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La crise de l'éducation : un regard arendtien sur la situation québécoise

Toute l'œuvre de Hannah Arendt est une interpellation à « penser ce que nous faisons », pour reprendre ses mots. Ce travail poursuit le même objectif : s'arrêter un instant et réfléchir à nos pratiques. En continuité avec son intérêt - rarissime en philosophie - pour la question de la natalité, nous circonscrivons notre champ de recherche à l'une des dimensions les plus importantes d'une communauté politique : l'éducation. Adoptant la perspective d'une citoyenne prenant part à son monde commun, nous nous intéressons davantage à la situation concrète du système éducatif québécois, le nôtre. À partir de la présentation d'une constellation de problèmes circonstanciels, nous en venons à accepter un constat plus général de crise. À la suite de Hannah Arendt, nous revenons aux fondements de l'éducation et en interrogeons les finalités. Ainsi, nous espérons échapper à une nostalgie simpliste et mieux identifier ce que nous voulons pour le Québec contemporain en ce domaine. Dans une première partie, nous retraçons brièvement l'histoire du système éducatif québécois et les nombreuses transformations de ses intentions et pratiques pédagogiques. Puis, nous dégageons quelques problématiques importantes vécues et rapportées par les acteurs et actrices du milieu : les difficultés croissantes du modèle de l'« ascenseur social », le réductionnisme scientifique et la technicisation croissante de cette activité et l'influence hégémonique du management. Dans un deuxième temps, nous référant principalement au célèbre texte La crise de l'éducation, nous situons l'œuvre de Hannah Arendt dans son contexte historique, clarifions sa toile conceptuelle et établissons son appartenance à une tradition éducative libérale. Reprenant les constats de la première partie, nous étudions plus avant l'idée de crise en général et dans le domaine de l'éducation en particulier. Pour ce faire, nous nous référons aux travaux du phénoménologue Edmund Husserl que nous considérons comme une influence importante pour notre auteure. Finalement, toujours en dialogue avec la pensée arendtienne, nous défendons l'idée de refonder l'éducation québécoise sur un modèle humaniste renouvelé. Celui-ci, désirant dépasser les oppositions simplistes entre transmission des connaissances et développement des compétences, propose une sorte de conservatisme progressiste. L'éducation ainsi conçue poursuit la double finalité de la transmission d'un solide socle culturel commun et du développement des aptitudes nécessaires à la participation de tous et toutes à la vie démocratique. Nous allons chercher du côté de Normand Baillargeon, Paul Hirst, John Dewey, Martha C. Nussbaum et Georges Leroux les prolongements contemporains dont nous avons besoin pour réactualiser la pensée arendtienne en éducation. Mots-clés : Éducation; Hannah Arendt; Crise; Humanisme; Québec

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27325
Date24 April 2018
CreatorsCayouette-Guilloteau, Valérie
ContributorsDe Koninck, Thomas
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (viii, 236 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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