Cette thèse de doctorat renouvelle les réflexions autour du « carcéral » afin de le repenser comme un instrument politique et social coercitif, qui saisit et emprisonne des sujets, des collectivités, des alternatives émancipatrices et des capacités imaginatives. S’appuyant sur des récits de femmes du « tiers monde » (We Lived to Tell : Azadeh Agah, Sousan Mehr, Shadi Parsi, 2007 ; Memoirs from the Women’s Prison : Nawal El Saadawi, 1984 ; Imaginary Maps : Mahasweta Devi, 1994 ; Zoo City : Lauren Beukes, 2010 ; Moxyland : Lauren Beukes, 2008), nous explorons de multiples tropes et sites d’emprisonnement, d’enfermement, de sujétion et d’immobilisation, qui renforcent les logiques carcérales et qui entravent l’agence collective. Nous présentons une critique genrée des mécanismes locaux et mondiaux, micropolitiques et macropolitiques de la violence contre les sujets captifs et les communautés précaires. Ce dispositif de déconstruction se base sur une analyse multidisciplinaire des arrangements carcéraux, qui incluent des institutions punitives, des États-nations hétéronormatifs, des discours patriarcaux, le trafic sexuel, la servitude pour dettes, le capitalisme, la surveillance numérique, la privation économique et la déshumanisation politique. Ce travail de recherche invite également à une relecture de récits carcéraux qui permettent la réinvention des vocabulaires, des pratiques et de l’éthique de résistance, ainsi que l’émergence de projets collectifs de libération qui transgressent les confins politiques, sociaux, discursifs et épistémologiques de l’agenda néolibéral. À travers ses différents cadres théoriques, notre lecture s’engage dans un dialogue critique entre les études littéraires, féministes, postcoloniales et matérialistes, afin d’élucider de nouvelles façons de penser la carcéralité, la liberté et la résistance. / This dissertation seeks to produce new understandings of the “carceral” as a mode of subject formation and social production that captures and contains subjects, collectivities, emancipatory alternatives, and imaginative capacities. Drawing on “Third-World” women’s narratives (We Lived to Tell : Azadeh Agah, Sousan Mehr, Shadi Parsi, 2007 ; Memoirs from the Women’s Prison : Nawal El Saadawi, 1984 ; Imaginary Maps : Mahasweta Devi, 1994 ; Zoo City : Lauren Beukes, 2010 ; Moxyland : Lauren Beukes, 2008), this dissertation investigates multiple tropes and sites of imprisonment, enclosure, subjection, and immobilization that reinforce carceral logics and impede collective agency. Through a multidisciplinary examination of carceral arrangements that include punitive institutions, heteronormative nation states, patriarchal discourses, sexual trafficking, debt bondage, global capital, political dehumanization, digital surveillance, and corporate violence, this dissertation offers a gendered critique of the local and global, micropolitical and macropolitical mechanisms of violence against captive subjects and precarious communities. The dissertation also invites a rereading of carceral narratives that enable the reinvention of vocabularies, ethics, and practices of resistance and the emergence of collective liberatory projects that transgress the political, social, discursive, and epistemological confines of the neoliberal agenda. Through its different theoretical frameworks, this dissertation engages in a critical dialogue between literary, feminist, postcolonial, and materialist studies in order to elucidate new ways of thinking about carcerality, freedom, and resistance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25565 |
Date | 11 1900 |
Creators | Boughattas, Imen |
Contributors | Harting, Heike |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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