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L'anglophonie au Saguenay-Lac Saint-Jean : de communauté industrielle à communauté de langues officielles

Dégager l'influence possible de lois linguistiques canadiennes et québécoises sur l'évolution de la présence anglophone au Saguenay?Lac-Saint-Jean, notamment, sur l'important déclin que va connaître la florissante communauté anglo-arvidienne au début des années 1970, constitue l'objectif premier de ce mémoire de recherche. En ce qui concerne les perspectives d'avenir de la communauté anglophone sur le territoire régional, l'attention est tournée vers la création des nouvelles commissions scolaires linguistiques.

Dans l'absence d'une synthèse sur l'histoire de la présence anglophone, ce travail s'attarde d'abord à dégager les tendances lourdes de son évolution.

La présence d'une communauté anglophone «stable» sur le territoire du Saguenay?Lac-Saint-Jean est intimement liée à celle de la grande industrie qui, dans la foulée de la deuxième vague d'industrialisation que connaît le Québec au tournant du siècle, s'implante dans les régions à haut potentiel hydroélectrique. Au niveau régional, dans les années 1920, la plupart des communautés de dirigeants et spécialistes anglophones, «s'enracinent» sous la forme de «Quartiers des Anglais» dans des villes fondées et gérées par des compagnies.

Au tournant des années 1960, dans la foulée de la Révolution tranquille qui s'amorce, alors que les fondements légaux et institutionnels de ces villes sont en voie de se modifier, les francophones remplacent de plus en plus les anglophones au sein de la hiérarchie industrielle et sociale, notamment à Arvida. Ce serait l'évolution «normale» de ces communautés d'industriels dont le développement est exogène, de décliner à la faveur des «locaux».

Aussi, l'influence des lois linguistiques sur ce déclin, à la fin des années 1960, doit être vue, dans un premier temps, comme un facteur qui, tout au plus, aurait accéléré ce phénomène. Paradoxalement, c'est l'arrivée de ces mêmes lois linguistiques qui amène, au début des années 1980, la renaissance institutionnelle de cette communauté autour d'Alliance Québec. Alors que les politiques linguistiques québécoises provoquent le regroupement des anglophones, celles du fédéral vont fournir les nouvelles assises institutionnelles et idéologiques.

Toutefois, son important déclin démographique et institutionnel et sa faible attraction pour les anglophones de l'extérieur obligent cette communauté à se tourner vers l'école pour tenter d'assurer son avenir. Mais, alors que cette communauté s'est grandement fragilisée par l'exode, par la disparition de ses anciennes bases locales et par sa dispersion sur le territoire régional, la création des commissions scolaires linguistiques permettra-elle la consolidation de cette communauté depuis toujours divisée entre protestants et catholiques, encore, aujourd'hui, au sein de l'institution scolaire?

Si l'avenir demeure ouvert, le contentieux sur la place du Québec au sein du Canada devrait continuer d'orienter les actions des uns et des autres.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1089
Date January 1997
CreatorsLaroche, Pierre
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1089/, doi:10.1522/10983818

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