L’œuvre de Hans Blumenberg, reçue d’abord pour son apport au débat sur la sécularisation et sa proposition d’une « métaphorologie », trouve son centre de gravité dans une anthropologie philosophique originale et complexe. C’est à celle-ci que notre thèse se consacre, en prenant acte du fait qu’« anthropologie » et « homme » sont les noms de deux problèmes avant d’être ceux d’un champ de savoir et de son objet. Si la pensée de Blumenberg s’élabore en premier lieu dans un dialogue critique avec la phénoménologie, ce n’est pas pour lui adjoindre le chapitre anthropologique qu’elle aurait omis, mais pour réformer de fond en comble ses thèses, sa méthode et ses principes implicites. Il ne s’agit pas non plus de retourner simplement aux questions et réponses traditionnelles que la philosophie a formulées à propos de l’homme. S’interrogeant, dans la lignée de l’anthropologie philosophique allemande, sur la possibilité de l’homme, Blumenberg oriente sa réflexion dans une voie « négative », dont notre travail s’attache à rendre raison autant qu’à interroger les limites. Avec l’image d’un homme fondamentalement « démuni », un être lacunaire, que les descriptions et narrations de l’auteur mettent en scène, ne retrouve-t-on pas une conception « prométhéenne », qui reconduit les présupposés qu’elle critiquait pourtant ? Notre interprétation vise, dans une analyse des procédures discursives que l’auteur met en œuvre et une discussion des thèses qu’il propose, à faire valoir leurs ambivalences, tout autant que leur fécondité. Ce qui est à lire, en dernière instance, dans l’œuvre de l’auteur, c’est un ensemble d’approches historiques et philosophiques de la « seconde nature » de l’homme, qui décrit les inquiétudes inhérentes à sa condition culturelle, autant que les intermittences du sujet. / First appreciated for the contribution made to the ‘Secularisation’ debate, along with its conception of ‘Metaphorology’, the work of Hans Blumenberg represents a complex and original philosophical anthropology, the core reflections of which form the central focus of this dissertation. We begin from a point of questioning whether “anthropology” and “man” are not simply terms used to describe a field of academic practice and it’s topic of study, but rather two distinct issues to be examined. The dominant motive of Blumenberg’s thought is to be found in a critical dialogue with phenomenology, but he is not interested in simply contributing an anthropological ‘chapter’ to the field, rather he works to criticise and seek a total reform of the theses, methodology and implicit principles therein. He similarly refuses to rerun the familiar philosophical debates regarding man, instead questioning the possibility of man, inspired by the German philosophical tradition. This thesis will assess and critically consider this ‘negative’ turn in Blumenberg’s thought. Do his descriptions and narrative conveying the human as a fundamentally lacking being not tend to invoke a ‘promethean’ conception of man, the very assumptions of which they seek to criticise?Through analysis of Blumenberg’s discursive procedures and consideration of his theses, our interpretation intends to demonstrate their sense of ambivalence as well as their considered abundance. Ultimately, what is to be found in the work of this author is a collection of approaches to the ‘second nature’ of man which together describe the unease inherent in the cultural condition, as well as the intermittencies of the subject.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100111 |
Date | 23 November 2017 |
Creators | Schumm, Marion |
Contributors | Paris 10, Haber, Stéphane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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