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Le sommet socio-économique de l'Abitibi-Temiscamingue : une expérience d'autodéveloppement en micro-région

Après 20 ans d'un essor économique et social insufflé par l'État au Québec, le secteur privé allait, au début des années 80, être appelé à prendre la relève du développement au Québec.

Monsieur Paul Prévost, alors professeur à l'UQAC, proposait aux régions du Québec (plus particulièrement au Saguenay-Lac-St-Jean) d'organiser leur développement selon un modèle systémique de stratégie reposant sur l'implication des preneurs de décision sur le territoire (l?autodéveloppement). Dans le même ordre d'idée, le gouvernement du Québec soumettait, dans "Le choix des régions" une théorie de la concertation régionale dans le but de "construire le pays de l'intérieur". Ce document a jeté les bases des sommets socio-économiques régionaux.

A la suite d'une intense participation de l'auteur de cette recherche au Sommet socio-économique de 1'Abitibi-Témiscamingue, l'expérience lui est apparue comme une application pratique du modèle théorique de P. Prévost. L'étude cherche à vérifier cette hypothèse.

La démarche déductive exigeait de construire un modèle d'interprétation systémique de la réalité vécue du Sommet de l'Abitibi-Témiscamingue afin de le comparer au modèle théorique précité qui fut imaginé selon la méthode des systèmes souples.

Dans l'ensemble, le modèle interprétatif du sommet s'apparente au modèle théorique, avec quelques différences cependant.

Une première différence observée provient du rôle que se donne le gouvernement du Québec dans les sommets régionaux. Il devient un soutien à la concertation régionale et un partenaire au développement en négociant avec la région des engagements réciproques sur des projets de développement.

En second lieu, la recherche régionale, selon le modèle théorique, reçoit plus d'importance et revêt un caractère plus permanent que celle observée dans la réalité du Sommet de 1'Abitibi-Témiscamingue, ce qui laisse identifier un point faible de la pratique.

Troisièmement, l'étude fait intervenir dans le modèle interprétatif, une composante "culture régionale" dans 1'environnemet du système sommet. L'intégration de cette dimension au modèle tiré de l'expérience a permis d'identifier l'importance d'une activité de réalisation de stratégies et de projets. La réalisation de projets modifie non seulement les réalités physiques et organisationnelles d'une région, mais elle transforme l'image régionale qui se réfléchit sur la conscience des intervenants. Le modèle théorique y gagnerait donc si on y introduisait dans le système une activité de réalisation de stratégies et de projets.

L'auteur s'interroge sur le déterminisme socio-politique qui a pu faire surgir, en concomitance, un modèle théorique d'autodéveloppement et la pratique des sommets régionaux. L'évolution du Québec et celle du développement de ses régions semblent conduire à la nécessité de 1'autodéveloppement comme une alternative qui s'offre aux micro-régions dont les horizons deviennent bloqués par l'essoufflement d'une stratégie de développement fondée sur l'intervention de l'État.

Le modèle s'avère utile à critiquer la pratique d'un sommet régional et la confrontation de la pratique à la théorie a permis de formuler des suggestions pouvant enrichir ce modèle et ainsi contribuer au corps théorique des sciences régionales.

Finalement, l'auteur souhaite que cette recherche fasse ?uvre utile en servant de référence à ceux qui travailleront à l'accomplissement d'autres sommets régionaux.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1650
Date January 1988
CreatorsLaquerre, Gérard
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1650/, doi:10.1522/1445791

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