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Les services d’enseignement du français langue seconde et leur contribution à l’intégration de personnes immigrantes allophones adultes à Saguenay

L’enseignement du français langue seconde et la régionalisation de l’immigration sont deux objectifs stratégiques de l’État québécois en matière d’immigration. Or, la plupart des études québécoises s’intéressant aux services d’enseignement du français langue seconde et à l’intégration des personnes immigrantes ont été réalisées à Montréal. Il importe aussi d’approfondir les connaissances sur leur déploiement dans les régions du Québec en contexte culturel plus homogène et essentiellement francophone. Alors que différents auteurs (Boivin & Tremblay, 2015; Bonneau, 2013; Camier, 2012) remarquent l’importance de la langue par rapport à l’intégration des personnes immigrantes dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce projet de recherche vise à mieux comprendre la façon dont les participants, des personnes immigrantes allophones adultes, y interprètent leurs expériences de francisation et leur rôle par rapport aux dimensions économique et sociale de leur intégration (ou de leur non-intégration) en contexte régional et francophone à Saguenay. Le cadre conceptuel repose principalement sur la notion d’intégration et sur ses dimensions linguistique, économique et sociale. Le contexte de l’enseignement du français langue seconde au Québec et ses liens avec l’intégration des personnes immigrantes est au coeur de la problématique de recherche, de même que celui de la régionalisation de l’immigration ainsi que celui de l’immigration et de la francisation à Saguenay. La méthodologie s’appuie sur les approches qualitative et phénoménologique. Les données ont été recueillies au cours de dix entrevues réalisées auprès de personnes immigrantes hispanophones adultes ayant suivi des cours de francisation à Saguenay et y résidant depuis plus de 5 ans. Les résultats de recherche montrent que les participants considèrent que leur passage en classe de francisation a été nécessaire, voire « obligatoire » pour « bien » s’intégrer à la vie économique et sociale à Saguenay. Au-delà de l’apprentissage de la langue, de multiples raisons ont été évoquées par les participants pour souligner l’importance du cours : lieu de rencontres et de réseautage, développement d’un sentiment de confiance pour communiquer, réalisation de multiples apprentissages culturels et préparation au marché du travail. Les rôles-clés des enseignantes de francisation par rapport aux expériences d’intégration des participants à Saguenay sont aussi ressortis. En ce qui a trait aux expériences d’intégration économique des participants à Saguenay, le cours de francisation est notamment apparu important pour acquérir des bases en français, pour le réseautage et pour en apprendre sur le marché du travail. Or, plusieurs participants ont déploré leurs faiblesses à l’écrit qui leur ont nui durant leurs études et en emploi. Plusieurs participants ont poursuivi leurs études ou se sont tournés vers l’entrepreneuriat dans leur parcours d’intégration professionnelle à Saguenay. La satisfaction des participants à l’égard de leur emploi varie d’une personne à l’autre, mais il apparaît que plusieurs souhaitent y rayonner comme immigrants. Le cours de francisation a aussi semblé important par rapport aux expériences d’intégration sociale des participants à Saguenay. Plusieurs d’entre eux y ont rencontré leurs premiers amis et y ont réalisé de multiples apprentissages culturels. Même si le contexte d’immersion totale à Saguenay apparaît favorable aux apprentissages linguistiques et que les participants communiquent bien en français, il leur semble difficile de tisser des liens durables avec les Saguenéens. Les participants ont aussi été nombreux à évoquer la perception d’une grande curiosité ou d’un certain manque d’ouverture à la diversité culturelle de la part de certains Saguenéens. Plusieurs ont aussi évoqué « la force familiale » et l’importance du bien-être de leurs enfants à leurs yeux. De plus, la majorité des participants considèrent avoir développé un sentiment d’appartenance à la société saguenéenne francophone au fil du temps. Par contre, il ressort aussi de ce projet qu’il ne suffit pas de parler français ou d’occuper un emploi pour que tous les participants ressentent le sentiment d’être « bien » intégrés à la société saguenéenne francophone et à sa culture.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:4134
Date January 2017
CreatorsCarrier-Giasson, Nadja
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/4134/

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