Suite à la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR, 2008-2015), les chercheurs envisagent comment cette institutionnalisation de la réconciliation peut créer un changement réel dans les relations avec les peuples autochtones. L'éducation a été identifiée comme jouant un rôle vital en induisant un dialogue interculturel. À cet égard, l'un des éléments importants des appels à l'action lancés par la CVR consistait à élaborer des stratégies d'éducation du public afin de permettre aux Canadiens de se familiariser avec l'histoire des peuples autochtones. Alors que l'éducation peut être essentielle dans les processus de réconciliation autocritique, plusieurs chercheurs ont exprimé leurs préoccupations concernant la « réconciliation en tant que recolonisation » (Alfred, 2016). Fondée sur la résurgence (Simpson, 2011) et le colonialisme de peuplement (Coulthard, 2015b), cette thèse présente des expériences et perspectives anicinapek de la réconciliation, ainsi qu’une initiative innovatrice proposant de nouvelles avenues pour l’éducation aux réalités coloniales des peuples autochtones. Depuis environ 10 ans, la communauté semi-nomade de Kitcisakik, située dans les limites de la réserve faunique La Vérendrye dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue au Québec, accueille des étudiants allochtones de niveau secondaire, Cégep et universitaire, afin de partager le savoir anicinape et vivre l'expérience du lien à la terre et au territoire. Ce qui a commencé comme un désir de célébrer et de transmettre la culture anicinape tout en se réappropriant des territoires plus vastes de leur terre ancestrale, est devenu une initiative d’économie sociale offrant aux étudiants un séjour en immersion de 3 à 10 jours. Cette recherche présente, dans un premier temps, de nombreux témoignages d’étudiants qui ont expérimenté des méthodes d’apprentissage des cultures et des enjeux sociopolitiques autochtones par le biais d’une expérience éducative basée sur la terre, considérée comme une contribution à la réconciliation. Dans un deuxième temps, en tenant compte de l’expérience de la communauté et de son initiative favorisant le dialogue interculturel, différentes perspectives de la réconciliation sont envisagées, en mettant l’emphase sur ce que cela signifie pour les Anicinapek de Kitcisakik. En plus d’encourager le dialogue culturel et le respect mutuel, cette communauté nous rappelle que les enjeux centraux à la problématique de la réconciliation se situent dans un meilleur partage du territoire.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/39612 |
Date | 12 September 2019 |
Creators | Friis, Joseph |
Contributors | Arellano, Alexandra |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Format | application/pdf |
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