Le processus sélectif est-il nié, persistant ou dialectiquement réalisé dans la civilisation ? De ce problème, deux thèses générales se dégagent : (1) celle de l’épuisement de la sélection naturelle, la société humaine témoignant d’une véritable émancipation vitale et (2) celle d’un report des pressions de sélection, le système de contraintes sélectives demeurant effectif. En fait, cette interrogation se trouve esquissée dès l’« anthropologie » de Charles Darwin (1871), sujette encore à débats, notamment sur l’existence du darwinisme social de ce dernier, forme, justement, de report des pressions de sélection. Face à la thèse de l’incohérence doctrinale de cette « anthropologie », qui légitime malgré elle qu’on fasse tout dire de Darwin, on proposera une cohérence articulée autour du concept de sympathie et des effets combinés de la sélection, de la culture et de l’habitude. Ensuite, il s’agira de proposer une théorie de l’émancipation vitale, mêlant report des pressions de sélection et émancipation par procès ‘technosymbiotique’, néologisme au lien fort avec la cultural niche construction (Odling-Smee). Prendre la civilisation comme une niche écologique, la culture comme un paramètre, résoudra une bonne part des problèmes théoriques et de ce dualisme identitaire qu’on retrouve si souvent dans notre approche de l’homme et de sa société. La réflexion sur la civilisation nous conduira à nous interroger sur le biotope économique, comme marque essentielle et originale de notre niche écologique. Notre émancipation biologique côtoie ainsi le maintien du système de contrainte sélectionniste, dans un biotope, dès lors, de plus en plus biomimétique / Is the selective process irrelevant, does it persist, or is it dialectically achieved in civilization? Two general theses arise from this question: (1) either the progressive extinction of natural selection, human society thus witnessing a genuine vital emancipation or (2) the persistence of selection pressures, the system of selective constraints thus remaining effective. In fact, this question was outlined in 1871 with Charles Darwin’s “anthropology”; his anthropology and notably his social Darwinism, a form of displacement of selection pressures continue to be debated today. Confronted with the thesis of the doctrinal inconsistency of this “anthropology” which allows Darwin’s words to be interpreted at will, we shall put forward a form of coherence based on the concept of sympathy and the combined effects of selection, culture and habits. We shall then put forward a theory of vital emancipation that combines the persistence of selection pressures and emancipation via a technosymbiotic process, a neologism similar to cultural niche construction (Odling-Smee). Considering civilization as an ecological niche and culture as a parameter will solve most theoretical problems, notably related to the identity dualism associated with a conventional approach to man and society. Our reflection on civilization will lead us to focus on and investigate into the economic biotope understood as an essential and specific feature of our ecological niche. Following this approach, man’s biological emancipation coexists with a system of selectionist constraint in a biotope that is, as a consequence, increasingly biomimetic
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010LYO10237 |
Date | 10 November 2010 |
Creators | Fournier, Gérald |
Contributors | Lyon 1, Perru, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0022 seconds