor patients. Brain damaged patients whose death is imminent, as well as brain dead patients, have been candidates for this practice. This new technique, called "non-therapeutic ventilation", not only preserves the organs, but also allows the medical team to plan and organize the removal and transplantation operations. In addition, it helps maintain artificial respiration for a pregnant woman with severe brain injury until the end of her pregnancy. If this technique of artificial ventilation has evolved to offer new possibilities, nonetheless it raises new ethical questions. Although some donors can give informed consent, thus guaranteeing autonomy, the fact of resuscitating patients for the needs of others raises questions. In addition, in the case of brain-dead patients, the absence of an advanced directive poses a problem. The question that arises is whether there is not a risk of reifying the human being, of considering him as an object. In addition, there is the question of respect for the dignity of these patients. Does resuscitating them for the needs of others respect the dignity of the person? Although these types of questions have been abundant since the 1960s, the literature shows that there is little interest in the analysis of artificial ventilation as a technical means and as an object of research. However, since the clinical use of artificial ventilation, the emergence of new clinical cases, situated between life and death, has been clearly observed. These situations generate ethical dilemmas. The question arises: how does this ventilation technique contribute to crossing the line of non-therapeutic use? An overview of the evolution from the "ancient breath" to mechanical ventilation shows us that breath has lost its religious and divine charge over the centuries. Contemporary breath is reduced to a purely physiological notion of gas exchange. It is no longer an indicator of life, of which absence evokes death. It can be substituted by a machine such as mechanical ventilation. There is, however, a paradox. The presence of breath or natural breathing was once a guarantee and sign of life. Now, a patient declared brain dead continues to breathe thanks to artificial ventilation but is no longer considered alive. Death becomes a technical event, controllable, dependent on the status of the brain. This could be explained by the fact that the "ancient breath", the soul, has been internalized over the centuries to eventually transmigrate into the brain. To better clarify the processes of evolution and transformation of this technique in relation to brain injury patients, we appeal to different theories. The theoretical framework developed by the theologian and historian Jacques Ellul has allowed us to understand the progression, the evolution and the finality of artificial ventilation over time. Moreover, thanks to Nick Haslam and his mobilization of social theories regarding dehumanization, it is possible for us to shed new light on the criteria and on situations that lead to considering patients as non-human beings or as objects. Axel Honneth's theory of recognition has helped us to appreciate not only the context of the evolution of technology, but also to understand why brain injury patients can be reified, and instrumentalized for the needs of others. Based on the lines of thought derived from the theory of recognition and its findings, we propose a theological ethical reflection around the three forms of recognition, namely love, right and solidarity. Theology, with its reserves of tradition and history, sheds new light on the particular condition of brain injury patients and provides guidelines to counteract the potential processes of dehumanization and reification.
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