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Épidémiologie des réactions d'allure allergique au vaccin contre la grippe pandémique A(H1N1)pdm09

À l’automne 2010, le Québec a réalisé une campagne de vaccination de masse contre la grippe pandémique A(H1N1) en utilisant presque exclusivement un nouveau vaccin adjuvanté à l’AS03 (Arepanrix, GlaxoSmithKline). Les données de surveillance recueillies durant la campagne de vaccination ont montré que le taux de déclaration d’anaphylaxie, une réaction systémique sévère souvent attribuable à l’allergie, s’est avéré être supérieur à celui historiquement observé avec les vaccins contre la grippe saisonnière (8 contre < 1 cas par million de doses, respectivement). De plus, l’évaluation systématique des déclarations de manifestations cliniques inhabituelles (MCI) d’allure allergique a démontré que l’anaphylaxie avait été sous-diagnostiquée parmi les cas déclarés. Plus du deux tiers des MCI d’allure allergique observées durant la campagne de vaccination contre la grippe pandémique sont survenues chez des femmes. En tenant compte du nombre de doses administrées, les femmes avaient un risque deux fois plus élevé que les hommes. De plus, ce risque était plus important durant les années de vie reproductive, soit entre l’âge de 20 et 49 ans. Notre étude cas-témoin appariée a identifié certains facteurs de risque dont l’histoire personnelle et familiale d’allergie, la présence d’une infection respiratoire et la prise de médicaments pour l’asthme dans les jours précédant la vaccination, le statut de travailleur de la santé, et une vaccination dans les 4 premières semaines de campagne. Toutefois, aucun de ces facteurs n’expliquait une grande partie des anaphylaxies ou des MCI d’allure allergique. La présence d’une allergie aux œufs ou au poisson, deux composantes potentiellement allergènes du vaccin, ne s’est pas avéré être un facteur de risque significatif de MCI d’allure allergique. Nous avons aussi réalisé une étude clinique en allergie auprès d’une centaine de cas déclarés durant la campagne de vaccination contre la grippe pandémique qui a montré que peu de ces événements pouvaient être attribuables à une allergie IgE-dépendante au vaccin ou à ses composantes. Cette recherche a mis en évidence le risque plus élevé d’anaphylaxie et de MCI d’allure allergique chez les femmes en âge reproducteur mais n’a pas réussi à identifier d’autres facteurs de risque majeurs. Elle a toutefois démontré que le mécanisme habituellement évoqué pour les expliquer soit la présence d’IgE ciblant une des composantes du vaccin semble jouer un rôle très mineur.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/25434
Date20 April 2018
CreatorsRouleau, Isabelle
ContributorsDe Serres, Gaston
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xxii, 179 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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