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Teatralidades y políticas de la memoria y el cuerpo: Patricia Ariza y Nohora Ayala (1995-2013)Sanchez Gutierrez, Adriana 09 1900 (has links)
La tension politique qui se développait en Colombie depuis les années 40 contre les idéologies conservatrices et les libéraux officieux et dissidents après les élections de 1946, a déclenché un sentiment de mécontentement qui a éclaté le 9 avril 1948 avec l’assassinat de Jorge Eliecer Gaitan, dirigeant libéral à Bogota. Cet événement, connu sous le nom El Bogotazo, provoqua des manifestations violentes, des meurtres, des agressions, de l’harcèlement, de la terreur et des troubles dans tout le pays. Comme conséquence, au cours des années suivantes, les guérillas libérales se sont organisées et pendant une décennie ont laissé plus de 200.000 morts dans le pays et ont provoqué des milliers de migrations rurales vers les grandes villes. Plus tard, certains dirigeants ont formé les guérillas communistes, après l'assassinat de plusieurs ex commandants démobilisés, qui perpétuaient le conflit armé dans le pays, dont certains survivent aujourd'hui. Les FARC, Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée Populaire, les plus anciennes du monde, puissantes et nombreuses en Colombie, sont actuellement en pourparlers de paix avec le gouvernement national à La Havane, Cuba. Ces pourparlers de paix sont dans leurs phases finales. L'ELN, l’Armée de Libération Nationale, le deuxième groupe de guérilla en importance et du nombre de combattants en Colombie, est en approchements préliminaires, tendant à entamer des pourparlers de paix avec le gouvernement.
Ce conflit a produit un nombre immense de victimes (¡Basta ya!: 2013) et dans ce contexte, les dramaturges et activistes Patricia Ariza et Nohora Ayala proposent un projet artistique qui interroge les actions violentes du pays à partir de la perspective de la femme dans les conflits armés. Leurs productions s’inscrivent dans la création collective du Teatro La Candelaria, où la recherche s’infitre dans l’art de la scène, en déconstruisant la réalité socio-politique et en faisant parler les témoignages.
Ainsi, ce travail se prendre sur six œuvres qui explorent les liminalités politico-corporelles qui se déconstruisent dans la mise en scène en tenant compte des réseaux complexes qui sont tissés à partir des femmes et les multiples Antigones créés dans le contexte historique du pays. En outre, l’analyse examine la notion de la corporalité à partir des corps non-absents (victimes de disparition forcée) qui montrent la déterritorialisation des corps dépossédés.
Le premier chapitre de la thèse traitée propose une approche théorique centrée sur les concepts de la représentation, du théâtre, de la performance et de la théâtralité politique. Le chapitre mobilise également les notions de corps sans organes et corps dépossédés pour éclairer la coupure épistémologique entre le corps matériel et le corps des disparus dépossédés.
Le deuxième chapitre analyse trois œuvres de Patricia Ariza: Antigone (2006), Mujeres en la Plaza (2009) et Somma Mnémosyne (2013), lesquelles montrent un exercice d’artivisme et d'engagement politique par rapport à l'histoire moderne de la Colombie. Le troisième chapitre présente trois œuvres de Nohora Ayala: Fémina ludens (1995), Piel (2010) et Rosas secas (2012) , où l’exploration du corps met en évidence les traces de la mémoire historique du pays. Finalement, le dernier chapitre propose un questionnement face à la réception du spectateur et la théâtralité du pays. / The political tension that developed in Colombia since the 40s, between conservative ideologies and, the divergency in the official liberal party and dissident liberal party, brought out a feeling of disagreement that collapsed when Jorge Eliecer Gaitan, leader of dissident party, was killed in Bogota on 9 April 1948. This event, well known as The Bogotazo, unchained violent protests, murders, assaults, harassment, terror and unrest throughout the country. As a result, in the subsequent years the liberal guerrillas were formed and over a decade the conflict ensued in more than 200,000 murders in the country and thousands of rural migrants in the cities. Later, some leaders formed the communist guerrillas who perpetuated the armed conflict in the country, some of them are known today as FARC, the oldest group of guerillas in the world and the most powerful in Colombia, and ELN. Actually, the FARC are in the final negotiation for peace in Havana, Cuba.
This violent historical context has produced a staggering statistics of victims (Basta ya!, 2013), in which the artists and activist dramatists, Patricia Ariza and Nohora Ayala propose a new aesthetic that questions the violent actions of the country from women’s perspective. Their theatrical productions are part of the Collective Creation in the Teatro La Candelaria, where the research is faced with the aesthetics of the scene and confronted with the deconstruction of reality counted, telling or testimonials.
This dissertation examines six plays by Ariza and Ayala whose political and bodily liminalities deconstruct dominant ideas of history, while illuminating the complex networks surrounding the women and the Antigones produced by the country. I explore the materiality of non-absent bodies (victims of forced disappearance) which exposes the deterritorialization of dispossessed bodies.
The first chapter of the thesis discerns recent theoretical approaches to the concepts of representation, theater, performance and political theatricality which I have found pertinent for my examination of the work by Ariza and Ayala. At the same time, I elaborate on the notions of the body without organs and of dispossessed bodies in order to shed light on the epistemological break between the material present body and dispossessed bodies of the disappeared.
In the second chapter, I analyze three plays by Patricia Ariza: Antigone (2006), Mujeres en la Plaza (2009) and Somma Mnemosyne (2013), which evince an exercise in artivism and engagement with the political history of Colombia. The third chapter presents three plays of Nohora Ayala: Fémina Ludens (1995), Piel (2010) and Rosas Secas (2012), where the body is part of a radical practice of questioning colombian historical memory.
Finally, the concluding chapter examines the role of political and corporeal theatricality in engaging spectators’ critical participation in the work of Ariza and Ayala.
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