Cette recherche doctorale se consacre à l’homosexualité féminine et s’attarde sur les manières dont elle peut être vécue d’un milieu social à un autre. En France, de nos jours, à l’exception de quelques travaux, les travaux consacrés à l’homosexualité féminine apparaissent encore peu nombreux. À la croisée de la sociologie de l’homosexualité et de la sociologie de la famille, cette recherche s’intéresse ainsi à un objet d’étude encore mal connu. Les résultats rapportés dans cette recherche ont, en outre, pour originalité d’appréhender le vécu de l’homosexualité en termes d’appartenance sociale. Cette recherche se décompose en deux temps. La première partie s’intéresse à la pluralité des manières de vivre l’homosexualité observée entre les lesbiennes et qui, à l’échelle de l’individu, jalonne un « parcours homosexuel ». Le parcours est entendu comme un cheminement par lequel l’individu va découvrir et expérimenter ses préférences sexuelles, puis se construire et se positionner à l’égard de l’homosexualité. Il se décline en différents processus et invite à saisir l’affirmation des orientations homosexuelles par le biais d’une succession d’étapes. À cet égard, les analyses révèleront combien il apparaît important d’appréhender la place qu’occupe l’homosexualité dans la définition de soi, la conjugalité et les sociabilités au fil du parcours et de l’affirmation des préférences sexuelles. Evoluant dans le temps, cette place apparaît étroitement corrélée à la propension à la stigmatisation et à l’intériorisation du stigmate, deux éléments qui varient d’un milieu social à un autre. Cette recherche s’intéresse, par ailleurs, aux correspondances qui s’établissent entre les parcours homosexuels et les styles de conjugalité, entre les manières de vivre l’homosexualité et les manières de « faire couple ». L’analyse s’applique à dégager les différentes étapes du parcours menant à la stabilité conjugale et à pointer, en ce sens, l’interdépendance qui se noue entre la conjugalité et les parcours homosexuels. Il apparaît important d’appréhender les manières de faire couple et les manières de vivre l’homosexualité dans une même dynamique. La conjugalité est, par ailleurs, en partie étudiée par le biais de sa dimension matérielle. En s’intéressant à des couples lesbiens cohabitant, l’observation s’attarde, en effet, sur la pluralité des formes de conjugalité qui s’édifient au sein de l’habitat. Les investigations portent sur les formes de conjugalité contemporaines et sur le rôle d’acteur qu’endosse chaque conjoint dans l’élaboration de sa relation. De nos jours, la prise de distance à l’égard des formes de conjugalité traditionnelle - certes relative d’un milieu social à un autre - invite les partenaires à inventer leur relation, à prendre une part active dans la construction de leur union. La recherche s’ancre dans la nouveauté de ces phénomènes observés. / This doctoral research is devoted to female homosexuality and focuses on the ways in which it can be lived/experienced from one social milieu/background to another. Currently, in France, there are few studies focusing on female homosexuality. At the crossroads of the sociology of homosexuality and the sociology of the family, this research is thus exploring a topic yet little known in sociology. Furthermore, the originality of this research lies in its approach as it apprehends the experience of homosexuality in terms of/from the standpoint of/from the perspective of social belonging.This research breaks down in two stages. The first part focuses on the plurality of homosexual livelihoods observed amongst lesbians which, at the individual level, punctuates a "homosexual journey". The journey is understood as a process through which the individual will discover and experience her sexual preferences, then build and position herself with regard to homosexuality. It comes in sequential processes leading to the affirmation of homosexual orientations. In this respect, the analyzes will reveal how important it is to understand the role played by homosexuality in self-discovery, conjugality and sociability during this journey and the emergence of sexual preferences. Evolving over time, this role appears to be closely correlated with the propensity to stigmatize and the internalizing of the stigma, two elements that vary from one social milieu to another.Furthermore, this doctoral thesis enquires the connections between a) the different homosexual pathways and the different styles of conjugality; b) the ways in which homosexuality is lived and the ways of "being a couple". The analysis aims at identifying the different stages of the path leading to conjugal stability and to point out, the interdependence between conjugality and homosexual pathways. It appears important to understand the ways to make a couple and ways of living homosexuality in the same dynamic. Otherwise, conjugality is partially studied through its material dimension. By looking at cohabiting lesbian couples, the observation dwells on the plurality of forms of conjugality that are built in the habitat. The investigations focus on the contemporary forms of conjugality and the role that each partner plays in the development of their relationship. Nowadays, a shift of focus from the forms of traditional conjugality - indeed varying from one social milieu to another - encourages the partners to invent their relationship and take an active part in the construction of their union. Research is rooted in the novelty of these observed phenomena.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LYSE2003 |
Date | 15 January 2018 |
Creators | Costechareire, Celine |
Contributors | Lyon, Déchaux, Jean-Hugues |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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