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L'intégration de la dimension culturelle à l'école. Du discours officiel à celui des acteurs

Les artistes organisent des ateliers pour les sans-abri et pour les malades dans les hôpitaux, les pratiques culturelles en amateur gagnent en popularité. Sur le terrain de l'école, une demande croissante semble être formulée pour des programmes et des pratiques pédagogiques qui prennent en compte la subjectivité de chaque élève. En outre, de nombreux gouvernements à travers le monde, tels que celui du Québec, cherchent à favoriser les collaborations entre les enseignants et les artistes. La dimension culturelle de la société, comprise au sens d'une dimension dominée par les arts et l'esthétique (Kerlan, 2004), qui avait été restreinte par la modernité aux institutions culturelles et, à l'école, aux cours d'arts et de musique, paraît s'intégrer à plusieurs sphères de l'existence. Comment interpréter ce phénomène sur le terrain de l'école ? Pour répondre à cette question, nous avons eu recours au cadre théorique de la sociologie de la justification (Boltanski, 1990 ; Boltanski et Thévenot, 1991 ; Boltanski et Chiapello, 1999). Nous avons également examiné, à l'aide des analyses de contenu et de discours, les trois groupes de données suivantes : le discours officiel québécois sur l'intégration de la dimension culturelle à l'école, de 1991 à 2005 ; 55 formulaires dans lesquels des enseignants décrivent le dispositif qu'ils souhaitent réaliser dans le cadre du programme La culture à l'école 2004- 2005 ; douze entretiens semi-dirigés effectués avec six personnes du milieu scolaire et six personnes du milieu culturel ayant pris part au programme La culture à l'école au cours des années 2004 à 2006. Nos résultats suggèrent que l'intégration de la dimension culturelle découle d'un compromis entre des justifications multiples, qu'elle maintient en tension grâce au dialogue entre l'artiste et l'enseignant. C'est lorsque ce compromis est présent que l'initiation culturelle propre à l'intégration de la dimension culturelle peut avoir cours, c'est-à-dire de familiariser les élèves avec les visages pluriels de la culture contemporaine, en vue de former le citoyen capable d'y réussir et d'y faire régner le bien commun. / Artists organize workshops for the homeless and for hospitalized patients, amateur cultural practices' popularity is growing. There also appears to be a growing demand for curricula and teaching practices which take into account each student's subjectivity. Across the world, many governments, like the Province of Québec's, try to establish partnerships between teachers and artists. Society's cultural dimension, understood mainly as the dimension which concerns arts and aesthetic (Kerlan, 2004) and which had been restricted by Modernity to cultural institutions and arts and music classes, seems to be more and more integrated into others spheres of existence. How can we interpret this phenomenon, especially in schools? To answer this question, we have relied on the sociology of justification theoretical framework (Boltanski, 1990; Boltanski and Thévenot, 1991; Boltanski and Chiapello, 1999). We also used content and discourse analyses to examine the official discourse of the Province of Québec on the integration of the cultural dimension in schools, from 1991 to 2005; 55 forms of the Culture in Schools 2004-2005 program, in which teachers had described the pedagogical device they wished to realize; twelve semi-structured interviews we made with six individuals from the school world and six persons from the cultural world who ail had participated to the Culture in Schools program, during the 2004-2006 period. Our results suggest that the integration of the cultural dimension in schools proceeds from a compromise between multiple justifications, which are maintained in tension through the dialogue of the artist and the teacher. When this compromise is present, the cultural initiation associated to the integration of the cultural dimension can occur, namely to familiarize pupils with the plural aspects of contemporary culture, in order to instruct the citizen able to succeed in it and to have common good prevail.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/19849
Date13 April 2018
CreatorsCôté, Héloïse
ContributorsSimard, Denis
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatviii, 424 f., application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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