La situation des jeunes mères non diplômées du secondaire soulève des inquiétudes en considération de leurs conditions de vie et de celles de leur enfant, de la faible transmission intergénérationnelle de l’écrit et des obstacles à la participation à la formation structurée qu’elles rencontrent. Or, comme pour les adultes autres non diplômés, les dispositions des jeunes mères non diplômées face à leurs pratiques de l’écrit peuvent entraver leur participation à la formation structurée. Toutefois, les connaissances sur les pratiques de l’écrit des jeunes adultes ou des jeunes mères non diplômés participant à la formation structurée sont encore largement lacunaires. De plus, à ce jour, aucune étude ou recherche ayant les pratiques de l’écrit comme objet d’étude n’a été conduite auprès des jeunes mères participant à la formation générale des adultes, comme c’est le cas de celles qui retournent aux études dans le cadre de la mesure Ma place au soleil (MPAS). Aussi, pour ces raisons et considérant que la participation des jeunes mères non diplômées à la formation structurée est une préoccupation sociale, cette étude s’intéresse aux pratiques de l’écrit de jeunes mères de retour en formation dans la mesure MPAS.
Cette étude s’appuie sur une conception de l’écrit en tant que pratique sociale et fait des emprunts conceptuels et méthodologiques à l’école des New literacy studies. Cette étude conçoit l’apprentissage en terme de participation et comme faisant partie intégrante des pratiques sociales de l’écrit. Elle repose aussi sur une conception vygotskienne de l’écrit comme outil en appui à l’activité orientée vers un but.
La stratégie générale de recherche déployée est l’étude de cas de type ethnographique. Les données empiriques sur lesquelles s’appuie cette étude ont été produites tout au long de l’enquête de terrain qui s’est déroulée pendant l’année scolaire 2012-2013 (49 séances de terrain) auprès d’un groupe de jeunes mères (n=31) et de jeunes pères (n=3) dans un centre d’éducation des adultes (CEA) francophone en milieu urbain. Pendant l’enquête de terrain, six méthodes ont été déployées pour la production des données empiriques : l’observation participante périphérique, l’entretien informel, la prise de photographies des lieux, la collecte d’artefacts, l’entretien semi-dirigé auprès de jeunes mères (n=13) et de personnes intervenantes (personnes enseignantes, n=4; conseillère d’orientation, n=1) et la restitution heuristique d’analyses préliminaires. Le corpus de données empiriques a été l’objet d’une analyse thématique inductive et délibératoire.
Cette étude de cas documente la variété de pratiques de l’écrit de jeunes mères participant à la mesure Ma place au soleil dans un CEA. Les résultats montrent des pratiques scolaires de l’écrit et des pratiques de l’écrit en appui à la vie courante touchant les domaines scolaire, de l’emploi et de la vie domestique. Cette étude soutient la thèse que les jeunes mères rencontrées articulent leurs pratiques de l’écrit à des temporalités différentes dans les situations qu’elles rencontrent, notamment pendant la grossesse, le début de la parentalité et leur retour en formation.
Pour conclure, cette étude pointe des retombées potentielles pour le champ de la recherche sur l’écrit et la littératie, puis pour les milieux de formation ou de pratique. En ce sens, elle s’inscrit dans la perspective de la thématique de l’interrelation recherche-formation-pratique du programme de doctorat en éducation de l’Université de Sherbrooke.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6846 |
Date | January 2015 |
Creators | Mercier, Jean-Pierre |
Contributors | Bélisle, Rachel, Dezutter, Olivier |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Jean-Pierre Mercier |
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