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Évolution du réseau social des jeunes filles durant la période de fréquentation d’un gang de rue

The general aim of this research is to report on the evolution of the interpersonal relationships of young girls during the period of association with a street gang. This general objective is broken down into four specific objectives which consist of (1) establishing a portrait of the different relations that young girls have with those around them before they come into contact with a gang; (2) monitor the evolution of the interpersonal relationships maintained by young girls with those around them from the time of their first contact with a gang until the gang's association ceases, if applicable; (3) explore the relationship between the meaning of these relationships and the involvement of young girls in the gang; (4) develop avenues aimed at supporting intervention with young girls who are or have been in contact with a street gang.

It is from the telling of a dozen young girls who have been in contact directly or indirectly with the universe of street gangs that these objectives were pursued. From their account, it emerges mainly data concerning the evolution of family, friendship, school relations during the pre-gang period, the personality of the young girls as they themselves describe it, the experience of the street gangs from the beginning to exit, if applicable, and, through this period, changing relationships with family, peers, male and female gang members, and interveners significant to them.

These findings, which emerged from the testimonies collected, provide insight into the interventions to be promoted with young girls likely to be attracted to street gangs in order to prevent their affiliation with gangs or, where applicable, to encourage their way out. It is about targeting the needs met by gang affiliation and then attempting to respond to them in a more positive and prosocial manner. To do this, it may be appropriate to focus on interests and relationships dating from the pre-gang period, for the importance they take in the decision to cease contact with gangs such as the one that may have contributed to directing the girls there. If the young girl had grown up in a strong and present environment, affiliation could meet a need for experimenting or distancing frequently observed in adolescence. An attitude of understanding, without judgment, would in this case be the key to any questioning of young girls. The quality of the relationships maintained with those around them - family members, friends, or significant interveners - occupies, as we have seen, a large place in the questioning of young girls. It therefore seems useful to work above all to maintain or restore these relationships. For those who did not already have a strong network before they joined gangs, it is a question of helping them build a network of prosocial support that allows them to reduce the fear of the emptiness associated with exiting the gang. Faced with a young girl compensating for her relationship gaps by joining a gang, it is a question of offering open-mindedness support, of avoiding the guilt that can lead young girls to close themselves off and screw up the family or therapeutic relationship, and work on their ambivalence by bringing them to see the negative consequences of their new relationships on their present and their future. / L’objectif général de ce mémoire consiste à rendre compte de l’évolution des relations interpersonnelles des jeunes filles durant la période de fréquentation d’un gang de rue. Cet objectif général se découpe en quatre objectifs spécifiques qui consistent à 1) établir le portrait des différentes relations qu’entretiennent les jeunes filles avec leur entourage avant qu’elles n’entrent en contact avec un gang ; 2) suivre l’évolution des relations interpersonnelles entretenues par les jeunes filles avec leur entourage à partir du moment où se produit leur premier contact avec un gang jusqu’à ce que la fréquentation du gang cesse, le cas échéant ; 3) explorer la relation entre la signification que peuvent prendre ces relations et l’implication des jeunes filles dans le gang ; 4) développer des pistes visant à supporter l’intervention auprès de jeunes filles étant ou ayant été en contact avec un gang de rue.
C’est à partir du témoignage d’une douzaine de jeunes filles ayant touché de près ou de loin à l’univers des gangs de rue que ces objectifs ont été poursuivis. De leur récit, il ressort principalement des données concernant l’évolution des relations familiales, amicales, scolaires durant la période pré-gang, la personnalité des jeunes filles telle qu’elles-mêmes la décrivent, l’expérience des gangs de rue du début de la fréquentation à la sortie, le cas échéant, et, à travers cette période, l’évolution des relations avec la famille, les pairs, les membres masculins et féminins du gang, et les intervenants significatifs pour elles.

Ces constats, ressortis des témoignages livrés, permettent d’entrevoir les interventions à valoriser auprès des jeunes filles susceptibles d’être attirées par les gangs de rue pour prévenir leur affiliation aux gangs ou, le cas échéant, favoriser leur désistement. Il s’agit de cibler les besoins répondus par l’adhésion au gang pour, ensuite, tenter d’y répondre de manière plus positive et prosociale. Pour ce faire, il peut être propice de miser sur les intérêts et relations datant de la période pré-gang, pour l’importance qu’elles prennent dans la décision de cesser les contacts avec les membres du gang comme celle qui a pu contribuer à y diriger les filles. Dans le cas où la jeune fille aurait grandi dans un milieu solide et présent, l’affiliation pourrait répondre à un besoin d’expérimentation ou de distanciation fréquemment observé à l’adolescence. Une attitude de compréhension, exempte de jugement, serait dans ce cas la clef d’une remise en question éventuelle des jeunes filles. La qualité des relations maintenues avec l’entourage - membres de la famille, amis, ou intervenant significatif - occupe, on a pu le constater, une grande place dans les remises en question des jeunes filles. Il paraît dès lors utile de travailler avant tout au maintien ou au retour de ces relations. Pour celles qui n’avaient pas déjà un réseau solide avant leur fréquentation des gangs, il s’agit de les aider à se bâtir un réseau de soutien prosocial leur permettant de diminuer la crainte du vide associée à la sortie du gang. Face à une jeune fille compensant ses lacunes relationnelles par l’adhésion à un gang, il s’agit d’offrir un soutien marqué d’ouverture d’esprit, d’éviter la culpabilisation pouvant porter les jeunes filles à se refermer et à bousiller la relation familiale ou thérapeutique, et travailler l’ambivalence de celles-ci en les amenant à voir les conséquences négatives de leurs nouvelles relations sur leur présent et leur avenir.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27888
Date07 1900
CreatorsPerron-Mongeau, Laurence
ContributorsCousineau, Marie-Marthe
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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