Dès lors que l’on s’intéresse au XIIIe siècle, le motet est l’exemple musical le plus fréquemment employé pour illustrer la rationalisation de la pensée médiévale. De ce fait, celui-ci s’inscrit difficilement dans le cadre normé d’une continuité polyphonique.Pourtant, le motet est un passage, nécessaire et transitoire, entre l’organum et la polyphonie contrapuntique du XIVe siècle. La musique qui en découle exacerbe la technique du déchant tout en conservant l’originalité mélodique de chaque voix.C’est la difficulté propre à tout lieu médian : conserver, reproduire, modifier, transmettre puis figer sur une feuille de parchemin. Dans le cas du motet, le principal questionnement porte sur la possibilité de réaliser une oeuvre polyphonique entièrement mesurée dans laquelle subsiste une, voire plusieurs, trames mélodiques prolongeant le style formulaire des organa. L’analyse musicale permet-elle d’identifier les différents gestes compositionnels du motet ? En d’autres termes, peut-on se faire une idée précise du motet au XIIIe siècle à partir des seules traces écrites les concernant et construire un modèle analytique cohérent de type émique ?L’ambition de cette étude est d’identifier les éléments normatifs du motet au XIIIe siècle et de déterminer, en filigrane, les gestes d’inventivité de chacune des dix pièces analysées. C’est par la mise en place d’une norme, incessamment renouvelée par l’invention musicale, au sens médiéval du terme, qu’il est possible de reconstituer le motet au sein même de son environnement socioculturel. / Since we are interested in the 13th-century, the motet is the musical example most frequently called to illustrate the rationalization of the medieval thought. Therefore, this one joins with difficulty in the standardized frame of a polyphonic continuity.Nevertheless, the motet is a passage, necessary and passing, between the organum and the contrapuntal polyphony of the 14th-century. The music which ensues from it aggravates the technique of the discant while keeping the melodic originality of every voice.It’s the difficulty appropriate for any median place: preserve, reproduce, modify, to pass on then the congeal on a leaf of parchment. In the case of the motet, the main questioning concerns the possibility of realizing one polyphonic completely measured work in which remains one, even some, melodic wefts extending the “style formulaire” of organa. Does the musical analysis allow to identify the various compositional gestures of the motet? In other words, we can be made a precise idea of the motet at the 13th-century from the only written sources concerning them and to build a coherent emic analytical model?The ambition of this study is to identify the normative elements of the motet in the 13th-century and to determine, between the lines, the gestures of inventiveness of each of ten analyzed parts. It’s by the implementation of a standard, presently renewed by the musical invention, in the medieval sense, that it’s possible to reconstitute the motet within its sociocultural environment.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA040273 |
Date | 22 November 2012 |
Creators | Ycard, Sébastien |
Contributors | Paris 4, Billiet, Frédéric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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