Occuper le rôle de gestionnaire mène inévitablement à être confronté à de nombreuses contradictions et tensions. Cela est d’autant plus vrai lorsque la gestion du personnel occupe une grande place dans le quotidien du gestionnaire. Ce dernier se voit alors attendu de traiter ses employés de manière uniforme tout en considérant les besoins individuels de chacun et en faisant des exceptions. Également, le gestionnaire se doit de maintenir le contrôle en appliquant les règles et procédures organisationnelles tout en permettant un certain degré de flexibilité et d’autonomie à ses employés. Bref, il semblerait qu’un facteur crucial permettant à un gestionnaire d’exceller dans son rôle est sa capacité à répondre aux demandes contradictoires et paradoxales de son environnement, et ce, d’autant plus dans un contexte marqué par le changement. En d’autres mots, il lui faut faire preuve de flexibilité managériale ; un concept ayant gagné de plus en plus en popularité depuis les 30 dernières années dans la littérature scientifique.
Bien que les chercheurs et praticiens s’entendent pour dire que la flexibilité comportementale des gestionnaires est tout à fait nécessaire et pertinente dans le contexte organisationnel volatile et changeant d’aujourd’hui, il ne semble toutefois pas y avoir de consensus quant au terme et aux mesures à utiliser pour définir et capturer ce phénomène. Également, le mécanisme par lequel la flexibilité managériale peut influencer les employés n’a été que très peu étudié empiriquement jusqu’ici. Cette thèse vise à mieux comprendre ce qu’est la flexibilité managériale, comment la mesurer en plus de faire le point sur comment elle a été étudiée jusqu’ici. De plus, elle a pour objectif de valider l’impact de la flexibilité managériale sur les employés en plus de mieux comprendre à travers quels mécanismes ce lien opère en contexte de crise.
Le premier article de la thèse consiste en une revue systématique de la littérature sur le sujet de la flexibilité managériale. Cette recension de la littérature s’appuie sur 30 ans de recherche et a permis de répertorier 68 articles sur le sujet. S’appuyant sur l’approche des valeurs concurrentes, l’article permet de mettre en évidence trois principales conceptualisations de la flexibilité managériale, soit la complexité comportementale, le leadership versatile et le leadership paradoxal. Aussi, une revue des mesures de la flexibilité managériale est présentée et des recommandations quant à l’utilisation de ces échelles sont offertes. Enfin, un modèle intégrant l’ensemble des recherches empiriques sur le sujet est également suggéré.
Le deuxième article de la thèse s’affaire à tester un modèle de médiation-modérée où la relation entre la flexibilité managériale perçue et la performance de rôle des employés est mise à l’épreuve. L’agilité des employés est proposée comme variable médiatrice tandis que le degré d’épanouissement au travail des employés est suggéré comme variable modératrice du lien entre la flexibilité managériale perçue et l’agilité des employés. Un échantillon de 366 employés a été recruté en ligne lors de la crise sanitaire de la COVID-19 afin de contextualiser les résultats dans un environnement marqué par le changement. Les résultats indiquent qu’en temps de crise, la flexibilité managériale perçue mène à une plus grande performance de rôle de la part des employés et l’agilité de ces derniers expliquerait en partie cette relation. Toutefois, bien que l’épanouissement au travail des employés modère la relation entre la flexibilité managériale perçue et l’agilité des employés, cette variable ne semble pas avoir un impact significatif sur l’ensemble du modèle suggéré. / Occupying the role of manager inevitably leads to being confronted with many contradictions and tensions. This is particularly the case when people management takes a large place in the daily life of managers. They are then expected to treat their employees the same way while considering each of their individual needs and making exceptions accordingly. Also, managers must maintain control by applying organizational rules and procedures while allowing a certain degree of flexibility and autonomy to their employees. In short, a crucial factor enabling managers to excel in their role is the ability to respond to the contradictory and paradoxical demands of their environment, even more so in a context marked by change. In other words, managers must exhibit behavioral flexibility; a concept that has gained increasing popularity over the past 30 years in the scientific literature.
Although researchers and practitioners agree that managerial behavioral flexibility is necessary and relevant in today's volatile and changing organizational context, there does not seem to be a consensus on the specific concept and measurement to be used in order to define and capture this phenomenon. Also, the mechanism by which managerial flexibility can influence employees has been little studied empirically so far. This thesis aims to better understand what managerial flexibility is, how to measure it in addition to reviewing how it has been studied so far. In addition, it aims to validate the impact of managerial flexibility on employees while providing better understanding of which mechanisms this link operates through in a crisis context.
The first article of the thesis consists of a systematic review of the literature about managerial flexibility. This literature review is based on 30 years of research and has identified 68 articles on the subject. Based on the competing values and paradox approach, the article highlights three main conceptualizations of managerial flexibility, namely behavioral complexity, leadership versatility and paradoxical leadership. Also, a review of the measures of managerial flexibility is presented and recommendations on the use of these scales are offered. Finally, a model integrating all the empirical research on managerial flexibility is presented.
The second article of the thesis consists of testing a mediated-moderation model where the relationship between perceived managerial flexibility and employee role performance is tested. Employee agility is proposed as a mediating variable while the degree of employee’s thriving at work is suggested as a moderating variable of the link between perceived managerial flexibility and employee agility. A sample of 366 employees was recruited online and the study was conducted during the COVID-19 pandemic in order to contextualize the results in an environment marked by change. The results indicate that in times of crisis, perceived managerial flexibility leads to greater role performance on the part of employees and that employee’s agility would partly explain this relationship. However, although employee’s thriving at work moderates the relationship between perceived managerial flexibility and employee’s agility, this variable does not appear to have a significant impact on the overall suggested model.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27825 |
Date | 07 1900 |
Creators | Benabdallah, Leila |
Contributors | Grenier, Simon |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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