Cette thèse étudie en premier lieu une étape décisive dans la réception de la philosophie kantienne, nommée l’interprétation ontologique de Kant. Développée à partir de 1924, cette interprétation affirme, contre la lecture dominante jusqu’alors, l’existence et la pertinence d’une métaphysique kantienne et son inscription parmi les ontologies classiques. Les premiers représentants du courant, H. Heimsoeth, M. Wundt ou M. Campo, ainsi que, plus tard, G. Martin et L. Honnefelder, exercent une influence considérable sur les études kantiennes et amorcent un changement de perspective perçu à l’époque comme un « avènement » et une « renaissance » de la métaphysique. Notre travail analyse également les prémisses de cette lecture et les situe dans le travail philologique et exégétique d’envergure consacré à la fin du XIXe siècle aux manuscrits kantiens (réflexions et leçons). L’aspect métaphysique du criticisme est alors mis en lumière. D’autres éléments s’y ajoutent par la suite, dont notamment l’œuvre de F. Paulsen et l’interprétation du transcendantal kantien à partir de la doctrine des transcendantaux. La deuxième partie de cette recherche est consacrée à la lecture heideggerienne de Kant, qui, bien que n’appartenant pas au courant métaphysique, voit dans la Critique de la raison pure une fondation de la métaphysique et une ontologie de l’être-connu. La troisième partie étudie, à la lumière des acquis récents de la recherche, quelques aspects de la relation complexe entre Kant et son prédécesseur Ch. Wolff. Y est analysée l’influence que ce dernier a pu exercer sur la formation du jeune Kant et sur la philosophie critique et, avant tout, sur sa conception de l’ontologie. / The main purpose of this thesis is to study a decisive period in the reception of Kant’s philosophy – the so-called ontological interpretation of Kant – which, as of 1924, superseded the prevailing view of the time and averred the existence and pertinence of Kant’s metaphysics, defending its rightful inclusion among classical ontologies. The first representatives of this new exegetic trend – H. Heimsoeth, M. Wundt and M. Campo, as well as, later on, G. Martin and L. Honnefelder – had a determining influence on Kantian studies which led to a change of perspective perceived at the time as an “advent” and a “renaissance” of metaphysics. We also analyse the premises of this reading and identify them at the end of the 19th century, when the metaphysical dimension of Kantian criticism was brought to light owing to ambitious philological and philosophical research on Kant’s manuscript notes and lectures. Other elements, like F. Paulsens’s writings and the reading of Kant’s transcendental philosophy on the background of the doctrine of the transcendentals, also contributed significantly to its emergence. The second part of this work deals with Heidegger’s interpretation of Kant. Even if Heidegger does not belong to the metaphysical current, he considers the Critique of Pure Reason as a foundation of metaphysics and as an ontology of the known being. The third part of this thesis focuses on some aspects of Kant’s complex relationship to his predecessor Ch. Wolff, and analyses, in light of recent scholarship, the influence which the latter may have had on the young Kant and on critical philosophy – and especially on his conception of ontology.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040047 |
Date | 05 February 2011 |
Creators | Prunea, Alexandra |
Contributors | Paris 4, Marion, Jean-Luc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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