Cette thèse se veut une contribution à l’avancée de la connaissance des minorités culturelles ayant pris part à la construction du Canada au tournant du 20e siècle. L’histoire du peuplement canadien est riche, il suffit de regarder le nombre de publications réalisées à ce sujet pour s’en convaincre. Cependant, ce sont les origines ethniques les plus fréquentes qui ont souvent attiré les chercheurs. Or, plusieurs groupes ethniques, peu nombreux, ont également contribué à la société canadienne. Depuis quelques années, la réalisation de projets numériques ambitieux reprenant un échantillon, voire même l’entièreté, des recensements nominatifs a étendu les possibilités de recherche sociodémographique sur les minorités ethniques. C’est ici que notre travail a commencé, en utilisant ces nouvelles microdonnées et en les couplant aux recensements agrégés pour étudier une population minoritaire belge installée au Canada entre 1881 et 1911. Nos objectifs étaient dès lors : de réaliser un portrait des caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques de cette population; de découvrir les groupes ethniques installés à proximité; et d’observer son intégration spatiale, économique, sociale et culturelle dans son nouveau pays d’accueil. Dans cette thèse, nous avons ainsi utilisé les données agrégées disponibles pour dresser une première cartographie de la population d’origine belge au Canada. Cela nous a permis de la quantifier et de suivre son évolution dans le temps et l’espace, dont son déplacement vers les provinces de l’Ouest et sa répartition provinciale. Les Belges ont d’ailleurs suivi les tendances générales observées à cette époque dans les flux migratoires canadiens et ont également représenté à plusieurs occasions une part importante de la population locale observée. L’utilisation des microdonnées nous a aidés à détailler les observations faites à partir des données agrégées. Nous avons ainsi observé et suivi l’évolution des caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques des Belges. Des changements ont ainsi été constatés dans la répartition par âge et par sexe, ainsi que dans l’état matrimonial des individus entre 1881 et 1911. À ceci, s’ajoutent des variations dans les professions exercées, passant de religieux à agriculteur et d’agriculteur à ouvrier non qualifié (essentiellement journalier). De plus, il existe une certaine spécificité professionnelle autour du métier de mineur, dont un bon nombre a une origine belge. Enfin, on a constaté que, quelle que soit la province, les Belges s’installent régulièrement à côté des Canadiens français. Cette proximité se traduit également dans les mariages où l’on observe une grande part de mariages mixtes avec des Canadiens français. À l’instar des changements observés dans d’autres groupes ethniques, les Belges célibataires deviennent plus nombreux et louent régulièrement des chambres dans une maison de chambres plutôt que de loger chez un compatriote. Finalement, cette thèse a apporté de nouveaux éléments à la connaissance des minorités ethniques du Canada, tout en montrant comment la population d’origine belge s’est fait une place dans sa nouvelle patrie. Malheureusement, la distinction linguistique, bien que très intéressante, s’est avérée peu réalisable, coupant ainsi de nombreuses avenues potentielles.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/26475 |
Date | 23 April 2018 |
Creators | Ghislain, Cédric |
Contributors | St-Hilaire, Marc |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xiv, 219 pages), application/pdf |
Coverage | Canada, 20e siècle, 21e siècle |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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