Cette recherche visait à préciser, dans le cadre d'une perspective théorique d'analyse culturelle (plus particulièrement inspirée de Peter L. Berger et Clifford Geertz), la part qui revient aux facteurs culturels sous-tendant le choix de la majorité des parents Québécois en faveur d'un enseignement religieux catholique pour leurs enfants à l'école primaire. La méthodologie de recherche utilisée est celle de la théorie empiriquement fondée, intégrant l'entrevue auprès de parents afin de dégager ce que ce choix signifie pour eux. L'insertion du religieux dans les schèmes de pensée s'est révélée prégnante, malgré le retrait institutionnel de la religion au plan social. La transmission de la religion à la jeune génération revêt un caractère fondamental pour les parents. Toutefois, on ne saurait interpréter la persistance de cette volonté de transmission comme une pratique atavique, imbue de traditionalisme. L'arrière-fond idéologique a subi une profonde mutation, en même temps qu'on assiste à l'érosion de la base ontologique de toute construction de sens. On y retrouve une combinaison syncrétique d'une mouvance d'individualisme (par l'appropriation individuelle des conceptions religieuses, désarticulée de la communauté croyante et de l'institution ecclésiale), aux mémoires spécifiques constitutives de l'héritage culturel. La demande d'une éducation religieuse s'est révélée symboliquement endogène au terreau structurant de la famille. Le contenu valorisé de cet héritage consiste en des schèmes religieux d'une culture de base, prisés en regard de leur contribution au projet de construction de sens et de balises existentielles pour l'individu. Un rôle essentiel est attribué à l'école, celle-ci étant perçue comme une instance de reproduction sociale et un lieu privilégié de la distribution sociale de la connaissance et de la compétence, en même temps qu'elle s'avère un lieu de diffusion des schèmes culturels fondamentaux supposés partagés par le groupe social. Selon les parents, l'école est ainsi en mesure de contribuer à ce que les schèmes religieux puissent acquérir une vraisemblance pour la conscience individuelle. Ce que nous dégageons des attitudes culturellement tissées à l'égard de la transmission de la religion a plusieurs implications concernant le rôle des enseignants et le négoce que ceux-ci peuvent entretenir avec les programmes scolaires. On s'attend principalement à ce que l'enseignant soit en concordance “anthropologique“ avec le milieu culturel dans lequel baignent les enfants et leurs parents, en respectant toutefois le contenu historique de l'"histoire de J é sus”. L'enseignement religieux à l'école s'avère en fait le cadre de référence dans lequel prennent place certaines idées, conceptions, espérances et quelques valeurs morales encore associées à l'univers religieux hérité et encore valorisé par les parents. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2016
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/29429 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Milot, Micheline |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | [vii], 215 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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