La scolarisation des filles en Guinée française, plus précisément au Fouta-Djallon, est l'objet de la présente thèse. L'imposition de cette institution coloniale a provoqué l'émergence d'un modèle culturel qui a bouleversé l'équilibre interne de la société dans son ensemble. Les aspects d'ordre institutionnel et politique de l'école française ont révélé dès le départ la place que l'école réservait à la femme et les implications sociales qui devaient en découler. N'est-ce pas pour parer au plus pressé que l'enseignement des garçons se démarqua très tôt de l'enseignement pour filles qui, lui, visait en priorité «l'éducation d'une ménagère et mère de famille». Pour le colonisateur, il s'agissait d'une ménagère moderne, en d'autres termes, d'une femme sans connaissance livresque, mais ouverte à la culture occidentale et messagère des valeurs de cette dernière. Une élite sociale féminine avait la charge d'enseigner ces principes à celles pour qui le français parlé semblait suffisant. Cette considération détermine le contenu et les objectifs d'un enseignement pour filles. La présente thèse porte plus précisément sur l'école primaire élémentaire. Les nombreuses réformes de l'enseignement dans les territoires d'Afrique occidentale française se sont inspirées de la charte de 1903 qui en avait élaboré les grandes lignes. La scolarisation des filles sera vécue différemment dans les diverses colonies. Le FoutaDjallon se distingue par sa spécificité culturelle. L'institution scolaire y sera confrontée à l'hostilité d'une société qui avait déjà son école, celle basée sur la religion. Le chevauchement entre deux types d'enseignement, l'impact des coutumes hostiles à toute forme de savoir autre que coranique, des conditions matérielles insuffisantes représentèrent autant d'obstacles à l'école française. Ce phénomène fut plus sensible au niveau des filles. Pour des effectifs féminins qui, de 1924 à 1944, oscillent entre 5 et 16% par rapport au total des élèves, on peut imaginer ce que représentait la présence des filles à l'école française. Même si on faisait dépendre une politique de l'éducation de la «race» entière de la scolarisation de la femme, la réalité se passa autrement. Pourtant, l'école française est devenue un élément de distinction sociale. Du côté des femmes, cet aspect fut important dans la manière dont elles allaient accéder à des rôles autres que ceux qui leur étaient traditionnellement reconnus. L'analyse de neuf récits de vie de femmes dégage les facteurs sociaux qui déterminent trois situations principales, à savoir les conditions d'acceptation de l'école pour les filles, l'image de l'instruction de la femme et les représentations sociales qui en découlent. La relation entre ce que rapporte l'histoire officielle fondée sur les archives coloniales et ce qu'apprennent les expériences personnelles situe le principe méthodologique de la présente thèse, qui s'appuie autant sur la documentation écrite que sur les récits de vie, / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28593 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Barry, Djenabou |
Contributors | Jewsiewicki, Bogumil |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xiii, 391 f., application/pdf |
Coverage | Fouta-Djalon, Guinée |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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