Cette recherche interroge l’émergence, les usages et les enjeux du recours à une catégorie de « migrants », dans les politiques françaises et actions de lutte contre les inégalités sociales face au diabète de type 2. La sociohistoire de l’émergence de la question du diabète des « migrants » réalisée, montre comment la littérature médicale peut, en pointant des facteurs de risques différents selon les groupes sociaux, participer à la construction de catégories de patients. L’analyse menée souligne l’amalgame entre groupes ethniques, groupes raciaux et groupes génétiquement homogènes, à l’origine du récit différencialiste des causes du diabète. Récit, aujourd’hui mobilisé par les autorités publiques pour organiser une distribution ciblée des soins préventifs du diabète et de ses complications. Au cœur des interactions soignants-soignés en milieu hospitalier, l’analyse des contours, des usages de cette catégorie, et des pratiques de soins qu’elle suscite (en particulier lors de l’éducation thérapeutique), souligne que les traitements différenciés qui y ont cours, n’ont pas toujours les effets escomptés sur la situation de ces soignés. La lecture culturaliste faisant des comportements des soignés la principale cause des écarts de santé, occulte les inégalités sociales et économiques préexistantes, et participe à les renforcer. Quadrillées par les directives de santé publique, l’analyse des marges de manœuvre des soignants et des soignés, permet de mettre en évidence que ces politiques visent moins à agir sur les déterminants sociaux des inégalités de santé qu’à enjoindre les acteurs sociaux à atteindre l’égalité en adoptant les comportements des groupes sociaux majoritaires. / This research questions the emergence, the uses and the direction of the resort to a category of “migrants”, in the French politics and the actions to reduce social inequalities in front of diabetes mellitus. The sociohistory of the emergence of the question about the diabetes of the "migrants", shows how the medical literature can, by pointing different risk factors according to the social groups, participate in the construction of categories of patients. The led analysis underlines the mixture between ethnic, racial and genetically groups, at the origin of the differentialist narrative about the causes of the diabetes. This reading is today mobilized by the public authorities to organize a specific distribution of health preventive care of diabetes and its complications. In health relation, the analysis of the practices, and in particular the therapeutic patient education, underlines that differential treatments exists, but all have no expected effects. The culturalist view making behavior of patients the main cause of their health condition, can impact the medical course, and also, increase the social inequalities. Guided by the directives of public health, the analysis of the margins of action of the professionals and patients, allows to see that these politics aim less to act on the social determinants of health inequalities that to order the individuals to reach the equality by adopting the majority social groups behaviors.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCC089 |
Date | 22 September 2017 |
Creators | Braud, Rosane |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Timera, Mahamet |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection |
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