Il s’est agi, à travers l’analyse des concepts de genèse et de construction, de cerner le sens et l’intention de la démarche philosophique de Fichte. Construire, c’est montrer génétiquement, c’est-à-dire indiquer dans l’esprit les actes nécessaires de la raison par lesquels s’engendre un terme. Il y a deux termes, fondamentalement, à construire. Si la construction suit un mouvement « descendant », le terme à construire est déduit, c’est la conscience empirique ; si la construction suit un mouvement « ascendant », le terme à construire, qui est non déductible, non génétisable, c’est l’absolu. Nous avons voulu montrer que le point de départ de la déduction (de la construction descendante) – le moi absolu –, n’est pas identique au point d’arrivée de la construction ascendante – l’absolu. Car c’est cette distinction entre moi absolu et absolu, affirmée dans la XIIIème conférence de la WL 1804/II comme étant à l’oeuvre depuis la Grundlage de 1794, qui nous est apparue seule capable, une fois remise au centre du système de Fichte, de résoudre deux problèmes majeurs posés par sa philosophie : 1) comment l’auto-position du moi (identique au moi absolu) peut-elle conditionner les actes (aboutissant à poser le monde) sans lesquels il ne pourrait pas non plus avoir lieu, c’est-à-dire comment peut-il, en tant qu’absolument inconditionné, être conditionné à son tour par ce qu’il conditionne ? 2) comment atteindre l’absolu, comment remonter génétiquement jusqu’à lui, si le « point de départ de la WL » ne peut, suivant l’avertissement de 1801, être « dépassé », soit, en d’autres termes : comment construire l’inconstructible ? / This thesis, through the analysis of the concepts of genesis and construction, is about defining the meaning and the intention of Fichte’s philosophical doctrine. Constructing, means showing genetically, that is to say highlighting in the mind the acts needed by reason through which a term comes to existence. There are, fundamentally, two terms to construct. If the construction runs on a “downgoing” movement, the term to be built is the empiric conscience ; if the construction runs on a “upgoing” movement, the term to be built is the absolute. We aimed to demonstrate that the starting point of the deduction (the downgoing construction) – the absolute I – is not identical to the final stage of the “upgoing” construction – the absolute. Since it is this distinction between absolute I and absolute, stated in the XIII th conference of the WL 1804/II as being valid since the Grundlage of 1794, which appeared to us as the only one capable, once recentered at the corse of Fichte’s system, to solve two of the major problems inherent to his philosophy :1) how can the auto-position of the I (identical to the absolute I) condition the acts (putting up the world in the end) without which it couldn’t take place either ; that is to say how can it, as absolutely unconditioned, be conditioned in its turn by what it conditions ?2) how can one reach for the absolute, how is it possible to climb back genetically up to it, if the “WL starting point” can’t be, according to the warning of 1801, “exceeded”, or, in other words : how to construct the inconstructible ?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011TOU20068 |
Date | 21 May 2011 |
Creators | Guyot, Laurent |
Contributors | Toulouse 2, Goddard, Jean-Christophe, Schnell, Alexander |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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